Éponge-calice

Phakellia ventilabrum | (Linnaeus, 1767)

N° 3685

Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée

Clé d'identification

En forme de coupe irrégulière
Présence d'un pédoncule
Bords minces et lames fines (5 mm max.)
Couleur gris clair à crème

Noms

Autres noms communs français

Éponge veineuse

Noms communs internationaux

Chalice sponge (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Spongia ventilabra Linnaeus, 1767
Spongia ventilabrum Linnaeus, 1767
Spongia strigosa Pallas, 1766
Phacellia ventilabrum (Pallas, 1766)
Halichondria ventilabrum
(Linnaeus, 1767)
Phakellia ventilabra (Linnaeus, 1767)
Spongia venosa Lamarck, 1814

Distribution géographique

Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée

Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Cette éponge a une large répartition géographique puisqu'elle est présente en Arctique, en mer du Nord (de la mer de Barents aux côtes anglaises), dans l'océan Atlantique Nord-Est (de l'Ecosse aux îles Canaries), dans l'océan Atlantique Nord-Ouest (du Groenland à la Nouvelle-Ecosse) ainsi qu'en Méditerranée occidentale (mer d'Alboran, côtes catalanes) .

Biotope

Cette espèce épilithique* se rencontre sur des fonds rocheux dans des endroits bien exposés aux courants riches en éléments nutritifs. Elle se positionne face au courant afin d'optimiser la filtration de la nourriture. On la trouve généralement à des profondeurs supérieures à 20 m.

Description

Cette éponge se présente, le plus souvent, sous la forme d’un entonnoir ou d’une coupe irrégulière, pédonculée*, d’une dizaine de centimètres de hauteur et d’une quinzaine de centimètres de diamètre. Des spécimens de 50 cm de large ont cependant été observés. Des individus en forme d’éventail ne sont pas rares. Des lignes de faible épaisseur semblables à des veines partent du pédoncule et rayonnent le long du cortex*. Les oscules* sont petits et éparpillés sur toute la surface de l’éponge (sur l'intérieur et l'extérieur de la coupe). Les pores inhalants*, microscopiques, ne sont pas visibles à l’œil nu. Sa couleur est gris clair, gris jaunâtre ou crème. De consistance ferme et élastique, sa surface est généralement lisse mais peut parfois présenter, chez les individus les plus âgés, un aspect rugueux légèrement poilu. L'épaisseur des lames constituant les coupes ou les éventails ne dépasse pas 5 mm.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Axinella infundibuliformis, l'axinelle-entonnoir, forme une coupe plus régulière aux bords plus épais. Sa taille est plus petite et sa couleur tend plus vers le jaune pâle.

Alimentation

Comme toutes les autres éponges, cette axinelle se nourrit et capte l'oxygène en créant dans ses chambres internes un courant d'eau. Celui-ci est engendré par le battement des cils de certaines cellules spécifiques aux Spongiaires : les choanocytes*.
La nourriture de ce filtreur suspensivore* se compose de plancton* (en particulier d'organismes dinoflagellés) et de particules organiques détritiques* en suspension. L'ensemble pénètre avec le courant d'eau via de tout petits trous, les ostioles* puis est capté par les choanocytes.
La digestion est intracellulaire, les déchets non métabolisables sont évacués via des orifices (ou pores) exhalants : les oscules*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par ovules* et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d'une larve* ciliée nageuse de type « parenchymella* » qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Chez cette éponge, hermaphrodite* et ovipare*, l'émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée. L'époque de reproduction en Manche se situe en avril-mai.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu'existante, cette reproduction est relativement secondaire.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

De par sa forme elle peut servir de support à quelques invertébrés notamment des crinoïdes du genre Antedon.

Divers biologie

Description microscopique :
Les fibres de spongine* forment un réseau réticulé*.
Les spicules* mégasclères* sont des strongyles* vermiformes (630-1060 µm) et des styles* (360-710 µm) de forme irrégulière et flexueux.
Cette éponge est dépourvue de microsclères*.

Cette espèce sténotherme* froide vit plus profondément en Méditerranée (aux environs de 70 m) où elle trouve une température plus fraîche et plus stable qu'en surface par rapport à la Manche ou à la mer du Nord.

Origine des noms

Origine du nom français

Éponge-calice : éponge en forme de coupe.

Origine du nom scientifique

Phakellia : du grec [phakellos] = faisceau. La forme en coupe fait penser à une gerbe.
ventilabrum : du latin [ventilo] = faire de l'air avec un éventail. En effet cette espèce peut prendre parfois la forme d'un éventail.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 132511

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Axinellida Axinellides
Famille Axinellidae Axinellidés Squelette axial formé de grands spicules monaxones : oxes, strongyles ou styles.
Genre Phakellia
Espèce ventilabrum

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