Espèce polymorphe
Parties mamelonnées entrecoupées de sillons
Oscules peu visibles, entourés d’une membrane transparente
Couleur jaune pâle à orange brillant
Éponge noircissante
Yellow-fingered horny sponge (GB)
Halichondria nigricans Bowerbank, 1866
Dendoryx (Iophon) ingricans (Bowerbank, 1858)
Iophonopsis pattersoni (Bowerbank, 1858)
Halichondria pattersoni Bowerbank, 1866
Halichondria pulchella Bowerbank, 1866
Halichondria scandens Bowerbank, 1866
Esperia nigricans (Bowerbank, 1866)
Iophon pattersoni (Bowerbank, 1866)
Iophon scandens (Bowerbank, 1866)
Iophonopsis nigricans (Bowerbank, 1866)
Menyllus nigricans (Bowerbank, 1866)
Halichondria expansa Bowerbank, 1874
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-OuestIophon nigricans a une distribution très vaste puisqu'on peut la rencontrer sur toutes les côtes européennes : en mer Baltique, en mer du Nord, en Manche, sur toutes les côtes de l'Atlantique Nord-Est, de l'Écosse au Portugal, ainsi qu'en Méditerranée où sa présence est cependant plus sporadique. Elle a été signalée également en Atlantique Nord-Ouest sur les côtes nord-américaines, dans le golfe du Maine notamment, ainsi que sur les côtes de Terre-Neuve au Canada.
Son habitat est essentiellement rocheux dans des sites relativement abrités mais sujets à des courants plus ou moins forts. Cette espèce d'affinité profonde vit dans le bas de l'étage infralittoral* et dans tout le circalittoral* jusqu’à une centaine de mètres de profondeur.
Elle se fixe sur les pierres, les coquillages, les parois rocheuses verticales ou les surplombs. Il n'est pas rare de la rencontrer fixée sur les valves de certains brachiopodes.
Cette éponge peut se présenter sous différentes formes : en plaques plus ou moins épaisses, en coussins, lobée ou massive munie de digitations. Sa surface est irrégulière faisant apparaître des parties mamelonnées recouvertes d’une membrane dermique translucide et entrecoupées de sillons ou crêtes plus foncés disposés sans ordre défini. Les oscules* légèrement surélevés sont surmontés d'un bord transparent ; ils sont petits et peu visibles. Ils se situent le plus souvent le long des excroissances ou des crêtes selon la configuration de l'éponge.
Sa couleur est variable : jaune pâle, blanc sale, grise, orange brillant. De consistance molle elle est assez friable.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Iophon hyndmani, Myxilla rosacea, Myxilla incrustans peuvent par leur morphologie et leur couleur ressembler à Iophon nigricans.
Bien que Iophon nigricans vive plus profondément, seule une étude attentionnée de la structure interne et des spicules permettra une identification sûre.
La photo que nous présentons a été identifiée grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Cette espèce benthique* se fixe volontiers en épibionte* sur les coquilles de certains bivalves ou brachiopodes.
Description microscopique : les spicules* macrosclères* sont des acanthostyles* de 220-260 µm de longueur et des tylotes* aux extrémités renflées et recouvertes de très petites épines de 240-250 µm de longueur.
Les microsclères* sont des anisochèles* de 10 et 26 µm et des bipocilles* de petite taille 7 à 8 µm de diamètre environ.
Cette éponge a la particularité de devenir noire quand elle est prélevée et conservée dans l'alcool ou quand elle est au contact de l'air libre.
Iophon de Patterson : est une proposition des auteurs de DORIS.
Iophon : [io] mot grec = descendante du dieu fleuve Inachos dans la mythologie grecque.
nigricans : du latin [nigresco] = devenir noir, noircir. Couleur que prend cette éponge quand elle est au contact de l'air libre.
L'ancien nom d'espèce et synonyme pattersoni (Halichondria pattersoni) avait été donné par Bowerbank en l'honneur de son ami Robert Patterson (1802-1872), naturaliste irlandais.
Numéro d'entrée WoRMS : 132971
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Acarnidae | Acarnidés | |
Genre | Iophon | ||
Espèce | nigricans |
Coussin jaune pâle
Cette éponge peut se présenter sous différentes formes : en coussin comme ici, en plaques plus ou moins épaisses, lobée ou massive munie de digitations. Sa couleur est variable : jaune pâle à l'instar de cette photo, blanc sale, grise ou orange brillant.
Bien que largement distribuée dans son aire de répartition, son observation par les plongeurs est assez rare du fait de la profondeur à laquelle elle vit.
Plateau rocheux à 20 milles marins au large des îles d'Yeu et Noirmoutier (85), 30-40 m
17/05/2015
Spicules
Spicules macrosclères : a = acanthostyle, b1 = tylote, b2 = tête épineuse de tylote. Spicules microsclères : c = anisochèle, d = bipocille
Dessin d’après "Sponges of the British Isles (SPONGE V)" de R.G. Ackers, D. Moss, B. Picton, S.M.K. Stone & C.C. Morrow (2007).
19/09/2021
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bowerbank J.S., 1858, On the Anatomy and Physiology of the Spongiadae. Part I. On the Spicula, Philosophical Transactions of the Royal Society, 148(2), 279-332, pls XXII-XXVI.
Bowerbank J.S., 1866, A Monograph of the British Spongiadae. Volume 2, Ray Society, London, 1-388.
Topsent E., 1892, Contribution à l'étude des Spongiaires de l'Atlantique Nord (Golfe de Gascogne, Terre-Neuve, Açores), Résultats des campagnes scientifiques accomplies par le Prince Albert I, Monaco, 2, 1-165, pls I-XI.
La page de Iophon nigricans sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Iophon nigricans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN