Dos élevé et profil ventral convexe, tête plus haute que longue, taille maximum 11 cm
Dorsale épineuse à deux rayons généralement couchés dans un sillon, dorsale molle et anale longues, pas de pelviennes
Deux paires d’épines en forme de griffes de chaque côté du pédoncule caudal chez les mâles
Couleur de fond blanche ou jaune, quatre selles dorsales noires en croissant, les deux centrales prolongées par une bande noire
Nombreux points et tirets noirs sous les selles et entre elles, points et tirets bleus le long des profils dorsal et ventral
Fausse bourse, faux poisson coffre, faux poisson ballon
Black-saddled leatherjacket, blacksaddle filefish, blacksaddle mimic, false puffer, mimic filefish, mimic leatherjacket (GB), Swartsaal-nabootser (Afrique du Sud)
Alutarius prionurus Bleeker, 1851
Psilocephalus prionurus (Bleeker, 1851)
Océan Indien et Pacifique Ouest et centre
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueL’espèce est présente dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Dans l’océan Indien, on la trouve de l’île de Socotra (Yémen) à l’Afrique du Sud (Aliwal Shoal) en passant par l’Afrique de l’Est, ainsi qu’à Madagascar, dans les Mascareignes*, aux Maldives, en Inde, en Birmanie, à l’île Christmas et sur la côte occidentale de l’Australie.
Dans le Pacifique, on la rencontre du sud du Japon à la Grande Barrière de corail (Australie), avec une distribution vers l’est qui s’étend jusqu’en Polynésie occidentale en passant par la Nouvelle-Calédonie et la plupart des îles comprises dans ces limites.
Le monacanthe à selles noires vit en milieu corallien dans les lagons, sur les
récifs barrières et sur les pentes externes.
On peut le trouver de 1 à 25 m de
fond.
Description succincte : la taille de ce petit poisson-lime ne dépasse pas 11 cm. Son dos est élevé et sa partie ventrale nettement convexe. Les deux rayons de la dorsale épineuse sont cachés dans un sillon ; quand le premier en sort, il est érigé à 45°. La dorsale molle et l’anale longent la moitié postérieure du corps jusqu’au pédoncule* caudal. Il n’y a pas de nageoires pelviennes. Chez les mâles, on trouve deux paires d’épines en forme de griffes de chaque côté du pédoncule caudal.
La couleur de fond est blanche à jaune. Elle est marquée par quatre selles* noires en forme de croissant, de la nuque au pédoncule caudal ; les deux selles centrales sont prolongées sur les flancs par une bande noire verticale. Une multitude de taches et tirets noirs formant souvent des motifs réticulés* se trouve dans la partie médiane des flancs. Les bords supérieur et inférieur du corps portent un réseau de lignes et de points d’un bleu plus ou moins foncé. La tête porte des lignes et des points bleus formant souvent des motifs réticulés.
Description détaillée :
Morphologie
Ce petit monacanthe a un corps à dos élevé et profil ventral convexe qui s’affine fortement dans sa moitié postérieure. La hauteur du corps à la verticale de l’origine de la nageoire anale entre de 2 fois à 2,4 fois dans sa longueur standard* (longueur sans la queue) chez les adultes. Il est fortement comprimé latéralement. La tête est pointue et le pédoncule* caudal est puissant pour la taille (sa hauteur entre environ 6 fois dans la longueur standard). Deux paires d’épines en forme de griffes fortement recourbées vers l’avant et placées l’une sous l’autre sont présentes de chaque côté du pédoncule caudal chez les mâles ; dans chaque paire les épines sont alignées horizontalement. Ces épines sont atrophiées et quasi invisibles chez les femelles. On trouve en outre chez les mâles des soies* discrètes dressées et dirigées vers l’arrière sur la moitié inférieure du corps, de l’aplomb du dernier tiers de la dorsale molle aux épines du pédoncule caudal. La ligne latérale* est généralement inapparente. La taille maximale documentée est de 11 cm.
La tête est plus haute que longue. Elle dessine un triangle à peu près isocèle dont le sommet serait la bouche, avec des côtés légèrement concaves. La bouche est petite, terminale et arrondie par des lèvres épaisses vue de profil. Les yeux, placés en position dorsolatérale, sont globuleux et relativement grands (leur diamètre entre environ 3 fois dans la longueur de la tête). Ils saillent légèrement au-dessus de l’espace interorbitaire*. Une courte fente branchiale* se trouve au-dessus de la base des pectorales.
Les deux nageoires dorsales sont séparées. La dorsale épineuse, qui comporte deux rayons, est située au sommet du dos, à la verticale de la partie postérieure de l’œil. Elle est en temps ordinaire couchée dans un sillon et recouverte par une pièce de tégument*. Ce tégument étant modérément souple, il empêche le premier rayon, en forme d’épine légèrement recourbée vers l’arrière, d’être érigé complètement (l’angle est d’environ 45° par rapport au dos, vs 90° chez la plupart des Monacanthidés) quand la situation le demande. Le second rayon, beaucoup plus court, sert alors à bloquer le premier en position érigée. La dorsale molle commence juste derrière la dorsale épineuse et descend jusqu’à l’origine du pédoncule caudal. La nageoire anale est à peu près symétrique de la dorsale molle, mais elle commence derrière la verticale de ses premiers rayons. Les pectorales sont de taille moyenne : plaquées sur le corps, leur pointe se situe à l’aplomb du milieu du sillon de la dorsale épineuse. Il n’y a pas de nageoires pelviennes. La caudale est arrondie, mais elle est rarement déployée.
Couleurs
La couleur de fond est blanche mais elle peut être partiellement ou entièrement d’un jaune éventuellement verdissant. Quatre selles* noires en forme de croissant ornent le dos. La 1re couvre le front et la nuque derrière l’espace interorbitaire, les trois autres marquent le dos jusqu’à l’horizontale de la partie supérieure de la fente branchiale. La 2e se situe sous le sillon de la dorsale épineuse, la 3e sous les premiers rayons de la dorsale molle et la 4e sous ses derniers rayons. Ces selles peuvent être bordées de jaune et de tirets noirs. Les deux selles centrales sont la plupart du temps prolongées par une bande verticale plus ou moins large d’un noir éventuellement moins soutenu qui peut aller jusqu’au gris pâle. Sous la 3e bande se trouve souvent une tache ronde noire, rejointe ou non par la bande verticale. Les selles et les bandes sont composées de lignes horizontales noires fondues ensemble, mais il arrive que ces lignes soient détachées et visibles, notamment sur les bandes. Sur la zone médiane des flancs, entre la fente branchiale et le pédoncule caudal, se trouvent en outre de très nombreuses marques noires de forme variable ; il peut s’agir de taches rondes plus ou moins grandes ou de tirets droits ou coudés, formant ou non des motifs réticulés ou en nid d’abeille, voire en résille, ou des formes géométriques imparfaites. On trouvera plus souvent les motifs réticulés ou géométriques entre la fente branchiale et la 2e bande noire, et souvent, entre la 2e bande et la caudale, des motifs ovales formés de points noirs sur fond grisé organisés en deux à trois séries plus ou moins parallèles. On peut trouver des points et tirets bleus, parfois diffus, le long du profil dorsal. La partie inférieure du corps est généralement blanche (elle peut aussi être noirâtre à brun foncé ou jaune), avec des points, des tirets et des lignes bleues très irrégulières. Une tache noire plus ou moins prononcée et éventuellement bordée de jaune peut se trouver sous les derniers rayons de la nageoire anale. Le pédoncule caudal, blanc ou jaune dans sa partie centrale, porte une petite selle noire à marron ornée de points bleus qui prolonge généralement la quatrième selle du dos ; sa partie inférieure est gris-bleu pâle avec des taches bleues. Les paires d’épines sont placées sur une tache oblongue jaune, et les épines sont souvent de la même couleur. Les soies précédant le pédoncule sont généralement translucides et ne se distinguent pas facilement, mais elles peuvent être orange.
La tête est plus ou moins grisée de la partie antérieure des yeux au museau, blanche en dessous, et parfois jaunâtre sur la gorge. La joue est marquée de points et tirets noirs pouvant former des motifs noirs réticulés ou en nid d’abeille. Les parties supérieures et inférieures portent un réseau dense de lignes et points d’un bleu plus ou moins foncé, ces motifs étant bordés de gris foncé dans la partie grisée et parfois de gris pâle dans la partie blanche. On peut trouver sous la joue des grands individus un cercle bleu avec un tiret bleu ou une tache grise en son centre. La protubérance globulaire qui porte les yeux est d’un jaune plus ou moins verdissant ou grisé ; elle porte parfois des lignes ou motifs noirs ou bleu foncé rayonnant autour de l’œil. Les lèvres sont jaunâtres ou blanches.
Quand la dorsale épineuse est déployée (ce qui est peu fréquent), on peut voir que le tégument qui la couvre est souvent noir à marron avec un large liseré postérieur jaunâtre et parfois une base blanche, mais il peut aussi être jaune avec une grosse tache noire en partie antérieure. De fines lignes bleues longitudinales se superposent à ces couleurs. Les membranes de la dorsale molle et de l’anale sont transparentes à jaunâtres avec une très fine base bleue. Leurs rayons sont translucides, bleutés ou jaunes. Les membranes et les rayons des pectorales sont transparents. Quand elle est déployée (ce qui est peu fréquent aussi), la caudale est jaune dans ses deux premiers tiers avec un arc de cercle bleu porteur de petites taches blanches reliant les extrémités supérieure et inférieure du pédoncule (quand elle est repliée, cet arc de cercle forme un triangle). Les membranes du dernier tiers sont translucides et les rayons sont jaunes. Le premier rayon extérieur des deux lobes est bleu.
La livrée de nuit ne diffère pas de la livrée diurne.
Des éléments de la livrée nuptiale et celle des juvéniles sont décrits dans la section consacrée à la reproduction.
Dans sa distribution, Paraluteres prionurus peut être confondu avec deux espèces :
Paraluteres prionurus est omnivore. Il se nourrit de petits invertébrés (gastéropodes, œufs de provenance diverse, petits crustacés, etc.) mais il broute aussi des algues filamenteuses sur le substrat*.
Très peu de choses sont connues sur la biologie de la reproduction dans cette espèce à la date de publication de cette fiche [09/2024]. Les espèces de la famille des Monacanthidés sont gonochoriques* (les sexes sont séparés), il est donc probable que Paraluteres prionurus le soit aussi.
Des observations naturalistes de regroupements liés à la reproduction ont été rapportées. Le rituel de cour consiste en des épisodes de nage en couple synchronisée, éventuellement partagés par un mâle concurrent. A cette occasion, les mâles et les femelles affichent souvent une distension du tégument ventral, arrondie et aplatie à son extrémité, allant de la gorge à l’anus. Cette distension est accompagnée par une érection de la dorsale épineuse chez les mâles.
La livrée du mâle est alors marquée par une large bande jaune allant de la joue au pédoncule caudal, sous la médiane horizontale du corps, qui estompe les deux bandes noires sous les deux selles centrales.
Les gamètes* sont dispersés en pleine eau et les œufs sont pélagiques*. Une étude basée sur l’examen des otolithes * menée en Australie (Brothers et al., 1983) établit la durée de vie larvaire* d’une seule post-larve* de Paraluteres prionurus à 28 jours pour une taille de 1,19 cm. Ce résultat peut donner une idée de cette durée, mais il faudrait un échantillon plus important pour établir une fourchette et une moyenne. Les post-larves colonisent* le site, où elles pourront passer au stade juvénile, de préférence à faible profondeur.
Les juvéniles sont d’abord presque aussi hauts que longs. Ils sont alors d’un jaune verdâtre couvert par une myriade de petits points noirs dont certains sont groupés pour former des motifs alvéolés, notamment à l’emplacement des 2e et 3e futures selles noires. Puis ces alvéoles se transforment en taches noires plus ou moins ovales et rapprochées les unes des autres, dessinant le contour des selles noires. Dans la moitié inférieure du corps, des taches noires plus ou moins circulaires évoquent les bandes verticales alignées sur les 2e et 3e selles et les futurs motifs en points et tirets de cette partie du corps. A l’étape suivante, le corps est moins haut et les quatre selles et les bandes verticales sont constituées mais la partie inférieure porte toujours des taches noires. Chez le grand juvénile, ces taches se délitent en amas de points qui formeront les motifs en points et tirets de la moitié inférieure du corps chez les adultes.
Le tégument du monacanthe à selles noires est lisse. Il fait pourtant partie des poissons-limes (nom commun des Monacanthidés), ainsi nommés à cause de leur tégument rugueux et abrasif dû à des écailles épineuses, mais il ne mérite pas cette appellation. Chez lui, on ne trouve d’écailles présentant une minuscule épine que sur la tête et sur la face ventrale de la bouche à l’anus.
La locomotion est assurée par l’oscillation et l’ondulation coordonnées de la dorsale molle et de l’anale ainsi que par les pectorales. La caudale est utilisée pour les déplacements rapides quand ils sont nécessaires.
Les paires d’épines en forme de griffes présentes sur le pédoncule caudal sont des armes dont le rôle est à la fois défensif et offensif.
Paraluteres prionurus est diurne. La nuit, il s’arrime pour dormir à un relief compatible avec sa petite bouche en le mordant. Ce comportement lui permet de résister aux courants, et peut-être à la traction d’un prédateur l’ayant saisi par la queue. Un autre avantage de ce comportement est d'éviter les ectoparasites* qui ne manquent pas de profiter du sommeil des poissons dormant sur le fond.
L’espèce est considérée comme peu commune dans toute sa distribution.
La première dorsale comprend 2 rayons durs et la seconde de 25 à 28 rayons mous ; l’anale a 22 à 25 rayons mous. Les nageoires pectorales ont 10 à 11 rayons, et la caudale 12. La ligne latérale, à peu près invisible chez les adultes, peut parfois être distinguée chez les jeunes individus : elle part du bord postérieur de l’œil et traverse la 2e selle noire pour descendre ensuite à travers la 3e selle vers l’axe médian du corps et s’arrêter sur le pédoncule caudal. Le nombre d’écailles qu’elle comporte n’est pas documenté à notre connaissance.
Le monacanthe à selles noires pratique le mimétisme batésien* qui consiste, pour un animal inoffensif (et mangeable !) à adopter l’apparence d’un animal dangereux ou toxique. En l’occurrence, son imitation de Canthigaster valentini, dont la peau, les viscères et les gonades* contiennent une neurotoxine* puissante pouvant entraîner la mort (la tétrodotoxine) le protège des prédateurs. Ce pourquoi sans doute il se mêle dès que l’occasion se présente à des groupes de Canthigaster valentini. Toutefois, la protection n’est pas absolue pour le mime, puisque des modèles sont parfois trouvés dans les contenus stomacaux d’espèces piscivores. Pour expliquer cette apparente anomalie, Randall et Randall (1960) suggèrent que les juvéniles et les subadultes* pourraient n’être pas toxiques, ou que cette toxicité pourrait n’être que saisonnière.
L’imitation des poissons toxiques du genre Canthigaster semble être une stratégie généralisée dans le genre Paraluteres. Celui-ci ne comprend que deux espèces acceptées, et la seconde, Paraluteres arquat, imite Canthigaster margaritata. Il existe aussi un Paraluteres sp., qui imite Canthigaster solandri.
Le statut de Paraluteres prionurus pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Monacanthe à selles noires : francisation du nom de la famille des Monacanthidés, à laquelle appartient l’espèce, suivi de la mention de l’aspect le plus manifeste de son patron de couleurs.
Paraluteres : ce nom est composé du mot grec [para], qui signifie « à côté de, proche » associé au nom de la tribu des « Aluterini », qui groupait à l’époque de la description divers genres de Monacanthidés.
Le genre est décrit en 1865 par le médecin et ichtyologiste néerlandais Pieter Bleeker (1819-1878) dans l’Atlas ichthyologique des Indes Orientales Néérlandaises (Tome 5, p. 138). Le descripteur précise qu’il le crée pour distinguer l’espèce Alutarius prionurus (voir ci-dessous l’origine du nom d’espèce) de celles comprises dans la tribu des Aluterini, qui comprenait plusieurs genres de monacanthes. Il caractérise le genre par plusieurs différences morphologiques (par exemple la position de la première épine dorsale en arrière de l’orbite, ou le nombre plus faible de rayons dans la dorsale molle et l’anale). Son nom signifie donc « proche des Aluterini ».
L’espèce-type* est Paraluteres prionurus.
Le genre contient actuellement [09/2024] deux espèces acceptées.
prionurus : le nom d’espèce est composé des mots grecs [priôn], qui désigne une scie, et [oura], qui signifie « queue ». Bleeker décrit l’espèce en 1851 dans le deuxième volume de Bijdrage tot de kennis der ichthyologische fauna van de Banda-eilanden, Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch Indië (page 260) sous le nom d’Alutarius prionurus. Il ne justifie pas le nom d’espèce, mais il est probable que ce nom renvoie aux deux paires d’épines présentes de chaque côté du pédoncule caudal (chez les mâles). Il est possible que Bleeker se soit souvenu de Lacépède qui, créant le genre Prionurus (Acanthuridae) en 1804, l’avait caractérisé notamment par « des lames dentelées placées perpendiculairement de chaque côté de la queue ».
La localité du type* est l’île de Banda Neira, dans l’archipel des Moluques, en Indonésie.
Numéro d'entrée WoRMS : 220065
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Teleostei | ||
Ordre | Tetraodontiformes | Tétraodontiformes | Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes. |
Famille | Monacanthidae | Monacanthidés | Bourses ou Poissons-lime. |
Genre | Paraluteres | ||
Espèce | prionurus |
Mimétisme batésien
Exemple de mimétisme batésien : grâce à sa livrée d'une ressemblance extraordinaire avec celle du canthigaster à selle noire (Canthigaster valentini), le poisson-lime Paraluteres prionurus profite de la toxicité de son modèle pour se protéger de ses éventuels prédateurs.
Site des 2 arches, Saint-Leu, La Réunion, 12 m
10/02/2013, 15:43
Modèle et mime
A. Canthigaster valentini
B. Paraluteres prionorus
Le mime (B) ressemble presque parfaitement à son modèle (A), mais au moins deux aspects aisément repérables permettent de les distinguer. Chez le poisson-lime, le mime, la dorsale molle et l’anale sont beaucoup plus longues, et la bande noire qui prolonge la deuxième selle dorsale passe derrière la pectorale, alors qu’elle passe devant cette nageoire chez son modèle, Canthigaster valentini.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
A : 06/03/2011 & : : 02/03/2013
Tandem
Le mime a tendance à rejoindre son modèle, qu’il soit isolé ou en groupe. Identifiez chacun d'eux !
Bohol, Philippines, océan Pacifique
30/05/2017
Cas particulier
Le mâle qui accompagne cette jeune femelle présente une particularité dans son patron de couleur : il n’y a pas de bandes verticales noires qui prolongent les deux selles noires centrales et les motifs en points et tirets sont cantonnés à la partie antérieure du corps.
Tanjung Housi 2, Banka, archipel des Banka, Sulawesi Nord, Indonésie, océan Pacifique, 19 m
15/05/2015
Museau pointu
Le museau se présente comme un triangle à peu près isocèle dont le sommet arrondi serait la bouche, avec des côtés légèrement concaves.
Bonuarte, île dApo, archipel des Visayas, Philippines, océan Pacifique, 9 m
22/11/2013
Vue de face
Cette photo de face permet de constater l’étroitesse de la tête et la compression du corps, ainsi que les yeux globuleux et orientables à volonté.
La dentition du sujet paraît abîmée.
Bonuarte, île dApo, archipel des Visayas, Philippines, océan Pacifique, 9 m
22/11/2013
Soies
Les soies dressées qui précèdent les paires d’épines sur le pédoncule caudal sont généralement difficiles à discerner parce qu’elles sont le plus souvent translucides. Elles sont manifestes chez cet individu parce qu’elles sont orange, ce qui semble très rare.
Panglao, province Bohol, archipel des Visayas, Philippines, océan Pacifique
05/2017
Ligne latérale
Comme on peut le voir chez ce sujet, la ligne latérale, généralement invisible chez les adultes, est parfois visible chez les juvéniles : c’est la ligne de petits points gris pâle qui part de la partie postérieure de l’œil et s’achève sur le pédoncule caudal.
Les trois lignes qui partent de son origine vers la dorsale épineuse, au-dessus de l’œil et vers le museau sont produites par des pores qui font partie du système sensoriel du poisson.
Village d'Amed, île de Bali, Indonésie, océan Pacifique, 10 m
07/2014
Anomalie
Le pédoncule caudal des mâles est armé sur chacun de ses côtés par deux paires d’épines en forme de griffes, chaque paire étant alignée horizontalement. Celui-ci en a 8 ou 9 distribués sans ordre apparent de chaque côté. En revanche, la zone tapissée de soies dressées qui précède cette aberration est parfaitement normale, et rarement discernable sur les vues de profil.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
19/10/2011
Selles striées
Cette photo d’un jeune individu montre que les selles noires sont composées de bandes horizontales noires coalescentes, qui peuvent être encore discernables chez certains individus.
Île de Sangalaki, archipel de Derawan, Kalimantan oriental, Indonésie, océan Pacifique, 15 m
13/07/2011
Jeune femelle
Les femelles sont caractérisées par l’absence d’épines sur le pédoncule caudal. Ces épines sont chez elles atrophiés et généralement invisibles.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
22/12/2018
Juvénile
Le juvénile a une forme ovale. Les taches noires qu’il arbore se déliteront pour former peu à peu les motifs de cette partie du corps chez les adultes.
Île de Pantar, archipel d'Alor, Petites îles de la Sonde, océan Pacifique, 15 m
2018
Sommeil arrimé
Comme beaucoup de Monacanthidés, le monacanthe à selles noires dort en s’arrimant à un relief compatible avec sa petite bouche, en le mordant. Ce comportement lui permet notamment de résister aux courants.
Mafia island, Tanzanie, océan Indien, 10 m
27/06/2015
Reproduction
Ces deux mâles, que l’on reconnaît à leurs épines en forme de griffes sur le pédoncule caudal, se disputent la femelle qu’on distingue derrière le plus petit, à droite.
Ils ont érigé leur épine dorsale, et celui du premier plan commence à afficher la bande jaune qui semble caractéristique de la livrée nuptiale. On peut observer aussi qu’ils ont distendu leur tégument ventral de la gorge à l’anus
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
02/03/2013
Distribution : à Mayotte
La distribution de Paraluteres prionurus couvre le domaine indo-Pacifique. Cette femelle a été photographiée vers la plage de N'Gouja, "la plage aux tortues", au sud-ouest de Mayotte.
N'Gouja, Mayotte (976), océan Indien, 2 m
30/05/2010
Distribution : aux Maldives
Ce mâle qui semble commencer à courtiser une jeune femelle a été surpris sur le sec d'Hoholha Thila, au sud de l'atoll d'Ari Nord, dans les eaux maldiviennes.
Hoholha Thila, atoll d'Ari Nord, archipel des Maldives, océan Indien, 20 m
24/04/2024
Distribution : dans les Philippines
Un autre couple, plus calme semble-t-il. La scène vient de Panglao, une île située dans la mer de Bohol, aux Philippines.
Panglao, province Bohol, archipel des Visayas, Philippines, océan Pacifique, 15 m
17/07/2019
Distribution : en Nouvelle-Calédonie
Cet individu a été observé dans une épave au large de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
Épave du Toho, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 20 m
01/10/2009
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Barrett N.S., 1995, Aspects of the Biology and Ecology of Six Temperate Reef Fishes (Families: Labridae and Monacanthidae), Thèse, University of Tasmania.
Brothers E.B., Williams D.Mc.B., Sale P.F., 1983, Length of larval life in twelve families of fishes at “One Tree Lagoon”, Great Barrier Reef, Australia, Marine Biology, 76, 319-324.
Leis J.M., Carson-Ewart B.M., Webley J., 2002, Settlement behaviour of coral-reef fish larvae at subsurface artificial-reef moorings, Marine and Freshwater Research, 53, 2, 319-327.
Luiz O.J., Allen A.P., Robertson D.R., Floeter S.R., Kulbicki M., Vigliola L., Becheler R., Madin J.S., 2013, Adult and larval traits as determinants of geographic range size among tropical reef fishes, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 110, 41, 16498-16502.
Matsuura K., Motomura H., 2016, Paraluteres prionurus, The IUCN Red List of Threatened Species 2016: e.T70010872A115477114.
Randall J.E., 2005, A Review of Mimicry in Marine Fishes, Zoological Studies 44(3), 299-328.
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Tyler J.C., 1966, Mimicry between the Plectognath Fishes Canthigaster Valentini (Canthigasteridae) & Paraluteres Prionurus (Aluteridae), Notulae Naturae of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 386, 3-11.
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La page de Paraluteres prionurus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Paraluteres prionurus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN