Colonies ramifiées à aspect buissonnant
Coloration irisée
Stinging bush hydroid, white stinger (GB), Hidroidea arbusto urticante (S), Buschige Hydroide (D)
Aglaophenia philippina (Kirchenpauer, 1872)
Cette même espèce a été rattachée au genre Lytocarpus par plusieurs auteurs.
Mers tropicales et subtropicales
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesOn a identifié cette espèce dans l’océan Indien, en mer Rouge, océan Pacifique Est et Ouest, océan Atlantique Est et Ouest, Méditerranée orientale. La présence de cette tropicale n'est pas avérée en Méditerranée occidentale.
Cet hydraire se trouve dans les zones coralliennes, en eau claire, de préférence dans les zones balayées par le courant (il ne tolère pas l’eau stagnante des fonds de baie).
Il semble indifférent à l’éclairement et pousse aussi bien en plein soleil que sous les surplombs et entrées de grottes.
Taille des colonies : de 5 à plus de 20 cm en hauteur et autant en largeur.
Un réseau de stolons* fixe la colonie au substrat*.
Chaque plume est légèrement recourbée et pendante à son extrémité. La tige principale ou hydrocaule*, de couleur brunâtre, porte des ramifications irrégulières qui naissent à angle droit par rapport à l'axe de la plume. Les branches peuvent se ramifier à leur tour, ce qui donne un aspect buissonnant aux colonies.
La tige et chacune de ses ramifications, sauf sur une courte portion basale, supportent sur toute leur longueur deux rangées alternes d'hydroclades* : fins rameaux régulièrement espacés évoquant les barbules d'une plume. Les hydroclades sont de taille sensiblement égale (environ 5 mm) sur toute la longueur de la tige ou des branches.
Les polypes ou hydranthes* alignés sur les hydroclades sont brillants et reflètent la lumière en donnant une coloration irisée, d'un blanc bleuté, très facile à repérer en plongée.
Ces hydraires se nourrissent du plancton capturé dans le courant par les tentacules* des polypes : petits crustacés, larves*, œufs.
Les colonies sont hermaphrodites*.
Les structures reproductrices, appelées gonanges*, sont en forme de lentilles et se trouvent sur des rameaux spéciaux modifiés : les phylactocarpes*. Ces phylactocarpes portent vers leur base un ou plusieurs gonophores*, mâles et femelles, tandis que leur extrémité est occupée par une succession de segments portant des polypes défensifs (nématophores*). L'extrémité "armée" se recourbe en crosse, comme une pousse de fougère, et protège les gonophores.
La libération de médusoïdes* mâles et femelles a été observée sur des spécimens récoltés en août à Madagascar. Ces médusoïdes nagent activement pendant environ 2 heures et disséminent leurs gamètes en se contractant rythmiquement.
Après la fécondation les œufs se développent en 24 heures pour donner une larve planula*. Celle-ci peut nager ou ramper au fond et donnera naissance à une nouvelle colonie si elle trouve un substrat favorable.
Malgré les défenses dont ils sont dotés, il y a presque toujours un prédateur capable de s'attaquer spécifiquement à chaque Hydrozoaire. Macrorhynchia philippina est connue pour être la nourriture favorite d'un nudibranche : Lomanotus vermiformis, très difficile à repérer parmi les rameaux urticants.
Très difficiles à repérer également, une ou plusieurs espèces de caprelles minuscules et transparentes peuvent se cacher parmi les rameaux.
Certains détails du squelette sont visibles seulement avec une bonne loupe ou au microscope.
Les hydrothèques sont alignées sur une seule rangée, sur la face de l'hydroclade exposée au courant. Elles ne sont pas pédonculées mais s'insèrent directement sur l’hydroclade.
A chaque hydrothèque sont associées deux nématothèques* latérales, et une troisième en position médiane inférieure.
C’est un des hydraires réellement urticants, dont il vaut mieux éviter le contact.
Le nom de buisson ardent décrit à la fois son aspect branchu et son contact urticant.
Macrorhynchia : du grec [macro-] = grand ; et [rhyncho-] = groin, bec. Hydraire à bec d'oiseau, donc, à cause des nématothèques* saillantes qui pointent sous chacune des hydrothèques*.
philippina : des Philippines (Manille), d'où l'espèce a été décrite.
Numéro d'entrée WoRMS : 117305
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Aglaopheniidae | Aglaophéniidés | |
Genre | Macrorhynchia | ||
Espèce | philippina |
Espèce buissonnante
De petits rameaux secondaires partent à angle droit sur chaque branche.
La Baleine, Martinique (972), 11 m
16/12/2008
En Nouvelle-Calédonie
Les hydroclades (fins rameaux portant les polypes) sont relativement serrés, et de longueur égale sur presque toute la longueur de la branche, sauf vers l'extrémité où ils raccourcissent.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 12 m
10/10/2009
Très grand buisson
Ce grand spécimen, qui s’est développé dans une zone de fort courant, mesure une trentaine de centimètres de hauteur.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 9 m
09/10/2009
Ramifications
La base de chaque ramification est dépourvue d'hydroclades sur quelques millimètres.
La Baleine, Martinique (972), 15 m
16/12/2008
Face au courant
La trajectoire des particules, figée par le flash, permet de voir que les branches de l’hydraire se déploient face au courant, captant ainsi le maximum de nourriture.
Port-Louis, Guadeloupe, 14 m
30/11/2009
Gonanges
Sur cette belle photo on voit très nettement les gonanges, de couleur brun orangé, en forme de lentille, et l'exrémité enroulée des phylactocarpes (se détachant en blanc), qui les protègent.
Turtle edge, Kho Surin Tai, Thaïlande, 15 m
22/04/2010
Petits fragments d'hydroclades
On voit ici un fragment de squelette : 3 hydroclades débarrassés de la partie charnue des polypes.
Les logettes des polypes (hydrothèques) sont alignées chaque fois sur un rang, qu’on voit ici de profil.
Les nématothèques allongées pointent entre et à la base de chaque hydrothèque.
Préparation ex-situ avec coloration
01/04/2005
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Anne PROUZET
Bourmaud C, Gravier-Bonnet N., 2004, Medusoid release and spawning of Macrorhynchia philippina Kirchenpauer, 1872 (Cnidaria, Hydrozoa, Aglaopheniidae), Hydrobiologia, 530-531, 365-372.
Calder, D.R., 1997, Shallow-water hydroids of Bermuda : superfamily Plumularioidea, Royal Ontario Museum Life Sciences Contributions, 161, 1–84.
Millard, N.A.H., 1975, Monograph on the Hydroida of southern Africa, Annals of the South African Museum, 68, 1-513. (sous le nom de Lytocarpus philippinus).
Nutting, C.C., 1900, American hydroids. Part 1 : The Plumularidae, Special bulletin - United States National Museum, 4 (1), 1-285.
Rudman, W.B., 1999 (August 12) Lomanotus vermiformis Eliot, 1908. [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney. Available from http://www.seaslugforum.net/factsheet/lomaverm
La page de Macrorhynchia philippina dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN