Ver segmenté vivant dans un tube grisâtre
Tube mesurant au maximum 5 cm de longueur et 2 mm de diamètre
Panache branchial en forme de petit entonnoir d'1 cm de diamètre, composé de 16 à 26 radioles
Un filament à l’extrémité de chaque radiole
Panache de couleur variant du blanchâtre au jaune-verdâtre
Rangée verticale d'yeux à la base de chaque radiole
Sur substrat dur et souvent en groupe
Slender green peacock worm (GB)
Sabella stichophthalmos Grube, 1863
Potamilla stichophthalmos (Grube, 1863)
Sabella (Potamilla) stichophthalmos (Grube, 1863)
Méditerranée, Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La petite sabelle verte se rencontre en Méditerranée (Adriatique, côtes rocheuses du Var à Gibraltar) ainsi qu'en Atlantique Est (Madère, côtes du Portugal à Biarritz). Les signalements plus au nord sont à confirmer.
Ce Sabellidé fréquente les substrats* durs entre les premiers mètres et environ 30 m de profondeur. Il se rencontre souvent dans le coralligène*.
La petite sabelle verte vit dans un tube muqueux pouvant atteindre 5 cm de long dont la partie libre est épaisse et lisse, de 2 mm de diamètre, recouverte d’un limon gris. La partie sise dans la roche est de couleur orange-rouge. Le corps, abrité par le tube, peut comporter jusqu'à 190 segments, il mesure jusqu'à 2 mm de large sur 36 mm de longueur.
Le panache branchial émergeant du tube mesure 11 mm de longueur. Il comporte deux lobes branchiaux symétriques, semi-circulaires et non spiralés. Chaque lobe branchial porte entre 7 et 16 radioles* (dans la plupart des cas 10 à 13) réunies par une membrane très mince et peu visible sur 1/5 à 1/4 de leur longueur. Les radioles sont légèrement recourbées à leur extrémité qui porte un filament très fin. La couleur des radioles varie du blanchâtre au jaune-verdâtre. Elles portent sur leur face dorsale des ocelles* oculaires arrangés en deux séries longitudinales.
Il est facile de confondre ce Sabellidé avec d'autres vers polychètes sédentaires, l'identification complète faisant référence à des détails anatomiques non visibles. Cependant, dans la région marseillaise, il n'y a pas d'autres Sabellidés d'aspect très proche car le panache en entonnoir formé par les radioles est très caractéristique.
Comme tous les Sabellidés, c'est un filtreur* microphage*. Chaque radiole du panache branchial possède 2 rangées de pinnules* qui capturent les proies (organismes planctoniques* de petite taille) et une gouttière ciliée centrale garnie de cellules muqueuses qui amène la nourriture jusqu'à la bouche.
Elle est inconnue pour cette espèce. En général, les Sabellidés ont plusieurs modes de reproduction. Ils sont principalement gonochoriques* (mâle et femelle), bien que l'hermaphrodisme* simultané ou protandrique* soit observé chez certaines espèces. Les gamètes* mâles et femelles peuvent être libérés dans l'eau pour une fécondation externe, ou le sperme peut être capturé par la femelle et utilisé pour féconder ses ovocytes*. Les œufs peuvent être libérés ou couvés par la femelle. Certaines espèces se reproduisent de manière asexuée par scissiparité*, se divisant en fragments et régénérant les parties manquantes.
Ce petit Sabellidé se rencontre souvent en petits groupes de quelques individus ou en colonies denses de plusieurs centaines d'individus (comportement grégaire). Les colonies denses sont souvent formées par des espèces qui se reproduisent par scissiparité ou qui couvent leurs œufs ; les jeunes vers sortent du tube parental et s'installent au même endroit.
Le panache se rétracte très rapidement et entièrement à l'intérieur du tube lorsque l'animal est dérangé ou simplement approché.
Hypsicomus stichophthalmos est l'espèce type* de ce genre.
Cette espèce est mal connue et n'est pas répertoriée à notre connaissance dans une liste de conservation.
Le nom français fait référence à la couleur souvent verdâtre du panache branchial.
Hypsicomus : du grec [hypsêlo] = élevé, sublime et
stichophthalmos : des mots grecs [stichos] = rangée et [ophthalmos] = œil, décrivant l’arrangement des ocelles oculaires.
Numéro d'entrée WoRMS : 130918
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Polychaeta | Polychètes | Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles. |
Sous-classe | Sedentaria - Canalipalpata | Annélides polychètes sédentaires - Canalipalpata | Annélides polychètes sédentaires vivant dans des tubes ou des terriers semi-permanents, avec une paire de palpes creusés d'un sillon longitudinal cilié. |
Ordre | Sabellida | Sabellides | Métamérie très altérée, corps divisé en deux régions distinctes, une thoracique à segments peu nombreux et une abdominale, le plus souvent à segments très nombreux, parfois seulement 3 segments chez les très petites espèces. Prostomium indistinct et peristomium faisant une collerette plus ou moins développée, entière ou divisée en lobes, branchies volumineuses (2 lobes semi-circulaires ou spiralés portant de nombreux filaments ou rayons garnis de barbules ciliées) en panache terminal disposé en entonnoir entourant la bouche. |
Famille | Sabellidae | Sabellidés | Dans des tubes de mucoprotéines à paroi mince avec ou sans vase, sable ou débris de coquille, la plupart du temps flexibles. Pas d'opercule. Panache coloré, de grande taille aux radioles en forme de plume formant une couronne symétrique. |
Sous-famille | Sabellinae | Sabellinés | |
Genre | Hypsicomus | ||
Espèce | stichophthalmos |
Panache clair légèrement verdâtre
L’ensemble du panache branchial a l’aspect d’un petit entonnoir d'environ 1 cm de diamètre, blanc ou légèrement verdâtre. Il est composé d'une vingtaine de filaments pointus et ciliés.
Côte Bleue (13)
19/08/2012
Panache vu de dessus
La structure du panache en 2 lobes semi-circulaires est bien visible ici. Sur cet individu chaque lobe porte 8 radioles. Les fins filaments à l’extrémité des radioles sont visibles.
Île d'Elbe, Capo Enfola
18/06/2024
Enfin correctement nommée !
Longtemps confondue avec Myxicola aesthetica cette petite sabelle a enfin été démasquée grâce à nos amis de Mer et Littoral, bravo pour leur travail : Hypsicomus stichophthalmos !
La Vesse, Côte Bleue (13), 12 m, de nuit
02/09/2005
Yeux sensibles à la lumière
Des yeux simples (ocelles* permettant de percevoir la lumière) se trouvent sur la face dorsale des radioles*. L'animal rétracte son panache à la moindre vibration, éclairage à la lampe ou éclair de flash !
NB : ne cherchez pas les yeux sur cette photo, on ne les voit pas. Ils forment un trait discret visible sur la face externe à la base du panache. En attendant de trouver la photo qui illustrera ces yeux...
Tavolara, Sardaigne (Italie), 15 m
03/07/2019
Tube muqueux
Le tube muqueux solidifié agglomérant de fins débris grisâtres mesure 1 à 2 mm de diamètre. C'est souvent la seule chose qu'on observe car l'animal, très craintif, rétracte très rapidement son panache branchial.
Les Lecques (83)
18/09/2009
Dans le coralligène
Ce Sabellidé s'implante dans le coralligène pour se protéger de ses prédateurs.
Les Lecques (83)
14/07/2025
En groupe
La petite sabelle verte se rencontre souvent en groupe de plusieurs individus (comportement grégaire).
La Ciotat (13), île Verte, 23 m
12/09/2010
Avec une protule
La petite sabelle verte et la protule lisse, Protula tubularia, partagent le même type de substrat dur.
Marseille (13), Grotte à Peres, île de Calseraigne (Plane), 4 m
27/05/2007
Dans une grotte
Grotte à Pérez, île Plane, calanques de Marseille (13), 20 m
27/04/2025
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Leslie HARRIS
Responsable régional : Véronique LAMARE
Bok M.J., Capa M., Nilsson D.E., 2016, Here, There and Everywhere: the Radiolar Eyes of Fan Worms (Annelida, Sabellidae), Integrative and Comparative Biology, 56(5), 784-795. doi: 10.1093/icb/icw089.
Capa M., Giangrande A., Nogueira J.M.M., Tovar-Hernández M.A., 1825, Sabellidae Latreille, In Handbook of Zoology, Annelida, Volume 2: Pleistoannelida, Sedentaria II; Purschke, G., Böggemann, M., Westheide, W., Eds.; De Gruyter: Berlin, Germany, 2019.
Marion A.F., N Bobretzky N., 1875, Étude des Annélides du Golfe de Marseille, Annales des sciences naturelles, 2, 1-106.
Perkins T.H., 1984, Revision of Demonax Kinberg, Hypsicomus Grube and Notaulax Tauber, with a review of Megalomma Johansson from Florida (Polychaeta: Sabellidae), Proceedings of the Biological Society of Washington, 97, 285–368.
La page sur Hypsicomus stichophthalmos sur le site Mer et Littoral
La page de Hypsicomus stichophthalmos dans l'Inventaire national du patrimoine naturel : INPN
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