Eponge encroûtante orange
Cheminées à bordures fibreuses et blanches
Orange king sponge, orange icing sponge (GB), Orangefarbiger Angreiferschwamm (D), Esponja invasora naranja (E)
Esperia laevis
Cette espèce est parfois désignée avec un sous-genre : Mycale (Mycale) laevis (Carter, 1882)
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesBahamas, Floride, Caraïbes
Mycale laevis se trouve généralement en association à la face inférieure de colonies coralliennes. Peut aussi se développer librement sur le substrat*.
Cette éponge se présente comme une croûte charnue, de couleur orange avec des zones translucides en « grains de riz » . Elle peut être totalement blanche.
Les oscules* surélevés forment des cheminées dont les bordures sont translucides à blanches, nettement fibreuses.
Comme (presque) toutes les éponges, elle se nourrit en filtrant les particules microscopiques contenues dans l'eau.
Espèce à sexes séparés, vivipare*. La reproduction a été observée de mai à octobre.
Association facultative avec des madréporaires, comme Montastraea cavernosa.
Association signalée aussi avec Porites asteroides, Agaricia agaricites, Mycetophyllia lamarcki, Madracis sp. Elle a été vue aussi associée à Colpophyllia natans (J. Laborel).
La présence de l'éponge modifie la croissance du madréporaire qui forme des festons régulièrement espacés à la périphérie. Les cheminées exhalantes sortent dans les replis de ces festons.
L'association est assez spécifique et stable sur plusieurs années, ce qui suggère que les deux associés en tirent des bénéfices : la présence de l'éponge protège la base du corail de l'attaque par les éponges perforantes, et l'expansion du corail fournit à l'éponge un support de croissance disponible et libre de compétition.
Squelette : de grands spicules (mégasclères*) de type tylostyles*, et microsclères* de plusieurs types : oxes, raphides, sigmas* et anisochèles* palmés (voir photo).
Le nom d'orange givrée vient de l'aspect de « pelure d'orange », avec le bord des cheminées d'un blanc cristallin.
Mycale : du grec [mukê] = champignon, moisissure
laevis : du latin [laevus] = gauche.
Numéro d'entrée WoRMS : 168638
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Sous-ordre | Mycalina | Mycalines | |
Famille | Mycalidae | Mycalidés | Squelette en réseau formé de styles ou tylostyles groupés en plumets. Nombreux types de microsclères, dont des anisochèles qui peuvent se grouper en rosettes. |
Genre | Mycale | ||
Espèce | laevis |
Croûte orange
Mycale laevis se présente comme une mousse orange se développant à la face inférieure de certains coraux (ici un Monstastrea).
Grand Bahama, 5 m
15/06/2007
Envahissante
Ici Mycale laevis s'est développée sur les restes d'une colonie de corail-cierge Dendrogyra cylindrus encore visible à gauche. La partie droite du madréporaire est envahie par du corail de feu et d'autres éponges.
Les Sources Chaudes, Martinique (972), 24 m
18/05/2008
Rangée de cheminées
On repère cette éponge le plus souvent à cause de la rangée d'oscules dépassant sous le madréporaire hôte.
Les Saintes, Guadeloupe, 8 m
08/08/2006
"Cheminée" en gros plan
Cheminée exhalante entourée d’une bordure blanchâtre, les structures fibreuses sont visibles par transparence.
Les Saintes, Guadeloupe, 8 m
03/08/2006
Variante blanche
Cette éponge encroûtant des Stylaster blancs sous un surplomb ombragé, est elle-même presque blanche. Remarquer l'oscule complexe où débouchent de nombreux canaux exhalants.
La Baleine, (Martinique), 13 m
6/12/2007
Totalement blanche
Voici un spécimen complètement blanc, à la face inférieure de colonies de Montastraea en plateaux.
Les Trois Vallées, Sainte Anne, Martinique, 22 m
8/12/2008
Avec Porites
Un exemple d'association de Mycale laevis avec un Scléractiniaire (Porites astreoides).
Maya la Gorda (Cuba)
16/07/2004
Festons
La présence de l’éponge provoque des déformations en forme de festons dans la bordure du madrépore, par où sortent les cheminées de l’éponge.
Sainte Anne, Martinique, 5 m
30/11/2006
Sans associé
Symbiose non obligatoire : Mycale laevis peut aussi se développer directement sur le substrat*. Les individus non associés à un madrépore sont plus petits.
Port-Louis, Guadeloupe, 6 m
18/03/2007
Spicules
Plusieurs types de spicules sont visibles sur cette photo : strongyle* (grand bâtonnet à bout arrondi), anisochèle palmé (microsclère* en forme de pince à mors inégaux), et raphides : aiguilles très fines, isolées ou groupées en faisceaux (toxodragma).
Specimen collecté en Martinique
Avril 2007
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Anne PROUZET
Vacelet J., 2000, Les Spongiaires dans les départements français d'outre-mer, In : L'INVENTAIRE ZNIEFF-MER DANS LES DOM : BILAN METHODOLOGIQUE ET MISE EN PLACE, Coll. Patrimoines naturels, Publications scientifiques du M.N.H.N., Paris, Vol. 42, 129-137.
La page de Mycale laevis sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Mycale laevis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN