Colonie beige clair, coriace, adhérente puis redressée et ramifiée
Une seule couche de zoïdes dont les orifices sont tous du même côté
Zoïdes tubulaires, grands (2 mm), saillants à leur extrémité
Orifice quadrangulaire caractéristique
Flustre tubuleuse
Flustra tubulosa Ellis et Solander, 1786
Pherusa tubulosa Lamouroux, 1816
Pherusella tubulosa Soule, 1953
Méditerranée, Adriatique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Initialement décrite de Chine, Atlantique tropical et subtropical par suite de confusion avec d'autres espèces proches, Pherusella tubulosa ne semble actuellement décrite que de Méditerranée et de l'Adriatique.
Pherusella tubulosa s'installe sur des algues dont des Cystoseira spp., des Phyllophora spp., sur les rhizomes* et à la base des feuilles des posidonies ainsi que dans le coralligène* des parois. Elle semble présente dans les quarante premiers mètres de profondeur au moins, et dans des environnements moyennement à fortement agités.
Pherusella tubulosa forme des colonies coriaces, lamelleuses, encroûtantes et fortement adhérentes chez les jeunes colonies puis redressées, branchues et ramifiées de façon plus ou moins dichotomique* pour les plus âgées. Les rameaux peuvent atteindre 2 centimètres de hauteur. Les colonies sont de couleur beige clair, grises à jaunâtres, généralement discrètes pour l'observateur sous-marin. Elles sont formées d'une seule couche de zoïdes* dont les ouvertures sont toutes sur la même face.
Les zoïdes tubulaires, ovales à oblongs, sont projetés distalement, serrés les uns contre les autres et fusionnés ensemble au niveau de leur moitié inférieure. Ils sont de grande taille (jusqu'à deux millimètres de longueur) comparés aux autres espèces de bryozoaires. Ils se terminent par un orifice clairement quadrangulaire clos par quatre languettes marginales symétriques et porté par une longue tubulure relevée.
Le lophophore*, de grande taille également et muni de 25 à 30 tentacules*, est porté par un pédoncule* large lorsqu’il est bien déployé. La collerette de soie est très réduite chez Pherusella tubulosa.
Pherusella tubulosa est la seule espèce du genre dans sa zone de répartition, la Méditerranée.
Flustrellidra hispida appartient également au sous-ordre des Carnosa et présente des similitudes anatomiques avec Pherusella tubulosa. Mais la zone de distribution de F. hispida est différente : mer du Nord, Manche, Atlantique Nord. Les larves* des deux espèces sont semblables.
Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton*, en particulier) par les tentacules* du lophophore*, dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire.
Une fois la gaine du lophophore* dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules ciliés* composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l’eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant le régime alimentaire de la colonie. Ces animaux sont dits filtreurs* actifs.
Ce sont des filtreurs suspensivores* microphages* : les diatomées* (algues unicellulaires) et les bactéries sont la base de l'alimentation de ce type de bryozoaire.
La croissance de la colonie se fait par bourgeonnement* périphérique de nouveaux zoïdes*. La reproduction est sexuée et la colonie est hermaphrodite*. Le processus de développement des embryons n'est pas connu avec certitude (incubation des œufs fécondés dans la gaine d'un polypide* atrophié ou développement externe après la ponte ?).
Pherusella tubulosa peut facilement être recouverte par différents micro-organismes (algues, foraminifères, etc.).
Phérusa tubuleuse est une proposition du site DORIS et une francisation du nom scientifique.
Pherusella : de [Pherusa] = nom d'une des cinquante Néréides dans la mythologie grecque. Les Néréides étaient les nymphes de la mer, filles de Doris et de Nérée. Le nom de genre, à l'origine Pherusa, a été modifié en Pherusella pour cause de synonymie (Pherusa Oken, 1807).
tubulosa : du latin [tubulus] = petit tuyau, fait référence à la forme tubulaire des zoïdes oblongs.
Numéro d'entrée WoRMS : 111645
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Ctenostomata | Cténostomes | Colonies compactes ou en stolons. Zoécies membraneuses non calcifiées. Loges ovoïdes. Orifices habituellement terminaux et fermés par une collerette de la gaine tentaculaire. Pas d’opercule, ni aviculaire, ni ovicelle. |
Sous-ordre | Carnosa | Charnus | Les colonies peuvent être compactes ou non. Les zoïdes* sont aplatis et bourgeonnent à partir d’autres zoïdes et non pas à partir de stolons. |
Famille | Pherusellidae | Pherusellidés | Orifices des loges à 4 lobes, colonie chitineuse. |
Genre | Pherusella | ||
Espèce | tubulosa |
Colonie coriace à grands zoïdes tubulaires
Ici sous sa forme encroûtante, Pherusella tubulosa est une espèce coriace constituée de grands zoïdes* tubulaires libres à leur extrémité.
Gabinière Est, Port Cros (83), 10 m
19/06/2009
Long tubule terminal et lophophore pédonculé
Chez Pherusella tubulosa, chaque individu, nommé zoïde* chez les bryozoaires, se termine par un long tubule libre par où sort un gros lophophore* pédonculé*.
Gabinière Est, Port Cros (83), 10 m
19/06/2009
Au pied de la posidonie
Pherusella tubulosa encroûte, avec de nombreux autres organismes (ascidies, algues, autres bryozoaires, etc.) les zones mortes des feuilles de posidonies.
Gabinière Est, Port Cros (83), 10 m
19/06/2009
Extrémités ramifiées et libres
Ce bryozoaire peut de développer, à partir de sa forme encroûtante initiale, en rameaux érigés.
Antibes (06), 13 m
06/08/2019
Dessins anatomiques détaillés
Ces dessins et commentaires associés, sont extraits de la figure 77 de l'ouvrage suivant :
Prenant M., Bobin G., 1956, BRYOZOAIRES, 1ère Partie, Entoproctes, Phylactolèmes, Cténostomes, Faune de France, ed. P. Lechevalier, 60, 1-398.
Prenant M. & Bobin G., 1956, figure 77
Reproduction de documents anciens
1956
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Ben Ismail D., Ben Hassine O.K., D'hondt J.L., 2010, Les bryozoaires épiphytes des herbiers à Posidonia oceanica des côtes tunisiennes, Rapp. Comm. int. Mer Médit., 39, 447.