Mérou couronné

Epinephelus guttatus | (Linnaeus, 1758)

N° 3068

Atlantique Ouest

Clé d'identification

Corps robuste, à grande bouche protractile et à grosses lèvres
Livrée gris-beige, tachée de pois orange, rouges ou bruns
Dorsale à forts rayons épineux, à extrémité libre et à pointe jaune
Arrière des dorsale, caudale et anale terminé par une épaisse bordure sombre, suivie d'un fin liseré blanc
Caudale convexe et arrondie
Longueur moyenne : 40 cm

Noms

Autres noms communs français

Vieille rouge, grand forte, mérou grande gueule
Grand gueule à la Guadeloupe
Couronné rouge à la Martinique

Noms communs internationaux

Red hind, lucky grouper, strawberry grouper (GB), Cabrilla colorada, mero colorado, tofia (E), Trauerrand-Zackenbarsch, Stierkopf-Zackenbarsch (D), Garoupa-pintada (P), Rode katvis (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Perca guttata Linnaeus, 1758
Holocentrus punctatus Bloch, 1790
Serranus maculosus Valenciennes, 1828
Serranus catus Valenciennes, 1828
Serranus arara Valenciennes, 1828
Epinephelus cubanus Poey, 1865
Serranus stathouderi Vaillant & Bocourt, 1878

Distribution géographique

Atlantique Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

Le mérou couronné est présent dans l'Atlantique Ouest, depuis la Caroline du Nord aux Etats-Unis et les Bermudes jusqu'à l'Etat de Paraíba au Brésil, ce qui inclut la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique. Il est cependant rare au nord de la Floride.

Biotope

Le mérou couronné vit au-dessus des fonds rocheux ou des récifs peu profonds. C'est une espèce solitaire et territoriale que l'on rencontre entre 3 et 80 m de profondeur. Les mâles vivent dans les profondeurs les plus importantes.

Description

D'une longueur moyenne de 40 cm (longueur maximale rapportée : 75 cm), le corps du mérou couronné est robuste, avec une grande bouche protractile* et de grosses lèvres. Il est recouvert d'écailles cténoïdes*. Le préopercule* est arrondi et uniformément dentelé. L'opercule* porte trois petites épines aplaties. Les mâchoires sont garnies de petites dents en bandes et de canines à l'avant.
Sa livrée est gris-beige, tachée de pois orange, rouges ou bruns, répartis sur la tête, le corps et la base des nageoires. Le dos est plutôt gris verdâtre à brun alors que le ventre est blanc. Ces couleurs peuvent s'éclaircir ou s'assombrir selon l'environnement ou son humeur. Parfois, on remarque sur les flancs cinq barres diagonales plus claires (comme si le dessin s'était estompé).
La nageoire dorsale est continue, avec de forts rayons épineux dans sa partie antérieure. L'extrémité de ces rayons épineux est libre et à pointe jaune. L'arrière de la dorsale et de l'anale, de couleur verdâtre, est arrondi et se termine par une épaisse bordure sombre, suivie d'un fin liseré blanc. La nageoire caudale est convexe et arrondie. L'origine des pelviennes est positionnée sous celle des pectorales.
Le juvénile ressemble à l'adulte mais ses taches sont plus grandes.

Espèces ressemblantes

La livrée du couronné noir, Epinephelus adscensionis, est très ressemblante mais elle est caractérisée par une tache sombre en selle sur le pédoncule* caudal et plusieurs taches sombres sur le haut du dos. De plus, les pois orangés sont aussi présents sur les nageoires.

La robe du couronné-chat, Cephalopholis cruentata, est également beige à pois brun orangé, sur tout le corps, nageoires comprises. Mais la base de la nageoire dorsale est soulignée d'une série de taches noires et rondes. On peut parfois remarquer des bandes plus claires, issues du museau.

Enfin, la robe de la badèche-tigre, Mycteroperca tigris, est entièrement recouverte de dessins en nid d'abeille, plus ou moins denses, brun roux, parfois orangés, plus ou moins foncés et souvent fusionnés sur le dos. D'autre part, le haut de son corps est barré de 9 à 11 fines lignes diagonales claires, dirigées vers le bas et l'avant des flancs.

Alimentation

Carnivore benthique*, ce mérou se nourrit principalement de crabes, de crevettes et de poulpes. Il chasse à l'affût de jour comme de nuit.

Reproduction - Multiplication

Cette espèce est hermaphrodite* protogyne* (d'abord femelle puis mâle). Autour d'un mâle qui défend son territoire, un harem d'environ cinq femelles se forme pendant la période de reproduction, une fois par an.
Les individus sont sexuellement matures à la taille d'environ 25 cm. La plupart de ceux qui dépassent 40 cm de longueur sont des mâles.

Le frai* a lieu de mars à juillet, en période de pleine lune, entre 30 et 40 m de profondeur sur des sites de reproduction rejoints par les poissons. Sur un site, on a estimé un regroupement de près de 3 000 poissons au moment du pic de fréquentation, le jour de la pleine lune. Un même site peut être fréquenté par plusieurs agrégations de poissons espacées de 200 à 300 mètres les unes des autres.
Pendant les deux premiers jours, les individus sont largement dispersés, mais à l’approche de la pleine lune, ils commencent à former de petits groupes, bien distincts les uns des autres, composés d’un mâle et de deux à six femelles. Il semble que la formation du groupe soit à l’initiative des femelles, que le mâle rejoint par la suite. Certains groupes sont dépourvus de mâle mais aucun groupe n’en contient plus d’un. En raison de leur teint plus pâle et de leur abdomen distinctement enflé, les femelles se distinguent alors facilement et, lors de la parade nuptiale, les mâles présentent généralement des motifs sombres marbrés.
On pense que les individus demeurent dans le même groupe et sur le même site de frai pendant toute la période d’agrégation.

Les mérous sont alors capables de "vocalisations" particulières, selon une étude de 2019 de l'Université de Puerto Rico.
Tandis que les femelles sont proches du fond, les mâles nagent quelques mètres plus haut. Après une courte parade du mâle venu rejoindre une femelle, le couple s’élève légèrement et libère un nuage de gamètes* avant de rejoindre le fond.
Les mâles peuvent engager occasionnellement des confrontations frontalières avec les mâles voisins. Pendant ces brèves rencontres, les rivaux lèvent leurs nageoires dorsales et se précipitent l’un vers l’autre avec la bouche ouverte.

Les œufs sphériques et transparents sont pélagiques*.

Vie associée

A Bonaire ou à Cuba, on a remarqué plusieurs séances de nettoyage par la crevette Ancylomenes pedersoni ou des gobies comme Elacatinus evelynae.

Divers biologie

La composition des nageoires est de XI épines et 15 à 16 rayons mous pour la dorsale et de III épines et 8 rayons mous pour l'anale.

Informations complémentaires

C'est l'espèce de mérou la plus commune de la zone caraïbe. Elle se tient immobile près du fond (ou sur le fond en reposant sur ses pectorales) et se laisse ainsi facilement approcher par les plongeurs. Mais si l'avant de sa dorsale se hérisse, elle va fuir pour se réfugier dans un trou.

Sa longévité maximale reportée est de 22 ans.

Elle est très recherchée comme nourriture. Cependant, elle est connue par endroit (îles Vierges par exemple) comme pouvant transmettre une intoxication de type ciguatera*.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2016, ce mérou est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : Vulnérable).

Origine des noms

Origine du nom français

Mérou vient de l'espagnol : mero ;
couronné : par la silhouette de la dorsale épineuse hérissée qui, de profil, rappelle celle d'une couronne royale.

Origine du nom scientifique

Epinephelus : du grec [epi] = sur et [nephelus] = nuage, "couvert de nuages" pour décrire la robe du mérou brun (Epinephelus marginatus), le représentant du genre le plus connu ;
guttatus : du latin [guttatus] = tacheté, moucheté.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 159352

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Percoidei Percoïdes Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous.
Famille Serranidae Serranidés 1 à 3 épines sur l’arrière de l’opercule.
Genre Epinephelus
Espèce guttatus

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