Méduse en forme de champignon bleu et rose
Ombrelle de 17 cm de diamètre maximum
8 tentacules blanchâtres très urticants de parfois 60 cm de long ou plus
Nombreuses verrues roses et mauves sur l'ombrelle et sur les bras buccaux
Bras buccaux festonnés de la taille du diamètre (8 cm en Atlantique, 15 en Méditerranée)
Acalèphe brillante
Luminescent jellyfish, pink jellyfish, mauve stinger, purplestriped jelly, purple jellyfish (GB), Pelagia, acalefo luminescente (E), Leuchtqualle, Feuerqualle (D), Pelagia, medusa luminosa (I), Parelkwal (NL)
Medusa noctiluca Forskål, 1775
Pelagia discoidea Eschscholtz, 1829
Pelagia flaveola Eschscholtz, 1829
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Caraïbes, ● Indo-PacifiquePelagia noctiluca est une espèce cosmopolite des trois océans et de la Méditerranée.
La pélagie nage toujours près de la surface, dans les premiers mètres. Elle affectionne les zones tempérées et chaudes. Elle est commune au large, et des épisodes de courant et de vent la rapprochent fréquemment près des côtes.
Pelagia noctiluca est une scyphoméduse (méduse vraie) dont l'ombrelle bleue et rose peut atteindre 17 centimètres de diamètre. Elle présente 4 longs bras buccaux festonnés (prolongement de la bouche ou manubrium*) pouvant atteindre 15 centimètres de longueur. Le bord de l'ombrelle présente 16 lobes, 8 rhopalies* alternant avec 8 longs tentacules fins et très urticants pouvant atteindre 60 centimètres (voir ponctuellement beaucoup plus !). L'ombrelle et les bras buccaux sont parsemés de très nombreuses verrues mauves qui contiennent des cnidocytes* (cellules urticantes). C'est la méduse méditerranéenne type, qui abonde sur le littoral certains étés.
La pélagie est caractéristique et ne peut pas en principe être confondue avec d'autres espèces.
Pelagia noctiluca capture ses proies (crustacés, cténaires, méduses, thaliacés voire petits poissons) à l'aide des très nombreux cnidocytes* qui garnissent ses huit tentacules, son ombrelle et ses bras buccaux. Un film de mucus ramène ces proies vers le manubrium*. La digestion est extracellulaire et a lieu au sein de le cavité sous-ombrellaire. Les restes non digérés sont rejetés par la bouche.
La reproduction est sexuée, l'espèce est gonochorique* (sexes séparés). En automne, les méduses mâles libèrent en pleine eau leurs spermatozoïdes, la fécondation est interne, au sein de la cavité sous-ombrellaire. Les méduses femelles relâchent ensuite leurs œufs sous forme d'un nuage jaunâtre qui s'échappe par la bouche. Chaque oeuf donne une larve* ciliée, la planula*, qui se développe directement en une minuscule méduse. Il n'y a pas de fixation de la planula, et il n'y a pas de phase scyphopolype*. On observe donc une perte de la phase asexuée dans le cycle de reproduction de Pelagia noctiluca. Passant toute sa vie dans le plancton (sans phase fixée), Pelagia noctiluca est dite "holoplanctonique".
On peut trouver au sein de la cavité sous-ombrellaire de la pélagie des crustacés hyperiidés, et sous l'ombrelle, ou à proximité, des petits poissons (juvéniles de chinchards, de bogues, etc...) qui profitent de la protection apportée par les longs tentacules urticants. Adultes, ces poissons s'éloignent de la méduse.
Chez les jeunes individus, la teinte de l'ombrelle peut être brune, et les tentacules peu urticants.
Les bras buccaux sont parfois rose foncé voire rouges.
De nuit, le plongeur peut observer la luminescence de cette méduse en la taquinant délicatement avec son tuba ; attention alors à bien le rincer ensuite !
Il semble que les pélagies pullulent le long du littoral méditerranéen de manière cyclique, tous les 12 ans. La pollution marine jadis évoquée n'aurait en fait aucune répercussion sur ce cycle. Il s'agirait plutôt de fluctuations liées à des phénomènes climatiques (pluviosité…). Ces cycles paraissent se réduire depuis les années 2010.
Attention à la piqûre qui peut être très douloureuse chez certains sujets. La réaction anaphylactique (allergie) qui fait suite à de précédentes piqûres (une seule ou plusieurs) peut être importante.
Pélagie est la traduction directe du nom de genre scientifique.
Une méduse acalèphe est une méduse vraie (scyphoméduse) qui ne possède donc pas de velum* (ou voile sous-ombrellaire). On emploie aussi le terme "acraspède". La luminescence* de cette méduse lui a valu le nom d'acalèphe brillante et son nom scientifique d'espèce : noctiluca.
Pelagia : du latin [pelagus] = haute mer. Pélagie est la déesse de la haute mer. Les animaux pélagiques sont ceux qui vivent au large, en pleine eau.
noctiluca : du latin [nox] = nuit, et du latin [lux] = lumière : de nuit cette méduse est lumineuse, d'où son nom dans plusieurs langues.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Sous-embranchement | Medusozoa | Médusozoaires | Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses. |
Classe | Scyphozoa | Scyphozoaires | Méduses vraies (ou acraspèdes). Phase polype réduite à absente. Le plus souvent strobilisation du polype (de petite taille) pour produire des méduses pouvant atteindre une grande taille. Cavité gastrale cloisonnée en quatre. |
Sous-classe | Discomedusae | Discoméduses | Scyphoméduses à ombrelle discoïde, non sillonée. |
Ordre | Semaeostomeae | Séméostomes | Grandes méduses au manubrium allongé et divisé en quatre bras oraux. L'ombrelle porte des tentacules marginaux et huit rhopalies. |
Famille | Pelagiidae | Pélagiidés | |
Genre | Pelagia | ||
Espèce | noctiluca |
Vue d'ensemble durant la chasse
Vue d'ensemble de la pélagie, lorsqu'elle chasse, tentacules déployées, dans les 6 premiers mètres méditerranéens.
Toutes les parties de l'animal, ombrelle tachetée, bras festonnés et longs tentacules, sont bien visibles.
Rade de Villefranche-sur-mer (06), 5 m
08/06/2015
Détail de l'ombrelle
Une vue rapprochée de l'ombrelle de la pélagie nous montre les nombreuses verrues mauves qui parsèment sa surface.
Anse Garoube, Antibes (06), 8 m
22/06/2007
Sous la surface
Voici une belle représentation de ce que rencontre le plongeur remontant au palier, juste sous la surface, de trois-quart arrière.
Hyères (83), 7 m
03/06/2006
En bord de mer
Voici Pelagia noctiluca, telle que peuvent l’observer les baigneurs et les promeneurs des bords de la Méditerranée.
Méditerranée, en surface
2005
Couleur orangée
Plusieurs pélagies arborent ici une teinte orangée plutôt inhabituelle...
Cagnes sur mer (06), sous la surface
28/01/2007
De nuit
Observez les nombreuses verrues roses et mauves, ainsi que le festonnement sur la face intérieure des bras buccaux. Les tentacules sont rétractés.
Marseille (13), 1m, de nuit
16/08/2007
Tentacules partiellement rétractés
Ici on voit 7 des 8 tentacules, dans leur forme courte et épaisse (les "boudins" blancs sous l'ombrelle). Ils peuvent s'allonger jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres, devenant alors très fins, mais toujours aussi dangereux !
la Vacca / Iles Médès
05/2016
En chasse
Sur cette photo, on distingue les tentacules étirés, qui atteignent une taille beaucoup plus importante que la méduse.
Rade de Villefranche-sur-mer (06), 5 m
08/06/2015
Une guêpe au menu !
Insolite : une guêpe a été capturée par la pélagie. Elle est ici lentement dirigée vers la bouche.
Cagnes-sur-mer (06), 4 m
2009
Une salpe au menu
Cet individu a harponné une salpe, dont on distingue, en jaune, une partie du tube digestif.
Gottaa el Nabaa, Marsa Alam, Egypte
29/03/2008
Repas à plusieurs
Plusieurs pélagies se partagent le même festin : peut-être des algues...
Porquerolles (83), 6 m
15/04/2007
Invasion...
Parfois se forment des essaims de pélagies, qui peuvent alors occasionner de brûlantes rencontres...
Cagnes-sur-mer (06), sous la surface
28/01/2007
Petits poissons sous l'ombrelle
Les pélagies abritent parfois des petits poissons sous leur ombrelle (ici un chinchard), qui profitent des restes alimentaires de la méduse. Sur cette photo on voit bien les tentacules et le festonnement des bras buccaux.
Anse de St Barbe (Corse), 1 m
17/08/06
Consommée
Voici deux photographies intéressantes de Pelagia noctiluca, l'une en vue ombrellaire, et l'autre en vue sous-ombrellaire. Certains plongeurs pensaient ce jour là à une autre espèce de méduse, car elle ne présentait ni bras buccaux ni tentacules. Ces derniers ont été en fait "grignotés " par de petits poissons pélagiques !!!
Hyères (83), 5 m
07/2006
Sur la façade Atlantique
Pelagia noctiluca est la méduse méditerranéenne typique. Pourtant, elle est cosmopolite et on peut aussi la rencontrer ailleurs, comme ici, dans le golfe du Morbihan.
Port Puce, Belle-Ile (56), 2 m
14/09/2009
Sur la Côte d'Azur
Cet individu aux tentacules rétractés était membre d'un essaim qui est resté plusieurs jours dans la rade de Villfranche-sur-mer (06). Le courant liguro-provençal s'écoule d'est en ouest et entraine des remontées d'eaux profondes, favorisant la riche biodiversité des eaux de la rade. De plus, les eaux rentrent dans l'anse profonde et peuvent y demeurer quelques temps. Cette situation exceptionnelle explique l'implantation de l'Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer qui étudie les organismes vivant dans la rade, effectuant en particulier des observations quotidiennes du plancton.
Rade de Villefranche-sur-mer (06), juste sous la surface, par petits fonds
26/04/2008
Echouée
Une pélagie s'est échouée sur un plage des Côtes d'Armor. Remarquez que la distribution de cette méduse s'étend bien au-dela de la mer Méditerranée !
Trégastel (22), estran
03/2008
Piqûres
Les tentacules de Pelagia noctiluca peuvent laisser de cuisantes marques sur le corps des baigneurs imprudents.
Méditerranée
2005
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Jacqueline GOY
Responsable historique : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page de Pelagia noctiluca dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN