Forme
subcylindrique
Mesure
entre 20 et 40 mm
Couleurs
de la coquille : gris, mauve, différents tons de brun
Deux
bandes dorsales
transversales plus claires
Mouchetures
cendrées sur les flancs de la coquille lisse et brillante
Manteau
et pied de couleur brun chocolat clair à gris ardoise
Cauri gris de l'Atlantique, porcelaine cendrée
Atlantic grey cowry, atlantic gray cowrie, ashen cowry, gray cowry (GB), Porcelana gris, maco (E), Atlantische Porzellanschnecke, Atlantische Kaurischnecke, Atlantik-Rußkauri (D), Atlantische grijze kauri (NL)
Cypraea cinerea Gmelin, 1791
Sinusigera cancellata d'Orbighny, 1853
Caraïbes, Guyane française
Zones DORIS : ● Caraïbes, ○ [Guyane française]Cette porcelaine est présente en Atlantique tropical Ouest, de la Caroline du Sud (Etats-Unis) au nord aux côtes méridionales du Brésil au sud.
Luria cinerea est trouvée la plupart du temps à faible profondeur (entre 6 et 15 m) sous les pierres ou les dalles de corail, dans des eaux claires et peu agitées. Cette porcelaine cryptique* est la plus courante des Antilles.
La coquille de cette porcelaine est de forme subcylindrique et d’aspect rebondi. Elle mesure entre 20 et 40 mm, plus rarement 45 mm. Les couleurs de la coquille vont du gris au mauve en passant par différents tons de brun selon les individus, avec deux bandes dorsales transversales plus claires. De nombreux minuscules points ou mouchetures cendrés parsèment le plus souvent les flancs de la coquille ; ils sont parfois présents sur le dos.
La face ventrale est blanc jaunâtre à blanc sale. L’ouverture est étroite et les dents columellaires* sont fines ; les interstices entre elles sont teintés de brun-gris. La fossula (voir dessin n° 12) est creuse et bien striée.
Les lobes du manteau* sont fins, lisses et couverts de nombreuses verrues rondes charnues qui portent, en leur centre, une petite pointe. Ils peuvent recouvrir l'intégralité de la coquille, ce qui confère à l’animal un certain camouflage et empêche l'implantation d'organismes épibiontes*. L'aspect lisse et brillant de la coquille résulte également de ce recouvrement. Les bords du siphon* buccal sont lisses.
Manteau et pied* sont de couleur brun chocolat clair à gris ardoise. Les tentacules* sensoriels sont longs, effilés et noirs comme les yeux situés à leur base.
Dans la zone caraïbe il y a peu de confusion possible, si ce n’est avec la porcelaine jaune de l’Atlantique, Naria acicularis, qui est cependant nettement plus petite (20-30 mm) et de couleur jaune à orangée.
Luria cinerea brasilensis Lorenz, 2002 : cette sous-espèce, de couleur plus pâle (jaunâtre à transparent), vit nettement plus profond (au-delà de 30 m et jusqu’à 1 400 m ?) et sa zone de répartition est plus méridionale bien que présente en Martinique (voir informations complémentaires). Généralement de taille inférieure à celle de Luria cinerea cinerea, d'autres critères sur la coquille, assez ténus et affaire de spécialistes, différencient les deux sous-espèces.
Luria cinerea est une espèce carnivore sténophage* qui se nourrit presque exclusivement d'éponges (on parle d’espèce spongivore*).
C’est une espèce gonochorique*, à fécondation interne. Après accouplement, les femelles fécondées peuvent pondre jusqu'à 400 capsules ovigères* en forme de massue. Ces capsules protectrices, les oothèques*, peuvent renfermer 200 à 300 œufs. Disposées radialement et étroitement collées les unes aux autres en plusieurs couches, elles sont rassemblées en petits amas de 3 cm de diamètre.
Les pontes, de couleur grisâtre, sont déposées sur des substrats* durs ; elles sont recouvertes par la femelle avec son pied. Après éclosion, les larves* trochophores* planctoniques* sont libérées ; elles se transformeront en larves véligères* nageuses. Plus tardivement, après plusieurs transformations, elles se métamorphoseront sous la forme rampante définitive.
Parmi les prédateurs de porcelaines, on trouvera certains poissons du récif à la mâchoire redoutable, tels les poissons-perroquets ou les raies, les poulpes grands amateurs de coquillages, les gastéropodes comme les cônes ou les murex, ainsi que certains crabes.
Ce
mollusque est doté d'une radula*, lame chitineuse* garnie de
denticules*, semblable à une langue râpeuse et située dans un
replis du plancher buccal.
La radula de Luria cinerea est
particulièrement longue et dotée de 7 rangées de petites dents
disposées transversalement. Elle est bien adaptée au broutage des
aliments (éponges) sur le substrat grâce au mouvement de va-et-vient qui dilacère les aliments sélectionnés.
Elle s'use
continuellement vers l'avant et se renouvelle par l'arrière.
La première population de la sous-espèce Luria cinerea brasilensis a été découverte aux Antilles françaises, dans le sud-ouest de la Martinique en 2002, puis à Marie-Galante en 2003. En plus des différences morphologiques citées plus haut, on a constaté également que son régime alimentaire était algivore* et non spongivore* comme L. cinerea cinerea.
Porcelaine : du latin [porcella] = truie. L’ouverture du coquillage ressemble à la vulve d’une truie.
Un 2ème sens rappelle qu’au Moyen-Age, on appelait porcelaine la nacre d'aspect brillant que l'on tirait de la coquille de ce mollusque pour faire des vases et divers ustensiles. C'est donc le nom de la vaisselle qui est issu du nom du gastéropode et non l'inverse.
grise atlantique : couleur et zone de répartition de la coquille.
Luria : du latin [luria] = oxymel. L’oxymel, utilisé depuis la Grèce Antique, est une préparation pharmaceutique composée de vinaigre, de miel et d’eau. La couleur de cette infusion fait plus ou moins penser à la couleur de la coquille du genre.
Le genre a été décrit en 1884 par
le
zoologiste français
Félix Pierre Jousseaume (1835-1921).
cinerea : mot latin = cendré. Le dos de la coquille est de couleur cendrée.
Numéro d'entrée WoRMS : 390557
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Cypraeidae | Cypréidés | Coquille ventrue ou piriforme, conique, ovoïde, globuleuse, fusiforme ou presque cylindrique, coloration variable, souvent avec des bandes transversales.Callosité au niveau de l'apex. Ouverture étroite avec des dents. couche d'émail épaisse, brillante. D'après Lindner 2011:81 |
Sous-famille | Luriinae | Luriinés | |
Genre | Luria | ||
Espèce | cinerea |
Coquille ovale
Cette coquille vide, de forme ovale, vient d’un reliquat de repas de poulpe.
Tombant des Anges, Saint-Pierre, Martinique (972), 20 m
17/05/2008
Dos brun foncé
La couleur de la coquille de Luria cinerea est brun foncé avec 2 bandes transversales plus claires.
Petit Mur, baie de Saint-Anne, Martinique (972), 15 m
13/12/2017
Aspect lisse et brillant
Le manteau (ici rétracté) recouvre l’intégralité de la coquille et lui donne son aspect lisse et brillant.
Iles Exumas, archipel des Bahamas, océan Atlantique, 15 m
29/01/2014
Dans une faille
Luria cinerea est trouvée à faible profondeur (entre 6 et 15 m) dans des failles rocheuses, sous les pierres ou les dalles de corail dans des eaux claires et peu agitées.
Ile de Marie-Galante, Guadeloupe (971), Antilles françaises, mer des Caraïbes (de nuit).
01/04/2006
Avec sa ponte
Femelle couvrant sa ponte. Les capsules ovigères sont dressées.
Plage de Malendure, Basse-Terre, Guadeloupe (971), 1,5 m
14/12/2018
Vue de dos
Points-clés de la description de la vue dorsale de cet échantillon de 27 mm de longueur.
Baie de Fort-de-France, île de la Martinique (972), Antilles françaises, 10 m
07/04/2020
Vue ventrale
Description des parties principales de la face ventrale.
Baie de Fort-de-France, île de la Martinique (972), Antilles françaises, 10 m
07/04/2020
Face postérieure
Quelques détails de la face postérieure de la coquille.
Note : Les collections et prélèvements de coquilles que DORIS reconnaît sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Baie de Fort-de-France, île de la Martinique, Antilles françaises, 10 m
07/04/2020
Aux Bahamas
L’aire de répartition de Luria cinerea s’étend de la Caroline du Sud (États-Unis) au nord aux côtes méridionales du Brésil au sud.
Iles Exumas, archipel des Bahamas, océan Atlantique, 15 m
29/01/2014
Comparaison faces dorsale, ventrale, latérale
Cette vue sous 3 angles différents d’un exemplaire de 22 x 15 mm permet de mieux observer les principales caractéristiques de cette porcelaine.
Note : Les collections et prélèvements de coquilles que DORIS reconnaît sont à considérer uniquement à visée scientifique.
Rocher du Diamant, canal de Saint-Lucie, Martinique, 10 m, corail
11/04/2020
Timbre des Caraïbes orientales
Un timbre de 8 dollars (Caraïbes) a été émis en 2019 par la poste de Béquia. Cette petite île de 18 km de l'Etat de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Petites
Antilles
Reproduction de documents anciens
01/06/2019
Clés d'identification
Profil d’une porcelaine avec ses principaux organes extérieurs.
Dessin
naturaliste
29/04/2023
Pour mieux comprendre
Détails de la base de la coquille.
Illustration naturaliste
29/04/2023
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bandel
K.,
1973, Notes
on Cypraea
cinerea
Gmelin and Cyphoma
gibbosum
(Linnaeus) from the Caribbean Sea, and description of their spawn, The
Veliger, 15,
335-337.
Simone L.R.L., 2004, Morphology and phylogeny of the Cypraeoidea (Mollusca, Caenogastropoda), Papel Virtual Editora, Rio de Janeiro, 185p.
La page de Luria cinerea sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Luria cinerea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN