Forme de petits coussinets
Alternance de lobes et de crêtes
Surface lisse
Couleur blanche
Oscules au sommet des crêtes
Friable au toucher
Leucandra branca (E), Fladenkalkschwamm (D)
Spongia nivea Grant, 1826
Baeria nivea (Grant, 1826)
Leucandra nivea (Grant, 1826)
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette éponge vit en mer du Nord sur les côtes norvégiennes ainsi qu’au Spitzberg et sur toutes les côtes britanniques. On la rencontre également en Atlantique Nord-Est de l’Irlande au nord jusqu’au Portugal au sud. En France elle est présente de la frontière belge à la frontière espagnole.
Elle est signalée dans les archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Madère). Elle semble rare en Méditerranée.
Leuconia nivea est une espèce commune du bas de l’étage médiolittoral* et de l’étage infralittoral*. Elle vit fixée, en général à faible profondeur, sur les rochers dans des zones bien exposées aux courants. Elle a été observée jusqu’à une centaine de mètres de profondeur. On la trouvera plus particulièrement dans les failles ou sur les surplombs rocheux.
En Méditerranée sa présence n’a été observée que dans des endroits sciaphiles* et en particulier dans des grottes obscures.
Cette espèce sessile*, massive, se présente sous la forme de petits coussinets où alternent lobes et crêtes. Sa surface est lisse et de couleur blanche, ivoire ou gris pâle. De grands oscules* circulaires sont disposés au sommet des lobes et des crêtes.
Sa taille est le plus souvent modeste mais peut atteindre une dizaine de centimètres. Sa consistance est ferme. Elle est cependant friable au toucher.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Leuconia johnstoni : forme des croûtes mamelonnées, plus dures et plus rugueuses au toucher. Elle retient également de nombreuses particules en suspension qui lui donnent un aspect grisâtre à brunâtre.
Leucandra gossei : est espèce plus massive, plus arrondie.
Une étude microscopique des spicules* est essentielle pour une identification sûre.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. L’eau pénètre par les pores ou ostioles* et le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement du flagelle* des cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*. La digestion est intracellulaire, les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Les spicules* sont composés essentiellement de calcite avec un pourcentage de faible importance de magnésium.
Chez les Leuconia on parle d’une organisation de type Leucon*. Les cavités vibratiles* vont se subdiviser en cavités secondaires pour déboucher dans un réseau de canaux exhalants disposés irrégulièrement.
Description microscopique : les spicules calcaires de l’ectosome* sont des triaxones* dont les rayons atteignent 120 µm de long. De petits spicules microsclères* en forme de bâtonnets de 40 à 60 µm de long, les microxes*, tapissent les chambres choanocitaires*. Des spicules quadriradiés très particuliers en forme de hallebarde (de 20 x 60 µm) sont très présents dans la couche interne.
Leuconie : traduction littérale du nom scientifique.
blanche : couleur de cette éponge.
Leuconia : du grec [leukos] = blanc.
nivea : du latin [niveus] = de neige, d’un blanc de neige ; se référant à la couleur de l’éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Calcarea / Calcispongia | Eponges calcaires / Calcisponges | Eponges exclusivement marines. Squelette de spicules calcaires à 1 à 4 axes. Eau peu profonde, substrat dur. Vivipares, larve typique : coeloblastula ou amphiblastula. |
Sous-classe | Calcaronea / Calcaronia | Calcaronea / Calcaronia | Spicules à quatre rayons. Le noyau des choanocytes* a une position apicale. Larve de type amphiblastula. |
Ordre | Baerida | Baerides | |
Famille | Baeriidae | Baeriidés | Baerida dont le squelette des choanocytes est composé de spicules triactines géants et/ou de tétractines disposés sans ordre particulier et/ou de très nombreux microdiactines. Présence de spicules quadriradiés dans les canaux ramifiés du système aquifère exhalant. |
Genre | Leuconia | ||
Espèce | nivea |
Oscules au sommet des crêtes
De grands oscules circulaires sont disposés aux sommets des crêtes.
Le Grand Mûrier, île de Cézembre, Saint-Malo (22), 15 m
04/1990
En coussinet
Une autre image de cette petite éponge calcaire, qui ressemble à un petit coussinet relativement lisse et perforé de petits trous, avec des crêtes terminées par les oscules.
Epave du Fetlar, Saint-Malo (35), France, 23 m
12/07/2020
Alternance de lobes et de crêtes
Cette espèce sessile, massive, se présente sous la forme de petits coussinets où alternent lobes et crêtes. Aux sommets de ces derniers, de petits oscules sont présents.
Basse de Longue Ile, îles Chausey (50), 20 m
28/09/2013
Spicule quadriradié
Des spicules quadriradiés très particuliers en forme de hallebarde (de 20 x 60 µm) sont très présents dans la couche interne.
Basse de Longue Ile, sud îles Chausey (50), 20 m
28/09/2013
Spicules triradiés
Les spicules de l’ectosome sont des triaxones dont les rayons atteignent 120 µm de long.
Basse de Longue Ile, sud îles Chausey (50), 20 m
28/09/2013
Spicule microxe
De petits spicules microsclères en forme de bâtonnets de 40 à 60 µm de long, les microxes, tapissent les chambres choanocitaires.
Basse de Longue Ile, sud îles Chausey (50), 20 m
28/09/2013
Spicule triradié
les spicules de l’ectosome sont des triaxones dont les rayons atteignent 120 µm de long.
Basse de Longue Ile, sud îles Chausey (50), 20 m
28/09/2013
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Borojevic R., Boury-Esnault N., Vacelet J., 2000, A revision of the supraspecific classification of the subclass Calcaronea (Porifera, class Calcarea), Zoosystema, 22(2), 203-263.
Grant R.E., 1826, Remarks on the structure of some Calcareous Sponges, Edinburgh New Philosophical Journal, 1, 166-170.
Pouliquen L., 1972, Les spongiaires des grottes sous-marines de la région de Marseille : écologie et systématique, Téthys, 3(4), 717-758.
La page de Leuconia nivea sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Leuconia nivea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN