Couleur dominante gris argenté, bleuté ou beige, avec 23 à 29 lignes longitudinales jaunes sur les flancs
Deux bandes horizontales jaunes sous les yeux
Caudale puissante, échancrée à modérément fourchue
Livrée de stress grise à marron avec de grosses taches blanches disséminées sur tout le corps
Taille maximale documentée 70 cm, taille communément rencontrée 50 cm
Saupe grise à lignes jaunes, calicagère bleue (Fidji et Djibouti), saupe cuivrée (Polynésie Française)
Piméleptère Marsiac : nom commun donné par Cuvier dans sa description de 1831. Piméleptère est la francisation du nom de genre latin Pimelepterus,
devenu depuis synonyme de Kyphosus. Marsiac est le patronyme d’un
chirurgien de la marine mort de la fièvre jaune durant l’expédition ayant mené
à la découverte de l’espèce.
Bass seachub, blue sea chub, blue-bronze chub, blue-bronze sea chub, bluefish, brassy chub, brassy drummer, brassy rudderfish, large-tailed drummer, long-finned drummer, long-finned rudderfish, lowfin chub, lowfin drummer, lowfin rudderfish, lowfinned rudderfish, northern silver drummer, Queensland drummer, southern drummer, Waigeu drummer (GB), Messing-rorfisk (Danemark), Chopa gris, chopa rayada, hacha, hacha amarilla, halema, vieja (E), Preguiçosa bronzeada (Mozambique), Kiruliamas (Maldives), Brons vetsak (Afrique du Sud)
Pimelepterus vaigiensis Quoy & Gaimard, 1825
Cantharus lineolatus Valenciennes, 1830
Kyphosus lembus (Cuvier, 1831)
Pimelepterus lembus Cuvier, 1831
Pimelepterus marciac Cuvier, 1831
Pimelepterus ternatensis Bleeker, 1853
Pimelepterus flavolineatus Poey, 1866
Kyphosus gibsoni Ogilby, 1912
Segutilum gibsoni (Ogilby, 1912)
Kyphosus bleekeri Fowler, 1933
Atlantique, Méditerranée, mer Rouge, océan Indien, océan Pacifique
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ○ [Méditerranée française], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cette espèce a une distribution circumtropicale* et circumsubtropicale, c’est-à-dire qu’elle se rencontre dans les zones tropicales et subtropicales de l’Atlantique, en Méditerranée, en mer Rouge ainsi que dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
- Dans l’ouest de l’océan Atlantique, on la trouve des Bermudes à l’île de la Trinité en passant par la mer des Caraïbes ; dans le centre de cet océan, elle est présente aux îles Sainte Hélène et de l’Ascension, et à l’est, dans le golfe de Guinée.
- En Méditerranée, des individus ont été identifiés des côtes espagnoles à Israël, en passant par Malte, la Sicile et Chypre.
- Dans l’océan Indien occidental, l’espèce est présente en mer Rouge et dans le golfe Persique, ainsi que sur la côte est de l’Afrique jusqu’à l’Afrique du Sud, à Madagascar et aux Mascareignes*. Dans l’est, elle se rencontre notamment en mer d’Andaman, à Sumatra et à l’île Christmas.
- Dans l’ouest et le centre du Pacifique, on la trouve du nord au sud du Japon à l’Australie, et d’ouest en est jusqu’à Hawaï, la Polynésie et l’île de Pâques, en passant notamment par la Nouvelle-Calédonie. Dans l’est du Pacifique, elle est signalée des côtes du Panama et du Mexique.
Kyphosus vaigiensis privilégie les fonds durs recouverts d'algues des platiers* exposés et les zones sablo-détritiques des récifs. Sa distribution verticale va de 1 à 40 mètres de profondeur. Les adultes fréquentent des zones proches des rivages, les juvéniles sont pélagiques*.
Description succincte : poisson de taille moyenne (autour de 50 cm) au corps massif à dos élevé. La couleur de fond est habituellement gris pâle avec 23 à 29 lignes longitudinales jaunes sur les flancs. La tête est petite, avec un museau pointu légèrement busqué et une bosse devant l’espace interorbitaire. Deux bandes horizontales jaunes se trouvent sous les yeux. La caudale, puissante, est échancrée à modérément fourchue. Les individus stressés présentent de grosses taches blanches sur une couleur de fond qui peut aller du gris au marron foncé.
Description détaillée :
Le corps est ovale, assez massif, et modérément comprimé latéralement. Le dos est élevé. La hauteur du corps (mesure prise à l’aplomb du cinquième rayon dur de la dorsale) entre environ 2,2 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). La taille maximale documentée est de 70 cm, la taille communément rencontrée est de 50 cm.
La couleur dominante est gris pâle argenté, bleuté ou beige, ces couleurs pouvant foncer, avec 23 à 29 lignes longitudinales jaunâtres à dorées sur les flancs. Les lignes jaunes peuvent être très discrètes, voire absentes, ou d’un gris plus soutenu que la couleur de fond. La partie ventrale peut être plus claire que la partie dorsale et l’abdomen* est blanc. Une marque discrète en demi-cercle, d’un ocre plus ou moins foncé, se trouve derrière la base des pectorales ; on n’en voit généralement que la partie inférieure, formant une petite tache sous la base de la nageoire. Les rangées d'écailles situées au-dessus de la ligne latérale* suivent plus ou moins son tracé, parallèle au profil dorsal, les autres sont alignées à peu près horizontalement.
Chez les individus stressés la couleur dominante peut devenir gris acier ou marron clair, puis marron foncé à noirâtre, avec de nombreuses taches blanches de la taille d’un œil disséminées sur les flancs.
La tête est couverte d’écailles. Le museau est pointu et légèrement busqué, avec une bosse devant l’espace interorbitaire. La bouche est terminale, la mâchoire supérieure est protractile*. La lèvre supérieure, en forme de bec crochu, est épaisse. Les narines supérieures se présentent comme deux fentes assez longues situées devant les yeux ; les narines inférieures, en forme de petite virgule, se trouvent sous les premières et très proches d’elles. L’œil est relativement grand (il entre environ quatre fois dans la longueur de la tête). Son iris* est blanc avec une ou plusieurs lignes noires en arc de cercle dans sa périphérie, la partie charnue qui l’englobe étant jaune sale à ocre.
Les deux tiers supérieurs de la tête, mâchoire supérieure incluse, sont d’un gris plus foncé que la couleur dominante, ce gris pouvant être jaunissant ; le tiers inférieur est du même blanc argenté que l’abdomen. La partie la plus foncée porte deux bandes plus ou moins distinctes d’un jaune plus ou moins soutenu suivant les individus et leur humeur : la première commence au-dessus de la lèvre supérieure et va jusqu’au bord du préopercule* en passant sous l’œil ; la seconde bande, sous la première, marque la lèvre supérieure et s’arrête peu avant le bord du préopercule. Deux autres bandes jaunes, presque verticales celles-là, sont plus discrètes, voire absentes : la première se trouve derrière la partie supérieure du préopercule et rejoint souvent la ligne jaune sous l’œil, formant ainsi un V couché sur le côté ; la deuxième longe le bord supérieur de l’opercule* et déborde souvent sur le bord fixe des ouïes*.
Chez les individus en livrée de stress, ces lignes jaunes brunissent et une ligne d’un blanc éclatant apparaît entre les ex-lignes jaunes situées sous l’œil. Elle longe en s’affinant le bord de la lèvre supérieure et rejoint symétriquement l’autre côté de la tête. Une marque blanche en forme de diadème orne de surcroît le front.
La partie épineuse de la nageoire dorsale dessine un arc de cercle et est échancrée entre chaque rayon. Le 6e rayon dur est généralement le plus grand. La dorsale molle est régulière et a à peu près la même hauteur que les plus hauts des rayons durs.
La nageoire anale est symétrique de la dorsale molle. Ces deux nageoires présentent un fourreau de petites écailles qui englobe plus des deux tiers de leur hauteur.
La caudale est de grande taille, la distance entre les pointes de ses lobes atteignant ou approchant la hauteur du corps ; elle est échancrée à modérément fourchue et porte un fourreau de petites écailles à sa base. Ces trois nageoires sont gris argenté ou bleuté plus ou moins foncé et éventuellement noirâtre, avec un dernier tiers plus sombre et un liseré bleu nuit.
Les pectorales et les pelviennes sont de taille moyenne et de couleur gris clair à blanchâtre ; elles sont pointues à leur extrémité. Les pelviennes sont placées derrière l’aplomb de la base des pectorales.
La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.
La présence de lignes longitudinales jaunes sur les flancs et les marques faciales de même couleur permettent de distinguer Kyphosus vaigiensis de la majorité des espèces de son genre. Toutefois, ces couleurs sont parfois très discrètes ou effacées, ce qui rend l’identification incertaine. Pour ce qui concerne les espèces du genre Kyphosus susceptibles de faire difficulté et partageant tout ou partie de la distribution de K. vaigiensis, des caractéristiques morphologiques ou de couleurs peuvent parfois aider à l’identification. Nous nous baserons ici sur la liste d’espèces établie par Knudsen et Clements en 2013 (voir la section Informations complémentaires, premier paragraphe), du fait que les synonymes repérés dans la liste traditionnelle sont corrélés à des ressemblances morphologiques.
Cette espèce se nourrit principalement
d’algues brunes (par exemple Petalonia binghamiae ou Turbinaria ornata), et vertes (par
exemple Caulerpa serrulata, Codium fragile ou Udotea sp.)
mais aussi et dans une moindre mesure d’algues rouges, et des
invertébrés associés aux algues consommées.
Selon des scientifiques
japonais, Kyphosus vaigiensis serait, dans leur région, carnivore en été et en
automne et algivore en hiver.
La biologie de la reproduction chez Kyphosus vaigiensis n’est pas documentée à la date de publication de cette fiche (juillet 2022) à notre connaissance. L’espèce est considérée comme gonochorique* (les sexes sont séparés) et elle a été observée à l’occasion d’agrégations massives probablement liées à la reproduction.
Quelques données documentées chez d’autres espèces du genre pourraient être partagées par K. vaigiensis : chez K. bigibbus et K. cinerascens, les femelles atteignent la maturité sexuelle à une taille plus importante que les mâles ; chez K. cinerascens les mâles sont sexuellement matures autour de 28 cm, les femelles autour de 37 cm, la différenciation sexuelle se manifestant à partir d’environ 16 cm ; chez K. elegans et K. ocyurus, des agrégations de 10 à 100 individus, des parades nuptiales et des accouplements en fin de journée ont été observés durant l’été et l’automne ; la saison de ponte est la même pour K. bigibbus ; des agrégations de ponte de plus de 200 individus ont été observées à 40 m de profondeur au large de la côte est de Porto Rico pour K. sectatrix, cette agrégation réunissant aussi plusieurs espèces de mérous et de lutjans. Ces agrégations ont été l’occasion de pontes en couples et de pontes en groupe. Les couples et les groupes font une ascension rapide au-dessus de l’agrégation et émettent leurs gamètes* en pleine eau avant de rejoindre le groupe. Des remontées d’agrégations entières de 40 m à 15 m suivies d’une ponte du groupe entier ont été observées.
Si on se réfère à ce qui est connu chez d‘autres espèces appartenant à la même famille, les larves* sont pélagiques* et le stade juvénile est atteint en plein océan, où des individus sont observés accompagnant des débris flottant à la surface. Ils peuvent parcourir ainsi de longues distances. Le recrutement* se fait dans une zone propice, à faible profondeur.
Juvéniles : le corps du juvénile est proportionnellement moins haut que celui des adultes. La couleur de fond est gris foncé à noire, avec de grosses taches blanches de forme et de taille différentes densément disséminées sur le corps, tête incluse. Les yeux sont proportionnellement plus gros que chez les adultes. L’iris est blanc et marqué par une tache brun clair de part et d’autre de la pupille sur son axe horizontal, et par une tache noire de part et d’autre de son axe vertical. Les nageoires alternent de larges zones noires et des marques blanches.
NB : Tous les juvéniles des espèces du genre Kyphosus ont une livrée à peu près identique. Ils ne peuvent être identifiées avec sûreté que par le nombre des rayons de la dorsale et de l’anale, par le nombre d’écailles dans le rang longitudinal médian du corps et par celui des branchiospines* sur le premier arc branchial.
Kyphosus vaigiensis peut former des bancs comprenant des individus appartenant aux espèces K. cinerascens, K. bigibbus, K. elegans et K. sectatrix.
L’espèce est parasitée par des vers plathelminthes digènes (Cadenatella isuzumi et C. pacifica, Gorgocephalus kyphosi, Enenterum aureum, Machidatrema chilostoma, Koseiria argalea et K. xishaensis), ainsi que par des crustacés copépodes (Lernanthropus pristipomoides).
Les vers digènes infectent l’appareil digestif et le copépode Lernanthropus pristipomoides se fixe sur les branchies.
Le plathelminthe Koseiria xishaensis a pour hôtes spécifiques les espèces du genre Kyphosus.
La dentition des espèces appartenant au genre Kyphosus est particulière en ceci que les dents principales sont coudées à angle droit avec une racine horizontale à peine plus courte que la dent elle-même. Ces racines sont apparentes dans la partie antérieure du palais et du plancher buccal. Les dents sont disposées en une seule rangée sur chaque mâchoire. Quelques petites dents coniques sont organisées en séries étroites de trois ou quatre rangs sur le palais et le plancher buccal, le long de celles présentes dans la partie médiane des mâchoires.
Contrairement aux autres poissons herbivores, Kyphosus vaigiensis parcourt de grandes distances, relativement à sa taille (entre 2,5 et 11 km par jour). Il est ainsi le seul herbivore à s'écarter significativement de la relation habituelle entre la taille du corps et celle de l’espace vital, la taille de l’espace vital étant chez lui plus comparable à celle des grands prédateurs pélagiques très mobiles qu'à celle des autres herbivores des récifs.
Kyphosus sectatrix étant documentée comme producteur de sons (grognements, bruits de coups, bruits de choc, qui sont des signaux d’alarme), il est probable que les autres espèces du genre Kyphosus , dont K. vaigiensis, le soient aussi. Le fait que le mot « drummer » (joueur de batterie) soit inclus dans l’un des noms communs anglais de la majorité de ces espèces est probablement lié à cette compétence.
La livrée de stress est adoptée quand l’animal se sent en danger ou à l’occasion d’interactions agressives avec ses congénères.
La nageoire dorsale comprend de 10 à 11 rayons durs et de 13 à 15 rayons mous, l’anale 3 rayons durs et de 11 à 14 rayons mous. La nageoire pectorale a 17 à 20 rayons. La ligne latérale* comprend 63 à 80 écailles, dont 52 à 63 sont perforées.
Une étude génétique récente (Kudsen & Clements 2013) identifie de nombreuses synonymies dans la liste actuellement validée des espèces appartenant au genre Kyphosus, et la réorganise : K. analogus et K. incisor y deviennent des synonymes de K. vaigiensis ; K. pacificus, K. lutescens et K. atlanticus deviennent des synonymes de K. sectatrix ; K. bosquii devient synonyme de K. bigibbus, et K. sandwicensis devient synonyme de K. elegans. Les auteurs décrivent eux-mêmes une nouvelle espèce : K. gladius. La liste revisitée contient 11 espèces. Ce remaniement entraîne un bouleversement des distributions, certaines espèces héritant de celles de leurs synonymes. C'est le cas de K. vaigiensis, auparavant restreinte au bassin indo-Pacifique, dont la distribution a été étendue à l’Atlantique et à la Méditerranée via la distribution de K. incisor, et au Pacifique Est via celle de K. analogus, ces deux taxons étant considérés comme ses synonymes.
Kyphosus vaigiensis est une des espèces de la famille des Kyphosidés dont la distribution est la plus vaste. On soupçonne la tendance des juvéniles à accompagner en surface un amas d’algues, un tronc d’arbre, une nappe de pierres ponces ou un objet dérivant d’être la cause des distributions qui franchissent les barrières océaniques (par exemple du sud de l’océan Indien à l’Atlantique ou du centre du Pacifique vers sa partie orientale). Ils se nourrissent notamment des petits crustacés qui colonisent leur « radeau », ce qui leur donne une longue autonomie alimentaire.
L’espèce est susceptible de transmettre la ciguatéra*.
L’espèce est considérée comme un bon poisson de consommation. Elle est pêchée par de petites pêcheries commerciales dans toute son aire de répartition, ainsi que par des pêcheries locales de subsistance. Elle est le plus souvent capturée avec des filets maillants, des lignes à main et des harpons.
La calicagère grise fait partie d’un programme d’aquaculture en mer mené à Hawaï.
Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). Fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Calicagère : l’origine de ce nom commun semble inconnue, bien qu’il soit attribué à toutes les espèces du genre Kyphosus disposant d’un nom commun français. Il vient peut-être du nom calicot, qui désigne une toile de coton grossière de couleur grise à blanc cassé, associé au verbe latin [gerere], qui signifie entre autres « porter sur soi ou avec soi, montrer, exposer », en référence à la couleur dominante habituelle de ces espèces.
grise : c’est la couleur dominante habituelle de l’espèce.
Kyphosus : du grec [kyphos], qui signifie « bosse ».
Lacépède (1756-1825) décrit le genre en 1801 dans le tome 3 de son Histoire Naturelle des Poissons (Soixante-dixième genre). Dans sa description, il relève une caractéristique du profil de la tête de ces poissons et note « une bosse sur la nuque ». Le genre est décrit à partir d’un dessin de Commerson représentant un spécimen de Kyphosus bigibbus avec une bosse nucale exagérément haute. C’est sans doute cette caractéristique qui a motivé le choix du nom du genre.
L’espèce-type* est Kyphosus bigibbus.
Le genre contient actuellement 18 espèces acceptées selon WoRMS (World Register of Marine Species). Toutefois, la taxonomie du genre fait débat depuis longtemps et n’est toujours pas fixée.
vaigiensis : ce nom est composé du nom de l’île « Vaigiou », nom donné par les naturalistes français des XVIIIe et XIXe siècles à l’île Waïgeo, la plus grande de l’archipel indonésien des Raja Ampat, et du suffixe latin [-ensis], qui marque l’origine géographique. L’épithète spécifique signifie donc « qui est originaire de Vaigiou ».
L’espèce est décrite par Quoy et Gaimard en 1825 dans Voyage autour du Monde...exécuté sur les corvettes de S. M. "L'Uranie" et "La Physicienne," pendant les années 1817, 1818, 1819 et 1820 (Descriptions des Poissons, chap. IX, pages 386-387), sous le nom scientifique de Pimelepterus vaigiensis. Les auteurs ajoutent à la fin de la description : « Il habite les îles des Papous » (l’archipel des Raja Ampat se trouve au nord-ouest de la Papouasie Occidentale).
Numéro d'entrée WoRMS : 218706
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Centrarchiformes | Centrarchiformes | |
Famille | Kyphosidae | Kyphosidés | |
Genre | Kyphosus | ||
Espèce | vaigiensis |
Calicagère grise
Ce nom commun français vient de la couleur dominante de l’espèce, mais celle-ci peut devenir bleutée, d’où le nom qui est employé aux Fidji et à Djibouti (calicagère bleue) et certains noms communs anglais (par ex. : blue sea chub).
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
06/03/2021
Livrée jaunissante
La partie antérieure du corps devient bronze clair au-dessus de la ligne latérale et sur la partie supérieure de la tête de cet individu, de même que les lignes longitudinales des flancs, qui peuvent aller jusqu’au jaune doré.
Notez l’alignement presque parfait du profil de l’anale et de celui du lobe supérieur de la caudale (traduit par la ligne blanche imaginaire sur l'image), qui peut permettre de distinguer l’espèce de certaines autres de son genre.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
06/03/2021
Lignes longitudinales jaunes
On trouve généralement 23 à 29 lignes longitudinales jaunâtres à dorées sur les flancs, mais leur couleur peut devenir très discrète, voire virer au gris.
Bayahibe, République Dominicaine, Atlantique Ouest, 5 m
22/10/2010
Tête
La tête est couverte de petites écailles et la bosse devant l’espace interorbitaire est discrète. La mâchoire supérieure est protractile, l’œil est de grande taille ; les narines, en forme de fentes, sont très proches l’une de l’autre et de l’œil.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
28/11/2011
Livrée de stress
Ces quatre individus manifestent une gradation de la couleur de fond de la livrée de stress allant du gris clair au noirâtre en passant par le gris foncé.
Cette gradation s’accompagne d’une extension du nombre des taches blanches disséminées sur le corps, et d’une accentuation des marques faciales blanches.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
09/01/2011
Jeune individu
La hauteur du corps est moindre chez les jeunes individus. En revanche, la caudale de celui-ci semble avoir pris de l’avance sur sa croissance : elle est nettement plus haute que la hauteur du corps, alors que ces deux hauteurs sont à peu près équivalentes chez les adultes.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
29/03/2021
En banc mixte
La calicagère grise forme des bancs qui peuvent être importants, et mixtes.
Ce cliché montre un banc assez lâche comprenant des Kyphosus vaigiensis et des K. cinerascens. On peut les discriminer en comparant la forme des nageoires anales.
Passe en S, Mayotte, océan Indien, 3 m
07/04/2013
Alimentation
Cette espèce se nourrit principalement d’algues et des invertébrés qui leur sont associés. Ici, un petit groupe broute un tapis algal sur le substrat.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
06/03/2021
A la station de nettoyage
La majorité des poissons ont besoin d’un service de nettoyage pour éliminer leurs parasites externes. On distingue deux Labroides dimidiatus dans l’ombre de la cave à partir de laquelle ils officient.
Parmi les trois calicagères présentes au premier plan, celle du milieu est une Kyphosus vaigiensis, les deux autres étant des K. cinerascens. Notez, entre autres, la différence de taille entre les bosses présentes devant l’espace interorbitaire.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
12/04/2021
Même pas peur !
Cette photo improbable montre que l’espèce s’habitue vite à la présence humaine dans son milieu. Ce jeune individu vaque à ses affaires au milieu des baigneurs dans
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
06/03/2021
Cousines
L’identification des espèces du genre Kyphosus d’après photo est souvent difficile. Ce cliché permet d’apprécier les différences morphologiques entre K. cinerascens (en haut) et K. vaigiensis (en bas), notamment les différences entre les dorsales molles et entre les nageoires anales.
Les marques jaunes de K. vaigiensis ne sont pas toujours manifestes, d’où l’importance de ces différences morphologiques pour une identification de terrain.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
03/06/2021
Distribution : dans les Antilles néerlandaises
Cette photo a été prise dans le « Ladder Labyrinth » de Saba, île néerlandaise située dans le nord des Petites Antilles.
L’individu en haut à gauche de la photo est très probablement Kyphosus vaigiensis, comme l’indique l’alignement presque parfait des profils de l’anale et du lobe supérieur de la caudale. Il est possible que celui du milieu le soit également, et le dernier pourrait être K. sectatrix.
Ladder Labyrinth, île de Saba (Pays-Bas), Petites Antilles, mer des Caraïbes, 20 m
25/09/1997
Distibution : en Martinique
On peut rencontrer cette espèce à La Martinique. Ce groupe permet d’observer une gradation dans le noircissement des nageoires.
Martinique (972), océan Atlantique, 5 m
15/02/2006
Distribution : en Thaïlande
La distribution de Kyphosus vaigiensis va de l’Atlantique Ouest à l’est du Pacifique en passant par la Méditerranée et l’océan Indien. Cet individu est photographié sur le site de plongée de Richelieu Rock, dans le parc national des îles Surin, au large des côtes thaïlandaises. Ce parc se situe au nord de l'archipel des îles Similan, bien connues des plongeurs.
Richelieu Rock, îles Surin, Thaïlande, mer d'Andaman, océan Indien, 29 m
23/04/2010
Distribution : en Indonésie
Ces individus indonésiens se trouvaient dans le parc marin de Bunaken, situé au nord-ouest de Manado, province de Sulawesi du Nord.
Bunaken, Sulawesi, Indonésie, mer de Celèbes, océan Pacifique, 2 m
02/04/2009
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
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La page de Kyphosus vaigiensis sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page sur Kyphosus vaigiensis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN