12 cm de diamètre
Bras fins cylindriques, souvent de longueur inégale
Extrémité des bras arrondie, relevée, plus claire ou bleutée
Disque central pratiquement inexistant
Ponctuations de couleur foncée
Astérie-comète, ophidiastérie multicolore
Spotted linckia, mottled linckia, dalmatian linckia starfish, multicolor linckia starfish, linckia seastar, comet seastar, multi-pore seastar, red linckia, freckled seastar (GB), Stella cometa, stella rossa (I), Estrella de mar florida, estrella roja, asterias multifora (E), Löchriger Seestern oder Kometenstern, Löchriger Seestern (D)
Asterias multifora, Lamarck 1816
Linckia leachi, Gray 1840
Linckia typus, Gray 1840
Ophidiaster multiforis, Müller & Troschel 1842
Linckia costae, Russo 1894
Dans de nombreux guides et sur de nombreux sites internet, la comète de mer est nommée par erreur, Linckia multiflora (Lamarck, 1816). En fait, il s'agit d'une faute d'orthographe. Ce nom donné par McKnight, 1972, n'a pas été retenu comme synonyme.
Mer Rouge, océan Indien, océan Pacifique tropical Ouest
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Linckia multifora est présente en mer Rouge et dans l'océan Indien, sur toutes les côtes est-africaines et les îles proches : Seychelles, Réunion, Madagascar, Mayotte, ... C'est l'espèce d'étoile de mer la plus commune des Maldives. Elle vit également sur les côtes australiennes, de Nouvelle-Zélande et de Nouvelle-Calédonie. En remontant dans l'océan Pacifique, on la trouve jusqu'aux îles Marshall et Mariannes, Hawaïï et enfin au Japon.
Linckia multifora est une espèce benthique* qui se rencontre dans les récifs, non loin du littoral, en général en eau peu profonde. On peut la trouver jusqu'à 30 mètres de profondeur, plus rarement jusqu'à 45 mètres. Elle se cache souvent dans des anfractuosités ou sous des pierres.
Linckia multifora est une petite étoile de mer, dépassant rarement les 12 cm de diamètre, mais pouvant atteindre les 20 cm.
Elle dispose de bras fins cylindriques dont l'extrémité arrondie est souvent redressée. Leur nombre varie de 1 à 6 et leur longueur est également variable. Ils s'articulent sur un disque central de très faible diamètre.
Linckia multifora peut prendre différentes colorations : la couleur dominante peut être beige à rose, s'accentuant jusqu'au brun-rouge, couverte de ponctuations marron ; ou elle peut être gris-bleu à gris-vert couverte de ponctuations bleu foncé. Ces ponctuations et marbrures sont plus ou moins sombres et plus ou moins clairsemées. La face ventrale est plus claire. Les extrémités des bras sont souvent plus claires que le reste du corps. Parfois, elles sont bleutées.
Son tégument* est rugueux, le corps étant recouvert d'une fine granulation calcaire. De petites surfaces convexes parsemées d'une dizaine à une vingtaine de pores sont présentes sur la surface aborale (située à l'opposé de la bouche).
Linckia multifora peut être confondue avec d'autres espèces du genre Linckia :
Elle est très similaire à Linckia laevigata. Cette dernière est plus grande que Linckia multifora, mesurant 20 à 30 cm et sa coloration bleue ne présente pas de taches marbrées.
On peut la confondre avec Linckia guildingi, mais celle-ci est de couleur uniforme beige à rose et de dimensions nettement supérieures, environ 40 cm.
Elle ressemble encore beaucoup à Ophidiaster hemprichi qui est plus grande (15 à 30 cm). Ophidiaster hemprichi présente également des marbrures foncées sur un fond clair, mais celles-ci sont plus irrégulières et plus grandes que chez Linckia multifora. Elle ne présente pas de ponctuations arrondies.
Elle possède également de nombreux points communs avec Chaetaster longipes, absente de l'Indo-Pacifique, de plus grande taille et dont la couleur varie du jaune à l’orange pâle.
Omnivore, Linckia multifora se nourrit, de jour comme de nuit, de détritus, de petits débris organiques, d'algues filamenteuses et d'éponges.
Linckia multifora, comme d'autres espèces d'astérides et d'holothuries, possède deux modes de reproduction. Une reproduction sexuée avec production de gamètes entre décembre et mai, et un mode de reproduction asexué par autotomie*, à n'importe quel moment de l'année.
L'autotomie est une méthode de reproduction utilisée par très peu d'espèces d'étoiles de mer, au contraire de la scissiparité*. Elle est cependant fréquemment utilisée par Linckia multifora, ce qui explique qu'il est assez rare de trouver un individu présentant une symétrie pentaradiaire. Elle permet à un animal entier de se régénérer à partir d'un morceau de bras.
Le processus est lent. Il faut compter une à quatre heures pour que le bras s'arrache du reste du corps, chacune des parties tirant de son côté à la force de ses pieds ambulacraires*. Les stimuli provoquant ces automutilations pourraient avoir plusieurs causes : une simple blessure, une modification plus notable du métabolisme ou des conditions écologiques. La mortalité est très importante durant les quelques jours qui suivent l'autotomie en raison d'infections bactériennes. Après six ou sept semaines, de nouveaux bras se développent à l'extrémité arrachée du bras détaché. Ensuite se forment les podia* et la bouche. Durant toute cette période la nouvelle Linckia multifora a dû puiser dans les réserves alimentaires constituées avant l'autotomie, à moins que de la matière organique ait pu être absorbée au travers des parties les plus fines de l'épiderme. Une fois que la bouche et les organes digestifs se sont développés, l'étoile de mer commence à se nourrir et les bras croissent rapidement. Après trois mois, le disque central commence à se former. Après six mois, les nouveaux bras mesurent à peu près 8 mm de long et la plaque madréporique* apparaît.
Linckia multifora est victime de petits gastéropodes parasitaires de la famille des eulimidés (Thyca crystallina notamment ou des espèces du genre Stilifer qui peuvent provoquer certaines déformations chez leur hôte).
Elle peut aussi subir les attaques d'ectoparasites* comme des copépodes du genre Stellicola (S. flexilis, S. novoecaledoniae, S. pollex, S. caeruleus).
On lui connaît également une cohabitation plus pacifique avec Zenopontonia soror qui se nourrit en lui nettoyant la « bouche », accessoirement en lui mangeant un peu de son mucus sécrété par le tégument. La crevette se tient généralement sur la face orale de son hôte.
Prédateurs :
Outre certains poissons, tel que Balistoides viridescens qui l'apprécie particulièrement, Linckia multifora compte parmi ses prédateurs certaines espèces de crevettes comme par exemple la crevette arlequin.
Système nerveux :
Comme c'est le cas pour d'autres structures anatomiques chez les Astérides, le système nerveux est diffus. Il n'y a donc pas de cerveau bien individualisé mais trois systèmes nerveux complémentaires. C'est grâce à cette « diffusion » que chaque bras est en quelque sorte autonome, avec son propre système sensoriel (certains podia* ont notamment un rôle de perception de la lumière) et nerveux. Le système ambulacraire* d'un bras sectionné continue également à fonctionner parfaitement.
Système aquifère :
Bien que cela ne soit pas très visible, Linckia multifora est identifiée par la présence de deux madréporites* et par l'arrangement particulier des papules* et des « papilles extrêmement petites et obtuses » (Lamarck), le long de ses étroits canaux ambulacraires.
Linckia multifora est une espèce appréciée des aquariophiles du fait de sa petite taille et de son mode de reproduction asexuée.
Le "stade comète" est le nom donné à l'étape du processus de reproduction par autotomie*, pendant laquelle l'étoile de mer possède un bras surdimensionné et quatre ébauches de nouveaux bras. A ce stade de développement, l'étoile de mer en construction évoque l'allure d'une comète. Cette forme disparaît avec la croissance des nouveaux bras.
Le genre Linckia, créé par Nardo, médecin et naturaliste italien, en 1834 a été dédié à Johan Heinrich Linck (1674-1734), pharmacien allemand de Leipzig qui était passionné par les échinodermes.
multifora : du latin [multi] = nombreux, et [foramen] = trou, pour évoquer les petits trous dans son tégument.
Numéro d'entrée WoRMS : 207607
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Famille | Ophidiasteridae | Ophidiastéridés | Surface couverte de granules fins et rapprochés, disque très petit, bras grands et allongés. |
Genre | Linckia | ||
Espèce | multifora |
Allure typique
Cette petite étoile de mer, marbrée de rouge foncé sur fond clair, présentant 5 bras cylindriques, fins et de taille inégale, a l'allure type de Linckia multifora. L'un des bras, plus long que les autres, semble commencer à se détacher.
Indonésie, 11 m
07/04/2010
Vu en Australie
Les extrémités des bras sont bleutées et redressées.
Australie, Heron Island, 16 m
07/2010
Vu en Nouvelle-Calédonie
Très similaire au spécimen australien.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, Waneque, 10 m
13/10/2009
Vu à la Réunion
Beige ponctué de marron foncé et de taches lie de vin, ce spécimen est assez différent du précédent.
La Réunion, 1,5 m
27/09/2010
Vu à Mayotte
Encore une autre coloration : fond beige, marbrures et ponctuations bleues. Celle-ci possède 6 bras.
Mayotte, 12 m
06/02/2010
Zoom sur le tégument
L'étoile est beige clair parsemée de marbrures marron foncé et de ponctuations marron clair. Son tégument est rugueux, le corps étant recouvert d'une fine granulation calcaire. De petites surfaces convexes parsemées d'une dizaine à une vingtaine de pores sont présentes sur la surface aborale.
Indonésie, Sinaden, 35 m
07/2002
Morceau de bras
Ce bras s'est arraché. Le processus de régénération d'une nouvelle étoile de mer peut commencer.
La Réunion, 1,5 m
21/05/2010
Stade "comète"
Quatre petits bras commencent leur croissance.
Indonésie, Sulawesi, 22 m
31/10/2009
Face orale
De ce côté-ci, l'étoile de mer est de couleur blanc-crème. Le disque est en cours de formation.
Indonésie, Sulawesi, 22 m
31/10/2009
Bras en régénération
Côte à côte plusieurs bras arrachés. Certains commencent tout juste le processus de régénération. L'un d'eux est déjà au stade comète.
Thaïlande, Shark Point, 16 m
05/04/2010
Pas moins de 7 bras
Deux des bras semblent s'être arraché un morceau et recommencer leur reconstruction. Par contre, le bras le plus fin semble nouvellement formé par l'étoile.
Indonésie, Manado, 16 m
05/2007
Plus que 2 bras
Le disque semble être resté avec les autres bras. Parions que l'étoile saura se régénérer.
Indonésie, Bunaken, 15 m
15/04/2010
Un spécimen de grande taille
Linckia multifora dépasse rarement les 12 cm de diamètre, mais parfois elle peut atteindre les 20 cm.
Bunaken, Sulawesi, Indonésie, 15 m
18/06/2015
Rédacteur principal : Francis POLLAK
Vérificateur : Sylvie HUET
Responsable régional : Sylvie HUET
Crawford T. J., Crawford B.J., 2007, Linckia multifora (Echinodermata: Asteroidea) in Rarotonga, Cook Islands: Reproductive Mechanisms and Ecophenotypes, Pacific Science, 61, 371-381.
Edmonson C.H., 1935, Autotomy and regeneration in Hawaiian Starfishes, Occas. Pap. Bernice Pauahi Bishop Mus, 11, 3–20.
La page de Linckia multifora dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN