Tête large, ornée d'épines et de petits tubercules, régulièrement arrondie (sans front)
Épine préoperculaire* n'atteignant pas le bord de l'opercule
Couleur assez variable, du kaki au brun
Robe ventrale comportant des taches blanches
Chaboisseau de mer commun
Chaboisseau à épines courtes, crapaud de mer à épines courtes, diable de mer, (Québec), Plogueuils (Iles-de-la-Madeleine)
Shorthorn sculpin (USA), Bull-rout, bullhead, father lasher, short-spined sea scorpion (GB), Seeskorpion, gemeiner Seescorpion (D), Zeedonderpad (NL)
Acanthocottus scorpius (Linnaeus, 1758)
Cottus scorpius (Linnaeus, 1758)
Myoxocephalus scorpius scorpius (Linnaeus, 1758)
Myoxocephalus scorpius groenlandicus (Cuvier, 1829)
Cottus groenlandicus Cuvier, 1829
Atlantique Nord-Est et Ouest, océan Arctique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestCe poisson est présent en Atlantique Nord-Est, dans le golfe du Saint Laurent, depuis l'océan Arctique jusqu'en Manche et plus rarement jusqu'au golfe de Gascogne, et en Atlantique Ouest, le long des côtes du Canada et plus au sud jusque New-York.
Ce poisson benthique* affectionne les secteurs caractérisés par de la roche recouverte partiellement de sable ou de vase. On le rencontre aussi parmi les zostères ou les algues. Supportant la dessalure, il peut être observé dans les estuaires (Ex : Saint-Laurent, Québec) et les zones portuaires. Il se rencontre depuis la surface jusqu'à plus de 400 m, mais le plus souvent il est observé sur les côtes d'Europe jusqu'à 25 m environ.
Le chaboisseau commun possède une large répartition géographique et de ce fait les tailles maximales observées varient selon les endroits. Il peut atteindre 90 cm sur les côtes d'Amérique du Nord et dans l'Arctique, et 60 cm sur les côtes européennes. En Europe, les tailles moyennes sont proches de 25 cm. Sa tête est large (un tiers de sa taille totale), un peu aplatie, ornée d'épines et de petits tubercules, régulièrement arrondie (sans "front" marqué) et il possède une épine préoperculaire* n'atteignant pas le bord de l'opercule. La bouche est large également. Il possède deux dorsales, la première pouvant rejoindre la seconde grâce à une petite membrane. Sa couleur est assez variable, du kaki au brun, avec des taches blanches possibles sur le dos entre les nageoires dorsales et entre celles-ci et la queue. Sa robe ventrale comporte des taches blanches plus petites remontant fréquemment dans la partie inférieure des flancs. Durant la période de reproduction, le mâle peut présenter un ventre rouge sombre, taché de blanc, et la femelle un ventre orange, taché de blanc également. Poids maximal recensé : 1,260 kg.
Taurulus bubalis est une espèce qui ressemble énormément à Myoxocephalus scorpius, et elle peut fréquenter en Europe les mêmes habitats. Les risques de confusion sont importants !
Quelques critères permettent néanmoins de distinguer ces deux espèces très proches.
Taurulus bubalis possède :
- une tête plus massive, moins aplatie, avec un "front" au niveau des yeux.
- un barbillon charnu à la commissure des lèvres, de chaque côté.
- une épine, au préopercule*, dépassant le bord de l'opercule.
- des membranes qui prolongent l'opercule sous la gorge ne se rejoignant pas en face ventrale (elles se rejoignent chez Myoxocephalus scorpius).
Le long des côtes d'Amérique du Nord on peut rencontrer Myoxocephalus aenaeus, le crapaud de mer nain ou chaboisseau bronzé, mais celui-ci ne dépasse pas la taille de 20 cm et il possède sur chaque préopercule 3 pointes, c'est à dire une pointe de plus, celle-ci étant en situation inférieure et orientée vers le bas. Enfin, contrairement à Myoxocephalus scorpius, Myoxocephalus aenaeus possède une nageoire anale ayant plus de 11 rayons.
Présentant une distribution identique à Myoxocephalus aenaeus, le chaboisseau à dix-huit épines (Myoxocephalus octodecemspinosus) se distingue des espèces proches par son épine supérieure sur le préopercule plus courte.
Le chaboisseau commun se nourrit de poissons et de crustacés d'une taille assez importante par rapport à sa propre taille, il possède une bouche large pour cela, et il consomme également des oursins, des mollusques et des vers polychètes.
Le chaboisseau commun est également coprophage* ou scatophage* (il se nourrit des excréments des autres animaux), en particulier à proximité des zones portuaires.
Les mâles sont sensiblement plus petits que les femelles. Ils peuvent présenter un ventre rouge sombre. La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de deux ans. L'activité reproductrice s'étend de décembre à mars. La ponte est déposée en une poche de plusieurs centimètres d'épaisseur sur le substrat et elle est farouchement défendue par le mâle, qui maintient également la ponte propre et bien aérée (tandis que la femelle a déserté le nid pour des eaux plus profondes). Les œufs, sphériques et de 2 mm de diamètre, sont jaune-orangé. L'éclosion a lieu après 5 semaines environ (et jusqu'à 3 mois dans une eau à 0°C). Après éclosion, les larves d'environ 8 mm resteront sur le fond un certain temps et ne se préoccuperont que de manger (plantes et zooplancton) et de grandir...
Il est souvent parasité par des vers nématodes.
Le chaboisseau commun peut être capturé par de nombreux prédateurs :
- autres poissons : morues, raies, requins...
- mammifères marins : grands dauphins, phoques gris...
- oiseaux de mer : cormorans, harles bièvre...
Sorti de l'eau, ce poisson peut émettre des grognements.
Ses épines céphaliques peuvent blesser et il y aurait présence de venin durant la période de reproduction.
Le chaboisseau est abondant dans les biotopes qu'il affectionne. Bien camouflé, il ne craint pas le plongeur, à moins de subir un dérangement caractérisé.
Il a servi de boëtte (appât ou amorce pour la pêche en mer) pour la pêche au homard.
Le nom du chaboisseau dérive du latin populaire : capoceus qui désignait un poisson à grosse tête. Ce terme lui-même dérive du latin caput qui signifie : tête.
Myoxo : directement repris du grec, et qui veut dire : loir.
cephalus : directement repris du grec aussi, et qui veut dire : tête.
L'allure avancée de la tête de ce poisson peut rappeler le museau du loir.
scorpius : directement repris du latin, et qui veut dire : scorpion, car cet animal peut être piquant et venimeux.
Numéro d'entrée WoRMS : 127203
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Scorpaeniformes | Scorpéniformes | Poissons scorpions. |
Sous-ordre | Cottoidei | Cottoïdes | Joues cuirassées. |
Famille | Cottidae | Cottidés | Tête large et souvent aplatie, avec des épines et des crêtes plus ou moins développées. Grande bouche avec de petites dents. Pectorales bien développées et pelviennes au niveau du thorax. |
Genre | Myoxocephalus | ||
Espèce | scorpius |
En estuaire, coloration typique
Photographié dans l'estuaire de l'Escaut, cet individu montre deux taches blanches caractéristiques sur le dos : la première entre les deux nageoires dorsales et la seconde entre la deuxième dorsale et la queue.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
05/07/2006
Poisson benthique
Le chaboisseau se pose indifféremment sur les fonds d'algues filamenteuses ou sur un substrat de fins tubes d'annélides.
Zélande (Pays-Bas), 12 m
01/05/2007
Individu sombre
Cet individu possède une coloration particulièrement sombre.
Zélande (Pays-Bas), 6 m
24/05/2000
Tête de profil
La tête du chaboisseau est large, un peu aplatie, ornée d'épines et de petits tubercules et la plus grande de ses épines préoperculaire* n'atteint pas le bord de l'opercule.
Zélande (Pays-Bas), 8 m
27/06/2005
Œil et lambeau de peau
On peut voir sur ce cliché la forme de l'œil, légèrement en poire, pointe tournée vers l'avant pour mieux observer ce qui est devant le museau. Cet œil présente souvent des reflets rouges et verts.
Il n'est pas rare, comme chez d'autres scorpénidés, d'observer, et c'est le cas ici, des lambeaux de peau.
On remarque aussi au-dessus de l'œil une petite pointe charnue et en avant de lui des orifices sensoriels.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
27/06/2005
Première dorsale
Pour sa défense le chaboisseau redresse ses dorsales, et on peut remarquer ainsi à quel point certains de ses rayons épineux peuvent ne pas être rectilignes.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
27/06/2005
Camouflage en Zélande
La forme et les couleurs du chaboisseau lui permettent un camouflage souvent très efficace dans la pénombre.
Zélande (Pays-Bas), 6 m
27/06/2005
Sur les côtes suédoises... en mer Baltique
Le chaboisseau commun supporte la dessalure, il peut être observé dans les eaux saumâtres de la mer Baltique.
Båtsmans bake, Saltsjöbaden, Suède, 13 m
17/03/2017
Camouflage dans le Saint-Laurent
Au Québec, dans les galets du Saint-Laurent les chaboisseaux peuvent aussi se camoufler efficacement.
Escoumins, Québec, 10 m
21/07/2007
Nouveau-Brunswisck, individu rougeâtre.
Au Nouveau-Brunswisck, au milieu d'une riche vie animale benthique, on peut observer de beaux individus rougeâtres.
Anse Bleue, Nouveau-Brunswisck, 10 m
22/08/2006
Grande gueule
Il n'est pas rare au Québec d'observer des individus dépassant les 50 cm... La largeur de la gueule se remarque aisément !
Escoumins, Québec, 10 m
08/10/2007
Épines préoperculaires
On remarque bien chez cet individu les épines préoperculaires* caractéristiques.
Escoumins, Québec, 10 m
08/10/2007
Gravure ancienne
Extrait de l'Histoire naturelle des poissons (Allgemeine Naturgeschichte der Fische) de Marcus Élieser Bloch, 1784.
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Reproduction de documents anciens
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Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Vincent MARAN
La page sur Myoxocephalus scorpius sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase