Corps élancé et fuselé
Couleur gris argenté, avec quelques lignes brunes
Tête massive et plate sur le dessus
Lèvre supérieure épaisse, lisse et surélevée
Profil à angle marqué sous la bouche
Mange-sabon, sabounié, muge labéon
Boxlip mullet (GB), Cefalo labbrone (I), Caluga (E), Kastenmaul-Meeräsche (D), Tainha-sabão (P), Dudakli kefal (Turquie)
Mugil labeo Cuvier, 1829
Liza labeo (Cuvier, 1829)
Méditerranée et Atlantique proche (Maroc)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Le mulet labéon est présent le long de toutes les côtes de Méditerranée. On le retrouve également en Atlantique, le long des côtes marocaines.
Il est peu commun.
Il n'est pas présent en mer Noire.
Il vit en bancs peu denses, à faible profondeur (0 à 10 m), au-dessus de fonds variés (roche, herbier, vase ou sable) et se tient fréquemment à la crête des vagues ou, par temps calme, tout près du bord.
C'est une espèce pélagique* côtière qui ne pénètre pas dans les estuaires.
Le mulet labéon peut mesurer jusqu'à 30 cm de long. Son corps est élancé et fuselé, peu comprimé latéralement.
Il est de couleur gris argenté, avec quelques lignes fines, brunes, le long des flancs. Il présente une tache dorée, peu visible, à l'opercule et, quelquefois, une tache noire à l'aisselle des pectorales. Le ventre est plus clair que le haut du corps.
Les nageoires dorsales, courtes, sont éloignées l'une de l'autre. Elles sont plus petites que la nageoire anale. La première nageoire dorsale se situe à mi-distance entre le museau et la base de la caudale. La nageoire anale est composée de 11 rayons mous. Les pectorales sont haut sur le corps, ce qui est une caractéristique des poissons évoluant près de la surface. La caudale est échancrée.
Sa tête est massive et plate sur le dessus, sa bouche petite. Sa lèvre supérieure est épaisse, lisse et surélevée. Elle est bordée d'une rangée de fins replis verticaux. Le profil, sous la bouche, présente un angle marqué.
La ligne latérale* n'est pas visible. Les écailles sont cténoïdes* en avant du corps et cycloïdes* à l'arrière. Un tissu adipeux encercle l'œil mais ne recouvre pas la paupière.
Il y a, sur les côtes françaises européennes, 5 autres espèces de muges :
Le muge doré (Chelon auratus), dont la lèvre supérieure est fine, montre une tache dorée operculaire très nette.
Le muge capiton ou mulet-porc (Chelon ramada) est caractérisé par ses petites écailles et une tache noire à la base des pectorales.
Le muge sauteur (Chelon saliens), dont la lèvre supérieure est très fine, présente un corps plus élancé que celui des autres muges.
Le muge-cabot ou mulet à grosse tête (Mugil cephalus) a une grosse tête au museau arrondi et des paupières adipeuses particulièrement épaisses. Vue de dessus, la tête de Mugil cephalus est plutôt arrondie.
Le muge lippu (Chelon labrosus) est reconnaissable à sa lèvre supérieure épaisse, munie de 3 à 5 rangées de papilles. Il a aussi une tache operculaire jaune et une tache sombre sous les pectorales.
La confusion est possible aussi avec le loup ou bar (Dicentrarchus labrax), mais la forme du corps ainsi que l’allure et la position de la bouche sont très différentes. Autre critère de distinction pratique : chez le bar, la nageoire pectorale est positionnée en dessous de la pointe de l’opercule alors que chez le mulet, elle est au-dessus.
Grâce à ses lèvres épaisses, le mulet labéon "broute" la pellicule végétale (vase, diatomées, ...) qui recouvre la roche ou les algues et en retient les particules organiques nutritives. Mais il se nourrit principalement, à la surface, de plancton et d'algues.
Ce mulet est beaucoup plus opportuniste que les autres espèces. Il peut même lui arriver de "moucher", c'est-à-dire de gober des insectes aériens en surface.
La maturité sexuelle est atteinte durant la troisième année chez les mâles et au cours de la quatrième année pour les femelles.
La période de frai débute à la fin de l'hiver et dure tout le printemps.
L'espèce est ovulipare*. Les œufs et les larves* sont pélagiques*.
Dans les bancs de mulets, il n'est pas rare de rencontrer d'autres espèces, de taille identique, comme de jeunes loups.
Les mulets ont une large nageoire caudale et un puissant pédoncule* caudal qui leur permettent, par une nage et des accélérations rapides, d'effectuer des sauts exceptionnels de plusieurs mètres hors de l'eau. Cette faculté leur permet d'échapper à des prédateurs, y compris l'homme, en sautant par exemple par-dessus les filets.
Les mulets ont la particularité de posséder un gésier, extension de l'estomac, dont le rôle est de broyer des fragments d'aliments de consistance dure. Le mulet a une dentition réduite et assez reculée dans la gorge. C'est une caractéristique des animaux herbivores ou détritivores, sachant que les mulets ingèrent beaucoup de vase, mais peuvent aussi happer quelques petits poissons, d'où l'importance du gésier.
Les mulets sont des poissons méfiants et relativement difficiles à approcher en plongée.
La famille des Mugilidés, pour l'ensemble des mers, est riche de 17 genres avec 81 espèces. Des représentants fossiles sont identifiés depuis le Priabonien, période qui appartient à l'Eocène et qui remonte à -35 millions d'années.
Le mulet labéon est l'espèce de mulets qui intéresse le moins la pêche.
Taille minimale autorisée pour la pêche : 20 cm en Méditerranée française.
La réglementation européenne ne fixe pas de minimum pour cette espèce.
Mulet : du latin [mullus] qui dérive du grec [mullos] et qui désigne dans les deux cas un poisson de mer dont les rougets et les mulets font partie,
labéon : directement issu du nom scientifique.
Oedalechilus : du grec [oidêma] = tumeur, gonflement, enflure ; et du grec [cheilo] = lèvre,
labeo : du latin [labium] = lèvre.
Numéro d'entrée WoRMS : 126984
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Mugiliformes | Mugiliformes | |
Famille | Mugilidae | Mugilidés | 17 genres, environ 80 espèces. Écailles cycloïdes*, corps puissant, tête large, deux dorsales dont la 1ère épineuse. Intestin extrêmement long, de 24 à 26 vertèbres. |
Genre | Oedalechilus | ||
Espèce | labeo |
Profil
Le mulet labéon peut mesurer jusqu'à 30 cm de long. Son corps est élancé et fuselé, bien que ventru.
Naxos, Cyclades, Grèce, à la surface
10/09/2008
Banc côtier
Il vit en bancs peu denses, à faible profondeur, dans de nombreux habitats, mais se tient fréquemment à la crête des vagues ou, par temps calme, tout près du bord.
Les Fourmigues de Giens (83), 2 m
04/08/2007
Nourrissage sur le fond
Grâce à ses lèvres épaisses, le mulet labéon "broute" la pellicule végétale (vase, diatomées, ...) qui recouvre la roche ou les algues et en retient les particules organiques nutritives.
Les Fourmigues de Giens (83), 2 m
04/08/2007
Nourrissage à la surface
Il se nourrit principalement, à la surface, de plancton et d'algues. Très opportuniste, il peut même lui arriver de "moucher", c'est-à-dire de gober des insectes aériens en surface.
Iles d'Hyères (83)
04/11/2007
Très près du bord
Là encore, ce groupe de mulets est comme inféodé au rivage.
Paros, Cyclades, Grèce, 1 m
01/10/2010
Coloration
Il est de couleur gris argenté, avec quelques lignes fines, brunes, le long des flancs. Le ventre est plus clair que le haut du corps.
Les Fourmigues de Giens (83), 2 m
04/08/2007
De face
Sa tête est massive et plate sur le dessus, sa bouche petite. Sa lèvre supérieure est épaisse, comme si elle était gonflée.
Iles d'Hyères (83)
04/11/2007
Manger à la surface
Le mulet labéon peut se nourrir en surface, en positionnant sa bouche entre air et eau. Il ingère ainsi du plancton et des algues diverses.
Port de Fontvieille, Monaco, surface
17/10/2023
Lèvre gonflée
Poisson pêché : illustration parfaite du renflement de sa lèvre supérieure.
Port de la Lave, Marseille (13), 3 m
29/12/2001
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Christian COUDRE
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page sur Oedalechilus labeo sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Oedalechilus labeo dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN