Limace de l'estran, couleur gris-noir
Un à deux centimètres de long
Forme ovale, allongée, parfois aplatie
Surface dorsale recouverte de nombreux tubercules pointus
Une paire de tentacules céphaliques antérieurs capités*
Celtic sea slug (GB), Gewone rubberslak (NL)
Onchidium celticum Cuvier, 1817
Onchidium nanum Philippi, 1841
Peronia parthenopeia Delle Chiaje, 1841
Onchidium tuberculatum Taslé, 1870
Onchidella remanei Marcus Ev., 1956
Manche, océan Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est présente le long des côtes atlantiques européennes, depuis le sud-ouest de la Grande-Bretagne jusqu'au Portugal.
Onchidella celtica est une espèce grégaire qui affectionne les zones rocheuses de la zone médio-littorale. On trouve facilement ces limaces rampant au sein ou aux abords des crevasses humides de la roche. Elles suivent le mouvement des vagues : à marée haute, on les observe en haut de l'estran. Lorsque la mer se retire, elles s'empressent d'arpenter, parfois assez rapidement, les rochers intertidaux fraîchement découverts en quête de nourriture. Elles pratiquent le "homing" : elles vivent presque toujours au même endroit, se déplacent dans un rayon d'environ un mètre pour se nourrir, puis, avant le retour de la marée, regagnent leur abri initial.
Cette espèce craint le ressac et l'exposition directe au soleil ; on la trouve donc toujours en milieu abrité.
Onchidella celtica est une limace marine pulmonée dont la longueur peut atteindre les deux centimètres. Sa forme est allongée, plus ou moins ovale, et parfois légèrement aplatie. Dorsalement, le manteau est de texture coriace, et sa surface présente de nombreux tubercules pointus régulièrement espacés. La tête, peu visible, est surmontée d'une paire de tentacules céphaliques capités*. Sa couleur est uniforme et oscille entre le gris foncé et le noir ; des individus vert foncé ont été observés. Ventralement, le pied, ovale, présente une teinte jaune-orangée.
Cette limace est herbivore et décape la couche d'algues microscopiques présentes à la surface de la roche, des moules ou des balanes au moyen de sa radula* râpeuse. Son régime se compose essentiellement de diatomées benthiques mais parfois aussi de foraminifères et de bactéries. Elle avale par la même occasion de petits grains de sable qui jouent un rôle mécanique pendant la phase de digestion, qui se fait systématiquement à l'abri, à marée haute.
Onchidella celtica est hermaphrodite, la fécondation est réciproque (croisée). La ponte a lieu dans les fentes rocheuses entre juillet et début septembre. Les œufs sont contenus dans des capsules reliées entre elles et plus ou moins enroulées dans un cocon de mucus d'environ un centimètre d'épaisseur. Il n'y a pas d'éclosion des larves ni de stades larvaires planctoniques : l'ensemble du développement a lieu au sein des capsules. Il en sortira de minuscules limaces, identiques aux adultes.
Durant l'incubation, des températures froides peuvent ralentir le développement et occasionner certaines malformations.
Il arrive parfois que cette limace soit immergée. Elle ferme alors son pneumostome et respire à travers son tégument. En immersion, elle devient inactive, pour limiter son besoin en oxygène. Ce mode de respiration est accessoire, toujours temporaire.
Onchidella celtica sera principalement observée d'avril à novembre. En hiver, elle hiberne au sein des anfractuosités rocheuses humides.
Inquiétée, elle est à même de sécréter une substance répulsive pour les étoiles de mer et les crabes notamment, grâce à des glandes muqueuses situées sur le bord de son manteau.
Cette espèce est mimétique et non décelable a priori par un œil non exercé. Elle passe de ce fait fréquemment totalement inaperçue. Il suffit d'observer une limace celtique pour se convaincre que cette espèce peut être en fait très commune localement ! Elle forme d'ailleurs des communautés de nombreux individus réparties de manière discontinue sur le littoral. Si on observe une de ces limaces sur l'estran, alors il y en a à coup sûr de nombreuses autres aux alentours !
Cette espèce ne possède pas de nom vernaculaire dans la littérature naturaliste.
"Limace celtique" est une proposition du site DORIS. Ce nom semble approprié, dans la mesure où il correspond à la traduction exacte du nom vernaculaire anglais (celtic sea slug).
Onchidella : du grec [onchi] = crochet, ongle, vraisemblablement en rapport avec les tubercules pointus du manteau,
celtica : celtique ou de Bretagne : Cuvier, en 1817, a attribué ce nom d'espèce en raison du lieu initial de découverte, en Bretagne.
Numéro d'entrée WoRMS : 140626
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Eupulmonata | Taxon qui inclut les "vrais pulmonés". Groupe à coquille spiralée, souvent modifiée ou absente. Yeux à la base des tentacules. Orifice respiratoire contractile sur le côté du corps. Pas d’osphradie ni de branchie vestigiale dans la cavité palléale. Animaux principalement terrestres |
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Ordre | Systellommatophora | Systellommatophores | |
Famille | Onchidiidae | Onchidiidés | |
Genre | Onchidella | ||
Espèce | celtica |
Tête
La tête de la limace celtique est souvent peu visible. Elle le sera, comme ici, en vue rasante. Observez les deux tentacules céphaliques, et le bord antérieur du pied.
Trégastel (22), estran
06/2008
Une cuirasse tuberculée
Le manteau de la limace celtique est épais, cuirassé.
Observez les nombreux tubercules qui recouvrent uniformément la surface de son manteau.
La tête est en bas, on aperçoit l'extrémité renflée des deux tentacules céphaliques.
Landrellec (22), estran
10/04/2008
Pied
Manipulée, la limace celtique s'enroule. C'est l'occasion d'observer son pied, ovale et plus ou moins allongé, de teinte jaune orangée.
Landrellec (22), estran
07/2008
Sur le granite
Cette petite limace celtique promène son pied sur le granite, parmi les balanes du supralittoral.
Landrellec (22), estran
24/04/2009
En quête de nourriture
Lorsque la mer se retire, les limaces celtiques quittent leur abri en quête de nourriture. Elles peuvent s'en éloigner dans un rayon d'environ un mètre. Elles arpentent alors la roche ou, comme ici, la surface humide de la vase.
Landrellec (22), estran
10/04/2008
Mimétiques
Les limaces celtiques passent inaperçues. Pourtant elles arpentent la roche souvent en grand nombre. Il suffit d'en observer une pour se rendre compte que cette espèce peut être fort commune localement !
Trébeurden (22), estran
07/2008
Dans le Finistère
La limace celtique peut être observée sur les côtes rocheuses de la Manche et de l'Atlantique Nord, comme ici, à Douarnenez.
Douarnenez (29), estran
07/05/2008
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Fretter V., 1943, Studies in the functional morphology and embryology of Onchidella celtica (Forbes & Hanley) and their bearing on it’s relationships, JMBA UK, 25, 685-726.
Russell F.S., 1925, On the Occurance of Onchidella celtica (Cuvier) on the Cornish Coast, JMBA UK, 13, 981-982.
Tween T.C., 1987, On the occurance, ecology and behaviour of Onchidella celtica in the littoral of Cornwall, Thesis, Luton College of Higher Education, 525p.
Weiss K. & Wägele H., 1999, On the morphology, anatomy and histology of three species of Onchidella, in Archiv. für Molluskenkunde, 127 (1-2), 69-91.
Rudman, W.B., 2002 (February 11) Onchidella celtica (Forbes & Hanley, 1852). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney