Espèce coloniale buissonnante, rameuse, de couleur orange
Section des rameaux ronde, constante pour une même colonie
Extrémité des rameaux tronquée
Surface lisse et criblée de pores minuscules d'où sort le panache de tentacules de chaque individu
False coral (GB), Falso corallo (I), Coral falso (E), Trugkoralle, Falsche koralle (D), Onecht koraal (NL)
Myriozoum truncatum
Méditerranée, Atlantique oriental limitrophe
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Espèce observée dans toute la Méditerranée et dans une partie de l'Atlantique oriental.
Espèce sciaphile que l'on trouve sur les fonds rocheux, dès une dizaine de mètres de profondeur, lorsque la lumière n'est pas directe, au niveau des ouvertures des grottes, des cavités, des anfractuosités, sous les surplombs. On peut aussi la rencontrer sur les fonds de sable grossier au delà de 40 m de profondeur.
C'est une espèce coloniale dressée, buissonnante avec des ramifications généralement dichotomiques, qui atteint rarement une vingtaine de centimètres de diamètre et de hauteur.
La section des rameaux est ronde, constante pour une même colonie. Leur extrémité est tronquée. La couleur est orange plus ou moins vif sur les parties bien vivantes et dépourvues d'épibiontes. La couleur des spécimens conservés à sec devient pâle et terne.
La surface est lisse et criblée de pores minuscules, qui sont les orifices des zoïdes qui composent la colonie, d'où sortent les panaches de tentacules (lophophores) des polypides des zoïdes.
Le faux corail peut être confondu avec le corail rouge (Corallium rubrum (Linnaeus 1758)), bien que ce dernier soit d'une coloration rouge à rouge foncé et qu'il laisse apparaître le long de ses ramifications irrégulières des polypes blancs à 8 tentacules pennés.
Certains peuvent le confondre avec la smittine corne de cerf (Smittina cervicornis (Pallas, 1766)), cependant cette espèce a des rameaux plus minces et de section ovale.
Diporula verrucosa (Peach, 1868) est de couleur brune.
Le zoïde de cette espèce est coiffé d'un lophophore* dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire.
Une fois la gaine du lophophore dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l'eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant le régime alimentaire de la colonie.
Ces animaux sont dits filtreurs actifs.
La croissance de la colonie se fait grâce à une reproduction asexuée de type bourgeonnement.
Au tout début, c'est le développement d'une larve issue d'une reproduction sexuée et venue se fixer sur un support adéquat à son développement qui va donner un premier individu : le zoïde* (= zoécie*) primaire (ou ancestrula) qui, lui, permettra l'obtention d'autres zoïdes par bourgeonnement, qui eux-mêmes bourgeonneront… faisant alors grandir la colonie.
Dès lors, par une reproduction sexuée de zoécie* pour la plupart hermaphrodites*, la nouvelle production de larves, ainsi induite, favorisera la dispersion de l'espèce et le peuplement de nouvelles surfaces.
Il est à noter que les bryozoaires ont leur cavité envahie de champignons, ciliés et d'algues unicellulaires.
Il faut noter que Myriapora truncata fait partie des 6 grands bryozoaires arbustifs (Adeonella calveti, Smittina cervicornis, Pentapora fascialis, Sertella spp. et Turbicellepora avicularis) présents sur les côtes méditerranéennes françaises, qui ont été touchés par l'élévation de la température de l'eau de la fin de l'été 1999 (mortalité plus ou moins partielle de nombreuses colonies).
On pensait autrefois que cette colonie faisait partie des cnidaires, comme Corallium rubrum, à cause de l'exosquelette calcaire, ce qui est rare pour un bryozoaire. Et encore aujourd'hui, de nombreux plongeurs font l'amalgame... d'où le "faux corail".
Myriapora : terme latin = nombreux petits trous (ce qui correspond à l'aspect du squelette)
truncata : terme latin = tronquée (les "branches" sont effectivement tronquées).
Numéro d'entrée WoRMS : 111435
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Myriaporidae | Myriaporidés | |
Genre | Myriapora | ||
Espèce | truncata |
Faux corail
Cette vue de dessus nous permet d'observer la couleur orangée. Les panaches de tentacules déployés des zoïdes donne un aspect cotonneux à la structure.
C'est à l'aspect branchu avec des "polypes" que l'on doit le nom commun de "faux corail". Vu de près, le rapport est bien lointain !
La Dame, Port Cros (83) , 10 m
18/08/2002
Détail des lophophores
Chaque panache filtreur, le lophophore, appartient à un individu et procure à ce dernier les particules nutritives nécessaires. Il est également pièce maîtresse dans les échanges gazeux, ainsi que dans la relation extéroceptive du zoïde (relation avec l’extérieur).
Pointe de la cuisse, rade de Villefranche-sur-Mer (06), 21 m
11/06/2006
Zoom sur les lophophores
Une vue macro permet d'apprécier les polypes de cette colonie.
Le jardin, Cassis (13), 20 m
12/04/2019
Zoécies ouvertes et fermées.
On distingue sur cette branche de faux-corail à la fois les pores des zoécies fermées et les panaches des individus sortis. Les parties orange de la colonie sont les plus vivaces tandis que certaines parties palissent et semblent en dégénérescence. Deux petites nasses peuvent s'observer sur les branches du Bryozoaire.
Pointe de la Causinière, Cap Ferrat (06), 8 m
1/10/2006
Des polypes orange
Impossible de confondre notre faux-corail : Myriapora truncata avec le corail rouge Corallium rubrum. Ni la couleur orange de la colonie, ni la forme de son squelette, ni l’apex tronqué des branches, ni l’aspect des polypes, encore moins leur couleur, ne correspondent.
Le dauphin, Cap de Nice (06) , 16 m
10/12/2006
Des rameaux épais et arrondis
Certains peuvent confondre le faux corail (Myriapora truncata) avec la smittine corne de cerf (Smittina cervicornis (Pallas, 1766)), cependant cette espèce a des rameaux plus minces et aplatis.
Cerbère (66), 10 m
01/06/2000
Une espèce sciaphile
Le faux corail fuit la lumière, il colonise les cavités et les anfractuosités voire des fonds sableux à des profondeurs importantes.
Cerbère (66) , 10 m
01/06/2000
Un filtreur actif
Les tentacules du panache par un mouvement circulaire et pendulaire permettent le brassage de l'eau et favorisent la capture des micro-organismes nutritifs.
Le Graillon, Alpes-Maritimes (06), 12 m
30/01/2007
Deux modes reproductifs
Après la production de larve par reproduction sexuée favorisant la dispersion de la colonie, la croissance de la structure est assurée par reproduction asexuée de type bourgeonnement.
Le graillon, Alpes-Maritimes (06), 12 m
30/01/07
Colonie très tronquée !
Sur ce cliché, seule l'extrémité d'une branche émerge du substrat, laissant un doute à l'observateur sur l'identité exacte de ce qu'il voit... Un corail solitaire ? La taille n'aide pas beaucoup (2 mm de diamètre environ), une couleur flamboyante... Pourtant, les lophophores visibles donnent la solution : un bryozoaire et plus précisément, Myriapora truncata sous une forme inhabituelle, sans arborescence apparente.
Cannes (06), 23 m
30/09/2009
Macro au laboratoire
Voici, une fois décapée à l'eau de javel, l'organisation des zoïdes à la surface de la colonie. Diamètre des bras photographiés : 4 mm.
Laboratoire, stage biologie Vaucluse, Côte Bleue
04/2007
Rédacteur principal : Aedwina REGUIEG
Correcteur : Jean-Georges HARMELIN
Responsable historique : Aedwina REGUIEG
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER