Animal de petite taille (3 mm)
Allure de scorpion sans queue
Corps brun rouge
Néobise maritime, pseudoscorpion maritime
Shore neobissid (GB)
Obisium martimum Leach, 1817
Chelifer maritimus Gervais, 1844
Obisium littorale Moniez, 1889
Obisium (Obisium) maritimum Kew, 1911
Neobisium maritimum Gilbert, 1951
Microbisium dumicola Evans & Browning, 1954
Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Le chélifer maritime se rencontre sur la façade atlantique, depuis les Açores jusqu'à l'Irlande, en Grande-Bretagne et sur les côtes françaises de la Manche et de la mer du Nord.
Le chélifer maritime fréquente les fonds rocheux de la zone supérieure de l'étage médiolittoral* (dans la zone à Ascophyllum ou celle des Fucus), qu'il parcourt à marée basse. Il s'abrite à marée haute au sein de crevasses. La littérature indique qu'il pourrait être rencontré sous des pierres.
Le chélifer maritime se présente sous la forme d'un petit animal (3 mm maximum sans les pinces) brun rougeâtre dont l'allure globale ressemble à celle d'un scorpion qui n'aurait pas de queue.
Comme chez les scorpions, les pédipalpes* sont transformés en pinces.
Ce pseudoscorpion marin présente une configuration des pinces assez différente des autres Neobisium. Celles-ci sont nettement arquées et les "doigts" sont aussi longs que la "main".
L'animal possède 4 paires de pattes, chacune constituée de 5 segments, et de 2 paires d'ocelles* situées sur les côtés du prosome*.
Les pseudoscorpions sont particulièrement complexes à déterminer et, parmi ceux-ci, le genre Neobisium ne fait pas exception. Toutes les espèces se ressemblent superficiellement et leur détermination repose principalement sur la chétotaxie (la disposition des soies*). Cette technique de détermination n'est, par ailleurs, pas applicable à Neobisium maritimum compte tenu de la grande variation d'implantation des longues soies* fines et mobiles (les trichobothries), rencontrées chez la plupart des arachnides mais aussi chez de nombreux groupes d'insectes. Ces soies* particulières ont une fonction sensorielle.
Fort heureusement, Neobisium maritimum est la seule espèce de pseudoscorpion que l'on peut rencontrer dans l'étage médiolittoral*, ce qui exclut tout risque d'erreur. Il faut par contre rester prudent en cas d'observation réalisée en haut de l'estran. D'autres pseudoscorpions (et en particulier Chthonius halberti) peuvent en effet y être rencontrés. Chthonius halberti présente un corps de couleur clair et des pinces droites.
Le chélifer maritime se nourrit principalement du collembole Anurida maritima, qu'il chasse parmi les rochers lorsque la mer se retire. Il peut aussi chasser les acariens fréquentant le même milieu. Les pédipalpes* (pinces) sont dotés d'une glande à venin, située sur la partie mobile. Lorsque la proie est immobilisée, l'animal injecte par la bouche un liquide contenant des enzymes* digestives. Il aspire ensuite le liquide obtenu par cette digestion externe.
L'espèce est gonochorique*. Le genre Neobisium est connu pour les parades des mâles, mais la littérature manque d'informations sur le comportement de Neobisium maritimum. La femelle pond ses œufs au sein d'un cocon, tissé à partir de la soie produite par des glandes situées sur les chélicères*. Le cocon est enfoui au creux d'une crevasse et sert d'abri à l'animal, même en dehors des périodes de reproduction (pour l'hivernage), et notamment en période de mue*.
Compte tenu de son mode de vie et de sa petite taille, l'espèce est rarement observée. Son aire réelle de répartition et sa fréquence d'occurrence sont donc difficiles à déterminer de manière précise.
Des observateurs ont pu constater qu'une même fissure pouvait héberger plusieurs individus.
Les abris du chélifer maritime sont situés sur l’estran, sous le niveau pleine mer. Il ne remonte donc pas au-dessus du niveau de la mer.
La famille de Néobisiidés est constituée de deux sous-familles, les Néobisiinés, à laquelle appartient Neobisium maritimum, et les Microcreagrinés. Hugues et Moore ont démontré, à partir du gène mitochondrial COI et de l'A.R.N. ribosomial 28S, que la sous-famille des Néobisiinés serait bien monophylétique*, tandis que la sous-famille des Microcreagrinés serait paraphylétique (c'est-à-dire que cette sous-famille ne regroupe pas tous les descendants d'une espèce ancestrale).
Chélifer : du grec [chel-] = pince et du grec [fer-] = porter : qui porte des pinces. C'est le nom de genre qui a remplacé Obisium.
maritime : traduction du nom d'espèce.
Neobisium : contraction réalisée par le zoologiste américain R.V. Chamberlin (1879-1967), auteur du genre, à partir du préfixe grec [neo] = nouveau, et de Obisium, nom original du genre, dont l'étymologie reste obscure, créé en 1798 par le zoologiste allemand J.K.W. Illiger (1775-1813).
maritimum : du latin [maritimus, a um] = marin.
Numéro d'entrée WoRMS : 118126
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Chelicerata | Chélicérates | Corps divisé en prosome* et opisthosome*. Chélicères et Pédipalpes. 4 paires de pattes locomotrices. |
Classe | Arachnida | Arachnides | Corps formé d’un céphalothorax et d’un abdomen. Présence de chélicères. Huit pattes (4 paires). |
Ordre | Pseudoscorpionida | Pseudoscorpions | Arachnides ressemblant aux scorpions, mais de bien plus petite taille, et dont l'abdomen ne possède pas de dard. |
Famille | Neobisiidae | Néobisiidés | |
Genre | Neobisium | ||
Espèce | maritimum |
Sur l'estran
L'allure de scorpion sans queue est vraiment caractéristique.
Estran, Binic (22)
08/2020
En déplacement
Autre vue d'un individu se déplaçant sur l'estran à la recherche de sa nourriture
Estran, Pointe de la Rognouse, Binic-Etables-sur-mer (22)
16/07/2022
Vue dorsale
Ce schéma permet de connaître l'organisation de Neobisium maritimum.
D'après le dessin fig.9.1 page 464 Hayward & Ryland 1996.
09/12/2020
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Courtial C., 2014, Redécouverte de Neobisium (Neobisium) maritimum (Leach, 1817) un pseudoscorpion inféodé aux estrans rocheux et première mention sur la façade atlantique de Chthonius (Chthonius) halberti Kew, 1916 (Arachnida : Pseudoscorpiones), Invertébrés Armoricains, 11, 45-48.
Del-Claro K., Tizo-Pedroso E., 2009, Ecological and evolutionary pathways of social behavior in Pseudoscorpions (Arachnida: Pseudoscorpiones), Acta ethologica, 12, 13–22.
Delfosse E., 2003, Catalogue préliminaire des pseudoscorpions de France métropolitaine (Arachnida, Pseudoscorpionides), Bulletin de Phyllie, 17, 24-48.
Hughes G. B., Moore W., 2018, Monophyly of the subfamily Neobisiinae (Pseudoscorpiones: Neobisiidae), Journal of Arachnology, 46, 481–487.
Legg G., Jones R E., 1988, SYNOPSES OF THE BRITISH FAUNA (NEW SERIES). PSEUDOSCORPIONS (ARTHROPODA;ARACHNIDA) N°40. Brill/Backhuys, Leiden, 159p.
La page de Neobisium maritimum dans l'Inventaire National du Patrimoine scientifique : INPN