Deux valves asymétriques dont une convexe et l'autre plate
Côtes arrondies (15 à 17 environ)
Oreilles identiques
Coquille Saint-Jacques, grande vanne, ricardeau, grande peigne
Great scallop, St James' shell (GB), Vieira, avineira, venera grande (E), Grosse Pilgermuschel, Grosse Kammuschel (D)
Manche, Atlantique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]C'est un bivalve que l'on rencontre principalement en Manche et en Atlantique. La coquille Saint-Jacques, Pecten maximus, est présente dans les eaux tempérées européennes depuis les côtes de Norvège jusqu'au nord de l'Espagne.
La coquille Saint-Jacques se trouve sur les fonds sablonneux meubles (mäerl*, sable, vase), depuis le niveau des basses mers jusqu'à la profondeur de 150 m à 200 m environ. Les gisements se tiennent généralement entre 20 et 50 mètres. L'animal repose sur sa valve droite très convexe. Il s'enfouit dans le sable entre 5 et 40 cm. Il supporte mal les dessalures et l'émersion.
Pecten maximus est un bivalve asymétrique avec une valve ronde et une valve plate mais deux oreilles égales de part et d'autre de la charnière. Ce point permet sans coup férir de distinguer une coquille Saint-Jacques d'un pétoncle Aequipecten opercularis,aux valves convexes et aux oreilles inégales.
Les côtes des valves sont arrondies et au nombre de 15 à 17 environ. La taille maximale est de 16 cm pour un âge de 7 ans. La taille commercialisable est de 10,2 cm. Le bord du manteau est couvert d'yeux sensibles à la lumière, mais aussi de tentacules détecteurs de tous stimuli chimiques environnants.
Pecten jacobaeus : elle possède des bords de valves en créneaux et non pas arrondis comme maximus. Sa distribution est plus méridionale et s'étend du Maroc à la Mauritanie en passant par la Méditerranée occidentale.
La coquille Saint-Jacques est détritivore* et planctophage*. C'est un mollusque purement filtreur*. Sa nourriture consiste en végétaux microscopiques, diatomées principalement, et autres algues, retenus par ses branchies*.
Pecten maximus comme tous les Pectinidés est hermaphrodite*. La glande génitale s'étend sur le côté du muscle adducteur et comprend deux parties :
- la partie mâle, blanchâtre est supérieure.
- la partie femelle, rouge orangé, est inférieure.
Les gonades ou "corail" sont de taille réduite en période de repos sexuel. Les larves* planctoniques* durent 40 jours et ensuite le jeune coquillage se fixe par un byssus* pendant 4 mois. En Baie, la première maturité sexuelle survient à l'âge de 2 ans. En dehors de la zone côtière, la maturité intervient à l'âge de 3 ans.
Les valves supérieures plates sont envahies d'épibiontes* (bryozaires, éponges, hydraires… etc) ou de parasites.
Prédateurs
Les astéridés comme Asterias rubens et Marthasterias glacialis sont de redoutables prédateurs de la coquille Saint-Jacques. La seule présence olfactive de ces deux étoiles suffit à provoquer des sauts par claquement des valves de Pecten maximus qui rentre dans une danse étonnante produisant un véritable spectacle sous-marin. Les autres prédateurs sont les bigorneaux perceurs, les pagures et les tourteaux.
Les stries de croissance
La croissance de l'animal est saisonnière avec un ralentissement en hiver et une reprise en été.
Ceci se traduit par des stries de croissance annuelles sur la coquille sauf pour les premiers 6 mois. Ces lignes concentriques permettent de dater la coquille Saint-Jacques comme les stries d'une coupe de tronc d'arbre. La durée de vie maximale est de 20 ans.
Filtreurs de pollution
Le corail et les intestins accumulent les toxines présentes dans l'eau (hydrocarbures, HAP-Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), le rein et la glande digestive les métaux lourds. Certaines de ces toxines sont maintenant bien connues pour être des cancérogènes. La qualité de l'eau des parcs sous-marins où sont récoltées les coquilles Saint-Jacques fait donc l'objet d'un contrôle rigoureux.
Site exceptionel
La baie de Morlaix possède plusieurs sites de reproduction où se crée le naissain sans qu'on puisse totalement expliquer pourquoi.
Ecologie
Très appréciée en gastronomie, la sur-pêche tend à raréfier l'animal qui dans certaines zones est commun. La gestion du stock et la notion de sanctuaire devraient être organisés en plus de la règlementation sur la taille existante. Partout où des réserves ont été organisées et respectées, la productivité des espèces s'en est trouvée décuplée et l'activité économique associée développée (en général dans un rapport 5). Partout où les hommes ont pillé sans réflexion, l'activité économique a été florissante un moment mais a décliné pour disparaître ensuite. Des études sont menées pour suivre l'évolution d'élevages larvaires de Pecten maximus (IFREMER Brest, écloserie expérimentale).
Recettes
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Sa pêche est règlementée en France par arrêté ministériel. Elle n'est autorisée, que du 1er octobre au 15 mai pour des tailles supérieures à 10,2 cm.
Au XIIème siècle, les pèlerins qui revenaient de Saint-Jacques de Compostelle rapportaient des coquilles de Pecten maximus, d'où le nom donné à ce bivalve.
Pecten : du latin [pecten] = peigne.
maximus : du latin [maximus] = le plus grand.
Numéro d'entrée WoRMS : 140712
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Pteriomorphia | Ptériomorphes | Muscle adducteur postérieur développé, antérieur réduit. |
Ordre | Pectinida | Pectinides | |
Famille | Pectinidae | Pectinidés | Coquille plate, arrondie, avec des côtes ou des plis radiaux. De part et d'autre du crochet, des "oreilles". Le bord du manteau porte de nombreux tentacules sensoriels et des yeux. Un seul grand muscle adducteur. |
Genre | Pecten | ||
Espèce | maximus |
Manteau
Une coquille Saint-Jacques en train d'ouvrir les 2 valves et qui présente son manteau avec au fond le "corail" (gonades femelles) visible en rouge.
Paradis, Carantec (29), 26 m
16/07/2007
Ensablée
Dans son biotope naturel, la coquille est légèrement ensablée, et il faut avoir l'œil pour distinguer les tentacules qui parcourent le bord de son manteau. Un petit crustacé, vraisemblablement une idothée, arpente le bord de la coquille.
Les quatre pompes, rade de Brest (29), 10 m, de nuit
29/08/08
Biotope
Pecten maximus dans un biotope de vase, de sable et de roches se fond dans son environnement. Elle est souvent colonisée par des épibiontes divers, ici par un bryozoaire Alcyonidium sp.
Taureau, Carantec (29), 18 m
16/07/2005
Yeux bleus
Le bord du manteau est couvert d'yeux sensibles à la lumière, mais aussi
de tentacules détecteurs de tous stimuli chimiques environnants.
Erquy, Bretagne, 15 m.
23/06/2018
Détail des valves
Détail des 2 valves de la coquille Saint-Jacques avec les 2 oreilles parfaitement symétriques et égales. L'une des valves est plate l'autre creuse. L'origine de la collecte est la baie de Morlaix.
Bruyère le Châtel (91)
07/08/2005
Détail des yeux
Une macro du manteau permet de voir les yeux régulièrement répartis sur les parties inférieures et supérieures. Ces yeux, très sensibles à la lumière, font ouvrir le bivalve.
Beclem, Carantec (29), 18 m
19/07/2006
Prédation
La coquille Saint-Jacques est aussi le plat favori de cette étoile de mer Marthasterias glacialis.
Elle utilise la puissance des bras dotés d'un système aquifère qui lui permet de tirer sur les deux valves jusqu'à épuisement du mollusque.
Miliau, Trébeurden (22), 10 m
09/06/2006
Parasite
Pecten maximus est parasité par un coquillage de type crépidule qui semble s'être installé depuis un moment.
Beclem, Carantec (29), 19 m
16/07/2007
Rédacteur principal : Denis ADER
Vérificateur : Jacques DUMAS
Responsable historique : Denis ADER
Responsable régional : Sylvie HUET
La page de Pecten maximus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN