6 bras cylindriques, rarement 5
Diamètre moyen de 15 à 30 cm
Surface épineuse
Couleur brunâtre, rougeâtre, verdâtre parfois marbrée
Grande astérie polaire, astérie à six bras
Polar sea star (GB)
Asteracanthion polaris J. Müller & Troschel, 1842
Asterias acervata Stimpson, 1862
Asterias borealis Perrier, 1875
Hexasterias polaris
Par ailleurs, on distingue 3 sous-espèces :
Leptasterias polaris acervata (Stimpson, 1862)
Leptasterias polaris katherinae (Gray, 1840)
Leptasterias polaris polaris
Estuaire et golfe du St Laurent, côte Atlantique Nord et du Labrador
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestL'étoile de mer polaire est très abondante dans l'estuaire maritime et le nord du golfe du Saint Laurent. Elle est plutôt rare dans le sud du golfe. On la trouve de l'étage médiolittoral jusqu'à une profondeur de 200 mètres. Elle est également présente dans le fjord du Saguenay et de l'Arctique jusqu'au Cape Cod en Nouvelle Écosse, ainsi que dans l'archipel de Saint Pierre et Miquelon.
Elle fréquente les fonds rocheux mais également les fonds vaseux. Le disque central est alors profondément enfoncé. Si on tente de la retirer on remarque aussitôt que ses tubes ambulacraires s'étirent de façon considérable.
L'étoile de mer polaire possède 6 bras cylindriques, rarement 5. Son diamètre est compris entre 15 et 30 centimètres en moyenne. Certains spécimens, qui fréquentent les plus grandes profondeurs, atteignent parfois 35 centimètres. La surface aborale* est couverte d'épines dont la taille et la forme sont très variables. L'épine centrale se distingue particulièrement de par sa taille beaucoup plus grosse. Les épines ventrolatérales sont de forme cylindrique, elles sont relativement plus minces et plus longues que les épines de la surface aborale. Elles sont alignées en 3 ou 4 rangs réguliers le long des bras. Le poids de l'étoile polaire varie entre 25 et 200 grammes, avec une moyenne de 100 grammes. Les couleurs les plus courantes sont le brun, le rouge, le verdâtre et le marbré.
Leptasterias groenlandica (Steenstrup, 1857) est une étoile d'apparence similaire, mais qui possède cinq bras.
Leptasterias polaris raffole des moules bleues Mytilus edulis, mais également de la grande pholade Zirphaea crispata, du buccin commun Buccinum undatum, de différents petits mollusques, de l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis, de pêches de mer Halocynthia pyriformis et même à l'occasion de poissons morts.
Elle a la capacité de séparer les coquilles d'un bivalve. Elle digère sa proie sans l'avaler, par contact de l'estomac avec la nourriture, à l'extérieur de son corps.
L'étoile de mer polaire se reproduit à l'automne. La reproduction est sexuée et les sexes sont séparés. Le mâle et la femelle libèrent leurs gamètes* sur le fond. C'est à ce moment que se produit la fécondation. Contrairement à la plupart des étoiles de mer comme les Asterias, l'étoile de mer polaire n'a pas de stade larvaire planctonique. La femelle replie ses bras les uns sur les autres dans une forme de spirale constituant ainsi une sorte de bouclier, elle va couver les embryons sous son corps jusqu'à la fin de leur développement. Seules les femelles couvent les œufs. Elles sélectionnent préférentiellement les substrats rocheux pour la ponte et la couvaison. Cette stratégie implique une période de jeûne prolongée.
Si la femelle est déplacée en période de couvaison, il y a de très grandes chances qu'elle ne retourne pas sur le lieu de la ponte. Les œufs seront alors mangés par les prédateurs. Le développement des petites étoiles se produit de décembre à mai. Lorsqu'elles sont libérées elles mesurent près de 3 mm de diamètre.
La femelle produit annuellement entre 1000 et 3000 œufs.
Il est fréquent de rencontrer l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis à ses côtés.
Il existe une relation prédateur-proie évidente entre Leptasterias polaris et Buccinum undatum. Le facteur d'alarme impliqué dans cette relation est de nature chimique : il permet au buccin de s'échapper. L'étoile produit une sécrétion qui a pour effet de susciter une réaction défensive chez le buccin, qui se caractérise par un retrait du pied et une fuite très rapide.
Les prédateurs de l'étoile polaire sont le soleil de mer pourpre Solaster endeca, la morue franche Gadus morhua, le homard américain Homarus americanus, le loup atlantique Anarhichas lupus, mais également l'eider à duvet Somateria mollissima, un canard migrateur de l'hémisphère nord.
Cette étoile est dite polaire car elle affectionne les eaux froides des hautes latitudes.
Leptasterias : du grec [lepto] = mince, et du latin [aster] = étoile,
polaris : du latin [polaris] = relatif aux pôles.
Numéro d'entrée WoRMS : 125154
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Forcipulatida | Forcipulatides | Les piquants de la face dorsale sont entourés d’une couronne de pédicellaires croisés. Les tubes ambulacraires sont ordinairement quadrisériés et ils sont terminés par des ventouses. |
Famille | Asteriidae | Astériidés | |
Genre | Leptasterias (Hexasterias) | ||
Espèce | polaris |
Vue d'ensemble
Leptasterias polaris possède 6 bras cylindriques, son diamètre moyen est compris entre 15 et 30 cm. Ici un superbe spécimen verdâtre, avec une épine centrale bien visible.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
22/06/2007
Couleur brunâtre
Un spécimen de couleur brunâtre sur un fond de sable. A proximité quelques restes de son dernier repas.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
26/06/2006
Couleur marron foncé
Un spécimen marron foncé. On note la présence également de nombreux oursins et moules.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
15/06/2007
Couleur marbrée
Un spécimen de couleur marbrée sur un fond rocheux.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 4 m
03/11/2007
Taille et forme des bras
La surface aborale de cette étoile est couverte d’épines dont la taille et la forme sont très variables. On note la présence de Psolus fabricii, le psolus écarlate, complètement ouvert.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 6 m
02/09/2007
Surface orale
Les épines ventrolatérales sont de forme cylindrique, on distingue parfaitement l'alignement en 3 ou 4 rangs réguliers le long des bras.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
19/05/2007
Trio
Couleurs rougeâtres et marbrées.
Ile Bonaventure, Percé, Gaspésie, Canada, 5 m
10/08/2006
Prédation
Leptasterias polaris raffole d'oursins verts.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 6 m
15/06/2007
Attaque
La proie est ici l'étoile de mer sanguinolente Henricia sanguinolenta.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 6 m
15/06/2007
Digestion
L'étoile digère sa proie sans l'avaler, par contact de l’estomac avec la nourriture, à l'extérieur de son corps. On remarque les coquilles de moules bleues, mais également la présence de vie associée : stichée arctique, psolus écarlate, et oursins verts.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 9 m
02/09/2007
Couvaison
La femelle replie ses bras les uns sur les autres dans une forme de spirale constituant ainsi une sorte de bouclier.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 12 m
19/05/2007
Œufs
La femelle produit annuellement entre 1000 et 3000 œufs.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 12 m
19/05/2007
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Laurent FEY
Boivin Y., 1985, Le cycle de reproduction d'une étoile de mer couveuse subarctique Leptasterias polaris, mémoire présenté à l'université du Québec à Chicoutimi comme exigence partielle de la maîtrise en productivité aquatique, Québec Canada, 85 p.
La page de Leptasterias polaris dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN