Algue brune à cornets blancs
Fronde en éventail ouvert
Court pédoncule
Peacocks tail, funnel weed (GB), Coda di pavone (I), Padina, cola de pavo (E), Pfauenalge, Trichteralge (D), Pauwwier (NL), A'ashab El Tawouss (arabe)
Padina mediterranea Bory de Saint-Vincent
Fucus pavonicus Linnaeus 1753
Fucus pavonius Linnaeus 1759
Dictyota pavonia (Linnaeus) Lamouroux 1809
Padina pavonia Lamouroux 1816
Zonaria pavonia Agardh 1820
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Atlantique Nord-Est des îles Britanniques à la Mauritanie, Atlantique Ouest (du nord du Canada jusqu'à la pointe sud du Chili), Méditerranée, mer Noire, océan Pacifique et océan Indien jusqu'en Australie et Polynésie Française.
Cette algue photophile* colonise les substrats durs bien éclairés de l'étage infra-littoral*, en eau calme ou peu agitée.
Elle est observée depuis la surface jusqu'à 20 mètres ou plus en Méditerranée orientale.
Algue brune dont le thalle* haut de 5 à 10 cm est une lame en éventail zoné, à marge ciliée, blanche et brune, incrustée de calcaire, munie d'un court pédoncule*. La lame est souvent enroulée en cornet avec des stries concentriques. La surface du thalle est ornée de fines rangées concentriques de poils.
Le thalle est fixé par une touffe de rhizoïdes* avec une base courte plus ou moins cylindrique formant un pédicelle* conique. Plusieurs individus sont souvent groupés car nés d'un même système basal rampant.
La croissance du thalle se fait par les marges.
Padina australis : en mer Rouge et océan Indien.
Padina boryana : en Nouvelle-Calédonie.
Padina jamaicensis : aux bords toujours enroulés vers l'intérieur ; mer des Caraïbes.
Padina pavonicoides Ni-Ni-Win & H.Kawai, 2011 et Padina ditristromatica Ni-Ni-Win & H.Kawai, 2011 : deux espèces très proches et quasiment indiscernables sous l'eau de P. pavonica, récemment mises en évidence sur la base d'études génétiques.
Autotrophe* par photosynthèse chlorophyllienne avec absorption des sels minéraux contenus dans l'eau.
Alternance d'un cycle sexué et d'un cycle asexué avec production de spores.
Pour cette espèce, il n'existe qu'un seul type de thalle* sexué qui est donc bisexué ou monoïque. La reproduction est le plus souvent asexuée, elle se fait par l'intermédiaire de spores.
Les individus ont une existence brève mais sont remplacés fréquemment tout au long de l'année. Deux générations semblables morphologiquement (cycle digénétique isomorphe*) se relaient dans l'année (= éphémérophycée) :
- la première débute en hiver ou au printemps, présente un maximum de développement en été et disparaît en septembre ;
- la seconde débute en été : le cycle de développement est digénétique isomorphe*.
Entre les lignes concentriques de poils se trouvent des rangées d'organes reproducteurs où naissent des cellules corticales externes. Parfois les spores des sporophytes* ne subissent pas la méiose* et redonnent directement des sporophytes*.
Padina pavonica se fixe souvent (en épiphyte*) sur d'autres algues.
Abondante au printemps, cette algue s'accommode d'un réchauffement et d'un éclairage intense. Elle est sensible aux variations de niveau d'eau (l'étiage, en particulier pour les bas niveau d'eau) et ne peut supporter que de très brèves expositions à l'air libre.
Les individus sont souvent groupés autour d'un même système basal rampant.
Padina pavonica est mangée en automne par le mollusque gastéropode opistobranche, l'élysie timide Elysia timida (Risso, 1818).
Des recherches scientifiques auraient montré que la Padina pavonica a des propriétés rappelant celles de la peau humaine jeune. Ainsi, utilisée en pharmacie et en cosmétique, elle favoriserait le renouvellement de ces glycosaminoglycanes (molécules très hydrophiles du derme responsables de la fermeté et de l'élasticité de la peau ; leur synthèse diminue avec l'âge) et renforcerait leurs actions protectrices (anti-radicalaires et anti-irritantes) et leurs actions sur le maintien de la vitalité cellulaire (fermeté et souplesse de la peau).
Elle trouverait également son emploi dans des traitements contre des affections osseuses telles l'ostéoporose, l'arthrite et par conséquent, serait utilisée dans des substituts alimentaires à base de calcium.
Enfin, récoltée à la main, elle présente une possibilité alimentaire (pratique asiatique).
Padine : francisation du nom de genre
Queue de paon : traduction du nom d'espèce.
Padina : origine inconnue
pavonica : du latin [pavoninus] = de paon, nuancé comme la queue du paon
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ochrophyta | Ochrophytes | ou Hétérokontes, ou Straménopiles: présence d'un stade unicellulaire à 2 flagelles, un lisse et un à poils tubulaires. |
Sous-embranchement | Heterokontae | Hétérokontes | Présence de 2 flagelles inégaux. |
Super classe | Phaeophyta | Phéophytes | Ensemble d'organismes unicellulaires ou pluricellulaires réunis en "lignée brune". |
Classe | Phaeophyceae | Phéophycées | Algues brunes. |
Ordre | Dictyotales | Dictyotales | Ramification dichotome* (division en deux de façon régulière). |
Famille | Dictyotaceae | Dictyotacées | |
Genre | Padina | ||
Espèce | pavonica |
Petits poils
La surface du thalle* présente de nombreux poils (en fines rangées concentriques).
St Raphaël (83), 15 m
06/2000
Coloration
Le thalle en forme de lame est de coloration blanche et brune.
Presqu'île de Giens (83), 9 m
02/05/2008
Thalles concentriques
Cette algue brune est incrustée de calcaire.
Presqu'île de Giens (83), 12 m
02/05/2008
Spécimen de l'île Maurice
La surface du thalle est ornée de fines rangées concentriques de poils.
Ile au Bénitier, Ile Maurice, 3 m
07/12/2007
Groupe
Individus groupés (généralement autour d’un même système basal rampant).
Bastia (2B), 7 m
20/06/2005
Croissance
La croissance du thalle se fait par les marges.
Tasco petit, l’Estartit (E), 8 m
10/06/2008
Tailles
La padine queue de paon est présente ici dans toutes les tailles.
Port-Cros (83), 8 m
20/06/2006
Grande concentration
De très nombreux spécimens sont visibles sur ce cliché, avec également un banc de castagnoles juvéniles Chromis chromis.
Galéria (2B), 2 m
20/06/2007
Gros plan
Le thalle est souvent enroulé en cornet avec des stries concentriques.
Cap Nègre, Cerbère (66), 10 m
25/05/2006
Regroupement
Ce cliché présente plusieurs lames calcaires issues du même système basal rampant.
La Londe-les-Maures (83), 10 m
31/08/2002
Sur un fond rocheux
Sur ce fond rocheux, la padine queue de paon est accompagnée de l'algue verte unicellulaire Acetabularia acetabulum.
Villefranche-sur-mer (06), 6 m
25/05/2006
Avec dictyote
Cette padine queue de paon est accompagnée sur ce cliché de l'algue brune Dictyota dichotoma.
Canadells, Cerbère (66), 5 m
25/05/2006
Le berceau de la vie
Cette padine queue de paon a servi de berceau à une ponte d'Opistobranche.
Nice (06), 9 m
10/05/2008
Variations bleues dues à des diatomées
Padines dont les franges sont bleues dû à un développement/bloom de diatomées bleues du genre Haslea.
La Love, Antibes (06), 4 m
05/08/2008
Epibionte et salissures
Parmi quelques salissures, des algues sont fixées (en épibionte) sur cette padine queue de paon.
Etel (56), 3 m
10/07/2007
Lame
La lame de ce spécimen est blanche et enroulée en cornet avec des stries concentriques.
Antibes (06), 10 m
29/06/2006
Spécimens des Caraïbes
Ce groupe de padines queue de paon est sur un fond rocheux.
Coucoune, Martinique (972), 7 m
23/11/2008
Rhizoïdes
Les rhizoïdes forment une touffe et assurent la fixation du thalle.
Site du Rascoui, Antibes (06), 13 m
05/08/2009
Spécimen de Manche
Ce spécimen a été observé dans l'estran d'Agon-Coutainville (Manche, France).
Manche, Ouest Agon Coutainville (50), 5 m
21/07/2012
Rédacteur principal : Daniel RIVIERE
Rédacteur : Sylvie ROCHE
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Gaël ROCHEFORT
Ni-Ni-Wina N.N., Hanyudab T., Draismac S.G.A., Furnarid G., Meinesze A., Kawaib H., 2011, Padina ditristromatica sp. nov. and Padina pavonicoides sp. nov. (Dictyotales, Phaeophyceae), two new species from the Mediterranean Sea based on morphological and molecular markers, European Journal of Phycology, 46(4), 327-341.
La page sur Padina pavonica sur le site de référence de DORIS pour les algues : algaeBASE
La page sur Padina pavonica dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN