Troque changeante, Troque de Sète, Monodonte intermédiaire
Mutable monodonte (GB), Biscacco Variabile (I), Peonza variable, Peonza mutable (E), Veränderliche Turbanschnecke (D), Promjenjivi ugrc, Bambuljak (Croatie)
Trochus (Monodonta) sitis Récluz, 1843
Trochus mutabilis R. A. Philippi, 1851
Monodonta mutabilis (R. A. Philippi, 1851)
Trochocochlea mutabilis (R. A. Philippi, 1851)
Osilinus mutabilis (R. A. Philippi, 1851)
Trochus intermedius Monterosato, 1872
Trochus mongenii Monterosato, 1872
Trochocochlea corcyrensis Coen, 1933
Trochocochlea mutabilis var. acutidens Coen, 1933
Osilinus mutabilis var. acutidens Coen, 1937
Osilinus mutabilis divaricatoides F. Nordsieck, 1974
Osilinus mutabilis farolito F. Nordsieck, 1974
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]En épave à Marseille
Dans la région de Marseille, Phorcus mutabilis est difficile à observer sous l’eau, mais il arrive de trouver des coquilles vides dans la laisse de mer. Le motif caractéristique par ses dessins en rouge et alors souvent usé, mais la forme globuleuse de la coquille est son petit ombilic profond restent bien visibles.
Plage de l’Huveaune, Marseille (13), en laisse de mer
15/02/2025
Coquille globuleuse
La coquille de Phorcus mutabilis est d’aspect arrondi, globuleux. Nous pouvons remarquer un liseré orange autour du pied de l’animal. La surface est granuleuse.
Les Ragues, Saint-Chamas (13), sur l’estran
15/11/2022
Opercule
Du côté abrité des digues où l’eau est plus calme, les coquilles de Phorcus mutabilis sont recouvertes d’algues et deviennent méconnaissables. Seule la zone autour de l’ombilic et l’ouverture restent blanches. La couleur miel de l’opercule corné contraste bien avec la zone ombilicale. L’opercule est fin et présente des spires concentriques (opercule multispiré).
Plage Vela Luka, Supetar, Croatie, 30 cm
29/07/2025
Coquille recyclée
Les coquilles de Phorcus mutabilis servent très souvent d’abri aux petits bernard-l’hermites. Les coquilles squattées sont très facilement reconnaissables : quand on s’approche, le bernard-l’hermite se cache à l’intérieur et la coquille tombe de la pierre où elle était accrochée. En cas de coquille habitée par son propriétaire d’origine, le mollusque rétracte ses tentacules, mais reste bien attaché au substrat.
Supetar, île Brač, Croatie, 20 cm
30/072025
Epaves aux motifs délicats
Les coquilles en épave, observées en laisse de mer sur les plages artificielles en Croatie, sont bien nettoyées par le roulement sous l’effet des vagues au milieu des galets calcaires. Nous pouvons ainsi observer le motif variable, pourtant typique pour l’espèce : des lignes concentriques ou des points en rouge ou vieux rose, décalés d’un cordon à l’autre sur un fond plus clair, gris ou beige. La photo de gauche montre un spécimen qui présente une bande blanche passant au milieu du dernier tour. Cette « ceinture » sans motif est moins fréquente chez l’espèce. Une bande blanche similaire est également connue chez son congénère Phorcus richardi.
Plage Tri mosta, Supetar, île Brač, Croatie, en laisse de mer
07/2025
Rencontre
La rencontre entre ces deux individus a été photographiée dans un aquarium provisoire à la plage, aménagé dans le but d’observer les parties molles de l’animal. Ils ont été déposés dans l’eau par la suite, à leur endroit d’origine. La morphologie est typique du genre Phorcus, avec une tête assez grande. Le museau rayé à bord orange, souligné de noir est typique de l’espèce. On observe également les deux tentacules céphaliques jaune clair, annelés de noir. Les extrémités des lobes céphaliques et des pédoncules oculaires sont jaunes. Le repli du manteau est d’aspect lisse et fin, mais les tronçons visibles derrière la tête sont crénelés.
Plage Vela Luka, Supetar, Croatie, 30 cm
30/07/2025
Manteau
Le corps de Phorcus mutabilis peut être observé lorsque l’animal rampe d’un galet à l’autre. On découvre alors des couleurs et des motifs caractéristiques du pied et du manteau : absence du contour noir sur le pied, une première zone assez homogène de couleur caramel, gris jaunâtre ou kaki pâle, et puis, en partie supérieure, le manteau couvert de taches marron clair irrégulières rappelant vaguement le motif « girafe ». Le tout est parsemé de petits points blancs (surface granuleuse). L’animal possède 3 tentacules épipodiaux de chaque côté.
Plage Vela Luka, Supetar, Croatie, 30 cm
30/07/2025
Coquilles du sud de France
Ces coquilles vides de Phorcus mutabilis ont été trouvées en épave, en laisse de mer. Elles sont toutes ornées de motifs obliques rayonnants rouge, parfois ondulants ou en zigzag, parfois discontinus en série de points d’épaisseur variable, complétés par un dessin fin en gris. Le grillage pâle du papier millimétré en fond permet de définir la taille des coquilles.
Note : Les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Différentes plages du sud de France : Marseille (13), Hyères (83)
2024/2025
Ombilic et ouverture
Chez Phorcus mutabilis, la zone autour de l’ombilic reste blanche. L’ombilic est généralement rond et bien visible, et même s’il est plutôt petit et étroit, il est relativement profond. Cependant dans certains cas il peut être resserré sous forme d’une fente étroite ou pratiquement effacé. La columelle est lisse et terminée avec une petite dent aplatie, obtuse, parfois en forme de goutte.
Note : Les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Différentes plages du sud de France : Marseille (13), Hyères (83)
2024/2025
Les endémiques méditerranéens
Cette image permet de comparer les 4 espèces de genre Phorcus, endémiques en Méditerranée : A – P. turbinatus, gibbule toupie, B – P. articulatus, monodonte articulée, C – P. mutabilis, troque changeante et D – P. richardi, troque de Richard. Toutes les coquilles proviennent de la laisse de mer sur la même plage. La coquille de P. mutabilis (C) mesure 16 mm de hauteur et un ou deux millimètres de plus en largeur.
Note : Les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Plage de l’Huveaune, Marseille (13), en laisse de mer
2025
Trochus mutabilis de Philippi
L’espèce est décrite en p. 166 sous le nom de Trochus mutabilis (syn. de Phorcus mutabilis). L’auteur précise d’avoir les coquilles de cette espèce depuis de nombreuses années dans sa collection mais d’avoir hésité entre la combiner comme variété avec P. turbinatus ou en faire une espèce distincte. Certains spécimens, comme celui de la fig. 20 ressemblent beaucoup à P. turbinatus, d’autres non. La fig. 19 présente une forme claire, considérée comme rare.
Dessins n°18 à 22, planche 26 dans l’ouvrage « Die Kreiselschnecken oder Trochoideen », publié par le naturaliste chilien d'origine prussienne (allemande) Rudolph Amandus Philippi (1808 – 1904).
Reproduction de documents anciens
1851
Motif typique
Dans cet ouvrage datant de la fin du 19e siècle, l’espèce est présentée sous le nom français « troque changeant » qui fait référence à l’hétérogénéité des motifs sur la coquille. Néanmoins, le dessin présente le motif que nous considérons comme typique de l’espèce, à savoir des lignes obliques rayonnantes rouges, souvent découpées en taches ou en points décalés d’un cordon à l’autre. Au sein du même cordon, les intervalles entre deux taches rouges sont généralement marqués par de traits fins grisâtres, réguliers. Ce motif ne se répète pas forcément dans tous les cordons, il peut apparaître dans un cordon sur deux, voire moins.
Figure n° 2 présentée sur la planche 99 du Vol. XII de l’ouvrage « Spécies Général et iconographie des coquilles vivantes comprenant la Collection du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, la collection Lamarck, celle du prince Masséna … et les découvertes récentes des voyageurs » publié par Louis Charles Kiener et Paul Fischer.
Reproduction de documents anciens
1880
Dents
L’auteur utilise le nom scientifique Monodonta (Trochocochlea) mutabilis qui est un synonyme du nom actuel Phorcus mutabilis. Le dessin représente l’alignement des plaques chitineuses (dents) qui constituent la râpe de la langue du mollusque, la radula. Dans le document, il est précisé que le dessin est reproduit d’après un spécimen de Venise, mais il manque une plaque latérale interne. Cette dernière n’a pas pu être ajoutée, car l’auteur ne possédait plus le spécimen. La figure 14a représente une plaque au milieu des latérales externes, qui est dentelée des deux côtés. La largeur de la plaque médiane fait 0,215 mm, sa longueur est de 0,18 mm (dents la plus large, au centre).
Fig. n° 14 et 14a de la planche XXII publiée dans l’ouvrage « Das Gebiss der Schnecken zur Begründung einer natürlichen Classification, Zweiter Band mit Zweiunddreissig Tafeln » de zoologiste allemand Franz Hermann Troschel (1810 – 1882).
Reproduction de documents anciens
1866/1893
Rédacteur principal : Miroslava MATEJCEKOVA
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : André HOARAU
Responsable historique : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Phorcus mutabilis dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.
La page de Phorcus mutabilis sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBaseLes textes et images sont sous licence et ne sont pas libres de droit.
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