Atteint 120 mm, voire 140 mm. Corps large
Bouclier céphalique carré à l’avant et bouclier postérieur terminé en 2 courts lobes arrondis
Arrière bouclier céphalique redressé en forme de tube
2 parapodes recouvrant les côtés
Coloration très variable
Blue lined philinopsis (GB)
Selon Marshall & Willan (1999) :
Doridium cyaneum Martens, 1879
Doridium nigrum Martens, 1879
Doridium guttatum Martens, 1880
Doridium marmoratum E.A. Smith, 1884
Aglaja iwasai Hirase, 1936
Philinopsis cyanea (Martens, 1879)
Le scientifique Bill Rudman, avance qu'il est possible que les espèces ressemblantes citée dans le § dédié soient aussi des synonymes.
Océans Indien et Pacifique Ouest. Peut-être aux Caraïbes et dans la Méditerranée selon synonymies
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesDe la mer Rouge et la Tanzanie jusqu’au Japon, Hawaï et la Nouvelle-Calédonie. Peut-être plus répandue selon les avancées de Rudman concernant la synonymie de l'espèce.
Plutôt dans les zones intertidales de très faible profondeur mais aussi dans les zones infra-littorales jusqu’à 20 m ; dans les zones de phanérogames marines et d’algues, et sablo-vaseuses.
Opisthobranche assez grand dont le corps est large comparé à sa longueur : composé d’un bouclier céphalique dont l’avant est carré et l’arrière est effilé, d’un bouclier postérieur qui se termine en deux courts lobes arrondis (les deux boucliers étant à peu près de la même longueur), et de deux parapodes* qui ne recouvrent que les côtés de l’animal. Peut atteindre 120 mm, exceptionnellement 140 mm.
Le bouclier céphalique qui l’aide à s’enfouir et de glisser dans les fonds de sable ou sablo-vaseux, se termine dans un « tube » toujours redressé.
La coloration est très variable : de brun clair à brun foncé à noir tacheté d’orange, de jaune/crème/blanc, et de bleu ; les dimensions, les formes et la quantité de ces taches sont aussi très variables. Très souvent des bandes longitudinales orange terne se trouvent de chaque côté de la ligne médiane du bouclier céphalique. L’avant du pied, les parapodes et les lobes caudaux sont contournés d’une bande ou de taches bleu vif et aussi parfois blanc/crème/jaune.
Philinopsis gardineri (Eliot, 1903) dont la tête est plus pointue et arrondie avec une « bosse » due au système buccal différent, et dont l’arrière du bouclier céphalique n'est généralement pas redressé en pointe.
Selon le spécialiste Bill Rudman, les espèces suivantes de colorations très similaires ne présentent pas de différences anatomiques internes et il est possible qu’elles soient toutes la même espèce qui devait être nommée Philinopsis depicta (Renier, 1807) vu que celui-ci serait son premier nom :
- Philinopsis depicta (Renier, 1807) qui se trouve en Méditerranée ;
- Philinopsis gigliolii Tapparone-Canefri, 1874 qui se trouve dans le nord-ouest du Pacifique ;
- Philinopsis taronga (Allan, 1933) qui se trouve dans le sud-est de l’Australie et le nord de la Nouvelle-Zélande ;
- Philinopsis troubridgensis (Verco, 1909) qui se trouve dans le sud-est de l’Australie.
Tous les Aglajidés sont des prédateurs carnivores ; Philinopsis speciosa se nourrit d’autres Mollusques Hétérobranches (es-Opisthobranches) bulloïdes (Atys, Bulla, Haminoea) et d’autres opisthobranches (Stylocheilus entre autres). Son système buccal, qui n’a pas de radula*, est composé d’un grand bulbe musculaire partiellement dévaginable qui lui permet d’engouffrer et d’aspirer sa proie d’un seul coup (comme on avale des spaghettis) ; une fois sa proie digérée, il régurgite la coquille intacte.
Espèce hermaphrodite*.
Chez Philinopsis, le pénis se trouve au niveau de la tête du côté droit et les organes femelles à l’arrière du corps du côté droit. L’accouplement s’effectue entre deux individus formant un cercle ou bien par plusieurs en ligne, le premier en rôle de femelle, celui/ceux au centre en rôles de mâle et femelle en même temps et le dernier en rôle de mâle.
La ponte est composée d’un fin filament de mucus transparent qui contient les œufs blancs. P. speciosa enroule ce filament autour de sa tête formant un tube de filaments embrouillés. Lorsqu’il termine de pondre, il enlève sa tête du cylindre ainsi produit et ancre le bout du filament dans les fonds sablo-vaseux.
Comme beaucoup d’Aglajidés, P. speciosa se déplace assez vite et suit les traces de mucus d’autres Philinopsis et de ses proies.
C'est une espèce principalement nocturne.
Les Philinopsis ont perdu leur vrai pied original laissant à sa place un pied secondaire qui s’est développé à partir d’une partie de l’arrière manteau. Pour se déplacer et creuser un chemin dans les fonds sabo-vaseux, des milliers de cils battent dans un tube de mucus produit par des glandes près de la tête.
Au lieu de rhinophores, P. speciosa, comme toutes les espèces de cette famille, est équipée de poils sensoriels de chaque côté de sa bouche pour explorer son environnement.
Comme tous les Aglajidés, P. cyanea possède une glande qui émet une sécrétion jaune capable de paralyser et de tuer d’autres organismes. Pourtant, ces substances toxiques ne sont pas toujours produites et, au vu la position de cette glande à l’arrière du corps, il n’est pas encore déterminé si ces sécrétions sont utilisées pour attaquer ou pour se défendre [Rudman (1972)].
Dans le bouclier postérieur se trouve une fine coquille très réduite.
Philinopsis à lignes bleues : francisation du nom anglais, blue lined philinopsis.
Philinopsis : du grec [Philine] = nom de femme, donné à un Genre de Céphalaspidé ; et du grec [ops-] = aspect. Donc, à l'aspect d'une Philine (le genre).
speciosa : du latin [speciosus] au féminin = de bel aspect, splendide.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Ordre | Cephalaspidea | Céphalaspides | Coquille externe ou interne, spiralée, très fine et réduite. Tête élargie en bouclier. Yeux développés. Pas de rhinophores. Cavité palléale à droite avec une branchie plissée. Parfois des parapodes. Marins et fouisseurs sur les fonds de sédiments. |
Famille | Aglajidae | Aglajidés | Coquille à dernier tour étalé couverte par le manteau, bouclier céphalique, bouclier dorsal postérieur, et 2 parapodies relevées. Pas de tentacules (sauf Navanax). |
Genre | Philinopsis | ||
Espèce | speciosa |
Forme colorée
La coloration est très variable : de brun clair à brun foncé à noir tacheté d’orange, de jaune/crème/blanc, et de bleu. Les dimensions, les formes et la quantité de ces taches sont aussi très variables. Très souvent des bandes longitudinales orange terne se trouvent de chaque côté de la ligne médiane du bouclier céphalique.
L’avant du pied, les parapodes et les lobes caudaux sont contournés d’une bande ou de taches bleu vif et aussi parfois blanc/crème/jaune.
Etang salé, La Réunion, 50 cm, de nuit, en pmt
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
28/11/2014
Critères d'identification
L'animal peut atteindre 120 mm, voire 140 mm. Le corps est large
Il y a un bouclier céphalique carré à l’avant et un bouclier postérieur, terminé en 2 courts lobes arrondis
L'arrière bouclier céphalique est redressé en forme de tube
Deux parapodes recouvrent les côtés du pied
La coloration est très variable
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
26/11/2010
Forme très claire
Bouclier céphalique carré à l’avant (à droite sur l'image) et bouclier postérieur terminé en 2 courts lobes arrondis (à gauche sur l'image).
Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
25/11/2008
Forme sombre
C'est une forme brun foncé, presque noire, pour laquelle seules les lignes bleues apportent un peu de couleur.
Le Rocher à la Voile, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, océan Pacifique, 10 m
21/01/2021
De face
Bouclier céphalique carré à l’avant avec l'arrière de ce bouclier redressé en forme de tube.
Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
25/11/2008
De dos
Bouclier postérieur terminé en 2 courts lobes arrondis.
Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
25/11/2008
Ponte
Les Aglajidés ont une manière particulière de pondre, dévidant leurs œufs sur une fine chaîne qu'ils s'enroulent autour de la tête. Puis poussent du front ces lignes resserrées pour obtenir ces sortes de sacs. Le sac gélatineux, en forme de tube, est donc plus ou moins de la taille du géniteur. Il est fixé au substrat par une de ses extrémités.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m, de nuit
26/11/2010
Juvénile
Juvénile de Philinopsis speciosa, faisant environ 1,5 cm de longueur.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m
31/10/2009
Distribution : à Mayotte
Individu mahorais.
Piste de ski, Mayotte, océan Indien, 8 m
06/12/2008
Distribution : à la Réunion
Rencontre nocturne avec Philinopsis speciosa, baguenaudant dans l'herbier d'un lagon réunionnais.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, de nuit
26/11/2010
Distribution : en Nouvelle-Calédonie - forme colorée
Individu néo-calédonien.
Ouémo, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, océan Pacifique, 7 m
13/11/2019
Distribution : Nouvelle-Calédonie, forme sombre
Individu néo-calédonien dans la forme noire de l'espèce.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 6 m
29/07/2006
Rédacteur principal : Lindsay WARREN
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Pease W.H., 1860, Descriptions of new species of Mollusca from the Sandwich Islands, Proceedings of the Zoological Society of London, 28, 18-36.
Rudman W.B., 1972, Structure and functioning of the gut in the Bullomorpha (Opisthobranchia), Journal of Natural History, 6, 547-560.
Rudman W.B., 1972, A comparative study of the genus Philinopsis Pease, 1860. (Aglajidae, Opisthobranchia), Pacific Science, 26(4), 381-99.