Colonie encroûtante rose orangé pâle et luisante
Autozoïdes disjoints
Autozoïdes reliés entre eux par 6 à 8 petits tubules
Observé sur les thalles des algues calcaires foliacées
Eschara patellaria Moll, 1803
Membranipora patellaria Moll, 1803
Méditerranée et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée occidentale, Adriatique et Atlantique proche (Maroc au moins).
Le bryozoaire encroûtant ajouré rosé s'observe surtout sur des algues calcaires foliacées (Lithophylum spp., Mesophyllum spp.) entre 10 et 50 m et sur des algues calcaires noduleuses vers 80 à 100 m.
Mollia patellaria forme de petites colonies bien ajourées, encroûtantes mais peu adhérentes, de couleur rose orangé pâle, luisant. Ce bryozoaire est constitué de plusieurs séries de petits autozoïdes* ovales, disjoints et organisés en une seule couche (unilamellaire). Les autozoïdes sont unis entre eux par de petits tubes rendant la colonie flexible. La taille des croûtes est de l'ordre de 1 à 2 cm.
(Voir "Divers biologie" pour la description microscopique)
(Voir "Informations complémentaires" pour les généralités sur le genre Mollia)
Mollia circumcincta (Heller, 1867), le bryozoaire encroûtant ajouré orange est très ressemblant. Il est de couleur plus orangée et possède de 8 à 12 connexions tubulaires inter-zoïdales.
Mollia multijuncta (Waters, 1879) est quasi identique, sauf qu'il montre des autozoïdes ovales plus grands (0,20 - 0,60 mm) avec 8 à 14 jonctions et des ovicelles volumineuses et arrondies.
Ce bryozoaire est un filtreur* suspensivore* microphage* actif ; il consomme des bactéries, des diatomées* ainsi que d'autres algues unicellulaires.
La nutrition des zoécies* est assurée de manière individuelle par chaque polypide* de la colonie. Lors de la prise de nourriture, l'opercule s'ouvre et le lophophore* est érigé en entonnoir. Les cils des tentacules*, capables de créer des microcourants, permettent l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore.
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'embryons*, incubés dans de grandes ovicelles* aplaties. Une fois expulsées, les larves* libres et nageuses, assurent la dissémination spatiale de l'espèce. Elles ont d'abord une vie planctonique*, puis, se fixent et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, ce qui assure la croissance de la colonie.
Description microscopique de Mollia patellaria :
Description du genre Mollia :
Bryozoaire encroûtant ajouré rosé est une proposition des auteurs du site DORIS.
Mollia : du latin [mollis] = mou, flexible.
patellaria : du latin [patella] = petit plat. Probablement en référence à l'aspect presque rond, creusé et à bord régulier des zoïdes sur les échantillons prélevés.
Numéro d'entrée WoRMS : 111429
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Flustrina | Flustrine | |
Famille | Microporidae | Microporidés | Colonie encroûtante, uni ou bilamellaire, ou érigée en fronde ou ramifiée. Zoïdes joints ou disjoints. Gymnocyste absent. Surface frontale membraneuse. Lacunes paires (opésiules) formées par le passage des muscles dépresseurs de la membrane frontale. |
Genre | Mollia | ||
Espèce | patellaria |
Petite colonie ajourée
La colonie est formée d'une seule couche d'autozoïdes disjoints.
Le Levant, îles d'Hyères (83)
06/2009
Colonie flexible
Les colonies sont souples, les autozoïdes ovales et plats.
Le Levant, îles d'Hyères (83)
06/2009
Zoïdes disjoints, arrondis et reliés par 6 à 8 tubes
Notez les petites connexions tubulaires entre les autozoïdes. Elles sont au nombre de 6 à 8 chez Mollia patellaria.
Le Levant, îles d'Hyères (83)
06/2009
Face frontale concave sur les colonies prélevées
Les zoïdes des échantillons prélevés ont un aspect presque rond, creusé et à bord régulier. Ils évoquent de petites assiettes creuses (patella en latin, d'où le nom de l'espèce patellaria).
Stareso, Calvi, Corse
23/10/2008
Sur les algues calcaires violacées
C'est principalement sur les algues calcaires violacées que l'on observera ce bryozoaire encroûtant ajouré rose orangé.
Notez que les petits lophophores transparents sont sortis ici.
Carro, Côte Bleue (13), 11 m
25/07/2010
Dessins anatomiques
Ces dessins illustrent l'anatomie et l'organisation du genre Mollia.
Voir les légendes en bas des dessins.
Prenant M., Bobin G., 1966, BRYOZOAIRES, 2ème Partie, Chilostomes Anasca, Faune de France n° 68, Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, Office central de faunistique, 643p.
Reproduction de documents anciens
1966
Mollia multijuncta, une espèce très proche
Cette photo prise au microscope électronique à balayage illustre quelques caractéristiques du genre Mollia, dont les connexions tubulaires entre les autozoïdes.
Microscope électronique à balayage
2014
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Laurent TOULOUSE
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ