Corps long, ovale, et aplati dorso-ventralement
Couleur variant du jaunâtre au brun rouge ou brun vert
Présence parfois de taches blanches et de lignes blanches longitudinales
Péréion* (thorax) formé de 7 segments thoraciques identiques
Pléon* (abdomen) constitué de 3 segments abdominaux
Telson* terminé par trois pointes, la centrale plus longue
Idotée tridentée, idotée marine, idotée tricuspide
Idotée est également souvent écrit "idothée".
Pou de la Baltique, pou blanc (Etretat), pou de loup (La Hague, Grandcamp), pou de mer (Nord Cotentin)
Baltic isopod (GB), Dreispitzige Assel (D), Gewone zeepissebed (NL), Almindelig tanglus (DK)
Oniscus tridens Scopoli, 1763
Oniscus balthica Pallas, 1772
Idotea tridentata Latreille, 1806
Stenosoma irrorata Say, 1818
Idotea tricuspidata Desmarest, 1825
Idotea basteri Audouin, 1826
Idotea variegata Roux, 1830
Idotea sarsi Collinge, 1917
Idotea balthica stagnea Tinturier-Hamelin, 1960
Atlantique Nord Ouest et Est, Méditerranée, mer Rouge
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-Ouest, ○ [Mer Rouge]L'idotée de la Baltique est particulièrement présente en Manche, mer du Nord, Baltique, Atlantique de l'Ouest (du golfe du Saint-Laurent à la Caroline du Nord) et de l'Est, des côtes du Danemark et de Norvège jusqu'à la Méditerranée et la mer Noire et elle est également signalée en mer Rouge.
Cet animal vit en bordure de plage de sable fin où on peut le trouver dans les algues de laisses de mer qui ont été rejetées par le ressac. Il peut être présent jusqu'à 100 m de profondeur. Il s'accroche à des substrats végétaux pendant le jour et nage la nuit librement dans l'eau à la recherche de nourriture.
Idotea balthica présente un corps long, ovale, et aplati dorso-ventralement. Les mâles atteignent une longueur de 10 à 35 mm, et les femelles de 10 à 18 mm. Comme tous les Isopodes, la carapace n'est pas calcifiée. Sa couleur varie du jaunâtre au brun rouge ou brun vert, avec ou sans taches blanches, pouvant présenter des lignes blanches longitudinales. Les femelles sont souvent plus foncées que les mâles.
La tête porte 2 gros yeux latéraux ronds et 2 paires d'antennes. La première paire d'antennes est très courte, la seconde est plus longue, elle représente le tiers de la longueur du corps. Les maxillipèdes* qui sont des pattes spécialisées ne servant que d'organes masticateurs pour broyer la nourriture possèdent un palpe à 4 articles.
Le péréion* (thorax qui porte les pattes chez les Arthropodes) est formé de 7 segments thoraciques identiques et articulés portant chacun une paire de péréiopodes* (pattes marcheuses des Crustacés) courts et tous identiques dans leur composition, les postérieurs étant légèrement plus longs que les antérieurs.
Le pléon* (abdomen) est constitué de 3 segments abdominaux, 2 courts et un long fusionné avec le telson* (queue), il porte les uropodes* (appendices terminaux) en forme de languettes operculaires qui cachent les pléopodes* (pattes nageuses) dont 2 sont spécifiquement réservés à la reproduction chez les mâles et servent de pénis.
Le telson* (la queue) porte l'anus et se termine par un apex* tricuspide* (extrémité formée de 3 pointes, la centrale plus longue) dont les marges* (bords extérieurs) sont convexes. Les jeunes individus ne présentent pas ces trois pointes.
Idotea emarginata se différencie uniquement par le telson qui n'est pas tricuspide.
Idotea granulosa est plus petite (20 mm pour le mâle et 13 mm pour la femelle) et le telson se termine par une seule dent pointue, couleur plutôt verte que brune.
Idotea neglecta présente à peu près la même taille qu'Idotea balthica mais le corps est un peu plus large et le telson terminé en pointe.
Ligia oceanica et Ligia italica sont souvent confondues avec Idotea balthica. Leur principale différence avec l'idotée est qu'elles sont beaucoup plus larges et que les uropodes des ligies sont terminaux, pédonculés, avec de longues rames de même taille.
L'idotée de la Baltique se nourrit principalement d’algues filamenteuses lorsqu’elle est jeune et d’algues en lame comme les fucus à l’état adulte. D’une façon accessoire, cet Isopode peut être prédateur carnivore*, omnivore* et détritivore*, se nourrissant de débris aussi bien animaux que végétaux.
Idotea balthica est une espèce gonochorique*, les mâles et les femelles sont différenciés, la reproduction est sexuée et a lieu tout au long de l'année. La reproduction nécessite un accouplement : le mâle, chevauchant la femelle, recourbe la partie postérieure de son corps pour le glisser sous celui de la femelle afin de déposer son sperme près des orifices génitaux de celle-ci. Les œufs se développent dans la cavité incubatrice, les jeunes à la naissance sont pratiquement identiques aux adultes (développement direct), hormis qu’il leur manque la dernière paire de pattes thoraciques.
Une publication de juillet 2022 établi, pour la première fois dans le monde marin, la réalité de la pollinisation d'algues rouges, les gracilaires graciles (Gracilaria gracilis) par un animal marin. En effet, il a été démontré que l'idotée de la Baltique, surnommée désormais "abeille des mers" transporte les
gamètes mâles de ces algues rouges vers les gamètes
femelles. C’est en se déplaçant
entre les gracilaires que les idotées œuvrent
à la fécondation de celles-ci. Les
spermaties* (gamètes mâles) de ces algues sont entourées d’une surface collante, le mucilage. Au
passage de l'idotée, les gamètes adhèrent donc à sa cuticule
et à ses pattes et se fixent ensuite sur leur cible lorsque le crustacé entre en contact avec les algues femelles.
Il s'agit d'une association bénéfique aussi aux idotées (mutualisme*) car les gracilaires graciles, d'une couleur proche de celle des idotées, leur offrent un abri contre leurs prédateurs et d'autre part ces algues hébergent les micro-organismes dont elles se nourrissent.
La durée de vie de cet animal varie entre 15 et 24 mois.
Les idotées, comme les autres Isopodes, muent en deux temps : d'abord l'arrière du corps, et quelques jours plus tard, c'est l'avant qui mue.
Les principaux prédateurs de cette espèce sont les Labridés (les vieilles...), les Gadidés (les merlans...), les Sparidés (les daurades....).
Idotée : provient de la francisation du nom scientifique.
de la Baltique : désigne une des origines géographiques de l'espèce : la mer Baltique.
Pou de la Baltique : c'est à cause de sa forme et du fait qu'il s'accroche sur le substrat qu'il est comparé au pou terrestre.
Idotea, ou Eidothea, dans la mythologie grecque, était une divinité marine, fille du dieu marin Protée.
balthica, désigne une des origines géographiques de l'espèce : la mer Baltique.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Ordre | Isopoda | Isopodes | Corps comprimé dorso-ventralement, première paire d’antennes beaucoup plus petite que la seconde, yeux non pédonculés. 7 paires de pattes de même apparence. |
Famille | Idoteidae | Idotéidés | Corps allongé et plat dont les côtés sont presque parallèles. Le pléon, qui comporte trois segments au maximum, peut-être fusionné au telson. |
Genre | Idotea | ||
Espèce | balthica |
Sur le sable
Idotea balthica présente un corps long, ovale, et aplati dorso-ventralement.
Coutainville (50), sur la partie haute de l'estran
17/08/2011
Telson à 3 pointes
Ce cliché montre bien la principale caractéristique de l'espèce : les 3 pointes du telson.
Coutainville (50), sur la partie haute de l'estran
17/08/2011
Sur estran rocheux
Sur un estran rocheux, un individu cherche sa nourriture.
Estran, Saint-Malo, (35)
30/10/2011
Sur l'estran costarmoricain
Un individu à marée basse sur des fucus.
Le Verdelet, Pléneuf-Val-André (22), estran
16/06/2011
Polychromatisme
Cette espèce présente un polychromatisme* assez développé, avec des livrées pigmentaires qui lui permettent de se camoufler sur des supports variés.
L'individu photographié ici est de petite taille, la coquille d'huître qui est en arrière plan peut donner l'échelle.
Agon-Coutainville (50) , en partie basse de l'estran
10/02/2012
Sur des ulves
Idotea balthica affectionne les milieux riches en algues.
Bretagne sud
N/A
Abdomen relevé
Cet individu sur l'estran relève son abdomen, dans quel but ?
Oléron (17), estran
2005
En Méditerranée
L'idotée de la Baltique parmi les résidus végétaux qui conviennent à son alimentation.
Alpes-Maritimes (06)
N/A
Accouplement
Pour l'accouplement, le mâle, de plus grande taille, doit saisir et maintenir la femelle.
Boulogne-sur-Mer (62), estran
07/06/2011
Schéma d'un Isopode
Schéma issu de Wikimedias Commons, l'auteur en est Auguste LE ROUX.
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Vincent MARAN
Lavaut E., Guillemin M.L., Colin S., Faure A., Coudret J., Destombe C., Valero M., 2022, Pollinators of the sea: A discovery of animal-mediated fertilization in seaweed, Science, 377(6605), 528-530.
La page de Idotea balthica dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.