Colonie solide ramifiée, parfois en forme buissonnante
Couleur « tabac blond »
Extrémité des ramifications toujours blanche
En surface, petits polypes filamenteux
Corail de feu ramifié
Branching fire-coral (GB), Coral de fuego incrustante (E), Verzweigte Feuerkoralle (D)
Millepora nitida Verrill, 1868
Atlantique Ouest tropical
Zones DORIS : ● CaraïbesCommun au sud de la Floride, Bahamas et Caraïbes.
Le corail de feu se trouve toujours sur les endroits bien exposés à la lumière, de quelques mètres à 45 m. Dans la zone de 5 à 10 m, on trouvera le plus souvent ce corail de feu sous forme encroûtante, en particulier sur les gorgones éventail communes : Gorgonia ventalina, ou bien directement sur le substrat. Ces deux formes résistent mieux à l'hydrodynamisme, l'une en pliant, l'autre en n'offrant aucune résistance.
La forme la plus commune se présente comme une colonie solide ramifiée souvent dans un seul plan, parfois en forme buissonnante. Les variétés de forme correspondent à l'hydrodynamisme. La couleur la plus fréquente est « tabac blond » avec l'extrémité des ramifications toujours blanche. Une observation minutieuse révèle la présence de structures en forme de "poils". Chaque filament est un polype* à double rôle : sensoriel et défensif. On ne voit pas de tentacules chez ces polypes, mais de petites verrues latérales qui sont autant de batteries de cellules urticantes (nématocystes* ou cnidocystes*).
Millepora complanata, de couleur et d'aspect identique, pousse en lames foliacées légèrement ondulées, en zone calme.
Millepora squarrosa forme des "boîtes" d'aspect anguleux, par confluence de plaques à angle droit.
D'autres espèces de caractéristiques très proches existent dans tout l'Indo-Pacifique.
Le corail de feu se nourrit de micro-plancton* en suspension, capturé à l'aide de ses tentacules*.
Associations : Les ophiures épineuses Ophiotrix suensonii, vivent sur le corail de feu (parfois aussi sur les éponges et gorgones). Elles y sont certainement à l'abri de leurs prédateurs habituels : les labres.
Une observation a permis de constater que le ver de feu, Hermodice carunculata, broute le corail de feu. Les traces de broutages étaient très nettes. Il semble cependant que ce ne soit pas la nourriture habituelle de ce ver annélide : ce type de rencontre étant rare. (Observation faite le 21/03/2006 à Port Louis Guadeloupe lors d'un stage de biologie IFBS).
Risques pour le plongeur : Le corail de feu est un hydrocoralliaire. Il se présente sous des formes différentes mais qui produisent souvent le même résultat : des rencontres brûlantes pour les plongeurs néophytes et peu protégés.
Ce sont surtout les parties plus fines de la peau : avant-bras et poignets, jambes et chevilles, cou, genoux et creux du genou qui en ressentent le plus les effets. Parfois le toucher avec les doigts ne cause aucune réaction.
Chez les personnes sensibles, le corail de feu peut provoquer des rougeurs et démangeaisons qui peuvent durer plusieurs jours.
Conduite à tenir en cas de brûlure : passer du vinaigre, puis une crème anti-actinique.
Observation : L'œil nu permet de distinguer des structures en forme de « poils ». Ce sont des polypes sensoriels et urticants. L'usage d'une loupe est nécessaire pour permettre de les distinguer plus en détail. Une observation attentive et prolongée va permettre de distinguer également des formes plus petites au milieu d'ensembles de cinq à neuf polypes urticants : il s'agit des polypes de nutrition, dont on ne voit essentiellement que la bouche.
Comme tous les Milleporidés, cette espèce est inscrite à l'annexe II de la convention de Washington (CITES).
Corail de feu : en raison des brûlures qu'il occasionne.
Millepora : du latin [mille] = 1 000, et [-pora] = trou, la surface du squelette a en effet un aspect couvert de micro-perforations.
alcicornis: du latin [alces] = élan, et [cornu ] = corne.
Numéro d'entrée WoRMS : 210726
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
Sous-ordre | Capitata | Capités | Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire. |
Famille | Milleporidae | Milleporidés | Anthoathécates Capités sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). |
Genre | Millepora | ||
Espèce | alcicornis |
Les polypes
On voit très nettement "les poils" qui correspondent aux tentacules des polypes.
Port Louis Guadeloupe. 16 m
01/03/2004
Forme érigée
Forme érigée sur le squelette d'une gorgone.
Port Louis Guadeloupe. 15 m
27/05/2006
Extrémités blanches
On peut remarquer la couleur blanche de l'extrémité des ramifications.
Port Louis Guadeloupe. 15 m
28/05/2006
Forme encroûtante
La colonie s'étend au détriment du grand corail étoilé (Montastraea cavernosa) dans le coin gauche.
Port Louis Guadeloupe. 9 m
25/06/2006
Détail des ramifications
Les parties érigées se ramifient avec les extrémités blanches.
Port Louis Guadeloupe. 9 m
25/06/2006
Rédacteur principal : Alain GOYEAU
Vérificateur : Robert OMS
Responsable historique : Alain GOYEAU
Responsable régional : Anne PROUZET
La page de Millepora alcicornis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN