Forme de petits coussinets irréguliers
Oscules au sommet de mamelons
Consistance molle, élastique fragile
Couleur jaunâtre
Oscules au sommet des crêtes
Eponge incrustée
Rough scallop horny sponge (GB)
Halichondria incrustans Johnston, 1842
Halichondria suburrata Johnston, 1842
Amphilectus incrustans (Johnston, 1842)
Dendoryx incrustans (Johnston, 1842)
Myxilla incrustans (Johnston, 1842)
Halichondria batei Bowerbank, 1866
Halichondria candida Bowerbank, 1866
Halichondria irregularis Bowerbank, 1866
Isodictya rugosa Bowerbank, 1874
Isodictya tumulosa Bowerbank, 1874
Myxilla gigas Merejkowsky, 1878
Halichondria robertsoni Bowerbank, 1882
Hastatus robertsoni (Bowerbank, 1882)
Dendoryx incrustans var. typica Topsent, 1888
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée, Atlantique Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestMyxilla (Myxilla) incrustans est présente en Atlantique Nord-Est de la mer de Barentz au nord jusqu’aux côtes espagnoles du golfe de Gascogne au sud. On peut l’observer également en mer du Nord, en Manche ainsi qu’en Méditerranée occidentale. En Atlantique Nord-Ouest elle est commune dans le golfe du Saint-Laurent au Canada et on l’a rencontrée au sud du Groenland.
Cette éponge vit sur les fonds rocheux, sur les pierres, les coquillages. Elle peut se rencontrer également sur le sable ou la vase. Elle préfère les eaux bien oxygénées de l’infralittoral* jusqu’à 400 m de profondeur.
Cette éponge forme des croûtes épaisses et étalées ou de petits coussinets irréguliers, avec des crêtes surélevées. Sa consistance est assez molle, élastique mais fragile. Ses oscules*, nombreux et de taille variable, sont disposés au sommet de crêtes ou de mamelons. Ses ostioles* sont bien visibles au sommet d’abondantes circonvolutions. Sa couleur est en général jaunâtre mais peut varier du jaune pâle à l’orange.
On notera qu’elle exsude une grande quantité de substance visqueuse quand elle est sortie de l'eau.
Mycale (Aegogropila) contarenii : sa consistance est plus ferme. Les oscules* sont plus grands, moins nombreux et dispersés inégalement à la surface de l’éponge. L’ectoderme* est couvert de petits conules* donnant un aspect général réticulé* que l’on ne retrouve pas chez Myxilla (Myxilla) incustans.
Myxilla (Myxilla) rosacea : forme des coussinets plus élevés. Les oscules sont souvent bordés de canaux exhalants et sa couleur est plus foncée (orange à brunâtre).
Phorbas dives : se présente sous la forme de croûtes moins épaisses. Des veines translucides bien visibles convergent vers les oscules et sa consistance est plus ferme.
Comme toutes les éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les particules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants* ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Elles sont phagocitées* ensuite par les flagelles* des choanocytes*, cellules endodermiques caractéristiques des éponges, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage. Au passage les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 µm contenues dans l'eau. La digestion intracellulaires se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*. Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores* exhalants ou oscules*.
Les éponges ont un énorme pouvoir de filtration puisqu’on estime qu’une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d’eau par jour.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont généralement hermaphrodites*, l’émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu’existante, cette reproduction est relativement secondaire. Cette espèce est capable de produire des bourgeons plus ou moins complexes appelés gemmules* qui se forment à l'intérieur des tissus à la fin de l'été.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Les spicules mégasclères* sont des acanthostyles* (145 à 200 µm) et des tornotes* (180 à 200 µm). A noter que les tornotes, parfois inégales, possèdent des pointes en forme de lance munies de très petites épines.
Les microsclères* sont des chéles* isochèles* de 2 tailles (18 μm et 40 μm) et des sigmas* de 2 tailles également (15 μm et 33 μm).
Il faut noter que les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.
Myxille : francisation du nom scientifique
encroûtante : forme des croûtes épaisses sur le substrat.
Myxilla : du grec ancien [múxa] = morve, mucosité, en rapport avec le mucus sécrété par cette éponge.
incrustans : du latin [incrusto] = couvrir d’une croûte.
Numéro d'entrée WoRMS : 169466
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Myxillidae | Myxillidés | |
Genre | Myxilla (Myxilla) | ||
Espèce | incrustans |
Coussinet mamelonné
Cette éponge encroûtante et épaisse forme de petits coussinets irréguliers.
Digue de Querqueville, rade de Cherbourg (50), 18 m
21/04/1996
Oscules au sommet de crêtes
Les oscules*, nombreux et de taille variable, sont disposés au sommet de mamelons ou de crêtes.
Digue de Querqueville, Cherbourg (50), 16 m
21/04/1996
Couleur jaunâtre
La couleur de cette éponge est en général jaunâtre.
Ile Pelée, Cherbourg (50), 12 m
03/08/2014
Couleur jaune pâle
La couleur de cette éponge, en général jaunâtre, peut varier du jaune pâle à l’orange.
Pointe Ouest, île du Cerf, archipel des Sept Iles, Perros-Guirec (22), 20 m
01/07/1997
In-situ
Cette éponge vit sur les fonds rocheux de l’infralittoral dans des eaux bien oxygénées.
La Pierre Noire, cap Lévi, Fermanville (50), 21 m
15/08/2011
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Boury-Esnault N., Panzini M., Uriz M.J., 1994, Spongiaires bathyaux de la mer d'Alboran et du golfe ibéro-marocain, Mémoires du Muséum National d'Histoire Naturelle, Zoologie, 160, 1-174.
Bowerbank J.S., 1866, A Monograph of the British Spongiadae. Volume 2, Ray Society, London, i-xx, 1-388.
Cristóbo F. J., Ríos P., Urgorri V., 1999, Remarks on the status of Myxilla (Porifera: Poecilosclerida) on the Galician coast (NE Iberian Peninsula), In: Hooper JNA (ed) Origin and Outlook. Proceedings of the 5th International Sponge Symposium 1998. Memoirs of the Queensland Museum, 44, 101-123.
Johnston G., 1842, A History of British Sponges and Lithophytes, W.H. Lizars, Edinburgh, i-xii, 1-264, pls I-XXV.
Topsent E., 1888, Contribution à l’étude des Clionides, Archives de Zoologie expérimentale et générale, 2, 5 bis, 1-165, pls I-VII.
La page de Myxilla (Myxilla) incrustans sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Myxilla (Myxilla) incrustans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN