En forme de coussinet
Couleur rouge
Surface lisse et brillante
Oscules ronds et bien ouverts
Répartition régulière des oscules
Chalinula seriata (Grant, 1826)
Clathria seriata (sensu Johonston, 1842)
Halichondria seriata sensu Johnston, 1842
Ophlitaspongia seriata (sensu Johnston, 1842)
Mer du Nord, Manche, Atlantique Est tropical
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette éponge est présente en mer du Nord, au sud de la Norvège, tout autour des îles Britanniques, en Manche ainsi que dans les archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Madère) en Atlantique Est tropical.
On rencontre Ophlitaspongia papilla en milieu rocheux peu profond où elle préfère les surfaces verticales, les surplombs ou le dessous des blocs. On peut la voir également sur le stipe* ou les crampons de Laminaria hyperborea dans des zones en général bien exposées à l'action des vagues.
Présente dans l'étage médiolittoral* inférieur, elle fait preuve d'une bonne résistance à l'exondation*. Elle ne descend pas en dessous des premiers mètres de l'étage infralittoral*.
Cette éponge encroûtante se présente sous la forme de coussinets plus ou moins épais (2 à 10 mm). Elle mesure jusqu'à 10 cm de diamètre. Sa couleur est rouge sang, rouge orangé ou rouge foncé. Sa surface est brillante, lisse ou légèrement hispide*. Sa consistance est ferme mais reste compressible. Les oscules*, ronds et bien ouverts, sont répartis régulièrement à sa surface ; leur bord est légèrement relevé. Les pores* inhalants, très petits, ne sont pas visibles à l'œil nu.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Amphilectus fucorum, l'éponge mousse de carotte : on observera la présence de filaments et la surface criblée de petits trous donnant un aspect spongieux ; ces caractéristiques étant absentes chez Ophlitaspongia. L'éponge mousse de carotte dégage, quand elle est exondée, une odeur forte que ne possède pas l'éponge-coussinet rouge sang.
Clathria (Microciona) atrasanguinea, l'éponge encroûtante rouge sang : forme des croûtes plus minces difficilement détachables du substrat*.
Une identification visuelle concernant les éponges revêtantes rouges est très difficile et seule une observation des spicules* au microscope permettra de différencier ces espèces.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Description microscopique :
Les spicules mégasclères* siliceux sont de 2 genres : les plus importants sont des styles* courts, lisses, épais, plus larges en leur centre et légèrement courbés (64-143 µm) ; les autres moins nombreux, des subtylostyles, sont répartis près de l'ectosome* ; ils sont fins, droits et leur tête bien développée (71-167 µm).
Les microsclères* sont des toxes* (64-127 µm), petits arcs aux extrémités pointues et lisses.
Le squelette interne, très caractéristique, est composé de fibres de spongine disposées en faisceaux parallèles réticulés un peu à l'image d'une échelle.
Le genre Ophlitaspongia a fait l'objet de nombreuses discussions et interprétations souvent fausses. Il conviendra de se rapprocher de l'ouvrage « Systema porifera : a guide to the classification of sponges, volume 1 » de Hooper et Van Soest pour en apprécier toute la complexité.
Eponge-coussinet rouge sang est une proposition des auteurs du site DORIS.
Ophlitaspongia : du grec [oph] = trou, [litos] = simple, petit et [spongos] = spongieux. Eponge avec de nombreux petits oscules.
papilla : mot latin = bouton du sein, mamelon, tétin. Le bord légèrement surélevé des oscules fait penser à un mamelon.Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Sous-ordre | Microcionina | Microcionines | |
Famille | Microcionidae | Microcionidés | |
Genre | Ophlitaspongia | ||
Espèce | papilla |
En forme de coussinet
Cette éponge encroûtante se présente sous la forme de coussinets plus ou moins épais.
Les Anes, île Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), estran
02/11/2013
Oscules ronds bien ouverts
Les oscules, ronds et bien ouverts, sont répartis régulièrement à la surface de l'éponge ; leur bord est légèrement relevé.
San Hougue, île de Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), médiolittoral inférieur
02/11/2013
Couleur rouge orangé
La couleur de cette éponge est rouge sang, rouge orangé ou rouge foncé.
San Hougue, île de Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue (50), médiolittoral inférieur
02/11/2013
Au pied d'une laminaire rugueuse
Cette éponge orangée (Ophlitaspongia papilla) peut être observée encroûtant le stipe de la laminaire rugueuse Laminaria hyperborea.
Roche au large de la chapelle Saint Michel, Korejou, Plouguerneau, Finistère (29), 18 m
19/08/2019
Sur l'estran de Saint-Malo
C'est à marée basse que l'on observera cette éponge rouge qui tolère une certaine exondation.
St Malo, estran
30/10/2011
Style épais
Les plus importants des spicules mégasclères* sont des styles* courts, lisses, épais, plus larges en leur centre et légèrement courbés (64-143 µm).
Photo prise en laboratoire sur un échantillon récolté à la Pointe d'Agon, Agon-Coutainville (50), médiolittoral inférieur
05/04/2015
Subtylostyle fin
Des spicules mégasclères, des subtylostyles, sont répartis près de l'ectosome* ; ils sont fins, droits et leur tête bien développée (71-167 µm).
Photo prise en laboratoire d'après un échantillon récolté à la pointe d'Agon, Agon-Coutainville (50), médiolittoral inférieur.
05/04/2015
Spicule toxe
Les spicules microsclères* sont des toxes* (64-127 µm), petits arcs aux extrémités pointues et lisses.
Photo prise en laboratoire d'après un échantillon récolté à la pointe d'Agon, Agon-Coutainville (50), médiolittoral inférieur.
05/04/2015
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bowerbank J.S., 1866, A Monograph of the British Spongiadae, Ray Society, London, 2, i-xx, 1-388.
La page de Ophlitaspongia papilla sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Ophlitaspongia papilla dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN