Buisson robuste de 10 cm aux segments rigides, durs
Constriction caractéristique entre chaque segment rigide
Couleur jaune orangé ou rosé
Segments de longueur très variable (du simple au double)
Péristomes épais, tubulaires et saillants (visibles à l'œil nu)
Margaretta
Cellaria cereoides Ellis & Solander, 1786
Tubucellaria cereoides (Ellis & Solander, 1786)
Tubucellaria mediterranea Canu, 1917
Méditerranée, Atlantique proche, mer Rouge
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La répartition du bryozoaire cactus-cierge est principalement méditerranéenne incluant l'Adriatique et la mer Egée. Elle est aussi présente en Atlantique Nord-Est limitrophe (Maroc et Portugal) et en mer Rouge.
Espèce plutôt sciaphile*, elle s'implante au pied des posidonies au niveau des rhizomes où elle est particulièrement abondante si les courants marins y sont soutenus et réguliers. On la trouve également sur diverses algues à l'entrée des grottes, dans les graviers, les concrétions précoralligènes ou les tunnels marins à faible profondeur. Elle est présente entre 5 et 30 m de fond, voire 40 m dans certaines conditions.
Ce bryozoaire segmenté et dressé forme des buissons durs en forme de cactus-cierge aux nombreuses ramifications irrégulières et à la teinte générale jaune orangé ou rosé. Les divisions peuvent se faire en deux, trois ou quatre nouvelles branches et à un niveau variable, souvent terminal, du segment père. La colonie atteint fréquemment 10 cm de hauteur (plus rarement 15 cm). Les segments cylindriques, ou entre-nœuds, sont rigides et très souvent légèrement courbes, ils ont des extrémités rétrécies et un diamètre de 2 à 3 mm pour une longueur de 12 à 25 mm. Ils sont articulés grâce à des joints ce qui donne une certaine souplesse à la colonie. Ces articulations chitineuses souples de couleur noirâtre constituent les constrictions inter-segments caractéristiques de cette espèce. L'extrémité des rameaux terminaux en cours de croissance est tronquée, chaque segment montre un diamètre relativement constant quelle que soit sa position dans la colonie.
La colonie est fixée de façon lâche au substrat par de longues radicelles également chitineuses.
Les péristomes* épais, tubulaires et saillants sont bien visibles à l'œil nu, ils sont répartis de façon régulière à la surface des segments. Les lophophores* épanouis mesurent approximativement 2 mm.
Cellaria spp. aux segments plus menus et à la couleur plus claire. Voir par exemple Cellaria sinuosa.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur microphage* qui se nourrit principalement d'algues unicellulaires planctoniques (diatomées). Les tentacules du lophophore sont ciliés et bien que l’aspiration soit assez faible, les mouvements des cils infléchissent la circulation porteuse des particules alimentaires.
Il existe une reproduction sexuée. Les larves sont incubées dans une poche, l’ovicelle* (l’espèce est vivipare*) puis après expulsion, elles vont rejoindre le plancton pour une phase nageuse courte. Leur déplacement est assuré par de nombreux cils vibratiles qui vont leur permettre de rejoindre le substrat* afin de s’y fixer et de s’y développer.
En Méditerranée, les ovicelles ont été observés à peu près toute l'année, les embryons (larves) de juin à septembre.
La colonie se développe par une phase asexuée par bourgeonnement des logettes. Les polypides*, bien qu’isolés les uns des autres vont rester en communication par des plaques en rosettes perforées de petits pores.
De nombreux épibiontes* sont souvent présents sur les branches de Margaretta cereoides, en particulier des hydraires comme Sertularella mediterranea , des algues, de petits bryozoaires, etc.
Le genre Margaretta est représenté par un grand nombre d'espèces vivantes dans toutes les mers chaudes du globe, mais également au niveau des espèces fossiles. Ce genre a en effet des affinités tropicales et apprécie les régions chaudes de la Méditerranée.
Description microscopique :
A la loupe binoculaire ou au microscope (oculaire ou électronique), on remarquera que les zoïdes* sont répartis de façon alternée sur toute la surface (pourtour et longueur) des segments en 2 à 8 rangées longitudinales. Ces logettes (ou zoécies*) sont de très grande taille (1,2-1,6 x 0,50-0,60 mm), fusiformes à ovales, bien distinctes. Le péristome est saillant, très grand, tubuleux, à cannelures longitudinales et à l'ouverture (aperture) ronde. La paroi frontale convexe est couverte de larges pores calcifiés (trémopores). L'ascopore* médian, à proximité immédiate et proximale de la base du péristome, est à peine plus grand que les trémopores voisins.
Les aviculaires* sont absents.
Les ovicelles* sont situés autour du péristome* qui devient dans ce cas particulièrement grand, rectiligne ou courbé.
Bryozoaire cactus-cierge est une proposition de Jean-Georges Harmelin, spécialiste, entre autres, des bryozoaires de Méditerranée.
Margaretta : sans certitude, il y a de fortes présomptions qu'il s'agisse d'un hommage à une certaine Margaret. Une autre hypothèse : du grec ancien [margarítês] = perle, peut-être apparenté à margella (« corail »).
cereoides : du grec [kero] = cire et de [-oides] = en forme de... et donc en forme de cierge. Ou de [keraia] = antenne, extrémité pointue.
Numéro d'entrée WoRMS : 111409
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Margarettidae | Margarettidés | |
Genre | Margaretta | ||
Espèce | cereoides |
Bryozoaire dressé et robuste
Dressé au pied de la posidonie, ce gros bryozoaire buissonnant se caractérise par ses articles robustes et articulés par des joints. Ce joint montre une constriction typique.
Gabinière Ouest, Port Cros (83), 20 m
30/05/2009
Petits fonds rocheux ombragés
Dans les zones balayées par un courant régulier, Margaretta cereoides s'installe dans les zones de faible luminosité.
Carro, Côte Bleue (13), 11 m
25/07/2010
Divisions irrégulières des segments
Les ramifications irrégulières et la teinte générale jaune orangé ou parfois jaune rosé sont typiques de ce gros bryozoaire.
Pointe de la Croix, Port Cros (83), 22 m
28/08/2010
Epifaune des rhizomes de posidonies
Margaretta cereoides fait partie des nombreuses espèces occupant l'espace au pied de la posidonie. Ici de nombreux autres bryozoaires sont présents sur ou à proximité de Margaretta cereoides (Crisia sp., Beania sp., Scrupocellaria sp., etc), des ascidies coloniales (Didemnum spp.), des hydraires érigés (Synthecium evansi, etc...)
Gabinière Nord, Port Cros (83), 40 m
29/08/2010
Typique au pied des posidonies
Espèce sciaphile, elle s'implante au pied de la posidonie au niveau des rhizomes où elle est particulièrement abondante quand les courants marins y sont réguliers.
Gabinière Ouest, Port Cros (83), 20 m
31/05/2009
A l'entrée des grottes
Margaretta cereoides est aussi présente sur la roche à l'entrée des grottes sous-marines parmi ou sur les algues sciaphiles.
Agia Pelagia, Crète, Grèce, 10 m
27/04/2007
Candélabre hirsute
Diverses algues ou petits bryozoaires colonisent bien souvent les gros rameaux du bryozoaire cactus-cierge.
Pointe de la Galère Ouest, Port Cros (83), 20 m
30/05/2009
En Corse, sur la roche
Colonies anciennes bien concrétionnées par des algues et pendantes sous un petit surplomb rocheux en compagnie de diverses éponges.
Pointe de la Revellata, Calvi, Corse Ouest
24/10/2008
Lophophores déployés
Les lophophores se déploient à travers des petits tubes buccaux (péristomes), ils peuvent atteindre 2 mm pour leurs parties visibles.
Gabinière, Port Cros (83)
30/08/2009
Fixation lâche
Cette vieille colonie se décroche lentement de la matte à laquelle elle est fixée de façon lâche par quelques rhizoïdes chitineux.
Tourelle de la Dame, Le Levant (83), 18 m
30/08/2009
Gros tubes buccaux (péristomes)
Chez Margaretta cereoides, il est possible - sur une simple photo sous-marine - d'observer les gros tubes buccaux régulièrement organisés à la surface des segments rigides.
Pointe de la Croix, Port Cros (83), 16 m
30/08/2008
Segments souvent courbes
Les segments sont rarement rectilignes, mais leur diamètre reste toujours relativement constant et régulier de 2 à 3 mm.
Carro, Côte Bleue (13), laboratoire
28/12/2008
Début de ramification
Deux nouvelles "branches" ou segments rigides viennent de prendre naissance à proximité de l'extrémité terminale du segment mère. Le joint chitineux et souple se forme le plus souvent à partir des apertures des zoécies, parfois à partir de certains ascopores.
Notez la constriction typique au niveau de ce joint souple.
Antibes (06), laboratoire, stage de biologie
01/08/2010
Surface hérissée de tubes (MEB)
Le MEB* révèle les extraordinaires détails des logettes calcaires des segments de Margaretta cereoides.
* Microscope électronique à balayage.
Carro, Côte Bleue (13)
07/06/2009
Ovicelles et longs péristomes (MEB)
Opposés l'un à l'autre, deux ovicelles péristomiaux et leur longs péristomes, ici courbes (parfois droits).
Notez le petit ascopore juste à la base des péristomes (flèches jaunes).
Carro, Côte Bleue (13)
07/06/2009
Détails des logettes poreuses (MEB)
La paroi frontale convexe est entièrement poreuse, le pore un plus gros que les autres, juste en proximal du péristome, est présumé être l'ascropore.
Notez la forme ovale allongée des zoïdes, la cannelure des tubes péristomiaux et la forme bien ronde de leurs ouvertures terminales.
Carro, Côte Bleue (13)
07/06/2009
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Le page sur le genre Margaretta sur le site de référence : Bryozoa.net