Ver plat fin de 15 mm en moyenne
Pas de tentacule, mais 2 "yeux" noirs rapprochés
Face dorsale sans taches
Organes mâle et femelle visibles en arrière du pharynx
Très mobile, rapide, "excité" lorsqu'il est dérangé
En Atlantique = L. tremellaris, en Méditerranée = L. mediterranea
Leptoplana de Méditerranée (pour Leptoplana mediterranea)
Pour Leptoplana tremellaris :
Fasciola tremellaris O.F. Müller, 1774
Planaria tremellaris (O.F. Müller) O.F. Müller, 1776
Planaria flexilis Dalyell, 1814
Leptoplana hyalina Ehrenberg, 1831
Polycelis laevigatus Quatrefages, 1845
Leptoplana flexilis (Dalyell) Diesing, 1850
Leptoplana laevigatus (Quatrefages, 1845) Diesing, 1850
Pour Leptoplana mediterranea :
Leptoplana tremellaris var. mediterranea Bock, 1913
De la Scandinavie à la Méditerranée, mer Rouge, océan Indien
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Les deux espèces, longtemps confondues, sont présentes en mer Baltique, mer du Nord, Manche, Atlantique Nord, Méditerranée et mer Noire, canal de Suez et mer Rouge, et océan Indien.
Il semble acquis (2012) que tous les individus de Méditerranée soient des L. mediterranea et que ceux d'Atlantique Nord-Est soient des L. tremellaris.
Leptoplana tremellaris est trouvé sous les pierres et les coquilles vides, dans l'herbier de posidonies (Posidonia oceanica) et les bancs de moules (Mytillus edulis), dans les zones d'algues, sur des bryozoaires et des ascidies (Ciona intestinalis, etc.), dès la surface et jusqu'à la zone des 100 mètres. Il est localement abondant et peut être observé dans les flaques à marée basse sur la côte atlantique.
Info 2012 : Suite à une redescription du genre Leptoplana dans le bassin méditerranéen (Gammoudi et al, 2012), Leptoplana tremellaris var. mediterranea Bock, 1913 devient une espèce à part entière. Elle est renommée Leptoplana mediterranea (Bock, 1913). Les différences entre les deux espèces ne sont pas visibles à l'œil nu (anatomie de la vésicule prostatique, nombres d'ocelles* chez les juvéniles,...). La fiche traite les deux espèces sous le nom de L. tremellaris.
Leptoplana tremellaris est un ver plat au corps fin et à la forme très variable en fonction de son état (au repos ou en déplacement). Sa taille moyenne est de 15 mm (12 à 26 mm). La largeur maximale, située au niveau du premier tiers antérieur, est de 7 mm. La coloration dorsale est gris translucide à beige, sans tache et la zone centrale occupée par le pharynx est plus foncée. A la suite de ce dernier et dans le tiers postérieur, les organes reproducteurs mâles suivis de ceux femelles forment deux masses plus claires séparées et souvent visibles par transparence sur la face dorsale. Observés par la face ventrale, les pores génitaux sont séparés par une ventouse caractéristique.
Leptoplana tremellaris n'a pas de tentacules*. Entre les deux amas d'ocelles tentaculaires (12 à 16 gros ocelles pour chacun) formant deux taches noires bien visibles mais sans relief, se trouvent les deux autres groupes parallèles de petits ocelles diffus cérébraux (20 à 25 ocelles pour chacun) plus difficiles à observer.
La face ventrale est blanchâtre à grise et translucide.
Observé en milieu naturel, il se caractérise par ses capacités de déplacement très rapide et sa témérité. Il peut aussi nager. Lorsqu'il se déplace, de nombreuses ondulations marginales parcourent tout son corps, dans le sens antéro-postérieur, d'une extrémité à l'autre.
Il est difficile de faire la différence, sous l'eau ou sur une photo, entre les nombreuses espèces de vers plats peu colorés sous-marins. En pratique un examen des différents ocelles à la loupe binoculaire et une dissection des organes génitaux sont nécessaires pour garantir l'identification.
C'est avec Discocelis tigrina, espèce endémique* de Méditerranée au corps un peu plus massif et moins allongé, que le risque de confusion est maximal dans nos eaux méditerranéennes. Leptoplana tremellaris possède une ventouse entre les deux pores génitaux et n'a pas d'ocelles marginaux contrairement à D. tigrina. Seule l'étude de l'organisation interne de l'appareil génital permettra une identification non équivoque de l'espèce.
Stylochus pilidium possède des tentacules pointus et un corps nettement plus épais.
Notoplana alcinoi, également sans tentacules, est plus petit (15 mm), de couleur grise, lumineuse et translucide, habitant habituel des zones photophiles* végétales. On rencontre cette espèce en Méditerranée et mer Noire.
Stylochoplana maculata est ressemblant à L. tremellaris. Il s'en distingue par la présence de nombreuses petites taches, par ses tentacules bien formés et transparents. On rencontre cette espèce de la Scandinavie à la Méditerranée.
Notoplana vitrea est plus grand et plus élancé, la bande centrale longitudinale est moins marquée, et sa transparence plus grande.
Suivant les publications, les espèces du genre Leptoplana sont soit des herbivores, des prédateurs (carnivores) ou des charognards.
Les Turbellariés sont généralement hermaphrodites* protandres*. Le développement est direct, sans phase larvaire* particulière. Ils peuvent, en eaux froides, se reproduire par section transverse.
La famille des Leptoplanidae (Leptoplanidés) est la plus importante dans l'ordre des Polyclades par le nombre de représentants décrits. Les espèces incertae sedis* y sont très nombreuses.
Leptoplana tremellaris est l'espèce type du genre Leptoplana.
Planaire trémellée est repris d'un ouvrage très ancien (Lamarck, 1816). Son usage semble anecdotique.
Leptoplana de Méditerranée est une traduction du nom scientifique.
Leptoplana : du grec [lept-o] = fin, mince et du latin [plan-] = plat.
tremellaris : du latin [treme] = secouer, trembler. Trémellaire signifie "tremblotant", peut-être en référence à l'aspect "gélatineux" de l'animal. Les trémelles sont des champignons de consistance gélatineuse.
mediterranea : de Méditerranée.
Numéro d'entrée WoRMS : 142827
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Platyhelminthes | Plathelminthes | Vers plats à symétrie bilatérale, portant des organes des sens simples sur la tête, tube digestif à une seule ouverture ventrale. Nombreuses espèces libres ou parasites. |
Classe | Turbellaria | Turbellariés | Vers plats libres (non parasites) mus par une ciliature ventrale. Tube digestif ramifié qui possède une seule ouverture au centre de la face ventrale. |
Sous-classe | Archoophora | Archoophores | |
Ordre | Polycladida | Polyclades | Turbellariés à intestin très ramifié. Espèces de grande taille. Planaires marines. |
Sous-ordre | Acotylea | Acotylés | Polyclades sans véritable ventouse en arrière de l'orifice sexuel femelle. |
Famille | Leptoplanidae | Leptoplanidés | Polyclades de grandes tailles caractérisés par l'absence de tentacules dans la région antérieure. |
Genre | Leptoplana | ||
Espèce | tremellaris/mediterranea |
Etang de Berre (L. mediterranea)
Cet individu d'environ 2 cm a été trouvé en bord de plage. Les fonds de l'étang de Berre sont couverts d'algues arrachées au substrat et envahis de moules vivantes. La coloration beige, sans tache, et la zone centrale plus foncée sont bien visibles.
En phase de déplacement rapide, le corps est étiré.
Etang de Berre, Martigues (13), 20 cm
15/03/2008
...suite ! (L. mediterranea)
Il s'agit du même individu que la photo précédente, quelques instants plus tard.
Etang de Berre, Martigues (13), 20 cm
15/03/2008
A Thau sur une ulve laitue de mer (L. mediterranea)
Sur l'algue verte Ulva lactuca.
Etang de Thau (34)
03/05/2008
Sous les pierres de l'estran en Manche (L. tremellaris)
Deux beaux vers plats sous une pierre de l'estran malouin. Noter les deux "yeux" bien visibles.
Saint Malo (35), estran
30/10/2011
Taches oculaires (L. mediterranea)
Deux amas d'ocelles tentaculaires (12 à 16 gros ocelles pour chacun) forment deux taches noires sans relief et bien visibles sur ce recadrage de la photo précédente.
Etang de Berre, Martigues (13), 20 cm
15/03/2008
Deux types d'ocelles (L. tremellaris)
Entre les deux amas d'ocelles tentaculaires (12 à 16 gros ocelles pour chacun) formant deux taches noires bien visibles mais sans relief, se trouvent les deux autres groupes parallèles de petits ocelles diffus cérébraux (20 à 25 ocelles pour chacun) observables sur cette photo fortement recadrée.
Saint Malo (35), estran
30/10/2011
Les yeux de Leptoplana mediterranea
Les amas oculaires sont bien visibles sur cette photo prise au laboratoire. Notez la cicatrice à l'extrémité postérieure. Individu de 15 mm de long.
L'Ocell, Cerbère (66), 12 m
11/07/2003
Sous une pierre (L. mediterranea)
Le corps est bien plat. Individu de 20-25 mm de long.
Le dépotoir, étang de Thau (34), 3 m
16/08/2003
Leptoplana mediterranea de nuit
L'espèce ressemblante Notoplana vitrea, présente un corps plus allongé et dont les côtés sont plus parallèles.
Marseille, 5 m de nuit
31/12/2016
Transparence du corps (L. tremellaris)
La zone centrale occupée par le pharynx est plus foncée. A la suite de ce dernier les organes reproducteurs mâles suivis de ceux femelles forment deux masses plus claires séparées et visibles par transparence. Individu de 30 mm.
Réservoirs de Piraillan, cap Ferret, bassin d'Arcachon (33), 1 m
09/06/2014
Au laboratoire (L. tremellaris)
Individu de 5 mm collecté dans les algues. Photographie sous loupe binoculaire.
Le Mimbeau, cap Ferret, bassin d'Arcachon (33), 3 m
31/10/2009
Fin, bords plissés (L. mediterranea)
Lorsque ce ver se déplace, de nombreuses ondulations marginales parcourent dans le sens antéro-postérieur tout le corps d'une extrémité à l'autre. Notez les deux taches oculaires tentaculaires sans relief (pas de tentacules).
Port des Tamaris, Côte Bleue (13), 2 m
05/11/2007
Rapide ! (L. mediterranea)
A peine cette petite pierre retournée (puis remise à sa place), ce ver plat s'est très rapidement caché à l'abri de la lumière. Notez à droite une petite ascidie rouge (Pyura tessellata ?) et à gauche un chiton olivâtre (Chiton olivaceus), tous deux classiquement rencontrés sous les pierres.
Port des Tamaris, Côte Bleue (13), 2 m
05/11/2007
Sur l'estran en Bretagne (L. tremellaris)
Il est très fréquent de trouver ce petit ver plat beige (2 à 3 cm de long) sous les pierres sur l'estran à marée basse en Bretagne nord.
Trégastel (22), sur l'estran
05/2008
Au repos (L. mediterranea)
Individu photographié sous une pierre par petits fonds sur la Côte Vermeille (66) dans les années 80/90.
Côte Vermeille (66)
N/A
Sous une pierre en Méditerranée (L. mediterranea)
Les taches occulaires sont bien celles de Leptoplana mediterranea, ainsi que son comportement "excité".
Cap d'Antibes (06), 6 m
24/12/2008
Sous une pierre par petit fond (L. mediterranea)
Leptoplana mediterranea peut présenter des zones plus ou moins pigmentées.
Anthéor (83), 4 m
11/05/2013
Anatomie détaillée
D'aprés : Harmer S.F., Shipley A.E., 1901. THE CAMBRIDGE NATURAL HISTORY, Volume II, ed. Macmillan and Co., London, 560p.
Harmer & Shipley, 1901
Reproduction de documents anciens
1901
Anatomie détaillée (2)
D'aprés : Harmer S.F., Shipley A.E., 1901. THE CAMBRIDGE NATURAL HISTORY, Volume II, ed. Macmillan and Co., London, 560p.
Harmer & Shipley, 1901
Reproduction de documents anciens
1901
Mécanique de la nage
D'aprés : Harmer S.F., Shipley A.E., 1901. THE CAMBRIDGE NATURAL HISTORY, Volume II, ed. Macmillan and Co., London, 560p.
Harmer & Shipley, 1901
Reproduction de documents anciens
1901
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Michel PEAN
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Gammoudi M., Egger B., Tekaya S., Norena C., 2012, The genus Leptoplana (Leptoplanidae, Polycladida) in the Mediterranean basin. Redescription of the species Leptoplana mediterranea (Bock, 1913) comb. nov., Zootaxa, 3178, 45-56.