Deux espèces jumelles
Lames en croûtes complètement calcifiées lisses et aux bords lobés pouvant atteindre 20 cm de diamètre
Couleur rose pâle à rouge foncé avec motifs en veines radiales colorées
Formes encroûtantes sur fond rocheux
Formes libres enroulées sur elles-mêmes ,« roses de mer », sur fonds détritiques
Peyssonnelia rose de mer
Alga rosa di mare incrostante (I)
Peyssonnelia heteromorpha a 4 synonymes :
Peyssonnelia rosa-marina n’a aucun synonyme. Cette espèce jumelle de P. heteromorpha n’a été distinguée que relativement récemment (1973). Auparavant, elle était attribuée à P. heteromorpha (le plus souvent sous le nom synonyme de P. polymorpha).
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Les deux espèces ont la même distribution : Atlantique Ouest tropical et subtropical, Atlantique Est (Açores, Canaries, Cap Vert), Méditerranée.
Présentes dans l'infralittoral* sur les roches plus ou moins ombragées et pauvres en algues dressées, elles sont communes dans le circalittoral* et en particulier dans le coralligène* et le détritique* côtier.
P. rosa-marina se rencontre sur la roche (forme encroûtante décrite comme f. saxicola) et aussi sur les fonds détritiques ou de graviers légèrement vaseux où elle est présente sous forme libre (forme rosa-marina). Bien que non-décrites, Peyssonnelia heteromorpha doit probablement aussi produire des formes libres.
Les deux espèces participent au concrétionnement coralligène.
Les deux espèces forment des lames en croûtes, jusqu’à 10-20 cm de diamètre et presque 1 mm d’épaisseur, complètement calcifiées, fragiles, de couleur rose pâle à rouge foncé. Leur surface est lisse et peut présenter des veines radiales colorées, souvent plus claires. La marge, parfois non adhérente à la roche, est lobée. Les lobes sont ondulés de manière irrégulière.
A leur face inférieure, les lames produisent des rhizoïdes* microscopiques et sécrètent une couche de calcaire plus ou moins épaisse (jusqu’à 400 µm).
Les formes en nodules libres plus ou moins tourmentés se développent dans le détritique côtier, dans les zones à fort courant de fond, lorsque ces espèces poussent sur de petits substrats* durs libres (ex. coquilles, graviers) qu’elles finissent par englober entièrement.
Les deux espèces ne se distinguent que par leurs rhizoïdes observables uniquement au microscope sur des coupes radiales, verticales, réalisées après décalcification à l’acide :
Il y a en Méditerranée plus d’une vingtaine d'espèces de Peyssonnelia sensu lato (au sens large, certaines ont récemment changé de nom de genre), qui sont plus ou moins calcifiées. Plusieurs ont des lobes à marge libre et adhèrent peu au substrat*. Seules P. rosa-marina et P. heteromorpha sont entièrement calcifiées et rigides. On les discriminera facilement des autres au toucher.
Parmi les algues rouges calcifiées et au thalle* lobé adhérant plus ou moins au substrat, nous pouvons aussi citer les algues du genre Mesophyllum dont les thalles roses à mauves présentent une marge claire tendant vers le blanc.
Les algues du complexe Lithophyllum stictiforme sont entièrement calcifiées (aspect pierreux) de couleur rose ou violacée. Leur thalle, qui peut atteindre 15 cm de largeur, adhère au substrat par sa partie centrale. Il est formé de lames horizontales, arrondies, libres, souvent superposées, très minces et aux bords ondulés.
Les algues fabriquent les sucres de leur biomasse par photosynthèse*. Ce processus de transformation de l'énergie lumineuse en énergie chimique, grâce à des pigments de type chlorophylle*, n'est possible que dans une situation d'éclairement. Cependant la quantité de lumière nécessaire est très variable selon l'espèce.
Le cycle est triphasique isomorphe (gamétophytes* mâles et femelles et sporophytes* semblables morphologiquement).
Les espèces sont dioïques* (les gamétophytes sont soit mâles, soit femelles). Les organes reproducteurs (némathécies) apparaissent comme de petites taches foncées à la surface des algues. Ils ne sont pas calcifiés et sont constitués de paraphyses* microscopiques parmi lesquelles sont produits les éléments reproducteurs : tétrasporocystes* chez les tétrasporophytes*, spermaties* chez les gamétophytes mâles, et trichogynes*, puis, après fécondation, carpospores* chez les gamétophytes femelles.
Il y a plus de 1600 espèces et au moins 315 algues dans le concrétionnement coralligène* qui forme un écosystème particulier de la Méditerranée. Les algues encroûtantes rouges dont font partie ces Peyssonnelia rigides participent à la croûte basale sur laquelle les autres espèces se développent.
Ces deux espèces sont pérennes* et communes.
Le site DORIS a regroupé ces deux algues sous le nom de Peyssonnelia rigides car la rigidité est le critère le plus sûr pour les distinguer des autres algues du genre Peyssonnelia.
Peyssonnelia : en hommage à Jean André Peyssonnel (1694-1759), naturaliste français.
rosa-marina : du latin rose de mer. L'origine de ce nom vient du comportement de ces algues qui peuvent pousser libres en s'enroulant sur elles-mêmes. Avant que les dragages et les chalutages s’intensifient, il existait dans la rade sud de Marseille un "fond détritique à Peyssonnelia" recouvert de ces roses de mer (info personnelle M. Verlaque).
heteromorpha : du grec [heteros] = autre et [morph-] = forme, donc d'une autre forme.
Numéro d'entrée WoRMS : 1311383
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Rhodobionta / Rhodophyta | Rhodobiontes | Algues rouges, pour la plupart marines. |
Sous-embranchement | Eurhodophytina | Eurhodophytinés | |
Classe | Florideophyceae | Floridéophycées | Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames. |
Sous-classe | Rhodymeniophycidae | Rhodyméniophycidées | |
Ordre | Peyssonneliales | Peyssonneliales | |
Famille | Peyssonneliaceae | Peyssonneliacées | Thalle en forme de croûte ou de feuille fixé horizontalement et formé de filaments verticaux de cellules, parfois incrustés de calcaire. |
Genre | Peyssonnelia | ||
Espèce | rosa-marina & heteromorpha |
Algue encroûtante rigide de couleur rougeâtre veiné
Diamètre d'environ 15 cm sur de la roche, "mi-ombre", en lisière du sable.
Estartit (Espagne), 18 m
19/09/2015
P. rosa-marina ou P. heteromorpha
Deux possibilités : Peyssonnelia rosa-marina ou Peyssonnelia heteromorpha. Leur thalle est entièrement calcifié. Elles se distinguent seulement par leurs rhizoïdes observés au microscope (unicellulaires chez rosa-marina et pluricellulaires chez heteromorpha).
Les Oursinières, Le Pradet (83), 8 m
02/08/2013
Algue rouge encroûtante
Pas besoin d'aller très profond pour admirer ces algues. Un biotope sciaphile dans l'infralittoral suffit. Cette plaque d'algue rouge mesurait environ 20 cm de diamètre.
Golfe d'Ajaccio (2A), 6 m
16/06/2021
Algue coralligène
D'autres Peyssonnelia sont présents dans le coralligène. Il faut toucher pour évaluer la consistance. Si l'algue est intégralement calcifiée, marge incluse, c'est un de nos deux Peyssonnelia rigides.
Le Rascoui, Antibes (06), 20 m
20/08/2013
Rose de mer
La forme rosa-marina tient son nom au fait qu'elle vit détachée du substrat et s'enroule sur elle-même, créant ainsi une "rose marine".
Figuerolles, La Ciotat (13), 13 m
25/07/2015
Peyssonnelia rosa-marina
L'identification de cet individu a été confirmée par examen microscopique (Marc Verlaque). Admirez le veinage coloré mêlant le jaune et le rouge.
Figuerolles, La Ciotat (13), 10 m
01/08/2015
Peyssonnelia heteromorpha
L'identification de cet individu a été confirmée par examen microscopique (Marc Verlaque).
La Ciotat (13), Figuerolles, 13 m
25/07/2015
Sur fond détritique
Peyssonnelia rosa-marina se rencontre souvent sur fond détritique. On retrouve le motif de veines radiales sur cet individu à dominante jaunâtre.
Figuerolles, La Ciotat (13), 13 m
25/07/2015
La blennie de Roux donne l'échelle
Une blennie de Roux (petit poisson benthique de 8 cm de longueur maximale) pose sur un magnifique fond rouge veiné de jaune.
Tombant du Vengeur, îles de Lerins, Cannes (06), 20 m
03/07/2021
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page sur Peyssonnelia rosa-marina sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page de Peyssonnelia rosa-marina dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La répartition mondiale de Peyssonnelia rosa-marina : GBIF
La page sur Peyssonnelia heteromorpha sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page de Peyssonnelia heteromorpha dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La répartition mondiale de Peyssonnelia polymorpha : GBIF