Forme massive et lobée
Surface hispide
Crevasses aquifères
Couleur gris jaunâtre
Hymeniacidon lingua Bowerbank, 1866
Desmacidon constrictus Bowerbank, 1866
Esperella lingua (Bowerbank, 1866)
Esperia constricta (Bowerbank, 1866)
Esperia lingua (Bowerbank, 1866)
Raphodesmia lingua (Bowerbank, 1866)
Mycale placoides (Carter, 1876)
Mycale vosmaeri (Levinsen, 1887)
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-OuestCette espèce est présente en mer du Nord, en Manche, en Atlantique Nord-Est des côtes nord de la Grande-Bretagne jusqu'au Portugal, en Atlantique Est tropical du Maroc au golfe de Guinée ainsi que dans les archipels de Macaronésie (Açores, Madère, îles Canaries) et en Méditerranée où sa distribution est plus sporadique. Elle a également été observée sur les côtes atlantiques du Canada.
Cette éponge vit habituellement dans des zones rocheuses entre 30 et 2 500 mètres de profondeur.
Mycale lingua est une éponge dont la forme massive allongée, souvent lobée, fait penser à une figue ou une langue de mouton. Elle peut atteindre 30 cm, voire 40 cm de longueur. Sa surface est légèrement hispide* et sillonnée de crevasses aquifères* où sont implantés les pores* inhalants*. Ces sillons sont disposés de façon irrégulière à la surface de l'éponge formant un réseau réticulé*.
Les oscules* peu nombreux sont disposés au sommet des lobes. Circulaires et transparents, ils mesurent 2 à 3 mm de hauteur pour un diamètre de 4 à 10 mm.
Cette espèce est fixée au substrat* par une base plus étroite que le reste de l'éponge. Sa consistance est molle, facilement compressible et son aspect nettement fibreux.
Sa couleur est gris jaunâtre à chamois.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Mycale (Mycale) massa : sa consistance est moins molle. La différence se fait surtout après une analyse microscopique des spicules* où l'on constatera la forme pointue de la palette inférieure des spicules microsclères* anisochèles* alors qu'elle est arrondie chez M. lingua. De plus, si la disparité entre les deux espèces est ténue en Méditerranée, le doute n’est pas possible en Atlantique Nord Ouest puisque Mycale (M.) massa y est absente.
Placospongia decorticans : sa consistance est coriace. Elle forme une plaque divisée en plusieurs polygones séparés par des sillons portant les oscules et les pores inhalants. Sa couleur est jaune orangé à marron. Elle vit en Méditerranée et Atlantique proche très à l'ombre dans les fissures de la roche.
Mycale lingua est un animal filtreur* microphage* non sélectif qui se nourrit de picoplancton* : bactéries, cyanobactéries*, eucaryotes*, ne dépassant pas en général 10 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par les orifices exhalants* : les oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
On notera que les éponges ont une forte capacité de régénération.
De petits crustacés amphipodes vivent sur cette éponge profitant des nombreux pores inhalants pour s'y cacher.
Comme tous les spongiaires, cette espèce est un animal très simple ne présentant pas de tube digestif et peu ou pas de cellules nerveuses. Elle ne se rétracte donc pas quand on la touche. Elle présente une couche de cellules externes (l'ectoderme*) et une couche de cellules internes (l'endoderme*), séparées par une sorte de gelée (la mésoglée* ou le mésohyle*). La cavité gastrique ou cavité interne (atrium*) est tapissée de cellules ciliées (les choanocytes, caractéristiques des spongiaires) dont les flagelles créent un courant d'eau.
La respiration se fait par diffusion de l’oxygène dissous dans l’eau à travers les parois cellulaires.
Mycale-langue : francisation du nom scientifique.
Mycale : du grec [mukê] = champignon, moisissure, aspect général que donne cette espèce.
lingua : mot latin = langue. La forme de cette éponge fait penser à celle de la langue du mouton.
Numéro d'entrée WoRMS : 168640
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Mycalidae | Mycalidés | Squelette en réseau formé de styles ou tylostyles groupés en plumets. Nombreux types de microsclères, dont des anisochèles qui peuvent se grouper en rosettes. |
Genre | Mycale (Mycale) | ||
Espèce | lingua |
Crevasses aquifères
La surface de cette éponge de forme lobée est sillonnée de crevasses aquifères où sont disposés les pores inhalants.
Épave du sous-marin allemand U171 (coulé en 1942), île de Groix (56), 38 m
23/09/2012
Forme massive
Eponge de forme massive faisant penser à une figue.
Epave du sous-marin U171, île de Groix (56), 38 m
23/09/2012
Oscule circulaire
Les oscules, circulaires et transparents, sont peu nombreux. Ils sont disposés au sommet des lobes et mesurent 2 à 3 mm de hauteur pour un diamètre de 4 à 10 mm.
Basse Vincent, île de Groix (56), 28 m
29/09/2011
Couleur chamois
La couleur de cette éponge va du gris jaunâtre au chamois.
Basse Vincent, île de Groix (56), 28 m
28/09/2013
Spicules microsclères
Dessins des spicules.
Etude de la spiculation, fig. 1, p. 86. Révision des Mycale de l'Europe occidentale, tome I, fasc. III par Emile Topsent dans les annales de l'Institut Océanographique aux éditions Blondel la Rougery.
Reproduction de documents anciens
01/10/2014
Timbre d'Islande
Timbre autoadhésif d'une valeur de 200 IsKr de la république d'Islande
Ce timbre, édité pour un envoi d'une lettre de moins de 50 g (B50g), fait partie d'une série sur la faune marine de l'Islande.
Reproduction de documents anciens
2018
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bowerbank J.S., 1866, A Monograph of the British Spongiadae. Volume 2, Ray Society, London, i-xx, 1-388.
Pale A.J., Patterson M.R., Witman J.D., 1996, In situ grazing on plankton <10 µm by the boreal sponge Mycale lingua, Marine Ecology Progress Series, 141, 95-102.
Topsent E., 1924, Révision des Mycale de l'Europe occidentale, Annales de l'Institut Océanographique, 1(3), ed. Blondel la Rougery, 77-118.
La page sur Mycale lingua sur le site de référence de DORIS pour la vie marine : World Porifera Database
La page de Mycale lingua dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN