Coquille spiralée d'une quinzaine de centimètres
Coquille blanche veinée de marron orangé
Un capuchon solide
90 tentacules
Dépression centrale, ou ombilic, large
Nautile de Nouvelle-Calédonie, Nautile bouton
Bellybutton nautilus (GB), Nautilo ombligo (E), Nabelnautilus (D)
Nouvelle-Calédonie
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueEspèce endémique de la Nouvelle-Calédonie.
Les nautiles vivent entre 200 et 600 m de profondeur à l'extérieur du récif. Cependant ils peuvent effectuer des migrations nocturnes, généralement les nuits sans lune et froides. Plus rarement ils remontent le jour, quasiment jusqu'à la surface, pour se nourrir.
Le corps mou des nautiles est protégé par une coquille spiralée d'une quinzaine de centimètres, enroulée dans un plan vertical.
Elle est de couleur blanche veinée de marron orangé : l'arrière et le dessous sont majoritairement blancs, le dessus est plutôt marron. Cette adaptation est un camouflage.
Deux yeux archaïques sont disposés de part et d'autre de la tête. Ils mesurent entre 2 et 3 cm de diamètre, et sont en contact direct avec l'eau de mer (pas de cristallin, ni de cornée).
L'intérieur de la coquille est divisé en loges ou chambres. L'animal vit dans la dernière, la plus extérieure.
Un capuchon solide en tissu vivant recouvre et protège la tête, qui porte environ 90 tentacules* rétractiles. Les tentacules ne portent pas de ventouses, mais adhèrent efficacement, grâce à un système de stries produisant une substance gluante.
La plupart des tentacules ont un rôle précis, certains sont différenciés pour la chémoréception*, la reproduction, la capture des proies, etc…
Le nautile ombiliqué a une dépression centrale sur le côté de la coquille. Cette dépression a une forme de nombril, d'où le nom de l'espèce.
Il se déplace lentement "à reculons" au moyen de sa tuyère ou hyponome*, sorte de gouvernail en forme d'entonnoir, situé sous ses tentacules, qui lui permet de rejeter l'eau dans toutes les directions et d'évoluer ainsi comme il le veut.
Les différences morphologiques ne sont pas bien décrites dans la littérature, mais les aires de répartition des nautiles étant relativement restreintes, la zone géographique peut servir pour l'identification.
Nautilus pompilius pompilius, Linnaeus 1758 : le nautile impérial : de la mer d'Andaman et du Japon du Nord jusqu'aux îles Fidji et la grande barrière australienne du sud. Le plus grand (jusqu'à 24 cm).
Nautilus pompilius suluensis, Habe, Okutani 1988. Papouasie.
Nautilus belauensis, Saunders 1981 : le nautile de Palau, endémique de Palau.
Nautilus scrobiculatus : le nautile à taches blanches, de la grande barrière australienne.
Allonautilus scrobiculatus, Lightfoot, 1786 : le nautile encroûté, Papouasie.
Allonautilus perforatus (Conrad, 1849) : le nautile de Bali.
Ce nautile se nourrit de crustacés : crevettes, bernard-l'ermite, crabes, langoustes, mais aussi de poissons vivants ou morts. Il les dévore grâce à un bec de type "bec de perroquet". Il consomme parfois les carapaces de ses victimes, semble-t-il pour disposer de nutriments pour fabriquer sa propre coquille. Les migrations verticales observées en direction des pentes externes des récifs leur serviraient à se nourrir.
Ils s'accouplent face à face. Les mâles possèdent une sorte de tentacule spatulé, nommé spadice, qui est un organe de copulation. Le spadice est fixé à proximité de la bouche. Le mâle fabrique un spermatophore*, masse gélatineuse contenant des spermatozoïdes*, qu'il place près de la bouche. Le spadice s'en saisira pour l'introduire, lors du rapprochement sexuel, dans la cavité du manteau de la femelle. Ils pondent des œufs blanchâtres ronds qui seront alors fécondés et placés dans des capsules cartilagineuses puis collés sur les parois des rochers. Ces œufs sont difficiles à observer en milieu naturel.
Des bactéries sont associées au nautile, leur rôle est encore à l'étude.
Les yeux sont archaïques, ouverts sur l'extérieur, directement au contact de l'eau de mer sans cornée ni cristallin. La vision est peu précise et s'apparente à un système de chambre noire.
Le siphon ou tuyère (hyponome*) est orientable et permet la nage dans toutes les directions, pour les déplacement horizontaux ou pour les migrations verticales.
Le nautile dispose également d'un système d'ajustement de sa flottabilité (qui est normalement neutre), ce processus peut être utilisé par exemple en cas de blessure avec perte d'un morceau de coquille. Seules les 2 ou 3 dernières loges communiquent avec l'eau de mer, les autres (les plus anciennes et les plus profondes) sont étanches. Le remplissage et et la composition de leur contenu sont régulés par un processus osmotique (pompe ionique) ; ce processus est assez lent, de l'ordre de 1 ml par loge et par jour, et permet de maintenir l'équilibre dans le colonne d'eau.
Le nautile est photophobe* et ne supporte pas les températures supérieures à 24 °C.
Le cycle biologique du nautile se déroule sur une durée de 15 à 16 ans, la maturité sexuelle est assez tardive : environ 10 ans.
Ecologie : Il arrive souvent que les nautiles soient capturés pour leurs coquilles revendues aux touristes. Ce commerce provoque actuellement sa raréfaction et nous ne pouvons que conseiller aux plongeurs d'éviter de ramener de tels souvenirs.
Historique : La classe des céphalopodes comprend les mollusques les plus évolués. Les nautiles sont les derniers représentants des céphalopodes tétrabranchiaux possédant 4 branchies dont les ancêtres, apparus il y a un demi-milliard d'années, furent très abondants à l'ère secondaire et répartis sur deux sous-classes : les nautiles et les ammonites.
Le nautile est protégé en Nouvelle-Calédonie en tant qu'espèce endémique, rare ou menacée.
Nautile : francisation du nom scientifique.
Nautilus : du grec [nautilos] = le matelot,
macromphalus : du latin [macro] = grand et [omphalus] = nombril. La coquille de ce nautile possède une grande dépression centrale caractéristique de l'espèce.
Numéro d'entrée WoRMS : 342236
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Cephalopoda | Céphalopodes | Yeux complexes, coquille interne, externe cloisonnée ou absente, cavité palléale musclée, siphon musculeux, tentacules ou bras (munis de ventouses). |
Sous-classe | Nautiloidea / Tetrabranchiata | Nautiloïdes / Tétrabranchiaux | Deux paires de branchies, une coquille cloisonnée externe planispiralée, nombreux bras, oeil sans lentille, pas de poche à encre ni de chromatophores : les lignes de suture de la coquille sont simples et les nombreux bras n'ont pas de ventouses. |
Ordre | Nautilida | Nautilides | Unique ordre de Nautiloïdes. |
Famille | Nautilidae | Nautilidés | |
Genre | Nautilus | ||
Espèce | macromphalus |
Spécimen sur récif
Nautile vu de profil la nuit sur un récif de Nouvelle-Calédonie.
Ile de Lifou, Nouvelle-Calédonie, 15 m
10/08/2006
Capuchon
Nautile de ¾ face avec les tentacules et le capuchon bien visibles.
Ile de Lifou, Nouvelle-Calédonie, 15 m
10/08/2006
Ombilic et œil
Détail de l'ombilic en haut et de l'œil à gauche.
Ile de Lifou, Nouvelle-Calédonie, 15 m
10/08/2006
Hyponome
Détail de l'hyponome*, sorte de tuyère orientable lui servant à se déplacer par réaction.
Ile de Lifou, Nouvelle-Calédonie, 15 m
10/08/2006
Stries
Détail des stries de croissance de la coquille.
Ile de Lifou, Nouvelle-Calédonie, 15 m
10/08/2006
Coquilles et cloisons caractéristiques
Les coquilles sectionnées montrent le cloisonnement caractéristique des nautiles.
Nouvelle-Calédonie
24/04/2003
Les plus beaux timbres du monde sont en Nouvelle-Calédonie !
Et en voici la preuve !
Ce timbre a été réalisé d'après une photographie de Steven Weinberg.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie
N/A
Rédacteur principal : Magali PERRIN
Vérificateur : Denis ADER
Responsable historique : Denis ADER
Responsable régional : Anne PROUZET
La page de Nautilus macromphalus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN