Loup atlantique

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Golfe du Saint-Laurent, Sud Labrador, Atlantique Nord

L'espèce est largement répandue dans tout l'Atlantique Nord. Le loup atlantique est également présent au large de la côte ouest du Groenland, au sud du Labrador et dans le golfe du Saint Laurent, au nord-ouest de Terre Neuve et dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Du côté de l'Europe on trouve Anarhichas lupus vers le sud jusqu'aux côtes ouest françaises et de la péninsule ibérique, sur les côtes islandaises, aux Îles Féroé, au Spitzberg, en mer Blanche et sur la côte Mourmane.

Biotope

Le loup atlantique fréquente surtout les eaux froides et profondes du plateau continental. La plupart du temps, le jour, il est tapi au fond de sa grotte. Il préfère les fonds rocailleux ou d'argile dure et ne se trouve qu'occasionnellement sur les fonds sablonneux ou vaseux. Il se dissimule en général sous les grosses roches comprises entre 15 et 65 m. La plus grande profondeur signalée sur le plateau continental du Labrador où il a été observé est de 918 m. Il est possible de l'observer hors de son trou, couché en « S » sur une roche.

Description

La rencontre avec Anarhichas lupus est toujours impressionnante. Sa taille maximale est de 1,5 m pour un poids de près de 23 kg. Son corps allongé est bleu ardoise à brun, voire même vert ou gris. Cette coloration varie en fonction du milieu ambiant. Il possède en moyenne de 8 à 13 barres noires transversales sur la partie antérieure du corps. Son ventre est d'un blanc sale. Sa nageoire dorsale est pourvue d'un minimum de 69 épines, et ses écailles sont peu développées. Il ne possède pas de nageoires pelviennes. Les pectorales sont fortes et arrondies. Les nageoires anale et dorsale sont séparées de la nageoire. La ligne latérale est absente.
Lorsqu'on regarde sous un rocher, c'est sa grosse tête ovale dépourvue d’écaille traversée d'une large bouche lippue d'où sort une série de dents pointues et proéminentes, qu'on apercevra en premier. On notera également la présence de points clairs tout autour des yeux. Six larges dents coniques sont présentes sur le devant de la mâchoire supérieure.

Espèces ressemblantes

Trois autres espèces de loup de mer de la famille des Anarhichadidae fréquentent les eaux canadiennes :

- Le loup tacheté, Anarhichas minor dans les océans Atlantique et Arctique se distingue par la présence de taches sombres visibles sur son corps, ce qui permet de le reconnaître facilement. La zone de dents située sur le vomer* ne dépasse généralement pas vers l’arrière les plaques de dents palatines*, qui sont elles aussi situées dans la bouche.
- Le loup de Béring, Anarhichas orientalis dans l'océan Arctique seulement. Sa couleur varie du brun rougeâtre au presque noir, avec des taches et mouchetures plus sombres. Ces marques peuvent parfois former des bandes plus ou moins régulières. Le corps est modérément allongé
- Le loup à tête large, Anarhichas denticulatus en atlantique nord et dans les régions adjacentes à l'Arctique. Le corps est gris, avec des nuances de violet, souvent marqué de taches et mouchetures brunes à brun foncé. La tête est arrondie. Le corps est relativement profond, avec une structure osseuse souple. La nageoire caudale est plus ou moins tronquée.

Alimentation

Les invertébrés benthiques à carapace dure tels que les échinodermes (oursins), les mollusques (moules, myes, buccins), et les crustacés (crabes) constituent le régime principal de l'espèce. Le loup atlantique consomme parfois de petites quantités d'autres espèces de poissons. Habituellement il croque et broie ses proies entre les deux plaques osseuses qui constituent son palais.

Reproduction - Multiplication

Les habitudes et la période de frai varient beaucoup. La maturité sexuelle serait atteinte vers l'âge de 8 à 10 ans, c'est-à-dire lorsque l'individu atteint une longueur de plus de 50 cm. Au printemps, les loups atlantiques se rendent dans les eaux peu profondes et frayent d'août à septembre. La fécondation est interne. Les œufs sont de couleur jaunâtre. On les trouve en gros paquets de forme sphéroïde sur le fond, ce sont parmi les plus gros œufs de tous les poissons (jusqu'à 6,5 mm de diamètre). Ces œufs sont sous la protection du mâle, ils viennent à éclosion 3 mois plus tard sous forme de larves pélagiques d'une taille de 18 mm.

Vie associée

De nombreux observateurs ont découvert que la grotte voisine des loups atlantiques était habitée par une morue de roche.
Ses prédateurs connus sont entre autres le requin du Groenland Somniosus microcephalus, le merlan Merlangius merlangus, et des mammifères marins tels que le marsouin commun Phocoena phocoena.

Divers biologie

En arrière de la mâchoire les dents sont de type molariformes. Les dents usées sont remplacées à chaque période de frai par des nouvelles. Des plaques osseuses forment son palais.
A plusieurs reprises des loups juvéniles ont été trouvés dans l'estomac des morues pêchées.
En milieu naturel, l'espérance de vie du loup atlantique atteint une vingtaine d'années, mais en captivité des loups ont dépassé l'âge de 50 ans.
Souvent, en regardant bien, on peut apercevoir un second loup au fond du même trou. Bien souvent il s'agit d'un couple.

Informations complémentaires

Le nom « loup » porte à confusion : en France, il désigne le bar Dicentrarchus labrax et au Québec, il désigne les phoques.

Les loups arrivent au printemps à les Escoumins (province de Côte Nord du Québec), pour repartir à l'automne. Sur les sites de plongée fréquentés, il n'est pas rare de pouvoir familiariser avec le loup atlantique. Les plongeurs se passent le mot : « Il y a un loup à tel ou tel endroit". Parfois, il arrive que certains loups de nature curieuse, apercevant ou entendant le plongeur décident de s'approcher et de sortir de leurs tanières. Se croyant bien camouflé, Anarhichas lupus peut rester alors sans bouger, pendant plusieurs minutes. La présence d'un oursin ou d'un crabe à proximité de sa grotte, peut l'amener à sortir de son trou. Aussitôt que le plongeur détournera son attention, il sortira et se déplacera en ondulant majestueusement son corps vers cette proie potentielle pour le plaisir émerveillé du plongeur.
Malgré leur apparence féroce, aucun cas d'attaque de plongeur par un loup n'est répertorié.

Origine des noms

Origine du nom français

Cet animal est ainsi nommé à cause de sa voracité, comparée à celle du loup terrestre.

Origine du nom scientifique

Du latin [anarrhinon] = gueule-de-loup, [lupus] = loup.
Du grec [anarrhic] = grimper , qui illustre sa capacité à sortir de sa tanière en s'appuyant sur ses nageoires.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 126758