Anémone secrète

Lebrunia coralligens | (Wilson, 1890)

N° 1276

Atlantique tropical Ouest

Clé d'identification

Pseudotentacules seuls visibles
Extrémité en massue
Face supérieure translucide

Noms

Noms communs internationaux

Hidden anemone GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Hoplophoria coralligens Wilson, 1890

Distribution géographique

Atlantique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

Elle est présente ponctuellement dans le golfe du Mexique et tout l'arc antillais, des Bahamas au Venezuela, et signalée aussi au Brésil.

Biotope

L'anémone secrète vit dans les fissures des blocs coralliens à faible profondeur : principalement coraux morts ou parties nécrosées de coraux vivants, et aussi algues calcaires ou gros coquillages abandonnés.

Description

De jour, on ne verra de l'anémone secrète que l'extrémité de ses pseudotentacules* émergeant du substrat*, un peu comme un poignée de petits vers semi-translucides, et parfois un bout de vrai tentacule*. Ces derniers ont l'extrémité pointue, alors que les pseudotentacules sont élargis en massue. La face supérieure de ces pseudotentacules est translucide, avec parfois un motif de rayures blanchâtres en surimpression.

Les vrais tentacules sont extrêmement collants. Ils ne se déploient que dans l'obscurité (ou lorsque l'anémone est extraite de son repaire).
Les pseudotentacules sont implantés en une couronne située en dessous de la couronne de vrais tentacules.

La coloration d'ensemble varie du brun clair au gris bleuté, plus intense lorsque l'animal se contracte.

Le reste du corps reste caché en permanence dans une fissure ou crevasse du récif. Le pied, ancré bien au fond de sa cachette, est assez massif mais peut s'allonger et s'adapter à la forme de la cavité.

Alimentation

Comme beaucoup d'anémones tropicales, l'anémone secrète combine deux modes de nutrition :

  • les tentacules vrais peuvent capturer des proies de petite taille passant à leur portée (de nuit),
  • de jour, les pseudotentacules sont avant tout des "pièges à lumière" bourrés de zooxanthelles* (jusqu'à 10 000 par mm2). La lumière passe à travers la face supérieure translucide, bombée, qui fait un effet de lentille. Les substances élaborées par les zooxanthelles sont indispensables à l'anémone : en l'absence totale de lumière, même avec un apport quotidien de nourriture "classique", la survie ne dépasse pas 2 ou 3 jours.

Reproduction - Multiplication

La reproduction a été observée en mai et juin (en laboratoire). Les spécimens conservés en aquarium émettaient jusqu'à 50 petites larves* planula*, contenant déjà des zooxanthelles*.

En 24 h ces larves nageuses s'installent sur le fond et se métamorphosent en un petit polype* à 8 tentacules "normaux". Les pseudotentacules n'apparaissent qu'après 6 semaines environ.

Vie associée

L'anémone secrète est généralement solitaire, cependant on peut trouver à proximité les espèces habituelles de crevettes commensales (comme Ancylomenes pedersoni) qui fréquentent les anémones, bien que la protection par les tentacules cachés soit sans doute limitée.

Divers biologie

Le découvreur de l'espèce, Wilson, a interprété les pseudotentacules comme des armes urticantes, d'où le nom de Hoplophoria (porteur d'arme). Ils sont en effet munis de cnidocytes dont le rôle est purement défensif, car ces pseudotentacules ne sont pas capables de capturer et retenir une proie.

Les tentacules vrais contiennent aussi des zooxanthelles*, mais en concentration beaucoup plus faible.

Informations complémentaires

Les tentacules sont probablement très urticants comme chez tous les Aliciidés, mais ils sont si petits et si discrets qu'on ne pourrait pas les toucher sans le faire exprès ; à notre connaissance personne n'a testé.

Origine des noms

Origine du nom français

Anémone secrète : parce que la plus grande partie de son corps est cachée à l'intérieur du bloc de corail.

Origine du nom scientifique

Lebrunia : Le genre Lebrunia a été dédié par Duchassaing à un M. Lebrun, "naturaliste distingué" résidant à Saint Thomas (Antilles néerlandaises). Il ne comprend que deux espèces : L. danae et L. coralligens, toutes deux endémiques des Caraïbes.

coralligens : du latin [corall-] corail ; et [gens] = le peuple (d'une cité). Signifie "habitant du corail".

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 290277

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Sous-classe Hexacorallia / Zoantharia Hexacoralliaires / Zoanthaires Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6.
Ordre Actiniaria Actiniaires Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles.
Sous-ordre Nynantheae Thenaria Nynanthées Thenaria
Famille Aliciidae Aliciidés
Genre Lebrunia
Espèce coralligens

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