Animal de petite taille (1 à 3 mm), se déplaçant rapidement sur l’estran
Corps rouge, dépourvu de pilosité
8 pattes
« Museau » allongé, mais difficilement visible à l’œil nu
Acarien rouge des rivages (à Saint-Pierre et Miquelon)
Red velvet mite (GB), Snout Mite (USA), Ácaro de Terciopelo Rojo (E), Klapparmítill (islandais)
Acarus littoralis Linnaeus, 1758
Acarus basteri Johnston, 1836
Bdella podurophila White, 1852
Molgus arcticus Thorell, 1872
Bdella marina Packard, 1873
Molgus longicornis Murray, 1877
Bdella villosa Kramer & Neumann, 1883
Eupalus sanguineus Trouessart, 1888
Bdella groenlandica Trägårdh, 1904
Cosmopolite des eaux froides et tempérées
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ● Atlantique Nord-OuestL’espèce se rencontre dans la plupart des côtes froides et tempérées de l'hémisphère nord (espèce holarctique), tant côté Manche-Atlantique que côté Pacifique : Etats-Unis (dont Alaska), Canada, France, Grande-Bretagne, Pays-bas, Islande, Groenland, Norvège, Finlande, îles du détroit de Bering, Japon. Dans l'outre-mer français, elle n'est potentiellement présente qu'à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Cette espèce aérienne se rencontre sur la quasi-totalité de l’étage médiolittoral*, sur fonds rocheux ou parmi les algues fraîches ou en décomposition.
Chez Neolmolgus littoralis, le corps ovale, de couleur rouge, est dépourvu de pilosité. La tête est rouge vif et le reste du corps tire généralement sur le violet. Certains individus semblent cependant avoir un corps totalement rouge. Quatre paires de pattes, dont tous les tibias sont dotés d’une trichobothrie (longue soie* sensorielle). Le gnathosome (extrémité antérieure du corps) est allongé, de forme conique, comme chez tous les Bdellidés, donnant l’impression que l’animal dispose d’un "museau" pointu. Les pédipalpes*, coudés, encadrent le gnathosome et comportent 5 articles ; ils font éventuellement penser à des antennes. Les yeux, situés sur le côté du corps, sont assez peu visibles.
Neomolgus littoralis peut atteindre 1 à 3 mm de longueur, ce qui est une taille relativement importante pour un acarien. Il s’agirait d’un des plus gros Bdellidés. La plupart des individus rencontrés sur nos côtes semblent cependant plus petits.
Tous les Bdellidés ont une allure générale similaire, avec leur « museau » allongé, et un corps de couleur rouge à orangée. Il faut donc être extrêmement prudent si l’animal rencontré se situe en haut de l’estran*, car il existe de nombreuses autres espèces de Bdellidés en milieu terrestre (près de 300 espèces identifiées au niveau mondial). La détermination précise des espèces repose uniquement sur la chétotaxie (la disposition des soies).
Les espèces de Bdellidés réellement présentes sur l’estran restent peu nombreuses. On peut citer Bdella longicornis (Linnaeus, 1758), qui peut se différencier rapidement, sous la loupe binoculaire, par le fait que les espèces appartenant au genre Bdella ne possèdent pas de trichobothrie (soie* longue et fine) sur les tibias de la 2e paire de pattes. Sa présence sur les côtes françaises n’est pas attestée mais elle est probable.
Neomolgus littoralis se nourrit d’annélides, de larves* de diptères présentes sur l’estran et de collemboles vivants dans la zone de balancement des marées.
La littérature fait part d’une controverse sur ce sujet, des élevages de Neomolgus littoralis n’ayant pas montré d’attrait spécifique de cette espèce pour les collemboles Anurida maritima et Halisotoma maritima (mais peut-être préfère-t-elle Axelsonia littoralis ?).
Neomolgus littoralis est ovipare*, comme la totalité des acariens. Les sexes sont séparés, mais le dimorphisme sexuel* est très discret, il n'y a pas de différence aisément perceptible.
Le mode de reproduction est original, très proche de celui retenu par les collemboles. Le mâle dépose un spermatophore* sur la roche, celui-ci étant ensuite prélevé par une femelle durant la même marée basse.
Pour constituer le spermatophore, l’appareil génital masculin compte deux glandes muqueuses, de taille importante.
Les femelles disposent d’une spermathèque*. L’oviducte* abrite quelques œufs fécondés. Chaque ponte ne produit que quelques œufs.
Les juvéniles ont la même allure générale que les parents mais ne disposent que de 3 paires de pattes.
Contrairement aux acariens halacaridés, totalement adaptés à la vie aquatique, Neomolgus littoralis a une respiration aérienne. A marée haute, il doit donc s’abriter dans des poches d’air ou rejoindre la terre ferme.
Cette espèce est une espèce terrestre qui s’est adaptée à la vie sur l’estran*, comme la plupart, si ce n’est la totalité, des acariens non halacaridés rencontrés sur l’estran.
Le nombre d’espèces d’acariens adaptées à ce biotope est relativement limité au niveau mondial (moins de 200, ce qui est peu pour un groupe particulièrement riche en espèces terrestres, dont seulement une quarantaine appartenant au sous-ordre des Prostigmata). La répartition presque mondiale de cette espèce est relativement surprenante et diffère singulièrement de celle des autres acariens littoraux Mésostigmata ou Prostigmata. Bien que cette espèce dispose d’un séquençage public de l'A.D.N., des études génétiques plus poussées permettraient peut-être d’élucider cette question.
Le nom français proposé est une transcription du nom de famille (Bdellidés) et du nom d’espèce.
Le nom du genre Neomolgus a été créé par l'entomologiste néerlandais Antoon Cornelis Oudemans (1858-1943) en 1937 à partir de la concaténation du préfixe grec [neo] = nouveau et de l’ancien nom de genre Molgus. Le genre Molgus avait été créé par l'entomologiste Félix Dujardin (1801-1859) en 1842, sans description d’espèce associée. Son étymologie provient très certainement du grec ancien [molgos] signifiant « outre », probablement en raison de l’allure générale du corps de ces espèces.
Le nom d’espèce littoralis provient du latin [litoralis] = du rivage, cette espèce vivant sur l'estran. Ce nom d’espèce a été créé par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) dans son ouvrage de référence Systema Naturae. Il avait alors rattaché cette espèce au genre Acarus qu’il venait de créer.
Numéro d'entrée WoRMS : 231986
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Chelicerata | Chélicérates | Corps divisé en prosome* et opisthosome*. Chélicères et Pédipalpes. 4 paires de pattes locomotrices. |
Classe | Arachnida | Arachnides | Corps formé d’un céphalothorax et d’un abdomen. Présence de chélicères. Huit pattes (4 paires). |
Sous-classe | Acari | Acariens | Chélicérates terrestres ou aquatiques, libres ou parasites, caractérisés par une fusion des 3 régions du corps : le corps n'est pas métamérisé. |
Super ordre | Acariformes | Acariformes | |
Ordre | Trombidiformes | Trombidiformes | |
Sous-ordre | Prostigmata | Prostigmates | |
Famille | Bdellidae | Bdellidés | |
Genre | Neomolgus | ||
Espèce | littoralis |
Vue de l'animal entier
Petite taille. 8 pattes, corps rouge violacé à pattes rouges, "museau" (= gnathosome) pointu encadré par les pédipalpes coudés évoquant des antennes.
Estran - Pointe de la Rognouse – Binic-Etables-sur-mer (22)
20/03/2022
Vue de profil
La tête rouge, le corps rouge violacé dépourvu de pilosité, il s'agit bien de Neomolgus littoralis.
Estran – Pointe de la Rognouse – Binic-Etables-sur-mer (22)
20/03/2022
Vue rapprochée d'un individu.
Les détails (dont les yeux) sont visibles.
Estran,
Pointe de la Rognouse, Binic-Etables-sur-mer (22)
04/05/2023
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Pierre NOËL
Responsable régional : Yves MÜLLER
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Cheng L., 1976, Marine Insects, Scripps Institution of oceanography Technical Report, 581p.
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La page de Neomolgus littoralis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN