Forme elliptique
Coquille bâillante
Couleur blanchâtre
Deux siphons soudés
Cuilleron saillant à l’intérieur de la charnière
Sommet des valves central
Mye commune, bec de jar (beudja, bedjar ou betja) dans le Morbihan ou en Charente-Maritime, pied de sabot, lacogne, pisse-en-l’air, quatre moines, clanque (Normandie, Gironde), piché dû (Bretagne), patagot ou clauque dans le Sud de la France, mye commestible (Canada).
Sand-gaper, soft-shelled clam, Ipswich clam, steamer clam, long-neck gaper (GB), Vongola molle, cappa molle (I), Leito ama, almeja de can (E), Große Sandklaffmuschel, Schlickauster, Sandklaffmuschel (D), Strandgape, piep mossel (NL), Clame-da-areia (P)
Arenomya arenaria (Linnaeus, 1758)
Manche, Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestCette espèce est présente au sud de l’Arctique, sur les côtes septentrionales des îles Britanniques et de la Norvège au nord jusqu’au sud de la péninsule ibérique en Europe. Plus rare en Méditerranée, où elle a été introduite, on la rencontre surtout dans sa partie occidentale, dans le nord de la mer Adriatique et en mer Noire. Elle vit également sur les côtes nord-est du continent américain dont elle est originaire : Etats-Unis, Canada (côtes du Labrador, golfe du St. Laurent, île du Prince Edward, îles de la Madeleine), Saint-Pierre-et-Miquelon. Introduite dans la deuxième moitié du XIXe siècle sur les côtes de Californie, elle s’est étendue sur la côte occidentale de l’Amérique du Nord jusqu’en Colombie Britannique.
La mye des sables vit en colonies parfois importantes. Elle s’enfouit profondément entre 30 et 40 cm, voire jusqu’à 90 cm, dans les fonds vaseux ou sableux de la zone littorale, des estuaires ou des lagunes de l’étage médiolittoral jusqu’à 75 m de profondeur. Elle construit un tunnel vertical aux parois solidifiées par du mucus. Cette espèce est dite euryhaline* car elle tolère des variations considérables de salinité.
Cette grande coquille épaisse mais fragile, de forme elliptique, mesure de 40 à 120 mm de long mais peut atteindre 150 mm. Les deux côtés de la coquille ne sont pas semblables, la valve droite étant plus convexe que la gauche. La coquille est bâillante et le contour postérieur est arrondi. De couleur blanchâtre mat (aspect crayeux), elle est recouverte d’une cuticule ou périostracum* de couleur jaunâtre à brun clair. Des lignes de croissances concentriques et irrégulières sont visibles ainsi que quelques lignes rayonnantes peu marquées. Les deux siphons, non rétractiles, sont soudés entre eux, ils sont gros, très allongés (entre 10 et 17 cm) et sont enveloppés dans une même membrane ridée et très résistante ; leur tour, dans sa partie distale*, est garni de nombreuses papilles. Le sommet des valves ou umbo* est presque central ; la charnière possède un cuilleron* ou chondrophore* très saillant à l’intérieur de la valve gauche sur lequel vient se fixer le ligament ; le sinus palléal* est profond et en forme de V. L’intérieur de la coquille est blanc. L’impression du muscle adducteur antérieur est allongée et fine, celle du muscle postérieur est courte et large.
Mya truncata : de taille plus petite, contour postérieur tronqué.
Lutraria lutraria : coquille plus épaisse, sommet décalé vers l’arrière, cuilleron intérieur moins saillant.
Ce bivalve filtreur* suspensivore* crée un courant d’eau ; celle-ci entrant par le siphon inhalant est filtrée avant de ressortir par le siphon exhalant. Ce circuit d’eau lui permet d’assurer les fonctions de nutrition, de respiration et d’excrétion. La mye se nourrit de phytoplancton* et de matière organique en suspension, elle peut filtrer jusqu'à 54 litres d'eau journellement.
La reproduction est sexuée sans dimorphisme* sexuel. Les gamètes sont expulsés par le siphon exhalant et la fécondation est externe. La ponte a lieu en été quand la température de l’eau est la plus élevée et s’étend sur 5 à 7 semaines. Si sur les côtes européennes celle-ci a lieu une fois par an, on a observé sur les côtes canadiennes une deuxième saison de ponte en automne.
La maturité sexuelle est atteinte au bout de 2 à 4 ans, parfois un an, lorsque la taille de la coquille atteint une trentaine de mm. On note une importante fécondité chez cette espèce (plus de 1 000 000 de gamètes* sont produits en moyenne par chaque individu pendant la saison de ponte), celle-ci pouvant varier notablement avec l’âge des individus. L’œuf, puis la larve*, sont planctoniques* et c’est au bout de quatre à cinq semaines que la jeune mye d’environ 2 mm va se poser sur le sédiment.
Cette espèce est souvent parasitée par un ver némertien : Malacobdella grossa.
On peut y trouver également le minuscule crabe commensal* petit pois du genre Pinnotheres.
Ce bivalve a la particularité de stocker dans ses organes et dans sa coquille de nombreuses toxines ainsi que des métaux lourds. Cela en fait un bio-indicateur de pollution intéressant pour l’évaluation de la contamination des sédiments et du milieu trophique*.
La mye des sables est la proie de nombreux poissons comme la raie, le turbot, l’esturgeon, le flet ou les gobies ainsi que quelques oiseaux aquatiques comme les goélands. Elle entre également dans le choix alimentaire de certaines crevettes de sable, de vers polychètes et de quelques espèces de crabes.
Présente en Europe il y a deux millions d’années, cette espèce avait disparu au début du Pléistocène avant d’être réintroduite par l’homme au début du 17ème siècle.
Au Canada, depuis les années 2000, la mye commune fait l’objet d’un élevage expérimental, la myiculture, notamment aux îles de la Madeleine dans le golfe du Saint Laurent.
Ce coquillage comestible est consommé cru ou cuit, il est pêché à la bêche ou par draguage. Il a été autrefois une importante source de nourriture notamment pour les habitants d’Amérique du Nord.
Il sert également d’appât pour la pêche à la morue ou à la daurade.
Comme de nombreux mollusques bivalves, Mya arenaria peut être contaminé par des dinoflagellés du genre Alexandrium qui peuvent provoquer, chez l’homme, de graves intoxications alimentaires.
On a observé parfois chez Mya arenaria la production de formations perlières (sans aucune valeur commerciale).
En France, la mye des sables n’est soumise à aucune réglementation.
Au Canada la taille légale de commercialisation est de 51 mm.
Mye : voir origine du nom de genre.
des sables : substrat dans lequel vit cette espèce.
Mya : du grec [myax] nom d’un mollusque (moule) dans Pline.
arenaria : du latin [arena] = sable, lieu de vie de cette mye
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Ordre | Myoida ou Myida | Myoïdes | Bivalves fouisseurs à coquille mince et aux siphons très développés. Charnière généralement édentée ou avec 1 ou 2 dents. Coquille non nacrée. Chondrophore présent. |
Famille | Myidae | Myidés | Coquille ovale à allongée, effilée ou tronquée en arrière, baillante, souvent quelque peu inéquivalve. Grand chondrophore dans la valve gauche. Charnière édentée. Sinus palléal profond dû aux longs siphons soudés et entourés d’une cuticule cornée. |
Genre | Mya | ||
Espèce | arenaria |
Coquille elliptique
La mye des sable possède une grande coquille robuste, épaisse mais fragile, de forme elliptique.
Plage du Jaï, étang de Berre (13), 2 m
02/05/2008
Sur un tapis de moules
De couleur blanchâtre mat (aspect crayeux), la coquille est recouverte d’une cuticule ou périostracum* de couleur jaunâtre à brun clair.
Canal Maritime, Le Havre (76), 10 m
10/09/2007
Enfouies partiellement
Cette espèce, qui vit en colonies parfois importantes, s’enfouit verticalement dans les fonds vaseux ou sableux de la zone littorale.
Plage du Jaï, étang de Berre (13), 2 m
02/05/2008
Désensablées
Cette espèce, qui vit en colonies parfois importantes, s’enfouit profondément entre 30 et 40 cm, voire jusqu’à 90 cm, dans les fonds vaseux ou sableux de la zone littorale, des estuaires ou des lagunes.
Plage du Jaï, étang de Berre (13), 2 m
02/05/2008
En épave
La coquille est bâllante et le contour postérieur est arrondi. Sa couleur est blanchâtre mat (aspect crayeux), elle est recouverte d’une cuticule ou périostracum* de couleur jaunâtre à brun clair.
Zeeland, Pays-Bas, 1 m
08/04/2006
Cuilleron
La charnière possède un cuilleron* ou chondrophore* très saillant à l’intérieur de la valve gauche sur lequel vient se fixer le ligament.
Zeeland, Pays-Bas, 1 m
08/04/2006
Enfouies
Les myes sont enfouies dans le sable ou la vase ; elles étirent leurs siphons tubulaires jusqu'à la surface du sédiment.
Sainte Rose Nord, Québec, Canada, 15 m
11/07/2009
Siphons
De nombreuses papilles garnissent le bord des siphons. Leur rôle est d'empêcher la pénétration des particules de grande taille.
Plage du Jaï, étang de Berre (13), 2 m
02/05/2008
Siphons filtreurs
Ce bivalve filtreur suspensivore* crée un courant d’eau ; celle-ci entrant par le siphon inhalant est filtrée avant de ressortir par le siphon exhalant. Ce circuit d’eau lui permet d’assurer les fonctions de nutrition, de respiration et d’excrétion. La mye se nourrit de phytoplancton et de matière organique en suspension.
Plage du Jaï, étang de Berre (13), 2 m
02/05/2008
Deux siphons soudés
Les deux siphons, non rétractiles, sont soudés entre eux, ils sont gros, très allongés et sont enveloppés dans une même membrane ridée et très résistante.
Les Escoumins, Québec, Canada, 15 m
25/06/2006
Coquilles en laisse de mer
La plage du Jaï, très exposée au Mistral, est en grande partie constituée de coquilles de Mya arenaria.
Plage du Jaï, étang de Berre (13)
02/05/2008
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Marc DAMERVAL
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Brulotte S., Giguère M., 2007, Reproduction et taille à la maturité sexuelle de la mye commune (Mya arenaria) au Québec, Direction régionale des sciences, Ministère des Pêches et des Océans, rapport technique canadien des sciences halieutiques et aquatiques 2698, viii + 40 p.
Castro G., 2005, Guide de démarrage d’une entreprise maricole, CSMOPM – SODIM, fiche technique 3 : la mye, 185-196.