Peigne tigré

Palliolum tigerinum | (O. F. Müller, 1776)

N° 4678

Atlantique Nord-Est, mer du Nord jusqu’au sud du Portugal ainsi qu’en Méditerranée (rare et hors France)

Clé d'identification

Coquille équivalve et inéquilatérale
Dissymétrie marquée des 2 oreilles
Coquille lisse ou munie de côtes radiales
Couleur externe variable
20 à 30 mm de hauteur environ

Noms

Noms communs internationaux

Tiger scallop (GB), Tiger-Kammmuschel (D), Tijgerpels (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Pecten tigerinus O.F. Muller, 1776
Pecten triradiatus
O.F. Müller, 1776
Camptonectes tigrinus
(O.F. Müller, 1776)
Chlamys tigerina
(O.F. Müller, 1776)
Pecten laevis
Pennant, 1777
Pecten obsoletus
Pennant, 1777
Pecten parvus
da Costa, 1778
Pecten armoricanus
Chenu, 1843
Pecten tigrinus
Reeve, 1853

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est, mer du Nord jusqu’au sud du Portugal ainsi qu’en Méditerranée (rare et hors France)

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Cette espèce est largement distribuée dans tout l’Atlantique Nord-Est de l’Islande au nord jusqu’à l’archipel du Cap-Vert au sud.

On peut la rencontrer également en mer du Nord ainsi qu’en Manche. Elle semble beaucoup plus rare en Méditerranée où sa présence serait limitée à la partie occidentale.

Biotope

Ce petit pectinidé vit fixé sur le sable grossier, le gravier ou les pierres de l’étage médiolittoral* inférieur jusqu’à 200 m de profondeur environ. En Méditerranée il vit à des profondeurs nettement plus grandes, jusqu’à 400 m semble-t-il.

Description

La coquille de ce pétoncle est fine et délicate. Si l’aspect général fait plutôt penser à un ovale, la partie ventrale est toujours semi-circulaire. Coquille équivalve*, la valve supérieure (gauche) est légèrement plus convexe que la valve inférieure (droite). Les valves sont inéquilatérales* et les oreilles, situées de part et d'autre de la charnière, sont d’une dissymétrie fortement marquée ; l’antérieure étant nettement plus grande que la postérieure que l’on distingue à peine (voir la description en image). On observe à la base de l’oreille antérieure une petit échancrure byssale qui permet le passage du byssus* afin que le mollusque adhère au substrat*. Le ctenolium*, rangée de dents en forme de peigne le long du bord ventral de l'échancrure du byssus, est bien développé avec 4 à 6 dents. On distingue à l’intérieur de la coquille l’empreinte du seul muscle adducteur qui existe et qui est localisé au centre de la valve (on parle d’espèce monomyaire*).

La structure extérieure est soit lisse soit décorée de fines lignes radiales, en général une trentaine de lignes, mais on en a compté 84 chez certains individus. Quelques coquilles présentent des côtes plus marquées (5 le plus souvent).

Son aspect n’est pas brillant mais soyeux. Les oreilles antérieures sont cannelées (4 à 8 nervures sur chaque).

La couleur externe de la coquille est extrêmement variable : crème, jaunâtre, brune ; souvent avec de nombreuses marbrures, des taches ou des rayures brunes, rougeâtres ou pourpres selon les spécimens. A noter que la valve droite est souvent de couleur uniforme et contraste avec la valve gauche sur laquelle on observe ces différents dessins et colorations. L’intérieur est blanc-crème avec parfois une zone plus sombre qui reflète les couleurs extérieures.

La hauteur de la coquille varie entre 15 et 37 mm, mais chez la plupart des individus elle se situe entre 20 et 30 mm. Sa largeur mesure environ 1 mm de moins que sa hauteur.

Espèces ressemblantes

Aequipecten opercularis : les 2 oreilles sont à peu près semblables et il possède 16 à 25 côtes rayonnantes arrondies à chaque valve. Sa coloration est très variée et souvent vive, uniforme ou bigarrée. Sa taille peut atteindre 90 mm.

Mimachlamys varia : une seule oreille est bien visible. Il possède jusqu’à 35 côtes radiales. Sa couleur est variable et il peut mesurer jusqu’à 60 mm.

Palliolum incomparabile : sa coquille est pratiquement translucide et ne possède pas de lignes rayonnantes. Sa hauteur ne dépasse pas une douzaine de mm.

Palliolum striatum : de forme plus ronde, cette très petite espèce n’excède pas 20 mm de hauteur. Elle vit également plus profond.

Pseudamussium peslutrae : sa coquille est nettement circulaire, sa taille plus grande (50 mm) et ses oreilles plus développées et presque égales. Elle possède 5 à 7 grosses côtes radiales.

Talochlamys pusio : cette espèce est très rare en Méditerranée. Les deux valves sont très souvent déformées et la valve droite, à l’âge adulte, est fixée définitivement (comme cimentée) au substrat.

Alimentation

Cette espèce a un régime microphage* suspensivore*. Elle se nourrit exclusivement de matière organique et de plancton* en filtrant l'eau grâce à ses branchies. Ces dernières, très complexes, possèdent également une fonction respiratoire.

Reproduction - Multiplication

Palliolum tigerinum, comme la plupart des Pectinidés, est une espèce hermaphrodite* simultanée protandre*, c'est-à-dire qu'elle porte les organes des deux sexes (ovotestis*, la gonade* est divisée en un ovaire ventral et un testicule dorsal). Chaque individu émet d’abord les gamètes* mâles, puis les gamètes femelles au cours de la même période de reproduction.
Cette reproduction se fait grâce à l'émission en pleine eau des ovules et des spermatozoïdes*, en général l’été quand l’eau de mer se réchauffe (en juin dans la partie nord de sa zone de répartition). Les embryons* se développent dans la colonne d’eau et passent par plusieurs stades de larves* planctoniques* : trochophore* puis véligère*. Au bout de quelques heures cette dernière se métamorphose*, tombe sur le fond, se fixe et se transforme alors en juvénile ayant déjà la forme de l’adulte.

Vie associée

On a observé dans la cavité palléale* du peigne tigré la présence d’un ectoparasite*, Herrmannella pecteni, petit crustacé copépode.

Informations complémentaires

On trouve de nombreux fossiles de Palliolum tigerinum datant de la fin du Miocène inférieur et du Pliocène, périodes comprises entre - 23 et - 2,5 millions d’années, en Belgique, en Bretagne ainsi qu’en Angleterre.

Origine des noms

Origine du nom français

Peigne : en référence aux rainures de la coquille qui évoquent un peigne.

tigré : qui est moucheté, marqué, zébré de bandes foncées.

Origine du nom scientifique

Palliolum : diminutif du latin [pallium] = manteau, cape, donc petit manteau.

tigerinum : de l’allemand [tiger] = tigre, latinisé et transformé en adjectif [tigrinus] = tigré, moucheté, tacheté.
L'auteur O.F. Müller (1730-1784), zoologiste danois, écrit au sujet de cette espèce : « rougeâtre avec de petites taches blanches, parfois la coloration est disposée de manière à rappeler le pelage d'un tigre ».

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140710

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire.
Sous-classe Pteriomorphia Ptériomorphes Muscle adducteur postérieur développé, antérieur réduit.
Ordre Pectinida Pectinides
Famille Pectinidae Pectinidés

Coquille plate, arrondie, avec des côtes ou des plis radiaux. De part et d'autre du crochet, des "oreilles". Le bord du manteau porte de nombreux tentacules sensoriels et des yeux. Un seul grand muscle adducteur.

Genre Palliolum
Espèce tigerinum

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