Ascidie solitaire couverte d'épibiontes
Polymorphe (sans forme définie)
Tunique caractérisée par une crête dorsale nette
Siphons longs, rougeâtres et diamétralement opposés
Taille inférieure à 5 cm
Microcosmus sulcatus (non valide) et M. vulgaris (désigne une espèce valide mais distincte actuellement) ont été utilisés pour nommer l'ensemble des Microcosmus à sept plis branchiaux dont M. nudistigma.
Méditerranée + ?
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La présence de ce violet discret est certaine en Méditerranée occidentale au nord comme au sud ; mais sans plus de précision sur les limites de sa zone de distribution.
Cette ascidie vit fixée sur les substrats* durs de l'infralittoral* rocheux.
Le violet à crête dorsale, Microcosmus nudistigma, est une ascidie solitaire relativement rare. Sa taille de 5 cm, sans forme bien définie, et son corps abondamment recouvert d'épibiontes* le rendent d'observation difficile. Sa tunique* coriace, de couleur rougeâtre, se caractérise par une crête dorsale bien nette, qui court entre les deux siphons.
En filtration active, l'animal se détend ; les siphons sont alors ses seules parties bien visibles. Ces siphons sont longs, étirés, clairement opposés l'un à l'autre et pigmentés de rougeâtre avec de fines bandes claires. L'orifice buccal (siphon inhalant) est plus large et long que l'orifice anal (siphon exhalant).
Cette ascidie se fixe au substrat* par sa face ventrale, c'est-à-dire par celle opposée aux deux siphons.
Avertissement : On ne peut pas déterminer les différentes espèces de la famille des Pyuridés avec certitude sur photos, aussi bonnes soient-elles. Les éléments d'anatomie interne sont absolument nécessaires, même au niveau du genre. Si un plongeur averti, dans une localité limitée, peut grouper des spécimens dans une espèce donnée, cela n'est plus valable pour une autre région.
Il existe en Europe beaucoup d'espèces ressemblantes dans la famille des Pyuridés (Pyuridae) et en particulier dans les genres Microcosmus et Pyura :
Microcosmus sabatieri en forme d'outre, également très concrétionné mais plus gros, est identifiable grâce à ses longs siphons striés de 8 bandes violettes sur fond blanc.
Microcosmus polymorphus de taille similaire (8 cm), présente des siphons plus courts rouge foncé avec de temps à autre des bandes plus claires.
Microcosmus vulgaris, de taille plus grande, 15 cm, présente de longs siphons blanchâtres ou rose pâle sans ligne violette. Les plongeurs ont peu de chances de l'observer, car il vit très profond. On le récolte sur le plateau et la pente continentale entre 90 et 200 m de fond. Il est cité ici pour son importance commerciale ; il a pour partie remplacé M. sabatieri sur les étals des poissonniers depuis l'épidémie de 1999.
M. exasperatus et M. savignyi sont quasiment impossibles à reconnaître sous l'eau.
Pyura dura de taille similaire, également très concrétionné, fréquente les mêmes biotopes, mais ses siphons sont courts et d'un rose soutenu avec quelques fines lignes blanches.
Pyura microcosmus a la tunique marquée de petites verrues. Elle est plus petite et souvent plus propre.
Pyura tesselata a la tunique formée de plaques et Puyra squamulosa a la tunique molle et finement granuleuse. Elles sont plus petites (1 à 3 cm) et de couleur rouge.
Comme toutes les ascidies, M. nudistigma, filtreur* suspensivore*, se nourrit de particules organiques et de micro-organismes planctoniques*. L'eau est aspirée par le siphon buccal (ou inhalant) équipé de tentacules qui empêchent le passage des trop grosses particules. L'eau est ensuite filtrée au niveau d'une grille pharyngienne qui accumule les particules nutritives. Elle est enfin rejetée par le siphon cloacal (ou exhalant).
La reproduction est sexuée, le violet à crête dorsale M. nudistigma est, comme l'ensemble des ascidies, hermaphrodite*. Cet hermaphrodisme n'est pas simultané, ce qui empêche toute autofécondation.
Le violet à crête dorsale est quasiment toujours recouvert par de nombreuses espèces végétales et animales épibiontes*. La composition de ce « microcosme » est liée à la profondeur et à l'environnement : algues près de la surface, balanes, vers sédentaires à tubes calcaires, hydraires, éponges et bryozoaires plus en profondeur.
Les ascidies, et en particulier les espèces du genre Microcosmus, ont la capacité de se contracter fortement en cas de danger ou à l'approche d'un plongeur. Cette contraction, accompagnée de la fermeture des siphons, modifie notablement le volume et la forme de l'ascidie par expulsion d'eau. Les variations de pression ressenties au niveau des siphons sont le facteur déclenchant principal. Cette caractéristique permet de différencier une ascidie d'une éponge qui, sauf à de rares occasions, ne se contracte pas au toucher.
Violet à crête dorsale est une proposition du site DORIS pour le différencier du violet commun M. sabatieri ou du violet de roche M. polymorphus.
Microcosmus : du grec [micro] = petit, et [cosmus] = monde, donc "petit monde" en référence à la présence de nombreux épibiontes sur la tunique.
nudistigma : du latin [nudus] = nu, et du grec [stigma] = tatouage, marque au fer rouge, coupure. Donc littéralement : stigmates nus. Le sac branchial est perforé de nombreuses fentes que l'on nomme stigmates. L'auteur a sans doute donné ce nom en référence à l'organisation simple des stigmates.
Numéro d'entrée WoRMS : 103841
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Stolidobranchia | Stolidobranches | Ascidies pleurogones sans division du corps en thorax et abdomen. |
Famille | Pyuridae | Pyuridés | Ascidies solitaires. Tunique* coriace, branchies avec 6 à 10 plis de chaque côté, tentacules ramifiés, une gonade de chaque côté. Manteau opaque, gonade gauche dans la boucle intestinale. |
Genre | Microcosmus | ||
Espèce | nudistigma |
Crête dorsale nette
Les deux siphons rouge sombre diamétralement opposés sont reliés l'un à l'autre par une pliure marquée de la tunique du côté dorsal.
Côte Vermeille (66)
1990
Petit violet discret
A l'identique des autres espèces de violet, M. nudistigma est fixé à la roche par sa face ventrale.
Côte Vermeille (66)
1990
A Fos (13)
En bas à droite, l'un des deux siphons, ici bien ouvert. Taille 4 cm.
Fos-sur-Mer (13), 2 m
15/01/2022
deux individus
Les deux siphons opposés sont bien visibles sur l'individu du bas. La crête dorsale est bien visible sur les deux individus.
Fos-sur-Mer (13), 1 m
05/03/2022
Siphons contractés bien visibles
Les siphons restent bien visibles même fortement contractés. Individus identiques à la photo précédente.
Fos-sur-Mer (13), 1 m
26/02/2022
Ancrage au substrat
L'ancrage de cette ascidie sur les substrats durs se fait par un réseau de prolongements digités bien visibles ici en bas à droite. Habituellement ces ancrages ne sont pas visibles.
La taille de ce Microcosmus nudistigma est de 20 mm environ. Notez, sur cet animal contracté et mort, la crête dorsale bien marquée.
La plaque encroûtante translucide et perforée de petits trous, en bas à gauche de l'ascidie, est un bryozoaire.
En épibionte sur une huître élevée à Thau (34)
24/12/2006
Coupe : tunique épaisse
Cette petite ascidie a été coupée en deux au niveau de sa crête dorsale où l'on observe une forte épaisseur de la tunique.
En épibionte sur une huître élevée à Thau (34)
24/12/2006
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ