Forme tubulaire mais aussi en vase, en barrique ou encroûtante
Solitaire ou en groupe jusqu'à 5 individus
Rouge foncé, brune, violette ou noire
Surface épineuse et bosselée
Large oscule couronné d'une membrane transparente, fragile
Eponge bleu-bordeaux
Strawberry vase sponge, red sponge (GB), Esponja vasija roja (E), Roter Gefäss-Schwamm (D)
Acamas laxissima Duchassaing & Michelotti, 1864
Acamasina laxissima Duchassaing & Michelotti, 1864
Strongylacidon horridum (Hyatt, 1877)
Hircinia horrida Hyatt, 1877
Esperella nuda Ridley & Dendy, 1886
Hircinia purpurea Whitfield, 1901
Mycale hyatti Pulitzer-Finali, 1986
Mycale jamaicaensis Pulitzer-Finali, 1986
Mycale mucifluens Pulitzer-Finali, 1986
Mycale whitfieldi Pulitzer-Finali, 1986
Cette espèce est parfois désignée avec un sous-genre : Mycale (Arenochalina) laxissima (Duchassaing & Michelotti, 1864).
Atlantique tropical Ouest et subtropical
Zones DORIS : ● CaraïbesElle est présente dans tout l'arc antillais, depuis les côtes sud-américaines de l'Amazone au Brésil, en passant par le golfe du Mexique et jusqu'en Floride et aux Bahamas.
Habituellement installée sur les récifs coralliens, l'éponge-fraise se rencontre aussi dans les ports et les mangroves. En effet, elle s'adapte à l'eau saumâtre*.
Elle se fixe sur un sol solide mais aussi sur des branches de corail noir ou de gorgones mortes, à une profondeur variant de 10 à 40 m.
Elle vit dans une eau dont la température varie seulement de 20 à 26 °C.
La forme la plus répandue de l'éponge-fraise est une forme tubulaire pouvant atteindre 50 cm de hauteur. Cependant, on peut également rencontrer des formes massives, sphériques (en vase), en barrique et même encroûtantes de cette espèce. Les individus peuvent être solitaires ou en groupe de 2 à 5 individus.
Sa couleur est uniforme mais très variable d'un individu à l'autre et selon l'éclairage : rouge foncé, brune, orange, rose, violette et même noire à reflets bleutés. Sa surface est très irrégulière, rugueuse, avec un relief épineux et conuleux* (bosselé).
Le contact est muqueux et même gluant si on insiste. La consistance est très curieuse : à la fois élastique et gélatineuse. On a l'impression de toucher un œuf en gelée farci d'aiguilles de pin ! Ce même mucus est émis si on sort l'éponge de l'eau.
L'oscule* apical*, souvent unique, est large : son diamètre varie entre 3 et 6 cm. Il est couronné d'une membrane transparente et fragile.
Cette éponge est souvent piquetée de petites taches blanchâtres, débris ou sédiments s'accumulant dans les creux.
Une confusion est possible avec Callyspongia vaginalis qui est aussi épineuse mais qui présente des tons beaucoup plus clairs.
Dans la même aire de distribution, dans leur forme encroûtante, l'éponge-fraise peut être éventuellement confondue avec Clathria spinosa (Wilson, 1902) qui est pourtant orange, plus rigide, avec une surface plus épineuse.
Comme (presque) toutes les éponges, elle se nourrit en filtrant les particules microscopiques contenues dans l'eau.
Cette éponge peut vivre en association avec deux algues, Ostreobiium constrictum et Acrochetum spongicolum. Ce sont ces algues qui lui donnent parfois un reflet bleu lumineux.
Une autre association est signalée avec un amphipode, Leucothoe ubouhu.
On trouve aussi souvent des ophiures accrochées à sa surface.
Les spicules* qui constituent le corps de l'éponge se réunissent en faisceaux affleurants, ce qui donne un contact épineux à sa surface.
Le tissu ectodermique est très fragile. Si on le touche, le mucus se dépose sur les doigts.
Selon les spécimens et leur localisation géographique, la structure des spicules varie (en particulier, les anisochèles* ne sont pas toujours présents, ou fort rares). C'est la raison des nombreux synonymes créés pour cette espèce.
Les spicules sont de plusieurs types comme toujours chez les Mycales :
Macrosclères : tylostyles* de 200 à 300 µm, groupés en faisceaux entourés de spongine*.
Microsclères : sigmas* de 70 à 110 µm.
Anisochèles : palmés de 80 à 30 µm, pas toujours faciles à trouver.
Une récente étude cubaine semble montrer que des molécules de Mycale laxissima et Clathria echinata sont actives contre les atteintes de la malaria. Il reste à en définir le processus chimique.
Eponge-fraise : ce nom doit faire référence à la couleur du fruit, rouge vif et juteux. Ou peut-être à un morceau de panse, au relief très tourmenté.
Mycale : du grec [mukê] = champignon, moisissure, aspect général que donne cette éponge ;
laxissima : du latin [laxus] = lâche, relâché, ce qui correspond à sa consistance très molle.
Numéro d'entrée WoRMS : 168561
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Sous-ordre | Mycalina | Mycalines | |
Famille | Mycalidae | Mycalidés | Squelette en réseau formé de styles ou tylostyles groupés en plumets. Nombreux types de microsclères, dont des anisochèles qui peuvent se grouper en rosettes. |
Genre | Mycale (Arenochalina) | ||
Espèce | laxissima |
En groupe
Les individus peuvent être solitaires ou en groupe de 2 à 5 individus.
Cozumel, Mexique
01/05/2013
Ici, en tube
La forme la plus répandue de l'éponge-fraise est une forme tubulaire pouvant atteindre 50 cm de hauteur. Cependant, on peut également rencontrer des formes sphériques (en vase), en barrique et même encroûtantes de cette espèce.
Martinique (972)
13/02/2008
Parmi les coraux
L'oscule apical, souvent unique, est large : son diamètre varie entre 3 et 6 cm.
Guadeloupe (971), 12 m
25/04/2013
Magnifique composition
On la rencontre habituellement sur les récifs coralliens. Elle se fixe sur un sol solide mais aussi sur des branches de corail noir ou de gorgones mortes, à une profondeur variant de 10 à 40 m.
Grande Anse d'Arlet, Martinique (972), 15 m
20/06/2013
En vase
L'éponge-fraise est souple, compressible mais fragile.
Saint-Pierre, Martinique (972), 8 m
13/05/2008
Détail de l'oscule
L'oscule est couronné d'une membrane transparente.
L’Œil, Guadeloupe (971), 15 m
11/02/2008
Aspect de surface
La surface est irrégulière et le toucher muqueux.
Ici, des hydrozoaires Zyzzyzus warreni s'y sont installés.
Pointe Plate, Guadeloupe (971), 14 m
25/04/2009
Couleur bleu-bordeaux
De couleur uniforme mais très variable d'un individu à l'autre : rouge foncé, brune, violette et même noire.
Abricot, Martinique (972), 9 m
25/06/2013
Informe
Sur fond d'oursin Diadema antillarum.
Le voile muqueux autour de l'oscule et les reflets bleuâtres sont un peu visibles ici.
La Baldeine, Martinique (972), 11 m
06/12/2007
3 éponges solitaires
Mycale laxissima solitaire mais avec sans doute Amphimedon compressa (tube grenat) et un Niphates (éventail mauve).
A l'arrière, un corail-cerveau du genre Diploria (sans doute Diploria labyrinthiformis) ou Colpophyllia.
Les Ilets Pigeons, Guadeloupe (971)
02/2007
Encroûtante
Cette éponge a choisi comme support le squelette d'une gorgone.
Port Louis, Guadeloupe (971)
04/08/2011
Sous un surplomb
Cette installation, quelque peu à l'abri, est très originale.
Les Ilets Pigeons, Guadeloupe (971)
02/2008
Rouge et vert
Au milieu des algues, cette éponge est un support pour des Hydroides spongicola.
Grande Anse d'Arlet, Martinique (972), 14 m
08/12/2010
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Carteron S., 2008, PORIFERA MADININA - INVENTAIRE DES SPONGIAIRES DE MARTINIQUE, DIREN - Impact Mer, 65 p.
Impact Mer, Ginger Environnement, 2012, SPONGIAIRES DES MANGROVES DE MARTINIQUE : ATLAS TAXONOMIQUE, DEAL & ODE Martinique, 104 p.
La page de Mycale laxissima dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.