Ressemble à Luidia ciliaris, mais toujours 5 bras, effilés
Face dorsale aplatie, lisse, de couleur orangée à rouge brun
Une ligne plus sombre au milieu de chaque bras, dorsalement
Rangées d'épines blanches sur les bords des bras
Jusqu'à 18 cm d'envergure, très rarement plus
Luidia à cinq bras. Ce nom vernaculaire est bien adapté à la métropole, où seules 2 espèces du genre Luidia sont répertoriées. Mais ce nom peut prêter à confusion si l'on se place à une échelle plus vaste, de nombreuses autres espèces du genre Luidia possédant 5 bras.
Femarmsjøstjerne (N), Femarmad sprödstjärna (S)
Luidia sarsi Düben & Koren in Düben, 1844
Astrella simplex Perrier in Milne-Edwards, 1882
Luidia paucispina von Marenzeller, 1893
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord-Est, Méditerranée, Amérique centrale (Atlantique), sud de l'Afrique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● CaraïbesTrois sous-espèces sont actuellement référencées :
-Luidia sarsii sarsii Duben & Koren in Duben, 1844 : sa distribution s'étend depuis les côtes norvégiennes jusqu'aux Açores, aux îles du Cap Vert et la Mauritanie, ainsi qu'en Méditerranée occidentale jusqu'en Crête. En mer du Nord et en Manche, elle est très rare.
-Luidia sarsii elegans Perrier, 1875 : golfe du Mexique et mer des Caraïbes (du sud des Etats-Unis au Vénézuela, y compris les Antilles françaises).
-Luidia sarsii africana Sladen, 1889 : de l'Angola à l'Afrique du Sud.
Cette espèce affectionne les fonds sablo-vaseux subtidaux* (zone infralittorale et au-delà), jusqu'à 600 mètres de profondeur. Il s'agit d'une espèce en général profonde, qui sera visible surtout à partir de 50 mètres de profondeur. L'observer en deçà est bien plus rare.
Luidia sarsii présente 5 bras de taille identique, doucement effilés. Il n’est pas impossible que le nombre de bras puisse varier légèrement, du fait de la prédation et de la régénération, parfois trop généreuse. La face dorsale, brun-rouge à orangée, est aplatie. Elle est recouverte de très nombreuses paxilles* minuscules et très serrées qui lui confèrent une texture lisse et veloutée au toucher. Une ligne carinale plus sombre parcourt chaque bras, médiodorsalement. Des rangées de piquants articulés forts et blancs sont bien visibles sur toute la marge du corps. Chacune des plaques marginales en présente 3, beaucoup plus rarement 4 chez les plus grands individus. La face orale est plus claire et plus pâle. Chacun des sillons ambulacraires* accueille deux rangées de podia* translucides, longs et pointus, et dépourvus de disque terminal. L'envergure de cette espèce ne dépasse pas en général les 18 centimètres, mais certains individus atteignant 34-35 centimètres ont été mentionnés dans la littérature.
Cette espèce évoque fortement sa cousine Luidia ciliaris, mais cette dernière présente une teinte plus claire (jaune orangé), possède presque toujours 7 bras, et sa taille peut être bien plus importante (jusqu'à 60 cm d'envergure).
Par son mode de vie, on peut aussi confondre Luidia sarsii avec l'étoile-peigne, Astropecten irregularis, sur la façade atlantique, voire d'autres espèces du genre Astropecten si elle est observée en Méditerranée. Luidia sarsii est bien plus fragile, présente des bras plus allongés et moins larges (elle forme une étoile moins géométrique), et ne présente pas les rangées de plaques supramarginales en relief sur le bord des bras.
Luidia sarsii est carnivore. Peu d'informations sont disponibles sur son régime alimentaire, mais elle trouve sans doute ses proies dans le sable.
Comme de nombreuses autres espèces d'étoiles, Luidia sarsii est gonochorique*. La reproduction est sexuée et a lieu en hiver et au printemps. Les gamètes* sont émis au niveau de l’aisselle des bras et éjectés en pleine eau de manière synchrone pour tous les individus d’un même site, sur signal chimique. La fécondation a lieu en pleine eau et donne après trois à quatre jours une larve* pélagique* d'aspect très différent d'une étoile de mer, la bipinnaria. Il s'agit d'une larve transparente, plissée et ciliée. Elle évolue vers le stade brachiolaria*, à l'intérieur duquel on peut distinguer la future jeune étoile. Celle-ci finit par tomber sur le fond et donne, après quelques temps, une jeune étoile benthique*. Alors que d'ordinaire le reste de la larve est absorbé par la jeune étoile, celle de Luidia sarsii peut subsister dans le plancton pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Le copépode Artotrogus (Asterocheres) lilljeborgii est un ectoparasite* de Luidia sarsii, qui se nourrit de sa peau.
A l'instar d'autres espèces d'étoiles fouisseuses, Luidia sarsii vit enfouie le jour et est plus active la nuit.
Cette espèce est extrêmement fragile et se brise facilement si elle est manipulée : son mode de défense consiste à abandonner un bras au prédateur pour mieux s’enfuir (autotomie*). Celui-ci repousse ensuite assez rapidement, à la manière de la queue des lézards.
Luidia de Sars est la reprise du nom scientifique ;
à 5 bras : contrairement à sa cousine Luidia ciliaris, Luidia sarsii possède toujours 5 bras.
Luidia : en hommage à Edward Lhwyd (ou Lloyd ou Llhuid ou encore Luidius), naturaliste britannique (1660-1709) ;
sarsii : espèce dédiée à Michael Sars, zoologiste norvégien (1805-1869).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Super ordre | Valvatacea | Valvatacés | |
Ordre | Paxillosida | Paxillosides | Face dorsale recouverte de paxilles*. |
Famille | Luidiidae | Luidiidés | |
Genre | Luidia | ||
Espèce | sarsii |
En Bretagne
Une photo rare ! Une luidia de Sars arpente une pente rocheuse ensablée en ria d'Etel. Les 5 bras sont de taille identique, doucement effilés. La face dorsale est aplatie et de teinte brun orangé. Une ligne sombre parcourt chaque bras, médiodorsalement. Des rangées de piquants forts et blancs sont bien visibles sur les bords des bras.
Ria d'Etel (56), 10 mètres.
16/06/2010
Face aborale*
La face dorsale de Luidia sarsii est recouverte de nombreuses et minuscules paxilles* très serrées qui lui confèrent une texture lisse et veloutée.
Ria d'Etel (56), 11 m
16/06/2010
Face orale
La face orale de Luidia sarsii est bien plus claire et plus pâle que la face aborale*. Les tubes ambulacraires* sont bisériés (2 rangées par bras), pointus et sont dépourvus de disque terminal.
Ria d'Etel (56), 11 m
16/06/2010
Enfouie
De jour, Luidia sarsii vit enfouie dans le sédiment sablo-vaseux. Elle est plus active la nuit.
Ria d'Etel (56), 11 m
16/06/2010
En Norvège
La Norvège est la limite septentrionale de la distribution de Luidia sarsii.
Gulen, Sogn og Fjordane, Norvège
10/03/2014
Larve en pleine eau
Voici le stade brachiolaria* de la larve de Luidia sarsii, encore pélagique. La structure transparente continue de filtrer le plancton et de nourrir la future étoile, qui finira par s'en détacher et par tomber sur le fond.
Ouessant, baie de Lampaul (29), 6 m
01/08/2020
Larve en pleine eau, autre angle de vue
Autre angle de vue de la larve brachiolaria*.
Ouessant, baie de Lampaul (29), 6 m
01/08/2020
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page de Luidia sarsii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN