Grande étoile pouvant atteindre les 30 cm et plus
Couleur généralement observée : bleu cobalt. Mais peut aussi être rose, violette, verdâtre...
Cinq longs bras cylindriques de section constante et au bout arrondi
Sillons ambulacraires bordés de petits tubercules arrondis et d'épines courtes, émoussées
Etoile-comète bleue, étoile de mer bleue, astérie bleue
Blue linckia, blue star, azure sea star, blue starfish (GB)
Asterias laevigata Linnaeus, 1758
Linckia typus Nardo, 1834
Linckia browni Gray, 1840
Linckia crassae Gray, 1840
Linckia miliaris (Muller & Troschel, 1840)
Ophidiaster crassa (Gray, 1840)
Ophidiaster laevigatus Müller & Troschel, 1842
Ophidiaster miliaris Müller & Troschel, 1842
Ophidiaster clathratus Grube, 1865
Linckia rosenbergi von Martens, 1866
Linckia suturalis von Martens, 1866
Ophidiaster propinquus Livingstone, 1932
Linckia hondurae Domantay & Roxas, 1938
Indo-Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueLinckia laevigata est très largement distribuée dans tout le domaine indo-pacifique, depuis les côtes africaines de l'océan Indien (présente à Mayotte, dans les îles Éparses mais pas à La Réunion) jusqu'en Nouvelle-Calédonie et dans les eaux polynésiennes du Pacifique.
Les raisons de son absence dans certaines zones ne sont pas connues et cette absence peut sembler étonnante. En fait, cette espèce forme deux grandes populations distinctes et probablement non connectées : une dans le sud-ouest de l’océan Indien (de l’Afrique du Sud au Kenya et aux Seychelles, sans les Mascareignes ni les Maldives ou l’Arabie) et une autre dans le Pacifique (de la mer d’Andaman à Hawaï et du Japon à l’Australie, et comprenant toute la Polynésie et la Mélanésie). Les éventuelles différences génétiques entre ces deux populations ne semblent pas avoir été investiguées.
Généralement rencontrée dans les récifs coralliens, platiers ou massifs rocheux peu profonds, cette espèce fréquente les fonds entre la zone intertidale* et 30 m, bien qu'il y ait des signalements jusqu'à 60 m de profondeur.
On ne la rencontre habituellement pas dans les zones sableuses, sauf besoins de déplacement entre zones rocheuses éloignées.
Linckia laevigata est une étoile de mer de grande taille puisqu'elle peut atteindre une trentaine de centimètres de diamètre, voire plus.
Sa couleur est très généralement bleue, que ce soit d'un bleu cobalt franc et profond ou plus pâle à verdâtre. Mais on peut également la rencontrer sur des palettes de violets, de marron, de bourgogne, de beiges, abricot, roses...
Il se peut également que la couleur affichée sur la face aborale* d'un individu ne soit pas de la même nuance, voire de la même teinte que celle de la face orale.
Par exemple, à Mayotte, cette étoile est souvent rose, et parfois bicolore (bleue et rose).
Les aires papulaires* forment parfois des taches alignées de couleur plus claire (en particulier dans le Pacifique) ou plus sombre (parfois dans l’océan indien).
Le corps est structuré autour d’un disque étroit depuis lequel rayonnent cinq bras cylindriques, de section régulière et arrondis à leur extrémité. Parfois, cette extrémité est relevée. Ce nombre de 5 est assez constant mais les compétences régénératrices font que l'on peut parfois rencontrer des individus à 4 ou 6 bras, éventuellement inégaux.
Les bras sont assez longs par rapport au disque central proportionnellement petit et difficile à délimiter.
L'ensemble du corps est recouvert assez uniformément d'une sorte de granulation calcaire et offre un rendu rugueux au toucher. Les plaques squelettiques arrondies et régulières apparaissent parfois en léger relief.
Sur le disque central, la plaque madréporique*, en position décentrée, est de couleur similaire à celle de l'étoile et donc, peu aisée à discerner.
Les papules* sont regroupées en zones assez bien définies, souvent un peu plus sombres que le reste du corps.
Sur la face inférieure, les podia forment de courts tubes translucides de couleur jaune pâle, émergeant de sillons ambulacraires* bordés de chaque côté par une rangée de petits tubercules ronds. Au bout des bras, un petit amas de tubercules protège une zone sensorielle peu visible.
Le genre Linckia comprend plusieurs espèces différentes.
Beaucoup, dans la même zone, se distinguent de L. laevigata par leurs couleurs : la couleur uniformément bleue est en effet très rare chez les étoiles de mer.
Mais l'une des espèces de ce genre est esthétiquement très proche de L. laevigata et y ressemble beaucoup lorsque celle-ci n'est pas franchement bleu vif :
De régime microphage, Linckia laevigata semble se nourrir principalement des biofilms* formés sur les reliefs, broute les algues coralliennes et profite des détritus et des débris organiques résiduels. Elle peut potentiellement être charognarde opportuniste à ses heures (testé en aquarium) et dans cet esprit probablement saprophage*, mais cela n'a pas été démontré en milieu naturel.
Pour accéder à certains éléments nutritifs extérieurs, l'étoile peut dévaginer une partie de son estomac et ainsi se nourrir extra-oralement.
Reproduction sexuée : Linckia laevigata est une espèce gonochorique* (il y a des mâles et des femelles) et sa reproduction est externe.
Etant donné la large répartition de l'espèce, les dates de frai* sont différentes en fonction des régions et selon les latitudes. Par exemple, le frai a lieu durant les mois d'été (juillet et août) dans les populations de Guam ou bien aux alentours d'octobre dans le sud de la grande barrière de corail australienne.
Les animaux se tiennent "debout" sur leurs bras et éloignent leur disque du substrat dans une position caractéristique.
Les gamètes*, spermatozoïdes* et ovules*, sont émis par les gonopores* s'ouvrant aux aisselles des bras, sur la surface aborale* et cette émission a lieu dans le milieu. La fécondation libre résulte donc de la rencontre des gamètes mâles et femelles dans la colonne d'eau.
Les larves* résultant de la fécondation, et contrairement aux adultes pentaradiés, possèdent une symétrie bilatérale.
Il y a une longue phase larvaire* planctonique* (pouvant aller jusqu'à 28 jours) avant métamorphose* et colonisation* près des plateaux récifaux.
Après le stade larvaire, les juvéniles ressemblent peu ou prou aux juvéniles du genre Ophidiaster (genre auquel a appartenu notre espèce par le passé) avec qui des confusions ont longtemps eu lieu (la différence peut se faire grâce à l'absence chez L. laevigata de pores papulaires* près de la bouche). Mais ces juvéniles restent cachés et ne sont généralement pas vus par les plongeurs.
Les très jeunes individus sont assez différents des adultes également. Rarement observés, ils ressemblent beaucoup à ceux de l’espèce proche Linckia multifora : ils sont grisâtres irrégulièrement maculés de brun, avec des taches sombres au bout des bras, une seule plaque madréporique (contrairement à L. multifora) et les sillons ambulacraires sont la première partie à se colorer en bleu, à un stade assez précoce. Eux aussi vivent cachés jusqu’à la maturité.
Pour information : des juvéniles élevés en laboratoire ont donné quelques éléments sur leur évolution, avec étude du développement lors des 14 mois après la métamorphose (15 mois après le frai, donc). Les plus petits juvéniles sont blancs puis apparaissent des taches brunes et vert foncé. On estime que la transformation du juvénile en adulte a lieu chez L. laevigata à environ 2 ans (Yamaguchi 1977).
Reproduction asexuée : le genre Linckia est connu pour être doté d'un fort pouvoir de régénération. Que ce soit volontairement (autotomie* en cas de stress ou de menace) ou involontairement (prédation active), un bras coupé peut cicatriser et éventuellement repousser, cela entraînant parfois des "accidents" morphologiques et donnant des individus avec un nombre de bras différent de 5 (4, 6 ou 7...), voire des bras dichotomes* ou de taille différente les uns des autres. A moins qu'un bras coupé et isolé ne reforme lui-même une étoile de mer complète : c'est la forme dite "comète". Celle-ci est cependant moins souvent observée chez L. laevigata que chez ses congénères (Linckia multifora, par exemple).
Les études actuelles sur L. laevigata n'ont pas encore démontré l'étendue réelle des capacités de l'espèce concernant cette reproduction asexuée par autotomie et, en plongée, nous rencontrons moins de preuves de ces compétences en régénération que chez d'autres Linckia proches.
Linckia laevigata est assez souvent le support de petits animaux, qu'ils soient parasites de l'astérie ou pas.
Cette espèce d'astérie ne porte a priori pas de pédicellaires*.
La locomotion est assurée par le système aquifère*, réseau interne d'eau alimenté depuis la plaque madréporique* et se développant dans les bras jusqu'aux podia*. Ce système fonctionne comme un système hydraulique dans lequel l'animal ferait varier volontairement les pressions locales pour mobiliser ses podia.
On n'observe quasiment jamais les petits juvéniles de cette espèce, très différents des adultes et difficiles à distinguer d’autres espèces de la famille, car ils sont cryptiques*, occupent de micro-habitats peu identifiés et seuls les adultes sont rencontrés par les plongeurs. Selon [Yamagushi 1977], le seul auteur à avoir décrit des juvéniles de L. larvigata jusqu'à 1977 était H. L. Clark (en 1921 depuis le nord de l'Australie), qui a déclaré : "Les jeunes spécimens étaient décidément rares et il semble probable que le développement précoce, après la métamorphose, a lieu près du bord du récif dans des coins et recoins inaccessibles".
Linckia laevigata est une espèce sédentaire. Mais grâce à la longue période passée dans la colonne d'eau par les larves planctoniques (presqu'un mois !), un groupe local d'astéries bleues peut essaimer sur de grandes distances, plusieurs centaines voire milliers de kilomètres, et ainsi assurer la dispersion géographique de l'espèce. C'est un des facteurs, sans doute, de la très large distribution de l'animal.
Si Linckia laevigata est généralement bleue, avec différentes nuances, on peut la rencontrer de plusieurs autres couleurs, parfois appelés morphes*, allant des beiges plus ou moins soutenus jusqu'à des violets, pourpres ou roses divers. Ces différentes colorations semblent être un élément caractéristique de la région d'appartenance de l'animal ! La thèse d'Otwoma (2012) sur les populations du Pacifique présente une répartition telle que si les individus de couleur bleu "royal" prédominent largement dans l'ouest de l'océan et tout autour de l'Australie, des localisations comme le Japon, Palau ou les Philippines connaissent des populations majoritairement de couleur abricot ou bicolore mi-abricot (face buccale)/mi-bleu (face aborale*). De même, dans l'océan Indien, les bleus "océan" sont particuliers et des couleurs orangées ou roses co-existent. Ainsi, quatre ou cinq "populations" différentes (une sorte de spéciation*) ont été identifiées selon les régions où l'espèce est distribuée.
Il est probable que ce soient les différentes combinaisons protéiques du pigment qui engendrent ces coloris divers et que la dispersion larvaire au fil des temps géologiques soit une explication à cette disparité géographique des teintes.
Cette différence de couleurs entre l'océan Indien et le Pacifique est également visible dans d'autres taxons marins comme le crabe Ocypode cerathopthalmus ou l'étoile de mer "couronne d'épines" Acanthaster planci.
Les zones d'absence de cette espèce au sein de son aire de distribution peuvent poser question. Par exemple, pourquoi L. laevigata est-elle absente de La Réunion ou des Maldives, zones dans lesquelles sa proche congénère L. guildingi prolifère alors que cette dernière est absente d'autres régions, comme Mayotte où L. laevigata abonde ? Dans le même temps, les deux espèces cohabitent sans problème ailleurs.
Linckia laevigata n'est pas consommée par l'être humain. Mais beaucoup de gens sont familiers de cette espèce car elle est malheureusement collectée en grand nombre, séchée et transformée en ornements, parfois teinte de couleurs criardes (car elles perdent leur couleur en séchant) et destinée aux échoppes pour touristes ou la décoration. En considérant également les prélèvements destinés au marché aquariophile (il n'y a quasiment pas de programmes d'élevage en captivité), une enquête de 2009 (Micael & al.) estime que L. laevigata est l'étoile de mer la plus collectée et qu'elle représente à elle seule 3% du commerce mondial TOTAL des invertébrés marins !
Vous la trouverez ainsi facilement dans les vitrines des pharmacies, agences de voyage et autres boutiques de bord de mer aussi bien en Atlantique qu’en Méditerranée, souvent aux côtés de l’autre étoile tropicale très pêchée, Protoreaster nodosus.
Or, la stratégie de reproduction de L. laevigata, plutôt lente, n'est pas vraiment adaptée à une pêche intensive.
Malgré la pression des prélèvements dans le milieu naturel, l'espèce n'est listée dans aucun document sur la conservation et la protection, probablement à cause de son abondance. D'ailleurs, aucune étoile de mer ne l'est.
Linckia laevigata n'est donc incluse dans aucun des appendices de la CITES* et n'a pas de statut pour l'UICN*.
Linckia bleue : ce nom utilise simplement le nom de genre de l'espèce et sa couleur, suffisamment rare pour ne pas générer d'ambiguïté avec une autre espèce.... lorsqu'elle est vraiment bien bleue.
Linckia : nommé en hommage au naturaliste allemand Johann Heinrich Linck (1674-1734) qui, en 1733, rédigea un traité sur les étoiles de mer : "De stellis marinis liber singularis".
laevigata : du latin, signifiant lisse.
Numéro d'entrée WoRMS : 207610
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Super ordre | Valvatacea | Valvatacés | |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Famille | Ophidiasteridae | Ophidiastéridés | Surface couverte de granules fins et rapprochés, disque très petit, bras grands et allongés. |
Genre | Linckia | ||
Espèce | laevigata |
Bleue !
Linckia laevigata est probablement l'une des seules étoiles uniformément bleues au monde. Ce critère est donc de premier choix pour identifier les individus bleus.
Mais il y a quelques nuances et on trouve également d'autres coloris et là, c'est un peu plus difficile...
Archipel d'Alor, Petites îles de la sonde, Indonésie, océan Pacifique, 12 m
07/04/2008
Une jolie taille
Cette photo permet d'avoir une idée de la taille de cet individu.
Linckia larvigata peut atteindre 30 cm, voire même un peu plus : on parle de signalements de près de 40 cm.
Ilot Canard, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 1 m
28/10/2018
Variation violette
Si l'espèce est communément baptisée linckia bleue ou astérie bleue, c'est parce que c'est la couleur qui prédomine en général dans les populations. Mais on peut également rencontrer différentes nuances de bleus ou carrément d'autres couleurs. On connait des individus beiges, pêche, verdâtres ou ici, et sous réserve d'identification formelle de l'espèce, c'est du violet soutenu.
Parc de Bunaken, Sulawesi Nord, Indonésie, océan Pacifique, 17 m
13/04/2010
Autres couleurs locales
Voici des individus mahorais représentatifs de certaines formes colorées non prototypiques que l'on trouve dans les eaux de Mayotte et dans une partie de l'océan Indien : un rose pêche, parfois indécis, et un bleu très pâle mâtiné de rose.
Mayotte (976), océan Indien, 3 m
09/2018
Détails sur le disque central
A. Détail sur la plaque madréporique. C'est par ici que pénètre l'eau qui va alimenter et circuler dans les canaux aquifères.
B. Orifice situé sur la face aborale et par lequel l'animal expulse les résidus de son alimentation.
C. Située sur la face orale de l'animal, à l'intersection ici des sillons ambulacraires, la bouche de l'astérie bleue est peu visible.
D. Estomac en partie dévaginé. L'étoile peut sortir jusqu'à 4 cm de son estomac cardiaque. Ce qui lui permet une alimentation externe directement sur le substrat ou la proie.
A-D : Archipel d'Alor, Petites îles de la Sonde, Indonésie Sud-Est, océan Pacifique
B-C : Archipel des Sangihe, Indonésie Nord, océan Pacifique
A-D : 04/2008 ; B-C : 04/2010
Face ventrale
Retournée, cette étoile bleue montre les sillons ambulacraires qui partent de la bouche, au centre, pour aller jusqu'au bout des longs bras.
Ceux-ci ont un diamètre quasiment constant sur toute leur longueur.
On s'aperçoit que la face inférieure peut avoir une couleur un peu différente de la face supérieure, plus sombre.
Archipel d'Alor, Petites îles de la sonde, Indonésie, océan Pacifique, 17 m
07/04/2008
Sillon ambulacraire
Les sillons ambulacraires sont bordés de chaque côté par une rangée de petits tubercules ronds.
Mayotte (976), océan Indien, 3 m
02/12/2017
Extrémité du bras
Ce zoom sur l'extrémité d'un des bras permet de voir la terminaison du sillon ambulacraire.
De ce sillon, émergent les pieds ambulacraires (invisibles ici) ou podia.
Au-dessus du sillon, protégée par un petit groupe de tubercules, il y a une sorte de cellule sensorielle permettant probablement à l'animal une perception lumière/ombre.
Îlot Canard, Nouméa, Nouvelle-Calédonie (988), océan Pacifique, 1 m
28/10/2018
Zones papulaires
En fonction des nuances de couleur et des régions géographiques, les aires portant les papules, organes liés à la respiration, forment parfois sur le corps de l'étoile des taches alignées de couleur plus sombre (par exemple dans l’océan indien, comme en haut de l'image) ou plus claire (en particulier dans le Pacifique, comme en bas de l'image).
A contrario, elles sont parfois très peu visibles.
Haut : Mayotte (976), océan Indien
Bas : Vanuatu, océan Pacifique
01/05/2018 & 15/08/2019
Reproduction asexuée/régénération : bras plus court
Comme la plupart des Astérides, Linckia laevigata est capable de régénérer un membre perdu.
C'est le cas du bras en bas à droite, en train de repousser et qui n'a pas encore atteint la taille des 4 autres bras. Parfois, une anomalie chromosomique empêche la repousse (et l'animal n'a alors que 4 bras) ou bien en fait repousser plus d'un.
Alor, Petites îles de la Donde, Indonésie, océan Pacifique, 14 m
07/04/2008
Reproduction asexuée/régénération : 4 bras !
Spécimen à 4 bras ! Accident de régénération ? Cet individu à qui il manque le 5e bras est soit né ainsi, soit n'a pas régénéré un de ses bras coupé.
Mayotte (976), océan Indien
13/03/2011
Reproduction asexuée/régénération : 6 bras !
Chez ce spécimen, c'est un bras supplémentaire qui a été créé lors de la régénération.
Vanuatu, océan Pacifique
14/10/2019
Reproduction asexuée/régénération : comète
La forme dite "comète" (on comprend pourquoi sur cette image) est la régénération d'une étoile complète à partir d'un bras unique.
La main donne l'échelle : il s'agit d'un très jeune individu.
Il est souvent difficile de discriminer l'espèce exacte à partir de cette forme. D'autant que l'on rencontre bien moins souvent des comètes de Linckia laevigata que de Linckia multifora. Il faut alors examiner de près le sillon ambulacraire, sur la face orale.
On restera donc prudent sur l’identification de cet individu, a fortiori lorsqu'on sait que les juvéniles de L. laevigata ressemblent de près aux jeunes L. multifora.
Mayotte (976), océan Indien
21/08/2021
Très jeune (et petit) individu
Les très jeunes individus sont assez différents des adultes également. Rarement observés, ils ressemblent beaucoup à ceux de l’espèce proche Linckia multifora : ils sont grisâtres irrégulièrement maculés de brun, avec des taches sombres au bout des bras. Mais ils possèdent une seule plaque madréporique (contrairement à L. multifora). Les sillons ambulacraires sont la première partie à se colorer en bleu, à un stade assez précoce. Ils vivent cachés jusqu’à la maturité.
Estimons celui-ci à 4 cm environ.
Vanuatu, océan Pacifique
01/03/2020
De nuit
On peut rencontrer cette étoile le jour comme la nuit mais plusieurs études ont montré que le mouvement est généralement plus important la nuit que le jour.
Archipel des Togian, Sulawesi, Indonésie, océan Pacifique, 10 m, de nuit
11/10/2004
Commensaux : la crevette des astérides
Il est assez fréquent de dénicher la crevette Zenopontonia soror, d'un beau bleu (elle est capable d'adapter sa couleur à l'hôte qu'elle fréquente) arpentant les bras de Linckia laevigata.
Soyez vifs pour la photo, le crustacé tente de filer systématiquement sur la face cachée de l'étoile !
Pantar, archipel d'Alor, Petites îles de la Sonde, Indonésie, océan Pacifique, 15 & 16 m
09 & 14/04/2008
Commensaux : gastéropode parasite
Un gastéropode parasite, Thyca crystallina, assorti à la couleur de la linckia bleue, se trouve souvent, pour les plus gros, sur les parties orales des bras de l'astérie. Le mollusque pompe les fluides corporels de l’étoile grâce à une trompe qu'il enfonce dans les tissus proches de la gouttière ambulacraire.
La plupart des coquillages visibles sont des femelles et le mâle est minuscule.
Les plus petites d'entre elles ont tendance à se déposer sur la surface supérieure des parties distales des bras et elles sont orientées de manière aléatoire. Les plus gros parasites se trouvent, eux, sur la surface inférieure du bras, du côté droit du sillon ambulacraire et face à la bouche de l'étoile de mer.
Pour l'heure, on estime que Thyca crystallina est probablement exclusivement inféodé à Linckia laevigata et on parle alors de "parasite obligatoire".
Ternate pulau, archipel d'Alor, Indonésie, océan Pacifique, 13 m
04/2008
Commensaux : pycnogonide et isopodes
D'autres crustacés peuvent encore être observés sur le corps de Linckia laevigata.
1. Ici, un pycnogonide, probablement Pallenopsis virgata, se sert de la linckia bleue comme probable mode de transport.
2. On trouve également de petits isopodes, bleus souvent, gambadant sur les bras de l'étoile de mer bleue.
À l'heure actuelle, la relation entre Linckia laevigata et les différents organismes qui la montent, comme ces isopodes, n'est pas bien claire. Simple moyen de locomotion ? Alimentation ? Nettoyage ?
1. Ternate pulau, archipel d'Alor, Petites îles de la Sonde, Indonésie, océan Pacifique, 11 m
2. Aliwal Shoal, Kwazulu-natal, Afrique du Sud, océan Indien, 18 m
08/04/2008 & 22/06/2009
Un de ses prédateurs : la crevette-arlequin
La crevette-arlequin Hymenocera picta est une prédatrice des étoiles de mer bien connue. Ici, un couple (le mâle est le plus petit individu) a découpé le bras d'une linckia bleue et va s'en constituer un à plusieurs repas.
Police Pier II, Détroit de Lembeh, Sulawesi, Indonésie, océan Pacifique, 4 m
19/05/2015
Distribution : en Afrique du Sud
La distribution de cette espèce couvre une très large zone indo-pacifique, depuis les côtes africaines, comme ici dans le KwaZulu Natal, en Afrique du Sud, jusqu'aux eaux des archipels de l'océan Pacifique central.
Aliwal Shoal, KwaZulu-Natal, Afrique du Sud, océan Indien, 15 m
13/06/2010
Distribution : à Mayotte
Sur cette image, nous pouvons voir les deux morphes de couleur les plus communément rencontrés à Mayotte : la traditionnelle couleur bleu cobalt et la forme locale bicolore. Celle-ci est rose dessus et bleu clair dessous (mais l'inverse se rencontre aussi, ainsi que les individus tout roses !).
Linckia laevigata est l'étoile la plus commune sur les platiers de Mayotte, si ce n'est la seule visible en journée !
Mayotte (976), océan Indien, 3 m
25/06/2017
Distribution : en Indonésie
L’Indonésie se situe au croisement de l'océan Indien, qui baigne l'ouest et les côtes sud du pays, et l'océan Pacifique qui y entre par l'ouest. C'est une région d'une grande richesse en biodiversité.
Archipel des Togian, Sulawesi, Indonésie, océan Pacifique, 10 m
12/10/2004
Distribution : au Vanuatu
La République de Vanuatu (anciennement Nouvelles-Hybrides) est un archipel composé de 83 îles, situé en mer de Corail, dans l'océan Pacifique.
Cet Etat fait partie de ce que l'on appelle encore la Mélanésie, qui regroupe traditionnellement outre Vanuatu, les Fidji, les îles Salomon, la Nouvelle-Guinée ainsi que la Nouvelle-Calédonie. Le Vanuatu se trouve à 539 kilomètres au nord-nord-est de cette dernière.
Vanuatu, océan Pacifique
15/08/2019
Distribution : en Polynésie française
Cette étoile présente une couleur pêche qui est très fréquente en Polynésie française.
Il s'agit des populations "françaises" les plus orientales du domaine de distribution de l'espèce.
Lagon de Paea, Tahiti (987), Polynésie française, 1 m, crépuscule
15/12/2016
Espèce emblématique en timbres
L'étoile de mer bleue est suffisamment emblématique de son domaine de distribution pour avoir été représentée à plusieurs reprises sur des timbres, dans de nombreux pays, y compris la France.
La poste maldivienne s'est un peu emballée : il n'y a aucun signalement récent et sérieux dans son archipel.
-
2021
Espèce proche et source d'erreur : Linckia multifora bleue
Malgré sa couleur bleue, il s'agit ici une espèce proche : Linckia multifora dont la palette de couleur est assez étendue.
Les taches marbrées sont un indice permettant de lever le doute : L. laevigata ne présente pas ces taches
La Salines, La Réunion, océan Indien, 1 m, de nuit
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
02/12/2014
Rédacteur principal : Alain-Pierre SITTLER
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Bouillon J., Jangoux M., 1984, Note on the relationship between the parasitic mollusk Thyca crystallina (Gastropoda, Prosobranchia) and the starfish Linckia laevigata (Echinodermata) on Laing Island reef (Papua New Guinea), Annales de la Societe Royale Zoologique de Belgique, 114, 249-256.
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La page de Linckia laevigata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN