Iophon de Hyndman

Iophon hyndmani | (Bowerbank, 1858)

N° 4206

Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Clé d'identification

Forme des plaques plus ou moins épaisses
Rameaux anastomosés en mode calme
Consistance molle
Couleur jaune pâle
Oscules invisibles à l'œil nu

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Halichondria hyndmani Bowerbank, 1858
Esperia hyndmani (Bowerbank, 1858)
Isodictya hyndmani (Bowerbank, 1858)
Pocillon hyndmani (Bowerbank, 1858)
Halichondria ingalli Bowerbank, 1866
Menyllus ingalli (Bowerbank, 1866)
Iophon ingalli (Bowerbank, 1866)
Isodictya implicata Bowerbank, 1882
Iophon implicata (Bowerbank, 1882)
Pocillon implicatum (Bowerbank, 1882)

Distribution géographique

Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-Ouest

Cette Iophon est présente en mer du Nord, en Manche et dans tout l'Atlantique Nord-Est des îles Féroé à l'Espagne. On peut l'observer également en Méditerranée occidentale, en Atlantique Nord-Est tropical, du Maroc au golfe de Guinée, et dans tous les archipels de Macaronésie (îles du Cap Vert, Canaries, Madère, Açores) ainsi qu'en Atlantique Nord-Ouest du Canada au nord du Brésil.

Biotope

Iophon hyndmani vit dans des milieux rocheux de mode calme. Cette espèce épilithique* se fixe volontiers sur la roche mais il n'est pas rare de la rencontrer sur des algues, des hydraires, d'autres éponges et sur les coquilles de bivalves tels les modioles (Modiolus modiolus) ou les peignes (Mimachlamys varia ou Aequipecten opercularis).

Description

Cette éponge se présente sous la forme de plaques plus ou moins épaisses ou de coussins. Dans les zones abritées elle développe des rameaux de 2 à 5 cm de hauteur et 3 à 4 mm de diamètre le plus souvent anastomosés* (refusionnant pour former un réseau).
Sa couleur est jaune pâle. De consistance molle, elle est assez friable. Les oscules* sont petits et répartis de façon éparse sur toute la surface de l'éponge, ils ne sont pas visibles à l'œil nu.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Iophon nigricans : elle s'en distingue essentiellement par son changement de couleur en noir quand elle est sortie de l'eau et immergée dans l'alcool.
Acheliderma lemniscatum : de couleur jaunâtre est couverte de languettes dermiques de 1 à 1,5 cm.

Alimentation

Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*. Cette éponge est hermaphrodite* ; les gamètes* mâles et femelles d'un même individu ne sont pas expulsés au même moment, et ce, afin d'éviter l'autofécondation. Cette éponge est vivipare* et donne naissance à une larve* ciliée nageuse, dite de type « parenchymella*», qui se fixera sur son support après quelques jours de vie pélagique*.
  • Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

Certains prédateurs tels des littorines et quelques nudibranches se rencontrent à sa surface.
On a observé à l'extérieur et à l'intérieur de ses tissus la présence d'un petit crustacé copépode parasite Spongiocnizon vermiformis.

Divers biologie

Description microscopique :
Les spicules* mégasclères* sont des acanthostyles* qui ont la particularité d'être lisses dans leur partie distale* et épineux sur les trois-quarts de leur longueur. Ils mesurent 200-250 µm. On observe également des acanthostyles entièrement épineux nettement plus petits (130-175 µm de longueur). Les spicules de l'ectosome* sont des tornotes* très fins et droits aux deux extrémités arrondies (135-195 µm). Les microsclères* sont des anisochèles* palmés de 13-20 µm de longueur et des bipocilles* de 9-15 µm.

Informations complémentaires

Cette éponge a la particularité de changer de couleur quand elle est prélevée et conservée dans l'alcool ; elle devient pourpre et elle teinte un morceau de papier blanc en brun.

Origine des noms

Origine du nom français

Iophon de Hyndman est une proposition des auteurs de DORIS.

Origine du nom scientifique

Iophon : [io] mot grec = descendante du dieu fleuve Inachos dans la mythologie grecque.
hyndmani : en l'honneur de G.C. Hyndman (1796-1867), biologiste irlandais amateur, spécialiste en zoologie marine.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Poecilosclerida Poécilosclérides « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...).
Famille Acarnidae Acarnidés
Genre Iophon
Espèce hyndmani

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