Stipe cylindro-conique
Stipe lisse, flexible et gluant
Stipe dépourvu d'épiphytes
Fronde découpée en lanières
Couleur brun clair brillant
Marque jaune à la base de la lame
Laminaire jaunâtre, laminaire pâle
Golden kelp, yellow oarweed (GB), Laminaria amarilla (E), Gelber Fingertang (D), Folha-de-carriola, laminária amarela (P)
Laminaria lejolisii Sauvageau, 1916
Laminaria pallida var. iberica Hamel, 1928
Laminaria iberica (Hamel) Lami, 1934
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La laminaire jaune vit sur les côtes sud de la Grande-Bretagne, les îles Anglo-Normandes en Manche occidentale jusqu'aux côtes nord-africaines (Maroc). On la trouve également en mer Méditerranée sur les côtes septentrionales de l'Afrique (mer d'Alboran) et dans le détroit de Messine entre l'Italie et la Sicile.
Laminaria ochroleuca préfère les milieux calmes de l'étage infralittoral*. Elle se situe toujours en dessous des autres laminaires (L. digitata et L. hyperborea) et ne se découvre, en Bretagne notamment, que très rarement lors des plus grands coefficients de marée car elle ne supporte pas une exondation trop longue. Dans les zones agitées ou plus battues elle reste en profondeur.
En Méditerranée, elle a été observée dans le détroit de Messine à des profondeurs avoisinant les 85 m, voire 110 exceptionnellement et forme de véritables forêts en mer d'Alboran, entre l'Espagne et le Maroc, vers 40 m de profondeur. Elle semble donc assez tolérante aux variations de luminosité d'où sa spécificité euryphotique*.
Cette laminaire possède un stipe* de section cylindro-conique d'un diamètre de 4 à 5 cm et d'une hauteur qui peut atteindre 2 m, voire 2,50 m chez les individus les plus âgés.
Le stipe est lisse, flexible et gluant, légèrement comprimé à son sommet et ne porte pas d'épiphytes*. Assez fragile il peut se briser net quand il est plié.
La lame*, qui peut dépasser les 2 m de longueur, est découpée en de nombreuses lanières. Sa couleur est brillante variant du vert olive au brun clair. La base de la lame ou zone de croissance présente une tache caractéristique nettement plus jaune, cette marque est plus ou moins nette selon les saisons.
Les crampons ou haptères*, disposés sans ordre à la base du stipe sont ramifiés. La taille de cette algue brune peut atteindre 3 à 4 m de hauteur (5 m dans des conditions optimales).
Laminaria digitata : la couleur de la lame est plus foncée, son stipe lisse est plus flexible et se couche sur le substrat* à marée basse (ne se rompt pas quand on le plie). Cette laminaire vit un peu plus haut sur l'estran.
Laminaria hyperborea : son stipe est rugueux et porte de nombreux épiphytes, la couleur de la fronde est plus foncée et dépourvue de marque jaune.
Comme toutes les algues, il s'agit d'un organisme autotrophe*. Grâce à la photosynthèse*, l'algue tire son énergie de la lumière solaire, et par absorption d'eau, de dioxyde de carbone (CO2) et de sels minéraux (nitrates et phosphates) dissous dans l'eau, elle synthétise les matières organiques nécessaires à son développement.
L'algue présente une alternance de phases, avec une phase macroscopique, le sporophyte*, et une phase microscopique filamenteuse, le gamétophyte*. La macroalgue observée en plongée dans l'infralittoral est le sporophyte, les gamétophytes, quant à eux, ne font que quelques millièmes de millimètre et sont invisibles à l'œil nu. Les zones fertiles du sporophyte qui libèreront les spores* forment des taches brunes (sores*), irrégulières ou presque continues, qui se correspondent assez régulièrement sur les deux faces de la lame.
Laminaria ochroleuca est fertile du milieu de l'été (août) jusqu'à l'automne (novembre).
Si le stipe de cette laminaire est dépourvu de tout épiphyte (épibionte*), la lame quant à elle sert de support et de nourriture à quelques espèces de gastéropodes herbivores comme l'helcion Patella pellucida ou le monodonte Phorcus lineatus voire d'ascidies comme le botrylle étoilé Botryllus schlosseri. Vers la fin du printemps, il n'est pas rare que la phéophycée* filamenteuse Ectocarpus siliculosus s'installe abondamment sur la fronde. Mais ce sont surtout les crampons qui font l'objet d'épibioses* ; les haptères forment des entrelacs propices aux supports ou aux cachettes : algues rouges encroûtantes, hydraires, spongiaires ou bryozoaires y sont fréquemment rencontrés.
C'est une espèce vivace* qui renouvelle sa fronde chaque année. On détermine l'âge d'un individu, comme sur la plupart des laminaires, en comptant le nombre de zones concentriques de canaux mucifères* dans le stipe.
On remarquera que la croissance de la lame, à son maximum en mai-juin, et du stipe sont nettement plus rapides pour les individus profonds que pour ceux vivant à la limite supérieure du peuplement. La croissance annuelle du stipe est variable également selon les régions ; des études ont en effet montré qu'elle était beaucoup plus importante sur les côtes anglaises (+ 20 cm/an environ) que sur les côtes bretonnes (+ 5 cm/an environ) avec, dans les deux cas, un maximum de progression en juillet.
L'émission des spores qui se déroule sur une période assez longue va fragiliser les tissus de la lame et favoriser une usure apicale* relativement importante durant l'hiver.
Des extraits de pigments de Laminaria ochroleuca sont utilisés en cosmétique comme agent d'entretien de la peau. Des expériences ont en effet montré que les minéraux et oligo-éléments contenus dans ces extraits diminuaient les réactions inflammatoires et les effets d'intolérance cutanée. Ces extraits rentrent également dans la composition des parfums.
Les alginates (acide alginique et dérivés), polysaccharides, dont cette algue contient une forte teneur, servent à de multiples utilisations aussi bien pharmaceutiques (dentifrices, suppositoires, différentes gelées ou émulsions) qu'alimentaires (pâtisseries, sirops, crèmes glacées) ou industrielles (adhésifs, cartonnages, peintures, divers émulsifiants).
Laminaire: francisation du nom de genre latin.
jaune : présence d'une marque jaunâtre à la base de la lame.
Laminaria : du latin [lamina] = lame,
ochroleuca : du grec [ochros] = ocre, jaune pâle et [leucos] = brillant.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ochrophyta | Ochrophytes | ou Hétérokontes, ou Straménopiles: présence d'un stade unicellulaire à 2 flagelles, un lisse et un à poils tubulaires. |
Classe | Phaeophyceae | Phéophycées | Algues brunes. |
Ordre | Laminariales | Laminariales | Fronde stipe haptère parfois thalle en forme de lame |
Famille | Laminariaceae | Laminariacées | |
Genre | Laminaria | ||
Espèce | ochroleuca |
Individus émergés à marée basse
Lame de couleur jaune, stipe dressé, lisse et sans épiphytes. La couleur de la lame est brillante pouvant varier du vert olive au brun clair.
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Presqu'ile de Landrellec, Pleumeur-Bodou (22), médiolittoral inférieur
02/03/2010
Grand stipe cylindrique, lisse et sans épiphyte.
Cette laminaire possède un stipe* de section cylindro-conique d'un diamètre de 4 à 5 cm et d'une hauteur qui peut atteindre 2 m, voire 2,50 m chez les individus les plus âgés.
Pointe de Brézellec, Cléden-Cap-Sizun (29), 10 m
06/08/2015
Tache jaune caractéristique à la base de la lame
La base de la lame ou zone de croissance présente une tache caractéristique nettement plus jaune, cette marque est plus ou moins marquée selon les saisons.
Pointe de Brézellec, Cléden-Cap-Sizun (29), 10 m
06/08/2015
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Braud J.P., 1974, Etudes de quelques paramètres écologiques, biologiques et biochimiques chez une phéophycée des côtes bretonnes Laminaria ochroleuca, Thèse de doctorat de Spécialité, Université d'Aix-Marseille II, 117-204.
La page de Laminaria ochroleuca sur le site de référence de Doris pour les algues : algaeBASE
La page de Laminaria ochroleuca dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN