Baudroie

Lophius piscatorius | Linnaeus, 1758

N° 773

De la Norvège à la Mauritanie, Méditerranée

Clé d'identification

Tête énorme
Bouche largement fendue
Grandes pectorales
Appât sur le 1er rayon de la dorsale

Noms

Autres noms communs français

Baudroie blanche, baudroie commune, lotte, lotte blanche, diable de mer, boultous, marache, marimorgan

Noms communs internationaux

Anglerfish frogfish, monkfish (GB), Seeteufel (D), Breiflabb (Norv), Havtaska (Feroe), Havtaske (Dan), Rana pescatrice (I), Pixin blanco, agaron, rape, rana pescadore, peixe sapo (E), Tamboril (P)

Synonymes du nom scientifique actuel

Lophius lophius (Linnaeus, 1758)
Batrachius piscatorius (Linnaeus, 1758)
Batrachius piscator (Linnaeus, 1758)
Batrachus eurypterus (Düben & Koren, 1846)

Distribution géographique

De la Norvège à la Mauritanie, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Du nord de la Norvège à la Mauritanie, autour des îles Britanniques, sur les côtes scandinaves, au sud de l'Islande, en Méditerranée et en mer Noire.

Biotope

Poisson benthique* par excellence, la baudroie vit plus généralement sur les fonds meubles entre 2 et 1000 mètres, voire plus profond (des captures ont été signalées à 1800 mètres).
On peut toutefois la rencontrer également dans les herbiers de zostères et sur les fonds rocheux, très près du bord.

Description

Avec sa tête énorme (elle constitue 60 % du poids de l'animal), sa bouche largement fendue et ses nageoires pectorales très développées, la baudroie ne peut être confondue avec aucun autre poisson.
Le corps est de section ronde au niveau de la queue, aplatie vers la tête.
Les trois premiers rayons de la nageoire dorsale sont placés très en avant ; le premier, situé devant les yeux, porte un lambeau de peau de forme bifide que l'animal utilise comme appât.
La peau est lisse, dépourvue d'écailles et légèrement visqueuse.
Une rangée d'appendices ramifiés, plus développés autour de la tête, borde la partie médiane du corps.
Les orifices branchiaux en position sommitale, sont protégés par deux opercules* osseux insérés sous la peau.
Les dents sont fortes, pointues et recourbées vers l'arrière.
La taille, chez l'adulte, est comprise entre 70 et 200 cm. Le poids des grands individus avoisine les 40 kg, pour un maximum enregistré de 58 kg.
La couleur générale est un brun clair marbré de zones plus foncées, susceptible de varier en fonction du milieu. Malgré leur grande taille, les baudroies sont assez douées pour le camouflage.

Espèces ressemblantes

Lophius piscatorius peut être confondue avec Lophius budegassa, la Baudroie rousse, appelée également Baudroie noire.
Cette seconde espèce, plus petite (taille moyenne 30/40 cm) vit, en principe, plus au sud, des îles Britanniques au Sénégal où elle cohabite avec L. vaillanti et dans la zone Méditerranée/mer Noire.

Peu de différences morphologiques évidentes hormis la taille moyenne : nageoires pectorales moins développées, l'appât du premier rayon de la dorsale est simple (bifide chez L. piscatorius).
La différence principale est... la couleur du péritoine, blanc chez L. piscatorius, noir chez L. budegassa.

Les baudroies, répandues dans le monde entier, comprennent une quarantaine d'espèces réparties en trois genres : Lophius, Lophioides et Lophiomus. Parmi les plus courantes: Lophius vaillanti, la Baudroie africaine, Lophius vomerinus, la Baudroie du Cap, Lophius americanus, la Baudroie américaine, Lophius litulon, la Baudroie japonaise, Lophius gastrophysus, la Baudroie pêcheuse.

Alimentation

La Baudroie est un carnassier chassant à l'affût. Aplatie sur le fond, parfois légèrement ensablée ou camouflée au milieu des algues, elle utilise le premier rayon de sa nageoire dorsale comme une canne à pêche portant un appétissant appât...
L'énorme bouche devient invisible quand elle est fermée. Les appendices qui la bordent, disposés en rangée, en rendent les contours indiscernables. Qu'un poisson s'approche et l'ouverture se déclenche, provoquant une aspiration à laquelle il est difficile de résister. Tout y passe : poissons, crustacés et même oiseaux de mer.
La Baudroie, capable de chasser dans très peu d'eau, n'hésite pas à nager pour capturer mouettes ou goélands à la surface.
Une baudroie, pêchée à Concarneau en 1976 contenait...un ragondin !

Reproduction - Multiplication

La période de ponte se situe à la fin de l'hiver, les œufs, agglomérés, forment des rubans de plusieurs mètres de longueur contenant souvent plusieurs millions d'œufs.
L'éclosion des larves* à lieu fin mai, début juin; elles mesurent alors 10/12 mm et mènent une vie planctonique*.
A 5/6 cm, elles rejoignent le fond.
La maturité sexuelle est atteinte vers 6/7 ans pour une taille d'environ 70 cm.

Divers biologie

On constate assez souvent que les grosses baudroies rencontrées dans les eaux peu profondes ont perdu leur leurre... de là à penser qu'elles prennent le risque de chasser à proximité du rivage, zone potentiellement dangereuse, pour augmenter leur chances de capture, il n'y a qu'un pas...

Informations complémentaires

Les baudroies sont des poissons d'une grande importance économique. Généralement pêchées au chalut, on les capture également au moyen de filets maillants, en mer Celtique et sur les bords du talus continental dans le golfe de Gascogne. Les tonnages autorisés de capture, pour l'Europe (TAC), sont de 31 918 tonnes par an, les pêches françaises représentant un peu plus de la moitié du tonnage pêché. A ce niveau, la distinction entre les deux espèces n'est pas prise en compte. La ressource en légère régression, ne semble pas très menacée ... si la pression de pêche n'augmente pas. Le problème majeur pour une bonne gestion de cette pêcherie résulte en particulier du manque de sélectivité des méthodes de capture utilisées. Les baudroies juvéniles vivant dans les même zones que les adultes, un grand nombre d'entre elles sont capturées avant d'avoir pu se reproduire.

Statuts de conservation et réglementations diverses

TAC (Taux autorisés de capture) pour la pêche professionnelle (voir le § Informations complémentaires).

Origine des noms

Origine du nom français

Serait d'origine provençale ?

Origine du nom scientifique

Lophius : du grec [lophos] = crête, aigrette, allusion probable à la dorsale et sa canne à pêche.

piscatorius vient du latin = pêcheur.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Paracanthopterygii Paracanthoptérygiens
Ordre Lophiiformes Lophiiformes
Sous-ordre Lophioidei Lophioïdes
Famille Lophiidae Lophiidés
Genre Lophius
Espèce piscatorius

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