Petit doridien (en général moins de 20 mm) au corps blanc
Appendices dressés aux extrémités orange ou jaunes
Bord frontal du manteau avec des appendices identiques mais plus petits
Rhinophores blancs avec des lamelles jaunes ou oranges
3 (parfois 4) petites branchies tripinnées aux extrémités jaunes ou oranges
Limace à papilles claviformes
Orange-clubbed sea slugorange-clubbed nudibranch (GB), orange Keulen-Nacktschnecke (D),wrattige mosdierslak (NL), Limacia (I, P, S)
Doris clavigera Müller, 1776
Tergipes pulcher Johnston, 1834
Euplocamus plumosus Thompson W., 1840
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]De la Norvège aux côtes portugaises en passant par les îles Féroé et l'Islande.
Limacia clavigera est observée de la zone de balancement des marées jusqu'à 80 m de profondeur, dans les eaux claires peu profondes. Souvent en relation avec des bryozoaires encroûtants dont elle se nourrit.
Limacia clavigera est un petit doridien* (en général moins de 20 mm mais pouvant atteindre 30 mm) au corps blanc translucide portant 20 à 24 appendices dressés (cérates*) pairs, en massue, aux extrémités orange ou jaunes. De nombreux tubercules* (10 à 14) sont irrégulièrement disposés sur le dos, chacun avec l'extrémité jaune ou orange.
Le bord frontal du manteau porte également des appendices identiques mais plus petits.
Les rhinophores* blancs comme le corps présentent des lamelles jaunes ou orange.
Trois (parfois quatre) branchies* tripinnées* aux extrémités jaunes ou orange sont disposées en arc devant l'anus.
Limacia inesae est plus petite (elle mesure au maximum 12 mm de longueur) d'apparence identique à L. clavigera mais elle porte sur le dos une seule rangée de 6 à 9 tubercules* alignés, aux extrémités jaunes ou orange et 14 à 22 appendices (ou cérates*) également avec l'extrémité jaune ou orange. Cette espèce méditerranéenne a longtemps été confondue avec L. clavigera et a été décrite en 2021.
Limacie iberica possède également une rangée médiane de tubercules jaunes ou orange sur le dos mais elle porte aussi des tubercules dispersés en avant des rhinophores*, ce qui n'est pas le cas de L. inesae. L. iberica porte davantage d'appendices latéraux (jusqu'à 50 au lieu de 22 maximum chez L. inesae. Enfin, les appendices de L. iberica présentent une tache blanche opaque sous leurs extrémités.. Chez L. inesae leurs extrémités sont jaunes ou orange. Le corps est blanc et porte des taches jaunes ou orange sur le dos et sur les côtés du pied (les autres espèces n'en ont pas). Cette espèce a été décrite en 2016.
Crimora papillata se nourrit également de bryozoaires encroûtants mais les appendices dorsaux sont ramifiés et le corps translucide est jaune.
Les Trapania et les Polycera, mais ces deux genres ne présentent pas de nombreux appendices en massue sur le dos.
De préférence sur Electra pilosa, bryozoaire encroûtant les algues rouges peu profondes mais également sur des bryozoaires encroûtants ou non de la zone de balancement des marées et plus profonds.
Comme tous les doridiens*, Limacia clavigera est hermaphrodite*. les orifices génitaux mâle et femelle sont situés à l'avant-droit de l'animal. Les deux partenaires adoptent donc une position tête-bêche pour se féconder réciproquement.
La ponte est un ruban, aplati peu élevé, appliqué au support, sur un ou deux tours.
Limacia clavigera a été trouvée en relation avec les bryozoaires suivants : Callopora dumerilii (Audouin, 1826), Cryptosula pallasiana (Moll, 1803), Electra pilosa (Linnaeus, 1767), Membranipora membranacea (Linnaeus, 1767), Porella concinna (Busk, 1854), Schizoporella unicornis (Johnston in Wood, 1844), Umbonula littoralis Hastings, 1944 (Thompson & Brown, 1984).
Limacia clavigera peut être parasitée par des copépodes.
Les zoïdes des bryozoaires produiraient des substances chimiques qui induiraient la métamorphose des larves de Limacia clavigera (Weinberg, 1994).
Sa formule radulaire* est 45–46 × 7–9.1.1.1.1.1.7–9.
Francisation du nom scientifique (genre et espèce).
Limacia : du latin [limax] = limace, limaçon,
clavigera : du latin [clavus ]= massue, club et du latin [gero] = porter : qui porte une (des) massue(s) (les cérates*).
Numéro d'entrée WoRMS : 140830
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Polyceridae | Polycéridés | Doridiens limaciformes aux rhinophores lamellés avec souvent quelques papilles frontales et branchiales. Présence de lobes oraux sur la tête ou de tentacules buccaux développés. |
Sous-famille | Triophinae | Triophinés | |
Genre | Limacia | ||
Espèce | clavigera |
Vue dorsale
Vue dorsale Limacia clavigera. Les cérates en forme de massue, translucides à la base, jaune orangé à l'extrémité, les rhinophores ainsi que les branchies sont ici bien visibles. Sur la gauche, des éponges petit-œuf, Sycon ciliatum.
Des copépodes parasites ne sont pas rares sur Limacia clavigera, ils sont bien visibles ici, sur le côté droit de cet individu qui a la tête tournée vers le bas.
Presqu'île Renote (22), 5 m, en apnée
06/2008
A Arcachon
Limacia clavigera est fréquente sur toute la façade atlantique, comme ici à Arcachon.
Grand-Banc, bassin d'Arcachon (33), 3 m
30/04/2000
Dans le Pas-de-Calais
Cet individu étiré nous permet de voir l'ornementation de sa queue.
Épave du Petit Chalutier, Calais (62), 30 m
05/06/2010
Festin en couple
Deux Limacia clavigera se régalent d'une colonie d'Electra pilosa.
Baie de Morlaix (29), 12 m
06/2002
Nutrition
Ici également les cérates latéraux et dorsaux sont bien visibles. Notez la présence du bryozoaire encroûtant dont la limacia clavigère a fait son festin (assurément Electra pilosa).
Golfe du Morbihan (56), 15 m
10/1999
Reproduction
Deux individus s'accouplent ici en position tête bêche, parmi les polypes de Tubularia sp.
Cap Ferret, bassin d'Arcachon (33), 6 m
04/05/2002
Ovotestis
Les ovotestis de cette Limacia clavigera sont clairement visibles par transparence.
Ploumanac'h (22), 12 m
07/2008
Pontes
Les photos de pontes de Limacia clavigera sont rares.
Ici on peut voir plusieurs pontes à côté d'un individu, quelques autres étaient à proximité.
Méaban (56), 8 m
12/05/2012
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Pascal GIRARD
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Caballer Gutiérrez M., Almón B.A., Pérez J.P., 2016, The sea slug genus Limacia Müller, 1781 (Mollusca: Gastropoda: Heterobranchia) in Europe, Cahiers de Biologie Marine, 57, 35-42.
Toms J. A., Pola M., Heyden S. von der, Gosliner T. M., 2021, Disentangling species of the genus Limacia O.F. Müller, 1781, from southern Africa and Europe using integrative taxonomical methods, with the description of four new species, Marine Biodiversity, 51, 1-31.
La page de Limacia clavigera dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN