Taille maximale de 10 mm
Tête avec 2 paires d'antennes de longueur presque similaire et 2 gros yeux réniformes
Antennes 1 sans flagelle accessoire
Corps blanc translucide avec une bande brun-vert longitudinale et des petites taches brunes
Corps aplati latéralement et arqué ventralement
7 paires de péréiopodes thoraciques et 3 paires de pléopodes abdominaux
Présence de 2 dents séparées par une encoche sur le dos de l’urosome
Ampithoe swammerdamei H. Milne Edwards, 1830
Atylus swammerdamei (H. Milne Edwards, 1830)
Nototropis swammerdami (H. Milne Edwards, 1830)
Paratylus swammerdami (H. Milne Edwards, 1830)
Atylus compressa Liljeborg, 1852
Atylus gordoniana Spence Bate, 1857
Atylus loughrini Spence Bate, 1862
Atlantique Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises)Cette espèce est principalement présente de la Scandinavie à la Méditerranée.
Nototropis swammerdammei fréquente les fonds sableux et les algues, depuis l’estran* jusqu’à 75 mètres de profondeur. On peut également rencontrer cette espèce sur les fonds de maërl* ou parmi les banquettes de Lanice conchilega.
Ce petit crustacé est de couleur blanche translucide. Une ligne longitudinale brun-vert, correspondant au système digestif, est visible par transparence. Le corps présente, par ailleurs, souvent des petites taches brunes réparties irrégulièrement.
Le corps est comprimé latéralement et un peu arqué ventralement. La longueur du corps est inférieure à 10 mm.
La tête porte deux paires d’antennes*, de longueur à peu près similaire (les antennes 1 sont légèrement plus courtes que les antennes 2), et une paire d’yeux non pédonculés réniformes. Les antennes 1 ne portent pas de flagelle* accessoire. Les deux premiers articles du pédoncule* ont approximativement la même longueur.
Le thorax porte sept paires de pattes (les péréiopodes*) :
L'abdomen porte 3 paires d'appendices (les pléopodes*) aplatis et garnis de soies*. Ils servent à la nage et chez la femelle à la ventilation des œufs fécondés.
Le dos de tous les segments thoraciques et abdominaux est lisse. Il peut parfois arriver que le dernier segment abdominal (troisième segment du pléon*) comporte une petite dent dorsale.
Les segments 2 et 3 de l’urosome* sont fusionnés. Le dos de l’urosome porte deux dents séparées par une encoche. La première dent est moins haute et moins longue que la seconde.
Les gammares se ressemblent tous au premier abord et il est souvent nécessaire de recourir à la loupe binoculaire pour pouvoir identifier correctement ces espèces.
Les Nototropis de nos eaux se reconnaissent facilement aux deux dents présentes sur le dos de l’urosome*.
Nototropis guttatus ressemble beaucoup à Nototropis swammerdei et fréquente les mêmes biotopes*. Il porte une dent sur le dos de chaque segment abdominal et sur le dernier segment thoracique, alors que le dos de Nototropis swammerdei est lisse, à l’exception de l’urosome (dont l’allure est similaire chez Nototropis guttatus).
Notrotropis falcatus ressemble également fortement à Nototropis swammerdei mais présente un dactyle* long et courbe sur le pérériopode* 3. Cette espèce fréquente les fonds meubles, sableux ou sablo-vaseux, de l’infralittoral* et est absente en Méditerranée.
En Méditerranée, il sera également possible de rencontrer Nototropis massiliensis. Cette espèce ressemble à Nototropis guttatus mais ne possède pas de dent sur le dos du dernier segment thoracique (segment 7).
Les gammares sont habituellement des détritivores*, se nourrissant de débris animaux ou végétaux.
Nototropis swammerdei serait cependant un herbivore (ou phytophage*) exclusif.
Les sexes sont séparés et il existe un dimorphisme* sexuel. Les mâles ont les yeux nettement plus gros que les femelles. Par ailleurs, les articles des antennes* des mâles portent de petites soies* resserrées.
Les femelles matures disposent d’une poche marsupiale* constituée de quatre paires d’oostégites*, situées entre les paires de péréiopodes* 2 à 5.
Chez beaucoup de gammares, le mâle vient s’arrimer sur le dos de la femelle sur le point de muer et attend la mue* de cette dernière pour la féconder (comportement appelé promenade nuptiale). La littérature ne fournit pas d’indication sur le comportement reproducteur de Nototropis swammerdamei et on ne sait donc pas si cette espèce pratique également la promenade nuptiale.
Nototropis swammerdammei peut être présente sur les fonds de maërl* ou parmi les banquettes de Lanice conchilega.
Nototropis swammerdamei semble avoir une activité plutôt nocturne et vit cachée dans les algues dans la journée. Les travaux de Garcia-Sanz & al. (2016) ont montré que cette activité était renforcée les nuits de pleine lune. Les travaux de Navarro & al. (2020) ont, de leur côté, montré que lors de ses déplacements horizontaux nocturnes, cette espèce préfère rejoindre les fonds rocheux, vraisemblablement pour se rapprocher de sa nourriture.
Gammare de Swammerdam : le nom français proposé est issu du nom scientifique.
Le nom de genre Nototropis provient du grec ancien [noton] = dos et [tropis] = carène. Ce nom a été créé par le zoologiste italien Achille Costa (1823-1898) par référence à la carène qui court sur tout ou partie du dos des espèces du genre (elle est réduite à une portion congrue chez Nototropis swammerdamei).
Le zoologiste français Henri Milne Edwards (1800-1885) a désigné cette espèce en 1830 en l’honneur de Jan Swammerdam, naturaliste néerlandais (1637-1680), pionnier de l’utilisation du microscope en biologie (il fut le premier à décrire un globule rouge).
Numéro d'entrée WoRMS : 488966
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Super classe | Multicrustacea | ||
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Peracarida | Péracarides | Les femelles sont dotées d'une cavité d'incubation formée par des expansions lamelleuses des péréiopodes. |
Ordre | Amphipoda | Amphipodes | Péracarides comprimés latéralement, dépourvus de carapace, et possédant de nombreuses paires d'appendices souvent modifiés. Ils sont représentés par les gammares, les talitres, les caprelles... |
Sous-ordre | Amphilochidea | Amphilochide | |
Famille | Atylidae | Atylidés | |
Sous-famille | Nototropiinae | Nototropiinés | |
Genre | Nototropis | ||
Espèce | swammerdamei |
Vue générale d'une femelle
Le système digestif brun-vert est visible par transparence. Les deux paires d'antennes et l'œil réniforme sont également visibles.
Individu capturé dans une flaque d'eau de fond sableux, en bas de l'estran, Pointe de la Rognouse, Binic (22)
11/11/2022
Vue d’ensemble d’une autre femelle
Le corps translucide présente des petites taches brunes réparties de manière irrégulière. Les gnathopodes, allongés, sont ici bien visibles.
Individu capturé dans une flaque d'eau de fond sableux, en bas de l'estran, Pointe de la Rognouse, Binic (22)
11/11/2022
Vue rapprochée montrant les branchies
Chez Nototropis swammerdamei, les branchies portées par les segments thoraciques sont particulièrement visibles. La flèche rouge pointe vers l’un de ces organes.
Individu capturé dans une flaque d'eau de fond sableux, en bas de l'estran, Pointe de la Rognouse, Binic (22)
11/11/2022
Vue de la tête
Chez Nototropis swammerdamei, les deux premiers articles des antennes 1 ont sensiblement la même longueur. Les antennes des femelles sont lisses, alors que celles des mâles présentent une rangée dense de courtes soies sur la face inférieure.
Individu capturé dans une flaque d'eau de fond sableux, en bas de l'estran, Pointe de la Rognouse, Binic (22)
11/11/2022
Vue de l’urosome
L’urosome de Nototropis swammerdamei présente deux dents sur la partie dorsale, séparées par une encoche. La dent postérieure est plus haute et plus longue que la dent antérieure. L’allure de cet ensemble est très caractéristique de l’espèce.
Individu capturé dans une flaque d'eau de fond sableux, en bas de l'estran, Pointe de la Rognouse, Binic (22)
11/11/2022
Vue des péréiopodes 3 et 4
Chez Nototropis swammerdamei, les péréiopodes 3 s’achèvent par un dactyle normal.
Individu capturé dans une flaque d'eau de fond sableux, en bas de l'estran, Pointe de la Rognouse, Binic (22)
11/11/2022
Nototropis swammerdamei
Paratylus swammerdamei est un ancien synonyme de Nototropis swammerdamei.
en haut la femelle,
en dessous le mâle.
a = antenne, m = maxille, p = péréiopode, pl = pléopode, t = telson, up = uropode.
Seuls les appendices d'un côté ont été dessinés.
Planche 163 extraite de Sars G.O., 1895
Reproduction de documents anciens
1895
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Pierre NOËL
Responsable régional : Yves MÜLLER
Costa A., 1853, Richerche sui crostacei amfipodi del regno di Napoli / del Dot. Achille Costa, Memorie della Reale accademia delle scienze di Napoli, 1, 165-235.
De Smet B., D’Hondt A.-S., Verhelst P., Fournier J., Godet L., Desroy N., Rabaut M., Vincx M., Vanaverbeke J., 2015, Biogenic reefs affect multiple components of intertidal soft-bottom benthic assemblages : the Lanice conchilega case study, Estuarine, Coastal and Shelf Sciences, 152, 44-55.
Garcia-Sanz S., Navarro P., Png-Gonzalez L., Tuya F., 2016, Contrasting patterns of amphipod dispersion in a seagrass meadow between day and night : consistency through a lunar cycle, Marine Biology Research, 12(1), 56-65.
Grintsov V., Sezgin M, 2011, Manual for identification of Amphipoda from the Black Sea, A.O. Kovalevsky Institute of Biology of the Southern Seas, National Academy of Sciences of Ukraine, Sinop University Fisheries Faculty Department of Hydrobiology, 151p.
Guyonnet B., 2019, Description du banc de maërl de l’île de Groix (Bretagne sud), un banc de maërl mal connu, An Aod -Les cahiers naturalistes de l’Observatoire marin, 21p.
Milne Edwards H., 1830, Extrait de recherches pour servir à l'histoire naturelle des crustacés amphipodes, Annales des Sciences Naturelles, 20, 353-399, pl. 10-11.
Navarro-Barranco C., IrazabalA., Moreira J., 2020, Demersal amphipod migrations: spatial patterns in marine shallow waters, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 100, 1-11.
La page de Nototropis swammerdamei dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN