Espèce rare pouvant atteindre 5 cm
Coquille cylindrique à ovoïde, lisse et brillante telle de la porcelaine
Coloration brune teintée de gris, voire brun foncé avec deux bandes plus claires transversales
Extrémités de la coquille orange clair à vif avec de petites taches sombres noirâtres
Ouverture denticulée sur toute la face inférieure
Manteau lisse, translucide et plus ou moins parsemé de taches denses mais à peine plus claires
Porcelaine brune, cyprée, lurie blême
Brown cowry, lurid cowry, fallow cowry (GB), Porcellina di mare (I) Braune Kauri (D)
Comme souvent avec les porcelaines, de très nombreux synonymes co-existent. Parmi eux :
Cypraea lurida Linnaeus,1758
Talparia lurida (Linnaeus, 1758)
Cypraea leucogaster Gmelin, 1791
Cypraea kunthii Audouin, 1826
Cypraea lurida var. albida Costa O.G., 1829
Cypraea amethistina Costa O.G., 1830
Cypraea aurora Monterosato, 1897
etc.
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Bien que rare, cette porcelaine est une espèce qui peuple tout le bassin méditerranéen.
On peut la rencontrer également en Afrique de l'Ouest, ainsi qu'aux Canaries et dans les Açores.
Cette espèce évolue des eaux de surface à 45 m de profondeur, sur des fonds sableux ou rocheux peu éclairés, dans une eau ne dépassant jamais les 24 °C.
On peut également en rencontrer sur la face inférieure des anfractuosités rocheuses.
Cette espèce de porcelaine pouvant dépasser les 65 mm (maximum répertorié : 67 mm)est une des rares cyprées de Méditerranée.
Elle reste facilement reconnaissable grâce à sa coquille d'une forme cylindrique à ovoïde, lisse et brillante telle de la... porcelaine.
Elle présente un enroulement spiralé autour d'un axe, mais qui reste cependant masqué par le dernier tour et qui n'est donc pas apparent. En outre, elle est reconnaissable à sa coloration brune teintée de gris, voire brun foncé et présente deux bandes plus claires transversales.
Chaque extrémité de la coquille est orange clair à vif et présente de petites taches sombres noirâtres.
Celle-ci s'ouvre sur la face inférieure, de part et d'autre de chaque extrémité. Cette ouverture denticulée laisse apparaître le corps de l'animal ou manteau lisse, translucide et plus ou moins parsemé de taches denses mais à peine plus claires.
L'aspect lisse et l'éclat de la coquille résulte du recouvrement par le manteau de l'animal vivant qui empêche de la sorte l'implantation d'organismes épibiontes*.
En effet, chacune des deux portions du manteau recouvre une moitié de coquille et vient rejoindre la seconde en haut pour former une jonction ou bande longitudinale bien visible.
Guère de confusions possibles avec une autre espèce.
C'est une espèce carnivore et prédatrice qui se nourrit aux dépens d'éponges. En effet, des études et observations ont montré que la nourriture préférée de Luria lurida était l'éponge Aplysina aerophoba sur laquelle on retrouve de nombreux exemplaires de porcelaines livides en mer pendant les heures nocturnes.
Luria livida ne dédaigne pas non plus Tethya aurantium et quelques autres espèces, mais Aplysina est probablement son mets préféré.
Espèce à sexes séparés et à fécondation interne. Après accouplement, chaque femelle fécondée peut pondre jusqu'à 1000 capsules protectrices : les oothèques*, lesquelles peuvent renfermer jusqu'à 600 œufs.
Les pontes se rencontrent sur des substrats durs. Chaque oothèque de couleur jaune clair va s'assombrir et devenir brune au cours du développement embryonnaire.
Espèce rare dont la présence est le plus souvent observée par un reste de coquille.
Ce mollusque est doté d'une radula*, équivalent d'une langue râpeuse, située dans une invagination du plancher buccal.
La radula est une lame chitineuse*, garnie de denticules : petites dents (7 pour notre espèce) disposées en rangées transversales, elle a la forme d'une râpe et fonctionne de la sorte. Elle est bien adaptée au broutage des aliments sur le substrat (algues…) grâce au mouvement de va et vient qui dilacère les aliments sélectionnés par les mâchoires.
Elle s'use continuellement vers l'avant et se renouvelle par l'arrière.
Elle constitue une caractéristique ancestrale des Mollusques en général.
Dans l'Antiquité classique, on leur conférait un rôle d'amulette protectrice contre l'infécondité et les maladies sexuelles.
En Afrique, Asie du sud-est et Guinée, les coquilles servaient de moyen de paiement jusqu'aux XIXème siècle où elles furent progressivement remplacées par l'argent.
L'aspect de la coquille donnera le nom à la première porcelaine chinoise rapportée en Europe par Marco Polo à la fin du XIIème siècle, en raison de sa similitude.
Avis aux philatélistes, il existe un timbre monégasque à son image, on la retrouve en parution sur certaines cartes téléphoniques grecques.
Luria lurida est une espèce rare en Méditerranée, en raison d'une trop grande récolte par les plongeurs et les collectionneurs. Elle est désormais protégée par la convention de Berne, où on la retrouve répertoriée en annexe II, ce qui en fait par ailleurs une espèce strictement protégée !!!
Cependant, on la retrouve en vente sur les sites de collectionneurs (prélèvements hors d'Europe).
Porcelaine dont le qualificatif est dérivé de la traduction latine.
Luria : probablement du latin [luria] = vinaigre adouci au miel, oxymel. Lorsqu'on l'utilise trop fréquemment, ce vinaigre miellé, donne une couleur pâle, olivâtre, pâle... livide.
Le genre a été décrit en 1884 par Félix Pierre Jousseaume (1835-1921).
lurida: du latin [luridus] = blême, livide, pâle.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Cypraeidae | Cypréidés | Coquille ventrue ou piriforme, conique, ovoïde, globuleuse, fusiforme ou presque cylindrique, coloration variable, souvent avec des bandes transversales.Callosité au niveau de l'apex. Ouverture étroite avec des dents. couche d'émail épaisse, brillante. D'après Lindner 2011:81 |
Sous-famille | Luriinae | Luriinés | |
Genre | Luria | ||
Espèce | lurida |
Manteau et coquille
L'animal sorti laisse apparaître malgré son manteau déployé sa coquille orange clair.
La Gabinière (83), 26 m
18/08/2002
Profil
Cette vue laisse transparaître l'aspect du manteau, ainsi que les organes sensoriels à l'avant.
Montrémian, Port-Cros (83), de nuit
29/07/2004
Animal sans le manteau
Si une alerte se présente, la porcelaine retire tout son manteau pour ne plus présenter que sa coquille nacrée.
Crau de Nao, Rade de Villefranche (06), 13 m, de nuit
20/07/2006
Qui fait de l'œil !
Etonnante vue intime de l'animal où l'œil est visible comme le mufle.
Port de Galéria, Haute-Corse (20), 1 m
23/07/2010
Ponte
Un individu dépose sa ponte, ce qui permet facilement de relier géniteur et allure de la ponte !
Villefranche s-mer (06), 5m
07/06/2008
Belle ponte
Une très belle ponte, avec un dépôt régulier des capsules ovigères.
Villefranche-sur-Mer (06), 5 m
07/06/2008
Manteau
C'est grâce au manteau recouvrant le plus souvent la coquille que celle-ci n'est pas recouverte d'organismes encroûtants. C'est également ce manteau qui fabrique la coquille elle-même.
Iles Medes, Costa Brava (Espagne), 22 m
20/07/1996
Coquille brillante
La coquille brillante de cet animal a été à l'origine de la transmission du nom porcelaine au nom d'une vaisselle !
Cerbère, Pyrénées-Orientales, 17 m
20/07/1993
Dans les Açores
La distribution de cette espèce s'étend hors de Méditerranée à l'Afrique de l'Ouest et aux archipels des Canaries ou des Açores.
Sao Miguel, archipel des Açores, 19 m
03/09/2017
Timbre monégasque
Un timbre (0,02 €) à l’effigie de Luria lurida a été émis par la poste monégasque, le 1er janvier 2002.
N/A
30/01/2007
Rédacteur principal : Aedwina REGUIEG
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Aedwina REGUIEG
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
La page de Luria lurida dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN