Corps bordé de lames ondulantes portant les cérates
Pointe des cérates et des rhinophores de couleur jaune
Corps blanc à rouge
Etui des rhinophores portant 4 papilles aplaties
Lomanotus portlandicus Thompson W., 1860
Lomanotus hancocki Norman, 1877
Lomanotus eisigii Trinchese, 1883
Lomanotus varians Garstang, 1889
Lomanotus berghi Graeffe, 1902
Atlantique Nord-Est, Manche, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On observe la lomanotus frangée de l’Ecosse à la côte atlantique française, en Méditerranée occidentale jusqu’en Italie et en Croatie.
On rencontre cette espèce sur les zones rocheuses à proximité de populations d’hydraires ramifiés (Nemertesia ramosa), de la surface jusqu’à une centaine de mètres de profondeur.
La lomanotus frangée est une limace qui peut atteindre 8 à 10 cm. Le corps, pointu vers l’arrière, est bordé de deux lames ondulantes ressemblant à un voile et portant les cérates*. La tête porte deux rhinophores* dressés, composés d’un étui lisse (2/3 de la hauteur) et d’une pointe lamellée à l’oblique (1/3 de la hauteur). Au sommet de l’étui, entourant la pointe, on observe 4 papilles* aplaties qui ressemblent à des pétales*.
La coloration la plus commune pour le corps est blanche, mais on rencontre parfois des individus rouges, voire bruns. La pointe des cérates et des rhinophores est jaune, quelle que soit la couleur du corps. Chez les individus bruns, ces pigments sont très atténués et quasi impossibles à discerner. Sur l’avant, la tête porte deux paires de papilles tactiles (pointes lisses).
Les jeunes peuvent être confondus avec Lomanotus marmoratus qui a une forme identique, mais cette espèce est plus petite, de couleur beige, et n’a jamais la pointe des cérates jaune.
Plusieurs limaces ont une robe de coloration identique (Polycera quadrilineata, P. faeroensis, Ancula gibbosa, Trapania maculata, Limacia clavigera…) mais Lomanotus genei est la seule dont les cérates sont implantés sur une lame ondulante sur le bord du corps.
La lomanotus frangée se nourrit exclusivement de l’hydraire ramifié Nemertesia ramosa. On le trouve donc sur cet hydraire ou juste à proximité.
Comme toutes les limaces de mer, cette espèce est hermaphrodite* et la fécondation est croisée. L’orifice génital est situé sur le flanc droit, au niveau du rhinophore.
La ponte est déposée directement sur les hydraires ramifiés. Elle se présente sous forme d’un filament de couleur jaune pâle, déposé en pelote allongée le long des axes, avec de nombreux zigzags. Très fine au moment où la lomanotus frangée la dépose, elle gonfle au contact de l’eau de mer. Des pontes ont été observées entre mars et mi-mai.
Ce nudibranche peut être parasité par Lomanoticola (Splanchnotrophus) insolens T. & A. Scott, 1895 : il s’agit d’un copépode qui peut être aussi bien ectoparasite* qu’endoparasite*. Lomanicola insolens est également un parasite de Lomanotus marmoratus.
Ses déplacements sont assez lents et se font par reptation. En cas de danger important, l'animal serait capable de « nager », par un mouvement d’ondulation latérale de tout le corps.
Il n’existe pas de corrélation entre le milieu de vie ou l’alimentation et la couleur dominante du corps (blanc, rouge, ou brun) : il s’agit donc probablement d’un caractère génétique.
La radula* peut avoir jusqu’à 54 lignes de dents. Elle ne comporte pas de dent centrale. Les dents latérales sont de plus en plus grandes vers l’extérieur et présentent de nombreuses denticules* (petites pointes le long de la tranche). Ces denticules ne sont présents que sur la tranche externe pour les dents situées le plus loin de l'axe médian, et sur les deux tranches pour les dents les plus proches de l'axe médian.
Le premier spécimen brun a été décrit en Méditerranée.
Cette espèce ne possèdant pas de nom vernaculaire, lomanotus frangée est une proposition du site DORIS.
Lomanotus : reprise du nom de genre scientifique,
frangée : en rapport avec les franges dorsales.
Lomanotus : du grec [loma] = bord, frange, et [notus] = dos ; en référence aux lames bordant le dos ;
genei : d’après la localisation de la première observation, dans le golfe de Gênes (Italie, Méditerranée).
Numéro d'entrée WoRMS : 140273
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Lomanotidae | Lomanotidés | |
Genre | Lomanotus | ||
Espèce | genei |
Grand nudibranche
La lomanotus frangée peut atteindre près de 10 cm. Elle est généralement de couleur blanc translucide avec la pointe des cérates jaune.
Ria d'Etel (56), 12 m
31/03/2012
Portrait
A l’avant de la tête, cette limace dispose de deux paires de papilles tactiles.
Ce jeune spécimen (4 cm) est ici en déplacement sur des cailloux, loin des hydraires ramifiés (Nermertesia ramosa) dont il se nourrit.
Ria d'Etel (56), 14 m
30/04/2005
Détail des rhinophores
Les rhinophores, dressés sur la tête, se composent d’un étui lisse au sommet duquel on observe une pointe lamellée entourée de 4 papilles aplaties (en pétale).
Ria d'Etel (56), 12 m
27/03/2005
Individu rouge
On rencontre parfois des spécimens en livrée rouge : ils sont beaucoup moins fréquents que les blancs. La différence de coloration ne semble pas liée à l’alimentation ou au lieu de vie.
Ria d'Etel (56), 15 m
03/05/2005
Lames ondulantes portant les cérates
Le corps de la lomanotus est bordé de deux lames ondulantes portant les cérates. Ceux-ci ont une fonction respiratoire.
Ria d'Etel (56), 12 m
23/02/2008
Ponte
Cet adulte (8 à 9 cm) dépose sa ponte sur l’hydraire ramifié Nemertesia ramosa. Il s’agit d’un fin filament de couleur jaune pâle, déposé avec de nombreux zigzags.
Ria d'Etel (56), 12 m
12/04/2006
Ponte
Après la ponte, le filament gonfle au contact de l’eau de mer.
Golfe du Morbihan (56), 10 m
13/05/2012
En ria d'Etel
La Ria d’Etel est l’un des sites où cette espèce a été le plus signalée en Bretagne. Le développement des limaces est soumis à plusieurs facteurs : présence de nourriture, courant et température favorables à la dispersion et fixation des larves. Les forts courants de marée observés en Ria sont à l’origine de bien des surprises… comme la présence de Lomanotus genei.
Ria d'Etel (56), 15 m
08/04/2012
Lomanotus rouge
Le rouge est une couleur nettement moins fréquente que le blanc.
Ria d'Etel (56), 12 m
08/04/2012
Rédacteur principal : Hervé LIMOUZIN
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Yves MÜLLER
Rudman, W.B., 2003 (July 30) Lomanotus genei Verany, 1846. [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney