Corps ovale, aplati, 16 mm de long maximum
12 plaques dorsales, 7 paires de pattes locomotrices
2 longues antennes et 2 gros yeux noirs à facettes
Longs uropodes terminaux effilés et biramés
Couleur variable gris à vert olive avec une zone plus claire sur le dos
Ligie d'Italie, ligie italique, ligie méditerranéenne
Sea slater (GB), Porcellino degli scogli (I), Cochinilla marina (E), Klippenassel (D)
Méditerranée, îles océaniques de l'Atlantique Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Ligia italica se rencontre sur tous les rivages de Méditerranée et de mer Noire, mais également dans les îles océaniques de l'Atlantique proche : Canaries, Açores, Madère.
La ligie italienne fréquente les étages supralittoral* et médiolittoral*, sans jamais descendre dans l'eau. Il est fréquent de la voir pendant la journée courir sur la roche, les digues ou sur les plages riches en laisses de mer à l'approche du promeneur, mais c'est au crépuscule qu'elle est la plus active. Elle se cache la nuit dans les crevasses et anfractuosités.
Ligia italica est un isopode aplati dorso-ventralement atteignant en moyenne 16 mm de long pour 6 mm de large. Sa couleur varie du gris au vert olive généralement ponctué de petits points noirs et avec une zone plus claire sur le dos, dans le tiers inférieur. La tête, formant le premier segment, porte deux gros yeux globuleux, une première paire d'antennes très réduites, une deuxième paire d'antennes aussi longues que le corps et 5 paires de pièces buccales. Elle est suivie par 7 segments thoraciques (ou péréonites) munis chacun d'une paire de pattes locomotrices (péréiopodes*). Latéralement, chaque segment se termine par une pointe (ou épimère) plus marquée en se rapprochant de l'abdomen. Celui-ci, également appelé pléon*, se compose de 5 segments plus étroits (ou pléonites) portant les branchies. Enfin, le corps se termine par un telson* triangulaire portant deux longs uropodes* effilés et biramés.
Sur la façade atlantique, la ligie italienne est remplacée par Ligia oceanica, d'une taille un peu plus grande et au telson rectangulaire.
Certains autres cloportes du genre Tylos, Porcellio, Armadillidium, ont un corps plus ovale, un telson et des antennes plus courts et sont moins rapides.
La ligie d'Italie est détritivore*. Elle se nourrit de débris végétaux ou animaux, principalement de nuit.
Ligia italica est une espèce gonochorique* (sexes séparés) et la reproduction est sexuée.
Lors de la copulation, le mâle transfère ses spermatophores* grâce à certains appendices ventraux. La fécondation est interne. La femelle garde les œufs sous son abdomen, dans une poche appelée marsupium. A l'éclosion, les jeunes ligies ne possèdent que six paires de pattes marcheuses imparfaites et leur région céphalique est proportionnellement plus grosse.
Après plusieurs mues, les jeunes ligies acquièrent leur taille et leur forme adulte.
Les ligies sont les hôtes de Trématodes Digéniens parasites, comme Maritrema linguilla.
Ses prédateurs sont essentiellement les crabes, les oiseaux et les lézards.
Contrairement à la majorité des crustacés marins, la cuticule* de Ligia italica n'est pas calcaire. En effet, elle est formée de fibres de chitine (protéine), dont seules les couches externes sont plus ou moins calcifiées. De plus, alors que l'espèce atlantique Ligia oceanica peut changer de couleur, L. italica ne possède pas de chromatophores*.
C'est une espèce active le jour. Elle reste principalement hors de l'eau, à quelques mètres du rivage, qu'elle suit en fonction des marées. Il lui arrive parfois de s'immerger dans des flaques littorales, mais rarement plus d'une minute. Elle se déplace à une vitesse pouvant atteindre 1,5 km/h. Elle se réfugie dans des crevasses pour y passer la nuit.
Comme tous les crustacés, sa croissance est continue. Ayant le corps enfermé dans une carapace rigide, elle est obligée de muer régulièrement pour grandir.
La ligie italienne serait à l'origine une espèce de l'Atlantique. Lors de la dernière remontée des eaux, elle aurait été piégée dans les îles océaniques de l'Atlantique (Canaries, Madère, Açores). Elle n'aurait colonisé la Méditerranée que secondairement.
Ligie italienne est la traduction directe du nom de scientifique.
Ligia est le prénom d'une sirène dans la mythologie grecque, fille d’Achéloos et de Terpsichore, Melpomène ou Phorcys. Ligia ressemblait à un grand oiseau à tête de femme. Musicienne hors pair, elle attirait les navigateurs pour s'en repaître. Elle fut changée en pierre.
italica : du latin [italica] = d'Italie.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Super ordre | Peracarida | Péracarides | Les femelles sont dotées d'une cavité d'incubation formée par des expansions lamelleuses des péréiopodes. |
Ordre | Isopoda | Isopodes | Corps comprimé dorso-ventralement, première paire d’antennes beaucoup plus petite que la seconde, yeux non pédonculés. 7 paires de pattes de même apparence. |
Sous-ordre | Oniscidea | Oniscides | |
Famille | Ligiidae | Ligiidés | Famille des ligies. |
Genre | Ligia | ||
Espèce | italica |
Vue dorsale
La ligie italienne ressemble à un gros cloporte.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Gros yeux
La tête porte deux gros yeux globuleux, une première paire d'antennes très réduites, une deuxième paire d'antennes aussi longues que le corps ainsi que les pièces masticatrices.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Profil
Chaque segment se termine par une pointe (ou épimère) plus marquée en se rapprochant de l'abdomen.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Telson
Le corps se termine par un telson* triangulaire portant deux longs uropodes effilés et biramés.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Vue ventrale
Les 7 segments thoraciques (ou péréonites) portent chacun une paire de pattes.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Coloration
La couleur de la ligie italienne varie du gris au vert olive généralement ponctuée de petits points noirs et avec une zone plus claire sur le 6ème et 7ème segment thoracique.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Au-dessus de l'eau : littoral
La ligie italienne fréquente les étages supralittoral* et médiolittoral*, sans jamais descendre dans l'eau.
Les Oursinières (83), roches du port
21/08/2008
Parmi les chthamales
Une ligie dans le médiolittoral, parmi une autre espèce typique de ce milieu : le chthamale étoilé (Chthamalus stellatus).
Mèze (34), estran
06/06/2011
A l'abri
Pour se protéger du soleil, la ligie italienne se cache dans les anfractuosités.
Carnon (34), estran
13/04/2009
Parmi les hommes
Ligia italica se rencontre sur les rochers près de l'eau, mais elle affectionne aussi les constructions humaines : quais, digues ... ou comme ici, la terrasse des cabanons sur une plage de Marseille.
Marseille (13), estran
24/04/2011
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Frédéric BAUS
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Davenport J., 1994, Observations on the behaviour, salinity relations and colour change of Ligia italica from Madeira, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 74, 959-962.
Štrus J., Compere P., 1996, Ultrastructural analysis of the integument during the moult cycle in Ligia italica (Crustacea, Isopoda), Pflügers Archiv European Journal of Physiology, 431(6), 251-252.
Vandel A, 1960, ISOPODES TERRESTRES (DEUXIEME PARTIE), Faune de France 64, Office central de faunistique, Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles, Lechevallier, Paris, 417p.
La page sur Ligia italica sur le site de référence de DORIS pour la vie marine : SeaLifeBase
La page de Ligia italica dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN